Être royaliste

Deux siècles d’histoire sociale à la lumière des monarchistes :

Deux siècles d’histoire sociale à la lumière des monarchistes.Olivier Pichon reçoit le professeur d’Histoire Jean-Philippe Chauvin (membre du Groupe d’Action Royaliste) afin d’étudier la dimension sociale de la monarchie française, antithèse de la République libérale d’aujourd’hui.Entretien à retrouver sur TVL

Du pain et des jeux ou l’anesthésie des peuples :

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Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde,
Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
De toute passion vigoureuse et profonde.

                                                 Charles-Marie Leconte De Lisle (1818-1894)

Société de consommation, règne de l’argent, insécurité, avortement, immigration massive, règne des lobbies parasitaires, corruption et incompétence des élites, manipulation des masses, chômage, délocalisation, mondialisme, américanisation, islamisme, individualisme, déracinement, bureaucratie et fiscalité envahissantes…etc. Voilà en gros une petite liste non exhaustive des maux qui nous accablent à ce jour.

Mais au-delà de leur énumération, ces maux-là nous interpellent également. La question que l’on est en droit de se poser c’est : comment ces problèmes ont-ils pu s’implanter dans notre pays et prospérer comme ils prospèrent actuellement ? Ces maux en question ne seraient-ils pas en fait juste des symptômes ? Un peu comme des symptômes pouvant apparaître sur le corps humain conséquemment à une maladie ? Si l’organisme humain a un mauvais système immunitaire, alors les virus s’y implanteront facilement. Mais si cet organisme humain a un très bon système immunitaire, alors il y a fort peu de chance pour que les virus et autres microbes puissent s’y implanter. Mais cette logique basique très connue en médecine ne serait-elle pas tout aussi valable à l’échelle d’une civilisation ?

(suite…)

Le Roi, pour quoi faire ?

Le royalisme a un message original qui ne cherche pas à promettre mais à fonder, à refonder même, un pacte civique autour d’un État arbitral, fédéral et éminemment politique. Il ne s’agit pas de prendre une revanche sur une République qui, au cours de son histoire, a pu s’incarner en des personnalités fort différentes, d’un Danton corrompu à un de Gaulle détestant l’Argent, et en des idées parfois très antagonistes, de la Terreur liberticide à un conservatisme opportuniste plus prudent, de la Gauche socialiste (ou prétendue telle…) à une Droite libérale-libertaire, etc. mais de créer, d’instaurer un « autre État ».

S’il s’agit bien de remplacer la République, il n’est pas question de faire une chasse aux sorcières qui nous renverrait aux années Valls ou Castaner et à leurs limitations légales de libertés « au nom de la République » ! La Monarchie n’est pas une « contre-République » car elle ne se définit pas, d’abord, par la négation mais par la fondation et l’affirmation : elle n’aurait d’ailleurs aucun souci à utiliser les compétences de tel ou tel ministre de la République trépassée, ne lui demandant pas un passeport idéologique mais une pratique économique ou politique au service de la France.

S’il y avait un roi, pour ce qui est de la crise actuelle de confiance envers l’État, il ne se comporterait ni en magicien ni en charlatan, mais en réaliste et en « imaginatif » : pas de « sceptre magique » mais, parfois, des solutions simples et « de proximité » en exploitant les possibilités d’un véritable aménagement du territoire (vivier d’emplois encore sous-utilisé, par exemple), rendu possible par l’existence de ce fédérateur-né, statutaire, qu’est le roi. Une grande politique d’État, politique royale, impulserait cette réforme territoriale que la République, encore plus bloquante que bloquée, n’ose pas faire, de peur de déplaire aux féodalités locales qui la tiennent.
 
Là encore, le roi n’a pas toutes les solutions mais sa présence en permet plusieurs à la fois, puisqu’il symbolise l’unité du pays, assez fortement pour permettre toutes les initiatives provinciales, locales, nationales possibles : on retrouve là la notion de « levier monarchique » rendu possible par l’indépendance du roi, « né roi » donc libre des jeux électoraux et des pressions patronales ou syndicales

J’ai vu « Vaincre ou mourir »

Enfin un film sur les Guerres de Vendée, pourrions-nous dire. Un film français qui met en exergue des héros de notre histoire, ce n’est pas vraiment ce qui court les salles obscures du monde cinématographique « français » républicain. On se souvient du film de Luc Besson traitant d’une grande héroïne de notre histoire, et pas des moindres, puisqu’il s’agissait de notre très Sainte Jeanne d’Arc. Ce film, qui date déjà de 1999, est un véritable navet grotesque qui s’acharne à faire ce que les Anglais n’avaient su faire à cette époque, à savoir, rendre folle notre Sainte héroïne. Héroïne incarnée par l’hystérique Milla Jovovitch. Bref ! Une vraie bouse insultant notre histoire et notre religion, mais qu’attendre de plus de la part d’un anti-français comme Besson ?

