Le souci des faibles

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« Si un pauvre à querelle contre riche, soutiens le pauvre plus que le riche… »

Saint Louis à son fils

« Nous considérons Saint Louis et Saint Vincent de Paul, comme les ancêtres des sociaux-chrétiens » disait Jean Saint Ellier dans la revue «Notre Avenir Français ». Le pouvoir a d’abord pour rôle de protéger les plus faibles, les petits contre ceux qui ont la puissance : « qu’un pauvre, doit bénéficier, devant ses juges, de plus d’indulgence, « à priori », qu’un riche…nous sommes loin de l’égalité en droits ». Saint Louis pratiqua toute sa vie cet adage, même contre les seigneurs, dans l’enseignement du Christ en un temps ou la féodalité était toute puissante. Saint Vincent dévoua sa vie à soulager la misère. Les Frères de Saint Vincent de Paul en animant les cercles d’ouvriers, reprendront la détermination du grand ancêtre, Monsieur Vincent, après la Révolution, devant le développement du machinisme et du prolétariat, issus de1789…
Les conséquences sociales seront terribles, Villeneuve Bargemont se fera l’écho des atrocités commises dans les usines. Les travaux de rénovation sociale entrepris par la Restauration s’évanouiront avec le roi en exil…
Les royalistes continueront malgré tout leur lutte contre l’injustice sociale, contre l’esclavage des ouvriers né de la Révolution bourgeoise. A la différence des socialistes qui ne voudront jamais remonter aux sources du mal, les royalistes comprirent vite que le bouleversement de l’ordre ancien avait permis, par la destruction des anciennes corporations, la mise au ban de la société du monde ouvrier. En perdant son titre de propriété et ses droits professionnels acquis depuis des siècles, par la coutume et reconnus par le roi, l’ouvrier devenait esclave de la société issue de 1789.

 

Des grands noms comme Berryer, Albert de Mun, La Tour du Pin et jusqu’à Le Courgrandmaison, tous royalistes, feront ce que l’on nommera le catholicisme social, « Sachant ce qui s’est passé par la suite, on s’aperçoit qu’ils avaient vu juste. Car ce qui s’est passé, c’est le Front Populaire de 1936 qui a repris, à son compte, les revendications des monarchistes sociaux et a octroyé aux partis de lutte des classes, l’image de marque d’être les seuls défenseurs des travailleurs : Alors que les ouvriers étant les principales victimes de 1789, c’est avec eux qu’il fallait engager la contre-révolution, tel fut le sens de la lettre du Comte de Chambord aux ouvriers. »
Jean Saint Ellier

Les monarchistes sociaux se heurtèrent à la grande bourgeoisie victorieuse de 89 et tenant le pouvoir culturel :

« avec tout ce que cela comporte de force de discrédit porté sur une école de pensée »
J.S. Ellier

D’autres obstacles autant politiques que religieux aussi. Des restes de jansénisme, que Saint Vincent combattit en son temps, avaient transformés et orientés la mentalité catholique vers une forme de protestantisme. Une forme puérile et individualiste de moralisme puritain dédaignant la charité ou l’utilisant à des fins intéressés.
Le « cinéma » de la messe du dimanche, où l’on regarde qui vient, où l’on chuchote et critique et où finalement on s’habille en uniforme comme les pires sectes anglo-saxonnes. Redécouvrez les chrétiens du Moyen-âge en France pour comprendre le gouffre avec ce que nous sommes devenus et relisez Régine Pernoud… Pour les politiques, disons qu’une partie des hommes hostiles aux changements sont devenus conservateurs, par paresse d’esprit, prêt à avaler tout ce qui de près ou de loin fait figure d’ordre. Ils ont aussi acceptés les lois antisociales de la République et digérés la Révolution. Ils ont fait, par peur de toute insurrection ouvrière, le lit de la République antisociale, par paresse et soumission, sous prétexte de paix. Ces hommes là sont encore là, avec dans la tête le cliché de l’ouvrier ennemi de l’ordre en oubliant l’insurrection Vendéenne éminemment populaire ?

Frédéric Winkler

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