Histoire et empirisme

Le 14 juillet… Mais lequel ?

Le 14 juillet est devenu fête nationale au début de la IIIe République, après un débat fort animé le 8 juin 1880. Il est savoureux de lire, avec le recul, le propos du rapporteur de la proposition de loi, le dénommé Antoine Achard (député radical de la Gironde), et d’en montrer, au vu des connaissances historiques qui ne sont pas toujours en concordance avec l’idéologie, les limites et les contradictions : « Les grands, les glorieux anniversaires ne manquent pas dans notre histoire. Celui qui vous est désigné est mémorable à double titre ; il rappelle en effet la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et la grande Fête de la Fédération célébrée le 14 juillet 1790. La prise de la Bastille qui fut le glorieux prélude, le premier acte de la Révolution a mis fin au monde ancien et, en ouvrant les portes de la rénovation sociale, a inauguré le monde nouveau, celui dont nous voyons l’aurore, celui qui s’édifie, lentement mais sûrement, le monde de la justice et de l’humanité, de l’égalité des droits et des devoirs.

La Fête de la Fédération a fait le monde moderne. En mettant en contact sympathique des populations jusqu’alors étrangères les unes aux autres, de races, d’origines différentes, distinctes par les mœurs, par le langage, par les lois ; en les groupant dans une grande manifestation pacifique, en leur apprenant en un mot à se connaître et à s’aimer, la Fête de la Fédération a fondé, sur des bases indestructibles, l’unité de la patrie
». D’ailleurs, c’est ce dernier événement que la fête nationale est censée rappeler, en priorité, plus encore que le premier, fort controversé…

Quelques décennies après, l’historien monarchiste Pierre Gaxotte (1895-1982) répliquait, à sa façon, à ce discours par un texte ironique, publié dans l’été 1939, quelques jours avant le début de la Seconde guerre mondiale : « Le 14 juillet est devenu la fête de l’unité française. Devenu, ou plutôt redevenu. Historiquement et légalement en effet, notre 14 juillet ne commémore pas la délivrance des faux-monnayeurs et des satyres qui étaient emprisonnés à la Bastille, mais bien la fête de la Fédération qui eut lieu, en 1790, au Champ-de-Mars.

(…) Quoique agrégé d’Histoire, M. Daladier avait, par prudence, recouru à la science de M. le Directeur des Archives nationales (…). Je ne m’explique pas comment, à eux deux, ils ont pu commettre, dans leur reconstitution, deux énormes oublis.
1° La fête de la Fédération consista d’abord en une messe solennelle chantée par un évêque. Cette année, pas de messe. 2° Pour la présider, il y avait un roi, circonstance importante et nécessaire. Un roi, monsieur le président, un vrai roi à fleurs de lys, avec sa femme, son fils, sa fille et sa sœur. Puisque vous vouliez que votre fête révolutionnaire et commémorative de l’unité française fût exacte, il fallait y mettre le roi. Il fallait rétablir la monarchie. Sinon, ce n’est plus de l’histoire, c’est du roman
». Il est vrai que les deux « 14 juillet » se sont déroulés quelques années avant la République, en un temps où cette idée même apparaissait incongrue en France, et que, au grand dam de nos républicains, les deux se sont faits aux cris de… « vive le roi », y compris pour mieux, dans celui de 1789, violer la loi…