Avec « Vaincre ou mourir » c’est doublement surprenant. Car, non seulement il s’agit d’un film retraçant d’une manière assez fidèle, les péripéties d’un de nos grands héros de notre histoire, mais qui plus est, un héros en lutte contre les forces révolutionnaires, et donc par extension, contre la république ! Double crime au regard du monde moderne républicain, américanisé et wokiste !

Sortie le 25 janvier, ce film a déjà fait l’objet de quelques critiques dans les colonnes (infernales) du « journal » Libération. C’est une certaine Elisabeth Franck-Dumas, journaliste de ce torchon, qui nous a fait part de son incroyable maîtrise de la bêtise et de l’ignorance. Les républicains de Libération sont exaspérés par l’existence même de ce film, qui représente à leurs yeux tout ce qu’ils détestent le plus au monde : la France ! En tant que royaliste, il était donc tout naturel pour ma part que j’aille voir ce film qui suscite autant de dégoût chez l’anti-France, mais surtout parce qu’il s’agit du général Charette.

« Vaincre ou mourir » est la première production de « Puy du Fou Films » avec pour réalisateurs Paul Mignot et Vincent Mottez (Vinsorus) pour ceux qui ont connu… On comprend déjà mieux l’origine de l’existence même de ce film. Le parc du Puy du Fou qui est déjà à lui seul une véritable vitrine à la gloire de notre histoire mais aussi, en partie, de la contre-révolution ! Après le parc, voici qu’arrive maintenant un film ! De quoi donner la jaunisse à nos chers républicains…

Au premier abord, la présence de quelques acteurs m’avait un peu gêné, entre autres, l’acteur Jean-Hugues Anglade qui n’est pas vraiment réputé pour son côté patriote ! C’est peut-être pour cela d’ailleurs qu’ils l’ont cantonné à jouer le rôle du conventionnel Albert Ruelle (1754-1805) chargé de diriger la lutte contre les Vendéens.

Néanmoins, je paie mon billet comme tout le monde et m’installe sur un strapontin du cinéma. Le film commence par une intervention de l’historien Reynald Secher. Oui ! Celui qui, de par ses travaux, a mis en évidence le fait que ce qui s’était passé en Vendée durant la révolution, relevait du génocide ! Ça commence bien ! Je comprends mieux pourquoi cette chère Elisabeth Franck-Dumas s’est sentie dans l’obligation de nous pondre une incroyable analyse digne d’une télé-réalité.

Sans vouloir divulguer le contenu du film, par respect pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, voici quelles sont mes impressions. Certes, c’est un film qui dispose malheureusement de beaucoup moins de moyens que le « Jeanne d’Arc » de Besson. Cela se ressent quelque peu, mais dans l’ensemble, c’est une jouissance ! Voir un film au cinéma, avec des drapeaux « Pour Dieu et le Roi », entendre Charette dire à ses hommes, tous flanqués d’un sacré-coeur : « Nous sommes le dernier rempart d’un royaume de mille ans » chose qui caractérise toujours les Royalistes d’aujourd’hui. Voir enfin, le vrai visage des armées républicaines de cette époque, leur férocité dans le carnage et leur fanatisme ! Ça change des récits imaginaires de l’Éducation dite « Nationale » sur ce sujet.

Dans ce film, les répliques du général Charette sont assez percutantes, même si l’acteur a tendance à s’exprimer sur un ton uniforme. Dommage quand même de lui avoir fait dire que nous étions la jeunesse du « monde » ! Dans la citation d’origine, il dit à ses hommes que nous sommes la jeunesse de Dieu, et pas celle du monde, ce qui religieusement fait toute la différence ! Jean-Hugues Anglade tient la route dans son rôle, les autres acteurs aussi. Les scènes de combat sont assez bien réalisées dans l’ensemble.

