Francophonie

Gloire et défense de la langue française :

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« Jamais dans toute son histoire, la langue française n’avait connu une intrusion aussi massive de mots hétérophones. […] L’adoption de mots anglais sans transformation signifie : « Nous préférons la langue du maître ». » (Alain Borer – De quel amour blessée : Réflexions sur la langue française)

Dans la préface de son « Histoire de la langue française, des origines à 1900 », le linguiste et philologue français Ferdinand Brunot écrivait :

« C’est du XIIe au XIIIe siècle que l’ancien français atteint son apogée et qu’il arrive à une beauté linguistique dont il n’a fait depuis que déchoir. Il est déjà à cette époque, malgré le monopole du latin, dans une certaine mesure au moins, une langue internationale. […]

Alors le monde s’éprend d’elle, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, l’Angleterre, l’Espagne, les pays Scandinaves apprennent à parler français. Ce serait une grande et haute tâche que de démêler, froidement, sans faux enthousiasme, comment notre langue, tant par l’ascendant de son génie propre que par l’autorité des œuvres et de la civilisation dont elle était l’expression, en était arrivée à partager avec le latin la monarchie universelle, et pour quelles causes elle l’a peu à peu perdue ? » (Ferdinand Brunot – Histoire de la langue française des origines à 1900. Tome I – pXII et XVI.)

(suite…)

Cérémonie d’amitié franco/russe :

L’accueil de la délégation Russe à l’entrée des portes de St Geneviève des Bois, par les présentations des personnalités furent faites par l’organisateur Jonas Aix ancien Légionnaire, ayant réalisé le parcours Mont de Marsan-Moscou en vélo, ayant aussi participé au souvenir de l’escadrille Normandie-Niémen :

« Chers amis, je reviens de Moscou, un voyage pour répondre à une invitation pour des cérémonies d’hommage aux valeureux du Normandie Niemen et à l’amitié franco-russe ».

Signalons les présences de :

  • Natalia Khantsevich, Chef du Service Culturel de l’Ambassade de la Fédération de Russie en France,
  • Azeeva Galina du du fonds public international Fonds Russe pour la paix,
  • Chmyrev Guennadi, Ataman Président de l’Association des Cosaques de France
  • Alexis d’Herbaïs, Vice-ataman et porte-drapeau des Cosaques du Don
  • Didier Lefebvre, Vice-président de l’Association nivernaise France-Russie-CEI,
  • François Colinot, Président de l’association Espace Normandie-Niemen,
  • Didier Lefebvre, Vice-président de l’Association nivernaise France-Russie-CEI,
  • Jean-Pierre Tron, porte-drapeau du Mémorial Normandie-Niémen,
  • Tanneguy de Prat, Président de l’Union des Anciens Combattants et Affiliés (UACA) de Colombes,
  • Marcel Bouvier, Secrétaire Général de l’UACA de Colombes,
  • Micheline Barget de l’Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc.

Ainsi que les huit porte-drapeaux :

  • Souvenir Français,
  • Médaillés militaires,
  • Légion d’honneur,
  • Mémorial Normandie Niemen,
  • Anciens Combattants Prisonniers de guerre – Combats Algérie Tunisie Maroc (ACPGCATM),
  • Anciens mutilés et anciens combattants et veuves de guerre (AMACVG),
  • Cosaques du Don,
  • Groupe d’Action Royaliste.

Lors de la Cérémonie du 10 juin 2019, au cimetière Russe de Sainte Geneviève des Bois, j’expliquais mon intérêt pour les Cosaques, hommes libres qui, comme aux temps médiévaux en France, incarnent une sorte de chevalerie. Chevalerie qui doit perdurer aussi en notre terre de France dans ses valeurs éternelles, comme en Russie, par les actes quotidiens : courtoisie et service. Mais aussi dans la tradition chrétienne liant l’Occident Chrétien à l’Orthodoxie orientale slave, symbiose retrouvée face aux temps de grande confusion que nous vivons. Je rappelais le souvenir de Marina Grey (Marina Antonovna Denikina), auteur des « Armées blanches » que j’ai connu jadis, fille du Général Denikine et femme du grand historien Jean François Chiappe. Je rappelais la formation historique des premières bandes de cosaques issues des Alains, Sarmathes et Tatars qui vinrent s’installer, pour ceux qui reposent en ces lieux, entre la Volga et le Don. L’importance chez eux, du père : l’Ataman, désigné et élu, conduisant les siens dans cette recherche perpétuelle de l’autonomie, comme de la vie rustique des chants et danses de ces guerriers de tous les temps. Je rappelais aussi les conflits tumultueux qui s’égrenèrent le long de leur histoire, jusqu’à la terrible guerre de 14, où les armées du Tsar vinrent soutenir la France à l’ouest tout en assurant une rude pression à l’est.

Le sacrifice des Russes n’est pas à oublier et ils tombèrent nombreux pour que nous puissions gagner, ce temps si précieux, afin de remporter le front ouest. L’échec de la dure contre-attaque Prussienne de 1915 n’ébranla pas la détermination comme la fidélité du Tsar à nous soutenir, ceci jusqu’à ce que l’Allemagne y envoyât son agent Lénine accompagné de ses révolutionnaires comme d’officiers d’Etat-major Allemands agrémentés des subsides de la Reichbank !

Il fallait détruire la puissance Russe à travers son Tsar afin de libérer le front oriental, comme répandre une révolution sanglante déstabilisant ce grand Ours slave. Nous avons alors abandonné le Tsar à son triste sort, oubliant le sens de la parole donnée… C’est en cette terre que les Armées Blanches résisteront dénués de tout, « dans le froid et la famine » disait la chanson. Une diaspora russe pour survivre, fuyait le sang sur la neige et c’est en France comme ailleurs que des Princesses comme des Barons devinrent couturières où mineurs, sorte de récapitulation d’une révolution que notre terre connue bien avant. L’exemple de ce cavalier Cosaque chevauchant les steppes, venu ici mourir au volant de son taxi, d’une crise cardiaque est encore dans ma mémoire, triste jeu du hasard comme du destin. Rappelons le geste du Président Poutine venu sauver quelques tombes de ce cimetière, qui sans lui, seraient allées en poussière dans le vent perdu de l’histoire. Rappelons aussi qu’il a accepté l’édification d’une statue de Jehanne d’Arc à Saint Pétersbourg, grande première chez les orthodoxes n’ayant pas de statues de saints dans les lieux publics. C’est un grand honneur d’être à côté de l’Ataman des Cosaque de France Mr Chmyrev Guennadi. Regardons le ciel, au milieu du carré Cosaque, je les vois chevaucher leurs fiers chevaux, la Nagaïka à la ceinture, faisant tournoyer au-dessus de leur tête leur redoutable shashka. Oublier leur mémoire, comme ne pas les honorer de notre présence, serait les enterrer une nouvelle fois. Devant ces tombes sous lesquels dorment les preux du repos éternel, l’avenir sera celui des traditions retrouvées, comme cette résurgence des Cosaques en Russie. Cette chevalerie sera le ciment qui unira cette amitié Franco-russe pour qu’au travers d’elle, nous puissions entendre demain, le rire de nos enfants sur nos terres en paix…