Car, malgré les accents lyriques du député Achard, le 14 juillet 1789 ne fut pas vraiment glorieux et il n’y a pas de quoi s’en vanter. Il est d’ailleurs amusant de constater que nos officiels de la République célèbrent une émeute dont ils se seraient effrayés à l’automne 2005 et qu’ils ont réprimé de toutes les forces de la République à l’automne 2018, quand les Gilets Jaunes reprenaient les gestes de la révolte… Comment, ainsi, dénoncer les désordres des banlieues quand on glorifie un épisode d’une violence aveugle et, à l’origine, si peu politique ? Il faut relire ce livre fort intéressant intitulé « Les secrets de la Bastille tirés de ses archives » et écrit par l’historien Frantz Funck-Brentano dans les années 30, et qui remet un peu les choses au point : après le pillage des dépôts d’armes des Invalides (28.000 fusils et 24 canons), l’émeute se déplaça vers la Bastille pour y aller chercher la poudre qui s’y trouvait, et pas vraiment pour aller libérer les prisonniers qui y étaient enfermés (au nombre de … 7… : connaissez-vous beaucoup de prisons aujourd’hui qui n’accueillent que ce petit nombre de personnes ?). Funck-Brentano écrit : « Il faut bien distinguer les deux éléments dont se composa la foule qui se porta sur la Bastille. D’une part une horde de gens sans aveu, ceux que les documents contemporains ne cessent d’appeler « les brigands » et, d’autre part, les citoyens honnêtes – ils formaient certainement la minorité – qui désiraient des armes pour la constitution de la garde bourgeoise. La seule cause qui poussa cette bande sur la Bastille fut le désir de se procurer des armes. (…) Il n’était pas question de liberté, ni de tyrannie, de délivrer des prisonniers, ni de protester contre l’autorité royale. La prise de la Bastille se fit aux cris de : Vive le Roi ! tout comme, depuis plusieurs mois en province, se faisaient les pillages de grains ».

Passons sur les différents épisodes de la journée relatés dans cet excellent petit bouquin. Mais il n’est pas inintéressant d’évoquer un élément souvent oublié dans les manuels d’Histoire (trop anecdotique, sans doute) qui montre un « autre » aspect de ce 14 juillet 1789 : « Une jolie jeune fille, Mademoiselle de Monsigny, fille du capitaine de la compagnie d’invalides de la Bastille, avait été rencontrée dans la cour des casernes. Quelques forcenés s’imaginèrent que c’était Mademoiselle de Launey (M. de Launey, ou Launay, était le gouverneur de la Bastille). Ils la traînèrent sur le bord des fossés, et, par gestes, firent comprendre à la garnison qu’ils allaient la brûler vive si la place ne se rendait. Ils avaient renversé la malheureuse enfant, évanouie, sur une paillasse, à laquelle, déjà, ils avaient mis le feu. M. de Monsigny voit le spectacle du haut des tours, il veut se précipiter vers son enfant et est tué par deux coups de feu. (…) Un soldat, Aubin Bonnemère, s’interposa avec courage et parvint à sauver la malheureuse enfant ».

La Bastille se rendit sans vraiment combattre et le gouverneur, malgré les promesses, fut massacré et sa tête fichée au bout d’une pique : c’était la première à tomber, la première d’une liste fort longue…

Ce livre donne d’autres indications intéressantes et qui rompent avec « l’histoire sainte » de la prise de la Bastille : en particulier les textes relatant l’événement dus à Saint-Just et à Marat, révolutionnaires insoupçonnables de tendresse pour l’Ancien Régime et qui offrent quelques surprises à leur lecture… Quant à la liste définitive des « vainqueurs de la Bastille », elle comptera près de 900 noms (863 selon Funck-Brentano), ce qui est fort loin des foules ou du « peuple de Paris » évoqués par les manuels d’Histoire (ou d’histoires ?)…

Le dramaturge Victorien Sardou, dans sa pièce « Rabagas », écrit ceci, qui résume bien l’affaire : « Mais alors à quoi distingue-t-on une émeute d’une révolution ? L’émeute, c’est quand le populaire est vaincu…, tous des canailles. La révolution, c’est quand il est le plus fort : tous des héros ! » : si, dans cette affaire, le « populaire » fut en définitive peu présent et représenté le jour même, la formule n’en donne pas moins une leçon à méditer, pour l’historien comme pour le politique…

Jean-Philippe Chauvin




Proudhon, un regard sur le XIXè siècle !

