Les conséquences sociales dramatiques de l’abandon de Dieu :

Notre monde a quitté Dieu et il est triste. (…) Fuir, fuir à tout prix Dieu, fuir les biens et les devoirs spirituels, voilà les conséquences de l’acédie [l’un des 7 péchés capitaux].
Or il est impressionnant de voir combien nos sociétés souffrent de toutes ces manifestations :

Crucifixion
Le désespoir : on fuit Dieu, le but de nos vies. 11 000 suicides par an en France, 164 000 tentatives dont 40% chez les moins de 20 ans !

La dépression : on fuit sa situation pénible, on se fatigue de servir, de lutter pour le vrai, le bon, on ne comprend plus la raison de notre vie souffrante (la France est le 1er consommateur de tranquillisants).

La pusillanimité : on fuit l’effort, les biens difficiles. La chasteté, le mariage, la vie religieuse sont méprisés : divorce, concubinage. On ne veut plus se forcer à tenir la parole donnée, on a peur de s’engager. L’immaturité sexuelle de notre société est révélatrice de cette fuite : le mariage est dévalué, les charges qu’il impose sont refusées (fidélité conjugale, éducation des enfants), la licence sexuelle, faisant usage de pilules et autres techniques pour empêcher les conséquences de son acte, voudrait transformer l’amour en un jeu, sans responsabilité et sans risque.

La négligence ou la torpeur : on fuit son devoir, les commandements. Soit paresse dans le travail, soit surmenage et activisme pour fuir son vide intérieur. On préfère vivre dans le rêve, dans un monde artificiel et superficiel pour fuir les exigences de la vie, car on refuse le combat sur soi-même et contre ses défauts.

La rancœur ou l’amertume pour les hommes qui nous rappellent les biens spirituels : les déguisements d’homosexuels en religieuses, lors de leur triste défilé, en sont un signe.

La malice ou la haine des biens spirituels en eux-mêmes : la facilité avec laquelle notre société tolère qu’on blasphème, qu’on ridiculise ou qu’on calomnie la vérité, le manifeste. Le mauvais roman pamphlétaire Da Vinci code, qui tente de détruire sans vergogne les vérités les mieux établies, même historiquement, en est un signe.

Le vagabondage, l’instabilité intérieure : malaise dans les offices quotidiens, on fuit ses responsabilités pour traîner autour des choses défendues afin de compenser par des plaisirs le dégoût que l’on éprouve dans l’exécration de nos devoirs. On se livre à l’irrationalité, au caprice, on s’abandonne à ses passions pour n’obéir qu’à ses sens et son imagination.

Toutes ces dispositions puériles font ressembler l’acédiaque, comme le révolutionnaire, à un adolescent tiraillé par ses sens qui ne se pose qu’en s’opposant. Sa raison n’a jamais trouvé la maturité : reniement du passé, haine morbide de la tradition héritée, aveuglement devant les leçons présentes, vivant dans son caprice et dans ses songes, se projetant dans l’avenir, ayant la frénésie du virtuel et le délire du changement.
Toutes ces caractéristiques font donc penser psychologiquement à une crise permanente d’adolescence, mais elles sont en fait essentiellement et moralement les symptômes pathologiques de l’acédie.

Abbé Rioult L’apothéose humaine – p. 256