Nous avons ensuite laissé « déambuler » les participants à travers le cimetière afin de retrouver des tombes amies où curiosités, Madame Tatiana Chomcheff présidente du Comité pour l’entretien des sépultures russes du cimetière est venue nous saluer. Je rappelais la présence du carré des Cadets de Voronej, de Poltava… Que le président Vladimir Poutine vint déposer des fleurs sur la tombe de la princesse Véra Obolensky, membre de la Résistance française exécutée à Berlin en 1944.
Nous nous sommes dirigés vers la tombe d’un ancien du Normandie Niémen et François Colinot s’est exprimé pour signifier et rappeler aux mémoires le courage de ces Grands-anciens combattants pour la liberté des peuples…
Puis nous sommes partis chez une amie qui tient le restaurant russe « Le Relais Russe », non loin du cimetière. Un accueil chaleureux nous y attendait comme un repas russe traditionnellement bon, celui de St-Petersbourg. Nous y étions une trentaine de convives. Jonas Aix fut félicité pour l’organisation de cette journée et reçu des présents des mains des représentantes Russes. Les allocutions furent faites en russe par Azeeva Galina du Fonds Russe pour la paix. Je proposais un toast à la vodka, bien sûr pour l’amitié Franco-russe, en terminant le repas et la chaude ambiance conviviale du jour…

Frédérique Winkler

 

Le soleil de Sainte Foy :

le 28 avril 1760, le « Soleil » de Sainte Foy, dernière grande victoire avant le Traité de Paris…
« Le meilleur espion de Murray est un commerçant en vue de Québec, Barthélémy Martin, qui se rend à Montréal en décembre 1759. Il entre alors en communication avec François Bigot, l’intendant de la Nouvelle-France, et informe cet administrateur principal de la colonie qu’il est en mesure de se procurer des produits de « marchands anglais » de Québec. Plus tard cet hiver-là, quand les Français ont besoin d’articles introuvables à Montréal et qu’ils cherchent à les faire venir discrètement de Québec, Bigot fait appel à Martin. L’agent de Murray participe aux préparatifs logistiques de l’offensive alliée, puisqu’il transige personnellement avec Bigot, Lévis et Vaudreuil. Il peut donc fournir à Murray une série de rapports détaillés sur les intentions et les mouvements des alliés. Bien entendu, Lévis espérait prendre les Britanniques par surprise, mais, grâce à Martin, Murray sait dès le 24 avril que son armée va atteindre Québec quelques jours après; il prend donc les mesures qui s’imposent. La dernière armée alliée à prendre l’offensive arrive sans incident sur les plaines d’Abraham le 28 avril 1760. Elle y trouve la force britannique de 3647 réguliers de James Murray, alignée en bon ordre sur la crête qu’occupait Montcalm à la bataille de septembre 1759. Comme Montcalm, Murray occupe une excellente position défensive et, comme Montcalm, il ne profite pas de cet avantage » (Les Iroquois et la Guerre de Sept Ans D.Peter Mac Leod). Murray disposait de 129 artilleurs et 22 canons. Son intention étant de terrasser les miliciens canadiens par un feu puissant.

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La soumission républicaine exaspère les Québécois :

Non ce n’est pas une blague: Paris s’est donné un slogan en anglais pour sa candidature olympique en vue des jeux de 2024.

Je l’ai appris grâce à une entrée Twitter ironique du grand animateur Bernard Pivot, maître ès aphorisme: «Pendant qu’on y est: pourquoi ne pas faire aussi de « made for sharing » le slogan de la Semaine de la langue française et la francophonie?» Puis il ajoutait : «Premier cas de dopage aux JO de 2024 : le slogan de Paris aux anabolisants anglo-américains.»

Pitoyable mère-patrie. En plus d’être en anglais seulement, le slogan n’a rien d’original. Il a déjà été utilisé, soulignait Le Figaro mercredi, par une marque de bonbons, Quality Street, ainsi qu’une marque de biscuits, Cadbury Snaps. (Cadbury! Hasard cocasse, cette même marque avait fait l’objet d’un boycott au Québec à la fin des années 1970, en protestation contre la décision de l’entreprise de quitter le Québec après l’adoption de la loi 101…) Mais la mairie de Paris se fait rassurante: «L’expression était libre de droits et a pu être déposée pour les JO de 2024.»

Trahir

Aussi, il y a bien un slogan français… mais c’est une traduction! Qui pose déjà des problèmes de traduction. «Traduttore, traditore», dit-on en italien. «Traduire, c’est trahir». Mercredi, La Croix publiait ce rectificatif: «La traduction de « Made for sharing », le slogan de la candidature de Paris pour les JO 2024 est « Faits pour être partagés » et non « Fait pour être partagés », comme écrit dans notre édition de lundi. Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour cette erreur.» Une autre version circule: «Venez partager». Face à celle-ci, il y a de quoi être partagé!

Le gouvernement le défend

Sur France info, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, a défendu le choix anglolâtre en soulignant que «Le français et l’anglais sont les langues officielles des Jeux olympiques». On se croirait à Ottawa, où il y a aussi deux langues officielles : l’anglais et la traduction de l’anglais…

Le ministre Kanner a aussi soutenu qu’en mettant en avant la version anglaise, les promoteurs de la candidature «[visent] à dire que nous sommes dans une certaine forme d’universalité».

Incroyable: la France, pourtant «patrie des droits universels», n’aurait plus rien à dire au monde dans sa langue!

Feu l’universel

Les preuves s’accumulent. Pensons à la ville de Lyon, qui s’est donné pour slogan il y a quelques années le ridicule «Only Lyon».

Événement plus récent : lorsqu’il s’est rendu en Allemagne, début janvier, pour prononcer un discours, Emmanuel Macron, ex-ministre socialiste et candidat vedette à la présidentielle, ne s’est exprimé qu’en anglais.