Ces quelques pages retracent l’après Révolution et la douloureuse période du XIXe siècle prolétarien du « pain noir ». A travers Proudhon et ceux qui soulagèrent la misère ouvrière, c’est une société en proie aux bouleversements du libéralisme et socialisme que ce trace cette période. On retrouve Marx et le fouriérisme comme Le Play et l’école des catholiques sociaux. Les préoccupations du Comte de Chambord, marquèrent la France sur la toile de fond des révoltes ouvrières dans la corruption des élites. Vous trouverez de nombreuses citations qui peuvent servir de cahier d’étude comme d’expérience empirique pour comprendre ces évènements qui se terminèrent dans l’enfer des tranchées de la guerre de 1914. Il y a toujours des leçons à prendre de l’histoire et celle-ci mieux connue permet de comprendre les maux d’aujourd’hui comme les lois éternelles qui régissent les sociétés…

La belle France de Jadis

Voici le dernier livre sortie de Frédéric Poretti sur la belle France de Jadis ! Disponible dès maintenant dans la biliothèque du GAR :

Voici une étude approchant la vie de nos ancêtres durant l’Ancien Régime. Il est indispensable de comprendre son histoire pour être en mesure de bâtir un avenir solide. Ce passé est continuellement falsifié ou mal enseigné par un système ayant beaucoup promis et qui, finalement, est bien usé. Vous comprendrez comment vivaient vos ancêtres, combien ils étaient dignes. Vous verrez que loin de vivre l’enfer, malgré les fléaux naturels vécus, leur quotidien était rhythmé par le respect des traditions et des coutumes héritées des ancêtres. Ceux-ci étaient conscients des lois de la vie empêchant bon nombre de conflits interminables qui sont notre lot quotidien. Une certaine démocratie existait et les votes étaient nombreux. La femme avait son mot à dire comme participait, loin des clichés d’aujourd’hui. Même si tout est relatif et non idyllique, il reste un enseignement à extraire, une réflexion, une voie. À travers ces lignes, vous comprendrez pourquoi ceux qui prétendent nous gouverner ont intérêt à obscurcir le passé de nos ancêtres, car la comparaison pourrait être cruelle. Il faut toujours se reporter aux textes, aux faits, aux actes notariés, aux accords, édits et contrats. La quête de la vérité à travers l’analyse des faits permet d’éviter les fantasmes, les mensonges et les excès idéologiques, ouvrant ainsi la voie à une vision plus claire de notre histoire.
Notre jour viendra !

De Du Guesclin à Sainte Jehanne d’Arc :

Voici sorti le tout dernier livre de Frédéric Poretti sur Du Guesclin et Jeanne d’Arc ! :

Bertrand du Guesclin a traversé notre histoire comme une comète, restant un exemple, un nom inoubliable comme une mémoire à honorer. Lorsque vous doutez, pensez à Bertrand du Guesclin et aucun fléchissement ne viendra devant les épreuves de la vie. L’histoire de France est un roman fait de signes intemporels, divins, constituants les riches heures de notre peuple. De du Guesclin à Jehanne, la continuité est présente, ils chevauchent dans le ciel pour veiller à ce que jamais nous ne doutions du destin de la France. Ils parlent dans notre subconscient, nous rappelant à chaque instant que la France est le pays du panache. Jehanne disait « Plutôt aujourd’hui que demain. Plutôt demain qu’après », notre terre est constituée du sang divin de nos aïeux. Les actes et paroles de Du Guesclin comme ceux de Jehanne, restent d’une étonnante actualité. Tout est symbolique et inexplicable à la fois, on ne peut comprendre que si on accepte le mystère. L’épée de justice de la chevalerie éternelle, est à la dentelle des remparts protégeant notre civilisation millénaire. Cet ouvrage retrace une partie de notre histoire bien oubliée, parce que celle-ci dérange. Aux questions contemporaines, l’empirisme historique répond Notre Dame Guesclin puis Jehanne rajoute que la victoire ne vient que si les hommes bataillent, qu’ils se lèvent, alors et alors seulement : Notre jour viendra !