Bref ! C’est un film qu’il faut impérativement aller voir, ne serait-ce pour s’abreuver du courage et du sacrifice consenti de la part de tous ces combattants contre-révolutionnaires. Cela fait du bien de voir un film qui fait la part belle au panache français et au sens de l’honneur, dans un monde qui est l’aboutissement des idéaux révolutionnaires. Un grand merci à toute l’équipe du Puy du Fou pour tout ce travail. Espérons que « Vaincre ou mourir » n’est que le premier d’une longue série à la gloire de notre histoire et de nos glorieux ancêtres.

Plus que jamais, aujourd’hui comme en 1793, pour Dieu, la France et le Roi !

P-P Blancher

Royalisme et reconquête :

ROYALISME ET RECONQUETE : DISPONIBLE ICI

Qui, en tant que Royaliste, ne s’est jamais posé la question de savoir pourquoi en ce début du XXIè siècle le royalisme n’est pas une force politique puissante aux portes du pouvoir, ou tout simplement, pourquoi sommes-nous encore en république ?

Pour répondre à cette question, nous vous proposons une analyse empirique sur l’évolution du royalisme en France depuis la IIIè république jusqu’à aujourd’hui. L’objectif étant de comprendre pourquoi le royalisme en France a périclité aussi lamentablement, et quelles sont les solutions possibles pour une reconquête efficace du Royaume des Lys. 

L’objectif de cette analyse et de faire en sorte à ce qu’en l’an 2089, il n’y ait pas de tricentenaire de la révolution qui soit fêté en cette terre de France. Donnons-nous cet objectif de faire en sorte à ce que la république et son système idéologique soient évincés à jamais du pouvoir, avant cette date anniversaire ! En 1989, lors du bicentenaire, les écoles de la république recouvrirent cyniquement les têtes de nos enfants de bonnets phrygiens, à la gloire d’une idéologie qui n’a de cesse de nous détruire, un peu plus chaque jour. Ne faisons pas subir cet affront vis-à-vis des générations futures qui connaîtront l’année 2089. Faisons en sorte à ce que les enfants de cette génération arborent tous un Sacré-Cœur sur la poitrine, pour la plus grande gloire de Dieu, la France et le Roi !

Qu’en est-il de la responsabilité des Royalistes et des forces contre-révolutionnaires ? Qu’en est-il de l’effondrement de notre religion multiséculaire et du rôle de certains papes ? Qu’en est-il de la réelle volonté des princes prétendants à vouloir conquérir le pouvoir ? Qu’en est-il de l’état actuel du peuple français après deux siècles d’idéologies anthropocentriques et de reniement du passé ? Et qu’en est-il de notre avenir si nous ne changeons pas les choses ?

Il ne faut pas se voiler la face et savoir reconnaître nos erreurs. Car, c’est en corrigeant nos erreurs que nous deviendrons plus efficaces dans notre combat. Mais, encore faut-il les connaître ces erreurs. L’adversaire, nous le connaissons bien, mais nos propres démons, les connaissons-nous ? Et au-delà de la prise de conscience de nos erreurs, quelles sont les solutions possibles pour redonner toute sa force au combat royaliste, et le doter d’un arsenal efficace pour la reconquête du pouvoir ?

« Royalisme est reconquête » pose les bases d’une analyse et d’une réflexion visant à mieux comprendre et connaître les raisons de nos défaites, ainsi que les causes de notre impuissance politique et religieuse. Il se veut un outil pour tous les jeunes Royalistes (et moins jeunes) qui font leurs premiers pas dans ce noble combat, afin qu’ils puissent s’imprégner d’une part fondamentale de l’histoire du royalisme, et surtout, des erreurs à ne plus commettre et des solutions possibles pour se perfectionner.

Nous sommes appelés à accomplir une mission bien plus importante que la recherche de confort et de tranquillité. Aussi longtemps que le monde qui nous entoure nous offrira ce triste spectacle d’une décadence honteuse pour notre peuple, nous nous évertuerons à nous donner les moyens de lutter efficacement contre nos adversaires.

Nous sommes les enfants du Lys ayant pour Odyssée la reconquête de notre Royaume et du règne du Christ-Roi. Le chant des sirènes du mondialisme nous importe peu. Nous œuvrons pour la grandeur de notre civilisation avec comme étape essentielle : le couronnement de nos institutions, pour la gloire de Dieu, et par extension, celle de la France !