Rivarol exagérait lorsqu’il écrivait, en 1783 (paradoxe, il répondait à une question d’un concours philosophique posée par l’Université de Berlin au sujet de l’universalité de la langue française): «Elle est, de toutes les langues, la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine: et voilà pourquoi les puissances l’ont appelée dans leurs traités.»

De cette phrase célèbre, exsudent évidemment une fierté excessive et une arrogance propre à une époque à laquelle personne ne songe à revenir.

Mais aujourd’hui, c’est l’extrême inverse en France: non seulement l’arrogance a disparu, mais la fierté française est totalement à plat. Sauf peut-être au Front national, malheureusement, qui a protesté officiellement contre le slogan olympique en anglais. De quoi, dans les élites de l’hexagone, donner l’impression que la lutte pour la défense et la promotion du français a quelque chose de «facho», de «nauséabond», de ringuard. Triste logique au bout de laquelle la France, de peur de «faire le jeu de Marine Le Pen», cherche à aller toujours plus loin dans l’effacement de sa différence, de son identité. Entre Rivarol et Macron, entre Le Pen et Made for Sharing, il y aurait bien un moyen terme, non? La France n’a-t-elle pas lutté, il y a quelques années pour la «diversité culturelle»?

Vu du Québec en tout cas, l’aplatissement, la résignation et la capitulation de la mère-patrie ont de quoi déprimer. On aimerait bien savoir ce que la ministre québécoise de la Francophonie, Christine St-Pierre, et son ancienne collègue journaliste Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, en pensent.

Antoine Robitaille

Libertés N° 32 – Energie, une alternative :

La francophonie ce n’est pas seulement une langue et une pensée que les siècles d’antiquité grecs déposèrent sur nos plages du midi policée par l’apport de la romanité. C’est aussi des paysages et des jardins, c’est aussi un peuple, une histoire, un art de vivre, une façon d’être, un comportement ancré dans les origines. C’est aussi une tradition courtoise, sortit d’un rude passé guerrier, domestiqué par un profond respect des femmes, une spécificité sculptée et modelée par la civilisation chrétienne. Cette francophonie dont nous sommes les héritiers est vivante, elle grandit chaque jour par empirisme dans le travail de chacun et le souhait des autres. Elle se fructifie par les ans, dans le sang des familles comme l’arbre aux racines symbolisant le père comme les ancêtres et dont les branches qui s’étendent vers le ciel sont les enfants qui naissent et naitront. La francophonie c’est tout cela, la manière d’être d’un peuple dans sa tradition de vie. C’est ce mélange d’apport par la succession des siècles, du monde celte rencontrant la culture gréco-romaine, dont les strates furent burgondes, wisigoths, franques, vikings. Il manquerait l’exotisme du fruit des échanges de culture et tradition culinaire, amenés par des rivages aussi divers que ceux d’Afrique ou d’Asie, comme les Indes ou d’Amérique amérindienne que l’histoire nous fit rencontrer et dont nos peuples furent mélangés…

Comment laisserions-nous détruire notre culture à l’heure où ceux qui prétendent nous gouverner, représentent la honte d’une histoire déchue. Comment laisser aller tant de siècles vers une telle déchéance. Mais laissons courir la plume encore, alors que des peuples aussi divers que l’Inde et la lointaine Asie, ceux d’Afrique du Nord au Sud comme nos frères oubliés d’Amérique réclament de la France, un rayonnement oublié. La langue de notre peuple serait bien fade, si l’on y mettait de la poésie. Si l’on reprenait pour le plaisir les vers de Rabelais, où quelques satyres de La Fontaine. Comment oublier à travers nos mots l’esprit de Madame de Sévigné, de Corneille et cela jusqu’aux écrits de Rimbaud et Verlaine, mais combien en ai-je oublié sur le chemin. Sans oublier que depuis la république nos poètes et écrivains meurt sur les champs de bataille, oh Alain-Fournier, oh Saint-Exupéry. Relire pour le plaisir de la moquerie : Cyrano afin de demeurer libre et escrimer sans cesse contre les pleutres qui détruisent notre cher héritage francophone. Il est temps hélas de faire le bilan de cette désastreuse république se fourvoyant dans un nouvel ordre mondial. Combien Marianne est usée a force de s’être vendue ! Notre peuple retrouvera le chemin des pavés du roi, avant de disparaitre complètement, car selon Maulnier cela reste la dernière chance de la liberté…

Notre Jour viendra !

Frédéric Winkler

Hommage a Sainte Jeanne d’Arc a Orléans, Célébration de 720eme anniversaire de l’Auld Alliance

Ce vendredi 6 mai et samedi 7 mai, le GAR Bretagne s’est rendu dans la région Centre Val-de-Loire, à Orléans afin de rendre un hommage à Sainte Jeanne d’Arc.
Le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc libéra Orléans de l’occupation anglaise avec l’aide de sa garde Écossaise, fruit de la plus ancienne alliance entre deux pays au monde : l’Auld Alliance, lien fraternel franco-écossais depuis 1295, sujet majeur de l’Histoire de France et de l’Ecosse malheureusement méconnu des Français et oublié des livres d’histoires, bien qu’elle fut enseignée jusqu’au XIX eme siècle. Mais a cause de « L’Entente Cordiale » avec l’Angleterre, des raisons politiques reléguèrent aux oubliettes ces six siècles d’alliance. La garde écossaise des Rois de France et les soldats écossais venus combattre sur le sol français furent relégués au rang de mercenaires, et l’Écosse fut considérée comme une province anglaise, adversaires lors des rencontres du tournoi des six Nations. Bien plus présent à l’esprit des Écossais, le sujet avait aussi tendance a s’effacer. Cependant des siècles de coopération ne peuvent totalement disparaître, et l’on constate souvent, que même inconsciemment que les Écossais aiment la France, et que les Français aiment l’Écosse alors qu’ils ont souvent de l’aversion pour les Anglais. Des associations sont présentes en France comme « 1295 Auld Alliance, le lien franco-écossais » ou « les chardons d’Orléans »… entre autres. DSC_0103 DSC_00901280x720-mT9
Nous sommes arrivés le vendredi dans la soirée, le temps de manger des grillades sur la place principale, face à la statue de Jeanne. Pour l’anecdote cette statue fut détruite pendant la seconde guerre mondiale, mais grâce aux dons bienfaiteurs d’habitants de la Nouvelle Orléans, capitale de notre ancienne Louisiane aujourd’hui simple État des États-Unis, elle a été reconstruite en 1950 – geste symbolique et génial.
Nous avons ensuite déambulé dans les rues du centre ville de la très belle ville d’Orléans, devant la cathédrale des répétitions pour les festivités de la fin de semaine, chorales, cornemuses, illuminations sur la façade de la cathédrale Sainte Croix en vue du spectacle « Jeanne, visages universels », une œuvre son et lumière dévoilant la vision étrangère de notre Sainte.

