La stratégie de notre révolte

libérons-nousAujourd’hui comme hier, être royaliste consiste à penser et agir en réaction aux prolongements de la révolution.
Visionnaire, 1789 ne s’est pas levée contre l’oppression de l’Ancien Régime, mais contre celle d’un futur devenu notre présent. Les peuples d’alors avaient le juste pressentiment que les hommes d’argent confisqueraient le message des Etats Généraux avant que le Roi les vit.
Les mêmes hommes veulent nous convaincre que les choix politiques dans lesquels ils nous ont engagés sont inéluctables, irréversiblement et raisonnablement définis : l’individu appartient à l’Etat, l’appareil productif doit atteindre « une taille critique », le commerce se doit d’être mondial, nos villages ont le devoir de se regrouper en intercommunauté. En résumé, toutes les structures se transforment pour que le simple citoyen n’en aperçoive plus la tête remplacée par l’anonyme « on ».

L’extraordinaire dans notre cas d’anesthésie spirituelle, eh bien, c’est que presque à notre insu, on se laisse réduire par la volupté de cette mise en oeuvre technologique, qu’elle relève du domaine de l’administratif ou de celui de la production de biens marchands.
Pathologiquement jalouse de son droit de propriété, la république interdit à toute communauté de faire écran entre le citoyen et un Etat aujourd’hui dilué dans diverses organisations internationales.
Mais justement l’être humain est imprégné de l’âme de sa Providence, de son héritage culturel et de son positionnement religieux. La quotidienne conquête de nos libertés se vit à l’intérieur de structures représentatives de ces entités auxquelles s’ajoutent les métiers.
Structures limitées, dont nous pouvons percevoir les frontières, au sein desquelles nous prenons la seule place qui soit naturelle à tout homme, c’est-à-dire entre l’obéissance et le commandement.
Il est beaucoup question d’Europe. Est-il besoin d’encore légiférer, d’inventer le code pénal afférent à toute nouvelle législation et de mettre en place le système répressif correspondant pour que les Peuples d’Europe se respectent, s’entraident et…s’aiment ?

A la structure artificielle et hypertrophiée que les «européistes» élaborent, nous opposons celle historiquement existante de la Tradition Chrétienne de l’Europe.
Ce n’est peut-être pas très laïc, à quoi nous rétorquons que l’éventuelle intégration de la Turquie au sein de l’Union Européenne ne nous semble guère « catholique ».
La révolution s’inquiète de ce que les revendications identitaires qui s’affirment aujourd’hui sur le plan régional, culturel ou religieux demeurent compatibles avec la tradition républicaine.
Il nous paraît que l’état des lieux se présente ainsi :
D’un côté…rien. En tout cas rien d’autre que les errements d’une politique qui constate sans orienter, qui tente de gérer à posteriori les conséquences de l’exubérance anarchique des développements technico-financiers, de l’autre côté….l’Homme, oeuvre achevée du Créateur.
L’Homme sait, avec un degré de conscience variable selon sa Foi, mais jamais nul, qu’il lui faut conformer sa vie pour rendre à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu.
S’il existe un clivage dans notre société ce n’est pas entre la gauche et la droite mais entre « d’un côté » et de « l’autre côté ».

En clair, nous refusons le concept de crise économique au profit de celui de crise de civilisation qui se manifeste dans les dysfonctionnements de la vie sociale.
Cette intervention après deux siècles au cours desquels tout fut essayé, du libéralisme au communisme sans omettre le nazisme. Le point commun à toutes ces idéologies est leur écart par rapport à la Tradition. La Tradition est proche du bon sens populaire, celui exprimé dans les cahiers de 1789, et la défense du bon sens populaire passe par le Pays Réel.
La ré-instauration des valeurs traditionnelles sortira la France d’une torpeur républicaine qui relève plus de l’habitude que de la conviction et permettra à ses Peuples d’exprimer un avenir en harmonie avec son Histoire.
Et que germe l’autorité royale dans ce terreau populaire ainsi fertilisé.

Il est une belle définition de la Tradition. Elle ne consiste pas à refaire ce qui a déjà été fait mais à bâtir dans l’esprit de ce qui a été fait.
Le retour à l’esprit dont l’existence différentie précisément l’homme de l’animal.
L’échec constaté des systèmes opposés à la Tradition nous conduit à l’affirmation suivante : le retour à la Monarchie est inéluctable tout simplement par défaut d’avoir fait mieux.
Le devoir d’un royaliste du XXIème siècle consiste à démasquer l’agression révolutionnaire dans toutes ses manifestations, à mettre constamment sa malfaisance en relief et la présenter à nos contemporains en les priant d’en être les juges.
Il faut dons sortir pour écouter et voir le monde, rentrer pour réfléchir et se recueillir, sortir de nouveau pour agir.
Réflexion et Providence feront le reste.

P. JEANTHON

Laisser un commentaire