« Royalisme et reconquête » de Pierre-Philippe Blancher aux éditions Pro Fide Catholica

Contre la présidentielle permanente.

« La fin de toute campagne présidentielle signifie le début de la prochaine », ironisait un lecteur du Figaro en réaction à un article sur le second tour de l’élection du Chef de l’Etat. Et, ce lundi 25 avril, un article publié en page 2 du quotidien L’Opinion confirme cette maxime en titrant « Macron devra composer avec l’après-Macron » : « Aujourd’hui, au sein du camp présidentiel, ils sont deux à pouvoir nourrir des ambitions pour 2027 – Edouard Philippe et Bruno Le Maire – et (…) d’autres, comme Gérald Darmanin, pourraient s’ajouter à la liste en chemin. » Ainsi, le bal des ambitieux ne se finit jamais en République Cinquième du nom, et il n’est pas certain que cela soit une bonne nouvelle pour la nation ni pour sa tranquillité. Sans compter que, dans les oppositions, les couteaux s’aiguisent déjà au sein de la Gauche radicale (qui pour succéder à M. Mélenchon dans 5 ans ?) et au sein de la Droite nationaliste, et chacun semble concevoir désormais les élections législatives de juin prochain comme une étape importante dans la construction d’un « appareil » politique crédible pour décrocher le précieux sésame du pavillon de Madame de Pompadour.

Un ancien ministre giscardien des années 1970 avait, étrangement, défendu la transmission dynastique de la Monarchie royale en expliquant que, sous la Royauté, « la première place est prise », et que cela réfrénait les ambitions et les mégalomanies de candidats dits républicains qui oubliaient trop souvent le sens du « bien commun et du service de l’Etat » pour accéder au Graal élyséen. Après tout, la transmission héréditaire a toujours cours dans une dizaine de pays européens, dont six membres de l’Union européenne, et nos pièces d’euros nous le rappellent parfois, avec les profils du roi d’Espagne, du grand duc du Luxembourg ou du roi des Belges. Bien sûr, ces monarchies ne sont que des exemples, pas des modèles pour nous, en France. Mais elles ont l’immense mérite de « surplomber » la nation (tout en l’incarnant de façon « historique »), sans empêcher les débats politiques (« démocratiques », selon l’acception courante) de se tenir et d’avoir une influence sur le cours des choses, même s’il n’est pas interdit de regretter que, parfois, cela soit aussi au détriment des nations concernées. Notre souhait monarchique est sans doute plus « complet » et original, combinant l’autorité arbitrale (et non arbitraire) de la magistrature suprême de l’Etat avec l’exercice des libertés locales, professionnelles et individuelles dans un cadre « corporatif » (c’est-à-dire de corps intermédiaires représentatifs et d’une subsidiarité ordonnée et dynamique) : en libérant la tête de l’Etat des jeux électoraux, la Monarchie « à la française » lui redonne à la fois l’indépendance nécessaire face aux groupes de pression (que l’on peut qualifier de « féodalités contemporaines », qu’elles soient financières, économiques ou politiciennes, partisanes) et la continuité sans le fixisme, les jeux politiques étant garantis par l’autorité suprême sans qu’ils puissent s’imposer à celle-ci.

Ne nous leurrons pas : cela sera sans doute plus complexe dans la réalité concrète, au moins dans la phase d’enracinement des institutions monarchiques durant laquelle est possible un bras de fer entre la magistrature suprême de l’Etat et les partis (ou ce qui en tiendra lieu) inquiets de perdre leur pouvoir de « faire et défaire » au gré des élections : ce sera tout l’enjeu de la Monarchie « renaissante » de s’imposer sans faiblir, et elle devra alors se faire éminemment politique, jouant de toutes les forces politiques du pays, non pour asservir l’Etat (comme certains en rêveraient en rétablissant une Quatrième – numérotée Sixième – République) mais pour mieux le servir… Un royaliste qui croirait que l’arrivée du roi sur le trône va, d’un coup de sceptre magique, résoudre tous les problèmes et dissoudre toutes les ambitions, se fourvoierait dans une sorte d’utopisme sans doute rassurant mais, en définitive, néfaste pour la Monarchie royale elle-même…