Le samedi 7 mai, nous nous sommes rendus devant la magnifique statue , place du Martroi, improvisant une petite session photos avec nos drapeaux fleurdelisés pour l’immortalisation. DSC_0075 DSC_0073
Non loin de la cathédrale se tenait un marché médiéval, nous avons pris notre repas sur place remplissant nos panses de ripaille d’autrefois : saucisses lentilles, saucisses d’autruche, lard, porée médiévale (généreuse tranche de pain complet garnie de viande de porc bien dorée sur lequel un coulis onctueux de fromage a été délicatement posé), le tout arrosé de bières artisanales de la blonde à la rousse.
Repus, les ventres bien remplis, vint le temps de la ballade dans ce dédale de tavernes, échoppes, tanneurs, forgerons, animé de chants et danses d’époque, jeux et contes, farces, farfadets, joyeux lurons écossais abreuvés de bon whisky bien de chez eux. Sur place nous rencontrons nos frères d’alliance d’ancienne Calédonie, ils acceptèrent chaleureusement de se prendre en photographie avec nous, visiblement satisfaits de voir nos fiers drapeaux flotter au vent. Un stand de l’association « 1295 Auld Alliance » était au centre d’un camp reconstitué d’une compagnie écossaise du XVème siècle avec la présence de Highlanders de Ardblair, contrée d’Ecosse non loin du Ben Nevis, région que j’eus la chance de visiter en 2011, magnifique et mystique Écosse ! Ces fameux Highlanders roulant les « rrrr » en photos avec nous ! 20160507_131155_Richtone(HDR) 20160507_132146_Richtone(HDR) 20160507_121233_Richtone(HDR) 20160507_121302_Richtone(HDR) 20160507_121443_Richtone(HDR) 20160507_121720_Richtone(HDR) 20160507_121811_Richtone(HDR) DSC_0188 DSC_0207 DSC_0210 DSC_0213 DSC_0216DSC_0217DSC_0211
A 14h c’était l’hommage des villes jumelles a Jeanne d’Arc, avec le renouvellement des serments de jumelage en présence de la délégation de Dundee et de St-Flour dans le cadre des 70ème et 30ème anniversaires de jumelage avec la Mairie d’Orléans, tout ça devant l’Hotel Groslot, lieu de départ de la marche vers la cathédrale, pour célébrer le 720ème anniversaire de la Auld Alliance. Un magnifique cortège haut en couleur, sous des airs magnifiques de cornemuses du « Mackenzie Caledonian Pipe Band » se dirigea vers le lieu saint, avec les Highlanders et leurs drapeaux Croix de Saint André (Saltire croix blanche du martyr Chrétien Saint André sur fond bleu ) et celui jaune avec lion rouge, le Lion Rampant. Après un bref arrêt devant la cathédrale Sainte Croix, le cortège entre dans l’édifice pour se recueillir devant les plaques écossaises à l’intérieur de la cathédrale sous l’air sublime de « Amazing Grace », hymne chrétien du monde Anglo-Saxon et particulièrement d’Ecosse. DSC_0170 DSC_0104 DSC_0099 DSC_0119 DSC_0179 DSC_0123 DSC_0128 DSC_0131 DSC_0166 DSC_0136 DSC_0144 DSC_0155DSC_0224DSC_0037DSC_0033DSC_0068DSC_0003DSC_0226DSC_0245DSC_0257DSC_0276DSC_0324DSC_0311DSC_0297DSC_0248DSC_0276DSC_0286DSC_0289
Après s’en suit une traversée de la ville d’Orléans avec des escales devant chaque lieu historique de la libération de la ville par Jeanne d’Arc, rue de la Poterne avec une plaque commémorative en l’honneur de l’Auld Alliance pour se terminer Place du Martroi, face à l’imposante statue équestre de la Pucelle d’Orléans, le tout au son des cornemuses. Une délégation d’Espagnols de la région d’Aragon étaient également présents et jouèrent une musique hispanique.
A 18h il fallut repartir pour notre Bretagne, les Fêtes Johanniques d’Orléans sont à conseiller à tout les amoureux de la France éternelle. Nous renouvellerons l’expérience car sans nous vanter, grâce a nos très beaux drapeaux, nous avons apporté une véritable valeur ajoutée a l’événement : nous étions les seuls à brandir les couleurs de l’Ancien Régime et ensuite les gens étaient agréablement surpris d’assister a notre défilé de bannières fleurdelisées, avec des gens venant nous demander ce qu’étaient nos drapeaux, des sympathisants royalistes qui s’ignorent, des enfants ayant appréciés ces couleurs chatoyantes, les gens prenaient beaucoup de photos (dont des touristes Japonais visiblement heureux de voir des fleurs de lys), des photographes officiels nous ont même mitraillé devant la cathédrale. Nous n’avons pas suscité de haine ou de réprobation.  Nous avions pris le parti cette année de nous afficher clairement au milieu de la France populaire et les avis furent globalement positifs, et même un bonapartiste de passage nous encouragera à continuer !

Vive Sainte Jeanne d’Arc !
Dieu Premier Servi.

Notre jour viendra !

Mathieu Corvez

Québec, Louisiane – Le Grand Tour

En Amérique du Nord, Patrick de Carolis part sur les traces des explorateurs français qui ont conquis près de deux tiers du territoire, comme Jacques Cartier ou Samuel de Champlain au XVIe siècle. Quant à La Louisiane, elle reste marquée par l’explorateur et gouverneur Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, fondateur de la Nouvelle-Orléans. C’est l’occasion de visiter cette ville, et notamment le quartier français, la cathédrale Saint-Louis, ou encore le restaurant «Chez Antoine», qui sont autant de témoignages de l’héritage français. Enfin, Patrick de Carolis rencontre André Manoukian, qui invite à découvrir l’histoire du jazz, qu’il affectionne.

Faire de la culture un grand voyage !
Patrick de Carolis s’inspire de la démarche des artistes et jeunes aristocrates du XVIIIe siècle et part à la rencontre de personnages emblématiques à travers le monde.

Mathieu Bock-Côté : «L’homme sans civilisation est nu et condamné au désespoir»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – A l’occasion de la sortie de son nouveau livre,Mathieu Bock-Côté a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. L’intellectuel québécois y proclame son amour de la France et fait part de son angoisse de voir le multiculturalisme détruire les identités nationales.

Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l’auteur d’Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique vient de paraître aux éditions du Cerf.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio@Alex_devecch

En tant que Québécois, quel regard portez-vous sur la société française?

Je m’en voudrais d’abord de ne pas dire que j’aime profondément la France et que j’hérite d’une tradition très francophile, autrefois bien présente chez nous, qui considère encore un peu votre pays comme une mère-patrie. La France, en un mot, ne nous est pas étrangère. Vous me pardonnerez ces premiers mots, mais ils témoignent de mon affection profonde pour un pays avec lequel les Québécois entretiennent une relation absolument particulière. En un mot, j’ai le sort de la France à cœur!

La pénétration de l’idéologie multiculturelle, que vous dénoncez dans votre livre, est-elle en France aussi forte que dans les pays d’Amérique?

Le multiculturalisme prend un visage tout à fait singulier au Canada. Au Canada, le multiculturalisme est inscrit dans la constitution de 1982, imposé de force au Québec, qui ne l’a jamais signé. Il a servi historiquement à noyer le peuple québécois dans une diversité qui le privait de son statut de nation fondatrice. Pierre Trudeau, le père de Justin Trudeau, était radicalement hostile au peuple québécois, à son propre peuple, qu’il croyait traversé par une tentation ethnique rétrograde. C’était faux, mais c’était sa conviction profonde, et il voulait désarmer politiquement le Québec et le priver de sa prétention à constituer une nation.

Dans l’histoire du Canada, nous étions un peuple fondateur sur deux. Avec le multiculturalisme d’État, on nous a transformés en nuance identitaire parmi d’autres dans l’ensemble canadien. Il faut rappeler ces origines oubliées du multiculturalisme canadien à ceux qui n’en finissent plus d’idéaliser un pays qui a œuvré à oblitérer sa part française.

Je vous donne au passage ma définition du multiculturalisme, valable au-delà du contexte canadien: c’est une idéologie fondée sur l’inversion du devoir d’intégration. Traditionnellement, c’était la vocation de l’immigré de prendre le pli de la société d’accueil et d’apprendre à dire nous avec elle. Désormais, c’est la société d’accueil qui doit se transformer pour accommoder la diversité. La culture nationale perd son statut: elle n’est plus qu’un communautarisme parmi d’autres. Elle devra toutefois avoir la grandeur morale de se dissoudre pour expier ses péchés passés contre la diversité.

Retour au Canada. Au fil du temps, le multiculturalisme canadien s’est autonomisé de sa vocation antiquébécoise et en est venu à représenter paradoxalement le cœur de l’identité canadienne. Il a remplacé ce qu’on pourrait appeler l’identité historique canadienne par une identité idéologique fondée sur la prétention. Ce qui tient lieu d’identité commune au Canada aujourd’hui, et cela plus encore depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, que la France regarde étrangement d’un air enamouré, c’est le sentiment d’être une superpuissance morale, exemplaire pour l’humanité entière, une utopie réussie représentant non seulement un pays admirable, mais la prochaine étape dans le progrès de l’humanité.

L’indépendantiste québécois que je suis a un regard pour le moins sceptique devant cet ultranationalisme canadien qui conjugue la fierté cocardière et l’esprit post-moderne.

Plus largement, au Canada, le multiculturalisme sert de machine à normaliser et à banaliser les différences les plus extrêmes, les moins compatibles avec ce qu’on appellera l’esprit de la civilisation occidentale ou les mœurs occidentales. C’est le pays du communautarisme décomplexé, c’est aussi celui où on peut prêter son serment de citoyenneté en niqab avec la bénédiction des tribunaux et du premier ministre, qui y voit une marque admirable de tolérance.

C’est le pays qui banalise sous le terme d’accommodements raisonnables un relativisme généralisé, qui peut aller très loin. C’est le pays où certains iront même jusqu’à dire que le niqab est peut-être même le symbole par excellence de la diversité canadienne, puisque son acceptation par les élites témoigne de la remarquable ouverture d’esprit de ceux qui le dirigent et des institutions qui le charpentent. Pour le dire autrement, le Canada pratique un multiculturalisme à la fois radicalisé et pacifié.

En France, le multiculturalisme semble moins agressif …

Il domine aussi l’esprit public mais n’est pas nécessairement revendiqué par les élites, qui entretiennent, à travers la référence aux valeurs républicaines, l’idéal d’une nation transcendant sa diversité. On sait bien que la réalité est autre et que la référence républicaine s’est progressivement désincarnée et vidée de sa substance nationale depuis une trentaine d’années.

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Les Français en Amérique, Guerre d’Indépendance et Guerre de Sécession : la Tradition face à l’Impérialisme

1763, le Traité de Paris signe la fin de l’aventure française en Nouvelle France – Vice-royauté du Royaume de France – se composant de territoires cyclopéens divisés en trois grandes régions : Acadie, Canada et Louisiane. La colonisation française dans les immensités américaines eu comme principal frein, défaut, et cela est assez paradoxal, la douce vie des Français en métropole. La vie fut tellement agréable dans le royaume de France qu’ils ne voulurent pas émigrer massivement outre-Atlantique, ce qui fait qu’a son apogée, avant la Guerre de Sept ans, la population totale n’atteignait que 100 000 âmes réparties sur une zone d’influence colossale de plus de 8 millions de km2. En comparaison, les Etats-Unis actuels font 9,6 millions de km2… Ils vivaient dans une paix relative avec les Nations Indiennes autochtones ; relative car certaines tribus Amérindiennes étaient alliés tantôt des Anglo-Saxons, tantôt des Français.