Bernanos, pèlerin de l’absolu :

Découvrez le dernier livre de Frédéric Poretti (Winkler) sur Bernanos :

Georges Bernanos, toujours et peut être aujourd’hui plus qu’hier, reste d’une redoutable actualité pour qui comprend, voit et analyse notre quotidien qu’une pente semble diriger vers le néant d’un nouvel ordre mondial, celui des numéros et des robots. Bernanos est un « chevalier », de ceux qui ne renoncent jamais et qui égrènent de leur présence, notre histoire, à la fois révolté mais fidèle aux promesses du baptême de notre France. Avec ceux qui arrivent à décrypter les pensées d’Orwell, d’Huxley jusqu’à Tolkien, nous voyons avec Bernanos, une ligne d’avertissements dans la défense de cette dentelle du rempart civilisationnelle qui, comme une peau de chagrin, est menacée par un « prêt à penser » totalitaire. Il nous reste le panache pour reprendre le flambeau de la résistance, comme nos grands Anciens pour l’éternité intemporelle de nos libertés.

Notre jour viendra !

Gloire et honneur aux soldats français de 1914-1918 :

À l’aube de la Grande Guerre, l’Armée avait à sa tête bon nombre d’officiers ayant acquis leur grade non par mérite, mais seulement pour leur adhésion à la république. À l’instar de ce qui avait été opéré avec les armées révolutionnaires de la 1ère république, et avec des conséquences qui vont s’avérer être tout aussi désastreuses lors des premiers mois du conflit.

Dans les écoles de la république, les futurs sacrifiés à la déesse « Marianne » sont préparés psychologiquement à devoir mourir pour la patrie révolutionnaire.

« La Gaule n’était donc pas une patrie ; car une patrie, c’est un pays dont tous les enfants doivent mourir plutôt que de subir les lois de l’étranger. » Peut-on lire dans les manuels « d’histoire » d’Ernest Lavisse.

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L’obscurantisme des « Lumières » :

Texte issu du livre : LE LIVRE NOIR DES RÉPUBLIQUES EN FRANCE – 2 : disponible ICI

Au XVIIIè siècle, et plus précisément de 1715, année du décès de Louis XIV, à 1789, année de la révolution antifrançaise, naquit un mouvement philosophique et littéraire plus communément appelé les « Lumières ». Les philosophes et les savants qui composaient ce mouvement, se donnèrent pour objectif de remettre en cause les fondements religieux, politiques, économiques et sociaux de la société monarchique multiséculaire d’alors.

L’œuvre majeure qui fut le fer de lance de cette lutte antimonarchique et anticatholique fut la fameuse Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, éditée de 1751 à 1772. Cette Encyclopédie, qui se donnait pour objectif de réunir toutes les connaissances de l’époque afin de les rendre accessible au plus grand nombre, fut à l’origine bien accueillie par l’Eglise et la Monarchie. Mais les choses se sont de plus en plus compliquées lorsque l’Église et le pouvoir Royale comprirent que l’Encyclopédie était plus une arme politique rédigée contre eux, avec pour adversaires les philosophes.

Observons maintenant plus en détail le contenu soi-disant émancipateur de cette pensée issue de ces pseudo-philosophes…

(suite…)

Hommage au roi Louis XVIII

Le 16 septembre 1824, il y a deux cents ans, s’éteignait le roi Louis XVIII.
Rendons hommage à ce roi qui sut mettre un terme à la période des guerres révolutionnaires et impériales, et rétablir la paix civile et la concorde nationale, tout en rappelant aux puissances étrangères que la France n’était pas à vendre et qu’elle restait la France, quoi qu’il en soit !


De plus, c’est le roi Louis XVIII qui rétablit le repos du dimanche (dès 1814) que la Révolution avait supprimé au grand dam des travailleurs urbains. Nous lui devons aussi, à sa demande, la création du livret d’épargne en 1818, aujourd’hui livret A…