Le général de Gaulle, président de la République qu’il avait fondée, plaisantait lors d’une conférence de presse sur le fait que, pour lui succéder à la tête de l’Etat, ce n’est pas le vide qui était à craindre mais bien plutôt le trop-plein : nous avions, à l’automne dernier, quarante (au moins) postulants au titre élyséen avant que la sélection des 500 signatures n’en autorise « que » douze à concourir, dont la moitié ne pouvait espérer qu’une candidature de témoignage, selon la formule consacrée. Mais, au soir du premier tour, nombre d’électeurs se sentaient orphelins, condamnés à un vote de « second choix » ou à un vote de rejet plutôt que de projet. Cette frustration profonde et cette sourde désespérance civique que montrent les taux d’abstention élevés et la vigueur, vaine mais néanmoins puissante, des votes protestataires, devraient alerter sur les impasses d’une République qui, en « monarchisant » (1) sa place suprême, se transforme, non en Monarchie pleine et entière, mais en monocratie « insistante » et trop impérieuse pour pouvoir permettre le plein exercice des libertés que, pourtant, nombre de Français réclament d’année en année, de Bonnets rouges en Gilets jaunes…

S’il y a bien une raison forte et actuelle d’être royaliste aujourd’hui, c’est celle de vouloir redonner du souffle au « peuple » civique (et non politicien) et historique, à ce « pays réel » qui ne se reconnaît plus dans le « pays légal » de MM. Macron, Philippe et Woerth, entre autres… Être royaliste pour, en somme et légitimement, dénoncer et, si possible, éviter la prochaine « guerre de cinq ans » qui, déjà, a commencé hier soir…








Notes : (1) : En employant, à dessein, le terme « monarchisant », je tiens à le distinguer du terme de « royalisant », comme je distingue la Monarchie (qui peut être royale – et c’est d’ailleurs cette acception qui domine en France -, comme elle peut être républicaine, voire impériale ou dictatoriale, devenant alors, selon le mot du constitutionnaliste Maurice Jallut, une monocratie) de la Royauté qui est « plus » que la Monarchie simple, et qui intègre une certaine sacralité (religieuse ou politique) dans son histoire comme dans son exercice. La Monarchie serait plus « le Pouvoir » lui-même, dans son acception gouvernementale et décisionnaire, voire arbitraire, quand la Royauté serait plus « l’Autorité » qui permet et limite tout à la fois le Pouvoir-Minotaure, en étant décisionnelle et arbitrale…





Adieu Guytos !

Article issu du site de l’Action française : ICI

Pour les plus « jeunes » parmi les anciens, ceux qui se sont illustrés lors de la génération Maurras des années 80, 90 Guy Courbatère de Gaudric, dit Guytos, était un militant actif doté d’une forte personnalité. Il faisait partie de ceux qui, venant de la section de Dijon, avec Nicolas Portier et Sylvain Roussillon, allaient écrire magnifiquement une nouvelle page de l’Action française, tant sur le plan intellectuel, que dans la rue. L’irruption du mouvement royaliste au quartier latin, devant les facs et les lycées à Paris comme en province valut quelques inimitiés hystériques et mesquines venant le plus souvent de la gauche la plus violente, laquelle en bon instrument du pouvoir mondialiste a toujours pour mission de mater la libre expression anticonformiste des opposants les plus déterminés au régime. C’est à dire, les royalistes.

Il fallut constituer un service d’ordre central, pour protéger nos manifestations.

Guytos, camelot du roi, avec son style un peu provocateur de voyou des années James Dean, était un pur guerrier qui maitrisait parfaitement le combat de rue. Flanqué de son adjoint qu’on appelait « Sergent Jean », un ancien para, il prit la tête de ce SOC, qui était le fer de lance de la force de frappe d’AF. Beaucoup se souviennent encore des véritables batailles de rue très organisées, qui dispersèrent nos adversaires, à Paris comme en province.  Il fut à la tête de la charge héroïque, sans armes, sinon des casques et des gants, de la « Jeanne interdite » qui renversa rue de Rivoli les forces de (dés)ordre républicain. Il fut aussi à la manœuvre à la faculté de Jussieu pour interdire les cours d’un certain professeur Boudarel, ce Français renié, aurait dit Jeanne d’Arc, ancien kapo du sinistre camps 113 en Indochine, chargé d’interroger sous la torture, les soldats français fait prisonniers à Dien Bien Phu. Rapidement il devint un mythe, une légende, car non seulement il était un as de la bagarre, mais il était aussi un joyeux compagnon. 