TerritoireAlors que la France n’arrivait pas à coloniser rapidement ses territoires, à l’inverse, les colonies Britanniques eurent une expansion absolument spectaculaire. Les conditions de vie très mauvaises des Anglo-Saxons au Royaume-Uni les poussèrent à émigrer en masse vers le Nouveau Monde, espérant en cela les améliorer. Les Treize Colonies, zones d’influence de la Couronne d’Angleterre constituant l’empire colonial de Nouvelle-Angleterre, étaient peuplés de 1,6 millions de colons en 1760, pour un espace vital 9 fois plus petit que celui de la Nouvelle France, ce qui fait que, très rapidement, du fait des arrivées d’immigrés permanentes couplé à la démographie importante des colons, les colonies de Nouvelle Angleterre devinrent trop étroites pour garantir l’épanouissement de ses administrés. Ils leur fallait de nouvelles terres et c’est vers celles de Nouvelle France, que leurs regards se tournèrent.
En 1754, les hostilités commencèrent avec la Guerre de la Conquête ou Guerre de Sept ans, véritable guerre mondiale. La France subit une défaite en 1760 : ce sera sa reddition, puis la signature du traité de Paris en 1763, asseyant la puissance hégémonique de l’Empire Britannique. C’est la fin de la Nouvelle France. Le royaume perd l’Acadie et le Canada mais conserve les Antilles et St Pierre et Miquelon, ainsi qu’un droit de pêche à Terre-Neuve. En 1762 la France cède la Louisiane à l’Espagne en compensation de la perte espagnole de la Floride. L’Empire colonial Français en Amérique est terminé, plus aucun territoire n’appartient à la Couronne française. Néanmoins, les populations françaises sont restées sur place, cultivant leur particularisme et leur culture française, langue de Molière et religion Catholique, comme un pied de nez aux vainqueurs britanniques. Depuis la fin de l’Amérique Française, des milliers de descendants des premiers colons du saint Royaume de France, continuèrent à perpétuer leur francité, jusqu’à encore de nos jours, avec nos cousins de Québec et les habitants de l’Acadiane, véritable enclave française en Louisiane.
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En 1776, Thomas Jefferson fut mandaté pour préparer la Déclaration d’Indépendance, qui fut approuvé le 4 juillet 1776, rompant le lien des Treize Colonies avec la Grande Bretagne. En 1775, soit un an auparavant, le conflit entre les colons Américains et la couronne d’Angleterre avait déjà commencé, il s’accélère avec la signature de la déclaration d’Indépendance. L’État de Virginie jouera un rôle central dans cette guerre. Les virginiens ne furent pas les premiers à prendre les armes contre la couronne Anglaise en 1776, mais dès le jour ou ils basculèrent dans l’insurrection, ils vont la diriger. Le vénérable Old Dominium State est la plus peuplée, la plus riche, la plus évoluée aussi des 13 colonies anglaises insurgées. Après avoir hésité à s’engager, la Virginie fournit le général en chef, George Washington, et une bonne partie des troupes.1280px-BattleOfVirginiaCapes
Alors que d’autres colonies songent à abandonner la lutte, la Virginie supportera 4 ans l’effort principal des combats contre les habits rouges de Sa Majesté, du Canada à la Géorgie. Enfin le général Cornwallis se fera prendre au piège tendu à Yorktown par Washington et ses alliés français, De Grasse, La Fayette et Rochambeau, qui remporteront ainsi une des plus belles victoires maritime du que la France ait connue : la Bataille de la Baie de Chesapeake (cf. la peinture ci-dessous), ou la flotte de De Grasse terrassa la flotte Britannique qui amenait des renforts à Cornwallis.
La France entra dans le conflit en 1778, et fut une aide vitale pour les insurgés Américains. Elle envoya 12 000 hommes, sept vaisseaux de ligne pour sécuriser les cotes,  et énormément d’aide financière. Le Comte de Rochambeau fut nommé commandant en chef du corps expéditionnaire. Pourtant, la figure française ayant participé à la Guerre d’Indépendance, la plus connue en France et aux États-Unis encore aujourd’hui, reste La Fayette. Pour les Américains, il est « le Héros des deux Mondes », présent parmi les 8 citoyens d’honneur des États-Unis – titre honorifique qu’il obtenu a titre posthume en 2002. Alors que, lors de son premier départ pour aider les « Insurgents », il n’eut pas reçu l’ordre du Roi qui était favorable a la Paix, il finance lui même son expédition ce qui lui vaut de se faire réformer de l’armée. Louis XVI le réintègre, lui finance une nouvelle expédition, en secret pour aider les insurgés, lui confie un vaisseau « Le Victoire » afin de fournir des armes et des munitions aux colons Américains en révolte contre Sa Majesté de Grande-Bretagne. A ce moment nous sommes en 1776, la France n’était pas encore officiellement l’alliée des « Patriots » américains. C’est La Fayette qui jouera un rôle politique immense : il favorisa l’entrée en guerre du Royaume de France aux cotés des américains le 6 février 1778, une alliance officielle étant enfin instaurée entre la France et le nouveau pays. rc3a9volution-amc3a9ricaine1
Une flotte d’une douzaine de bateaux, commandée par l’Amiral d’Estaing est envoyée. Le mois suivant, La Fayette établira également des alliances avec plusieurs tribus indiennes. C’est lors de cette deuxième traversée de l’Atlantique que le Marquis de La Fayette sera sur sa frégate légendaire, « L’Hermione » . Il eu comme compagnon d’arme pour cette campagne un personnage éminemment important pour nous royalistes, François-Athanase Charette de la Contrie, dit « Charette », officier de marine peu connu du grand-public, chef de la guérilla vendéenne et qui fut décoré par George Washington pour sa participation à la Guerre d’Amérique. Le Puy du Fou, inaugure un nouveau spectacle cette année,  » Le Dernier Panache », pour rendre hommage à  «ce héros régional qui a défendu contre les anglais et «les colonnes infernales» une valeur universelle: la Liberté» dixit le directeur du Puy du Fou.

 

Le Traité de Versailles fut signé en 1783, les britanniques vaincus furent obligés de reconnaître l’autonomie des États-Unis. Cette nouvelle fut rapidement portée en Amérique. Lauzun partit de Wilmington  pour ramener dans leur patrie les derniers soldats français. Ainsi l’indépendance des États-Unis était faite et le monde comptait une nation de plus.

Ci-dessous, l’extrait d’un film bien réalisé et historiquement fidèle sur « L’ Independance War », avec un excellent Mel Gibson : « The Patriot ».

 


La Virginie fut la colonie qui permit la création des États-Unis avec son rôle pilier durant la Guerre d’Indépendance, nous l’avons vu.
Moins d’un siècle plus tard de 1861 à 1865, la Virginie jouera un rôle analogue au sein de la Confédération sudiste. Au départ ne souhaitant pas faire sécession, elle en prendra finalement la direction et l’arrière petite fille de George Washington épousera le premier de ses soldats le Général Robert Edward Lee.

La France a été pleinement impliquée dans cette Guerre d’Indépendance mais lors de la Guerre de Sécession – ou Civil War pour les Américains – elle restera neutre, les français s’impliquant dans le conflit le feront de leur propre chef et seront quasiment tous natifs de Louisiane.