Il nous a quitté dans sa 59 ème année après une longue maladie, terrassé par le cancer auquel il a résisté avec sa « fureur de vivre », en combattant redoutable qu’il est, remportant même des victoires qui laissaient ses médecins pantois.  La mort aurait pu le faucher bien avant car il fut poignardé dans une bagarre. Une autre fois il faillit perdre un œil dans un violent affrontement. Le tout Paris gauchiste voulait sa peau. Ils ne l’ont pas eue, mais c’est le « crabe » qui l’a rattrapé et ne l’a pas lâché pendant presque 10 ans. Il a livré sa dernière bataille, comme un homme lige du roi de France, car c’était un « authentique chevalier ». Et puis, quand l’épée devint trop lourde, qu’il n’eut plus assez de force, il fut obligé de mettre un genou en terre, et la camarde, lentement, fit son œuvre.

Ce bon vivant s’était rapproché de Jésus, roi de France. Notre cher abbé de Tanouarn l’a conduit spirituellement, en le prenant par la main, jusqu’à sa dernière demeure. Il lui a fermé les yeux, muni des derniers sacrements. L’image que notre cher camarade laissera, est celle d’un homme de panache, de courage et même de bravoure, mais aussi d’une certaine insolence goguenarde devant le danger. En outre il était fidèle en amitié, plusieurs d’entre nous ont pu l’éprouver.

Repose en paix mon camarade, et si tu croises des gauchistes là-haut, sur les boulevards célestes, pardonne-leur, car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient.

Guytos assurant avec d’autres camarades la sécurité des Princes à Amboise en 1987
Guytos en flight jacket et bandana, la signature de la Génération Maurras, assurant un SO
Guytos dirigeant le SO de la Jeanne d’Arc en 1986

Présidentielle ? Plutôt le Roi !

En ces temps de crises, sanitaire comme sociale, et de campagne présidentielle sans véritable fond, la Monarchie royale « à la française » pourrait bien former une alternative crédible permettant, par son principe d’arbitrage indépendant au-delà des partis, de conjuguer espérance et nécessité, tout en renouant avec le fil d’une histoire qui, tranché violemment hier, pourrait à nouveau réunir des Français aujourd’hui soucieux de concorde et de tranquillité, y compris politique…

Quelques arguments plaident en sa faveur comme celui de l’unité nationale au-delà des querelles politiques et des grands intérêts (féodalités financières et économiques, partis politiciens, groupes de pression communautaristes, etc.) : car le roi ne doit rien à un choix électoral forcément clivant et séparateur qui divise en clans idéologiques, et son indépendance vient du principe même de la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, la naissance ne pouvant s’acheter ou se forcer.

Bien sûr, c’est l’argument parfois le plus difficile à entendre pour nous, électeurs, qui sommes habitués à choisir le Chef de l’Etat que nous semblons sacrer de notre vote avant que de le dénoncer dès les mois suivants dans un élan d’ingratitude qui, visiblement, n’appartient pas qu’aux princes… Il est vrai que M. Macron ne mérite pas les éloges dont certains, par peur électorale (largement surfaite…), le comblent en oubliant son bilan peu flatteur que nous, royalistes et hommes de longue mémoire, connaissons…

L’autre avantage majeur de la succession royale est qu’elle accompagne le temps et qu’elle est l’humilité devant la nature humaine et ses propres limites : dans la tradition française, ce mode de transmission de la magistrature suprême de l’Etat se résume en une formule « Le roi est mort, vive le roi ! ». C’est-à-dire que c’est de la disparition physique du prédécesseur que naît le pouvoir du successeur. D’un drame, la mort, la royauté fait un passage vers une autre vie, une autre personne, celle-là même qui savait qu’un jour elle régnerait mais qui ne savait ni le jour ni l’heure, dans une incertitude qui, pourtant, n’ouvre pas vers l’inconnu mais vers le « prévu ». Cela explique l’autre formule traditionnelle de la royauté en France : « Le roi ne meurt jamais ». En effet, la mort physique d’un monarque n’est pas la mort de l’Etat, mais son renouvellement : le fils succède au père, naturellement, tel que cela était annoncé depuis sa naissance et son titre de dauphin. Quand la République déchire autour de l’urne, la Monarchie royale unit autour du cercueil, et du trône

Jean-Philippe Chauvin