Des quatre présidents figurants sur le Mont Rushmore – Washington, Jefferson, Madison et Monroe – les deux premiers furent des virginiens, comme le seront le neuvième, le dixième et le douzième –  Harrison, Tyler et « Old Zach » Taylor.
Les marchands et les armateurs de la Nouvelle-Angleterre s’inclinent en rouspétant devant la supériorité intellectuelle de l’aristocratie virginienne et son aisance dans les affaires politiques. Redoutant par dessus tout les risques et l’aventure, ils se méfient de l’audace dont fait preuve l’élite des planteurs, par exemple dans l’acquisition de la Louisiane.

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Jefferson, le virginien ancien ambassadeur des États-Unis en France devenu secrétaire d’Etat sous George Washington, élabore une politique étrangère ambitieuse. Il a compris l’importance de la Louisiane Française  qui est un territoire immense qui n’a rien a voir avec les limites du futur Etat de Louisiane.

Conquise et colonisé par les Français de Cavelier de la Salle sous Louis XIV, dévolue à l’Espagne par le traité de Paris en 1763, la Louisiane est reprise par Napoléon en 1800. Le Premier Consul entend renforcer les positions Françaises afin de créer un immense et puissant empire colonial articulé sur les Antilles. Mais une France dominatrice établie en Louisiane représenterait pour les jeunes Etats-Unis une menace autrement plus sérieuse qu’une Espagne faible (la France a cette époque était une superpuissance incontestable, le pays le plus influent au Monde…

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Bonaparte ne cache d’ailleurs pas son intention de supprimer le privilège de circulation sur le Mississippi accordé par l’Espagne aux États-Unis .

Quand Jefferson apprend que Napoléon envoi une armée sous le commandement du Général Victor pour occuper la colonie, il tente un coup de poker sacrément burné… Sans même consulter le Sénat, il propose d’acheter la Louisiane ; Bonaparte refuse d’abord avec énergie. Puis suite à des problèmes économiques internes à la France, il conclut à l’impossibilité de tenir ces terres lointaines. Le 30 avril 1803, il cède la Louisiane aux Etats-Unis pour une poignée de $… 15 millions de $ soit environ 80 millions de Francs-Or.

Les Américains peuvent se vanter de cette acquisition – le « Louisiana Purchase » – en disant, et c’est encore répandu dans la population Américaine encore aujourd’hui, pour l’avoir moi même entendu en Arizona : « 1803 was a good year ».
Ah oui vraiment ?

Jefferson vient de réussir le plus fantastique exploit diplomatique de l’histoire américaine… L’achat de la Louisiane double la superficie de l’Union. 13 Etats y seront découpés par la suite. L’acquisition du grand fleuve, le Mississippi, de ses affluents et de son embouchure détournera l’ensemble des activités de la cote Atlantique vers l’intérieur. Les vastes espaces et les immenses ressources naturelles de la vallée reculeront « la frontière » loin vers le couchant, sous l’afflux ininterrompu des immigrants.

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La Nouvelle Angleterre manifeste directement son hostilité et  dénonce la politique ruineuse de Jefferson, ne percevant pas l’ampleur de la Louisiane. Elle voit surtout que le Sud va recevoir avec la Nouvelle Orléans un renfort de taille. La Nouvelle Orléans est une ville française catholique, une colonie florissante et un port en pleine expansion. Les créoles (français blancs et catholiques d’Amérique) ont été chassés des Antilles par la sanglante révolte de Toussaint Louverture. Leurs traditions de courtoisie, le luxe de leurs demeures seigneuriales, le raffinement de leur cuisine, leur conversation élaborée,  la liberté de leurs mœurs, leur tolérance religieuse et philosophique représentent le mal absolu pour les puritains de Nouvelle Angleterre.

Quand les Louisianais demanderont leur admission au rang d’Etat, ils rencontreront l’opposition virulente du Nord. En revanche les États du Sud les soutiendrons activement. Malgré l’obstruction nordiste, la Louisiane sera admise en 1812, elle se sentira pleinement solidaire du Sud. Elle lui donnera de nombreux soldats durant la guerre de Sécession. L’un d’entre eux, Pierre Toutant de Beauregard deviendra l’un des plus célèbres généraux de la Confédération.l_general beauragrd copie

Ce général populaire collectionne les surnoms : « L’Épée de la Confédération », « Le Grand Créole », « Le Napoléon Gris », « Le Vieux Bory » ou tout simplement « Le Beau » pour ses amis. 
Ce dernier lui va bien. A 43 ans, Beauregard est un séduisant représentant des planteurs de Louisiane, un pedigree français qui lui donne une classe naturelle. Il porte avec distinction une foret de cheveux argentés. Ses yeux expressifs envahissent un visage intelligent aux traits mobiles. Il s’habille avec une recherche qui frise le dandysme. Il a de la race et il aime que cela se voie.
Son aïeul, le Capitaine de Beauregard, commandant la frégate « La Friponne », s’est fixé en Louisiane au temps de Louis XIV. Par sa mère, il descend des Ducs de Reggio et de la famille de Saxe. A la plantation de Beauregard, où vivent une soixantaine d’esclaves tout le monde est catholique, on parle français comme si c’était la langue du Seigneur, dans la plus pure tradition créole. Il apprend les mathématiques et l’amour de la guerre à l’école ouverte à New York par deux anciens officiers de L’Empire, les Frères Peugnet. Pour lui, c’est l’antichambre de West Point (la plus prestigieuse école militaire des Etats-Unis encore aujourd’hui), où il se lie d’amitié avec deux condisciples qui deviendront des Légendes : Robert Lee – qui sera le plus grand général sudiste – et Edward Sherman maître tacticien. Il se distingue au Mexique, reçoit trois blessures, dirige des constructions publiques importantes en Louisiane et s’intéresse à la fabrication d’un revolver fabuleux et légendaire inventé par un français de la Nouvelle Orléans – le Dr Le Mat – qui donnera son nom au revolver. Il viendra d’être nommé pour diriger West Point, quand Abraham Lincoln accède à la présidence de l’Union (les Nordistes ou Yankees ). Le président yankee ne peut pas tolérer qu’un homme du sud soit au commandement de West Point, et surtout pas un créole français charismatique. Beauregard est révoqué ; libre désormais, il se met à la disposition du président le la toute jeune Confédération, Jefferson Davis (photo ci-contre)MTE4MDAzNDEwNDk1NDQwMzk4

L’apport créole aggrave la séparation entre le Sud symbolisé par le Virginien, et le Nord représenté par le Yankee de la Nouvelle Angleterre. 

Michel Chevalier dans ses lettres sur l’Amérique du Nord en 1836 : 

 » Le Yankee et le Virginien sont deux êtres forts dissemblables, ce sont les mêmes hommes qui se sont coupé la gorge en Angleterre sous le nom de Cavaliers et de Tètes rondes. En Amérique, ou il n’existe pas de pouvoir modérateur, ils se fussent dévorés, comme jadis dans le mère patrie, si la Providence ne les eut jetés l’un au midi et l’autre au nord » 

« Pour les États du Sud, nous ne sommes qu’un pays conquis » dira un orateur à une foule à Hartford, la Convention des Etats de la Nouvelle Angleterre s’étant réunie dans la colère ce 15 décembre 1814. Dans la bouche des délégués on entend un mot qui sonne comme un défi : « Sécession !!! » Depuis deux ans l’Union est de nouveau en guerre contre l’Angleterre. Ce conflit sera désastreux pour le Nord, commerce et activités maritimes réduits à néant. C’est la ruine. Dans le port de Boston fermé à la navigation, 250 navires désarmés encombrent les bassins.  Le Nord accuse le Sud de faire une guerre sournoise contre lui.

Le droit à la sécession brandit par les États de la Nouvelle Angleterre en 1814, sera repris à son compte par la Caroline du Sud et après elle par les 10 autres États Confédérés.

Dès la fin de la guerre d’Indépendance, en 1781, les liens fragiles qui s’étaient noués dans la lutte s’étaient rompus. Sans ennemis à combattre, chaque colonie était repartie de son coté, se donnant des constitutions et se déclarant indépendantes. Mais cela devint vite l’anarchie.

Pour sauver l’Amérique du chaos, l’impulsion vint de Virginie. En 1787, elle propose de réunir à Philadelphie une assemblée des Etats pour élaborer une construction et créer un pouvoir central puissant pour maintenir72926324 l’Union.  Les délégués des Etats travaillent pendant 3 mois dans le secret, leurs délibérations accoucherontde la Constitution, chef-oeuvre de souplesse et d’équilibre. Elle régit encore aujourd’hui les Etats-Unis augmentée de quelques amendements.

 

 

 

Pourtant cette constitution comporte sur un point essentiel une grande faiblesse qui sera l’une des causes majeures de la guerre de Sécession. Mais elle peut difficilement être imputée à l’imprévoyance des constituants. Elle traduit la réalité de 1787, c’est à dire la somme des dissemblances et d’antagonismes qui interdisent aux États de former une seule nation. La Constitution reconnait en effet de façon formelle les droits des États – States Rights – c’est à dire leur autonomie. L’Union est une création arbitraire, fruit de la nécessité et l’idée abstraite d’une nation américaine n’effleure pas les esprits. Chaque État est une petite patrie, avec son histoire, sa tradition et l’ambition d’un destin unique. Jusqu’à la guerre de Sécession, on ne peut pas parler de nation américaine, mais de deux nationalités, la Nouvelle Angleterre et le Sud.tableau-stearns-1688f

Après la défaite du Sud, le Général Lee, déposera devant la commission d’enquête instituée par le Nord pour juger les dirigeants confédérés :

« A mes yeux, l’action de la Virginie en se retirant de l’Union m’entraînait comme citoyen de Virginie. Ses lois et ses ordres étaient obligatoires pour moi »lees-surrender

Pourtant le Général Lee avait été jusqu’au bout l’adversaire d’une sécession. Mais du jour ou son État se prononça pour la rupture, sa fidélité pour l’Union s’effaça devant celle qu’il vouait à la Virginie.

Les contemporains de la Constitution et les fils de leurs petits-enfants se sentaient citoyens de leurs États mais aucunement citoyens américains ! Le lien naturel qui unissait certains États, ceux du Sud ou ceux du Nord ne fit que renforcer ces divisions au sein de l’Union.

En fait la Constitution de 1787 était juste un moyen de survivre pour les différents Etats tout juste sortis de la guerre d’Indépendance ;il fallait donc un lien pour unir ces nouveaux peuples. La Constitution etait « adaptable » à chaque État ce qui en faisait une faiblesse.

Rien n’exprime mieux le caractère conditionnel limité du pacte fédéral que son nom. Les États-Unis sont en réalité que des états…. unis.

Contrairement à la Révolution Française qui élèvera le pouvoir central en puissance incontestable – le jacobinisme – la Révolution Américaine, par tradition anglo-saxonne, est adversaire de tout ce qui menace ou restreint les libertés individuelles – une méfiance devant des signes annonciateurs du Léviathan. Elle pousse donc à choisir les droits individuels avant ceux du pouvoir et les droits de chacun des États avant ckinggeorgeac3-1000x590eux de l’Union. Ce libéralisme sera un énorme fléau ; il deviendra un impérialisme, celui des Yankees, qui déstabilise le monde encore aujourd’hui.  Les États-Unis auraient eu grande intelligence en se choisissant un système monarchique, un Roi faisant le lien entre les différents peuples, les différents États, garantissant leurs libertés et privilèges propres. Mais sans doute les Américains furent traumatisés de la brutalité du royaume de Grande Bretagne.

(Ici une illustration imaginant un George Washington roi des États-Unis.)

 

La Constitution Américaine favorise donc l’individualisme, ainsi chaque État a utilisé les faiblesses ce celle-ci pour en tirer avantage, jusqu’à la Sécession des États du Sud avec l’Union et la « Civil War » qui en découla. Mais la guerre était inévitable sans parler de cette Constitution car dès le début il y avait deux civilisations bien distinctes, nous allons le voir. Pour commencer quelques citations :

hammond-james-image« Il n’y a pas sur Terre deux Nations, il n’y en à même jamais eu deux qui fussent séparées d’une manière plus distincte et hostile que nous. Ni Carthage et Rome, ni la France et l’Angleterre à aucuns moments.
« 

James H.Hammond, Gouverneur de la Caroline du Sud

 

 

 

« La Guerre à entreprendre est différente des guerres ordinaires. Il s’agit non pas de conquérir une paix et un traité avantageux, mais de frapper une population suffisamment nombreuse, intelligente et guerrière pour constituer une nation. Le conflit commencé contre un parti, est engagé maintenant contre tout un peuple. »

Général Mac Clellan, CommGeorge_B_McClellan_-_retouchedandant en chef des armées Nordistes

 

 

 

 

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« Le Sud était le peuple même et combattait pour sa propre existence comme nation, pour son indépendance, pour ses champs et ses foyers. »

Major Scheibert, Officier Prussien détaché auprès des armées Sudistes

 

 

 

 

Nous n’allons pas plonger trop en arrière avant 1861, le début de la guerre civile. La Guerre de Sécession est une guerre de civilisation, les États-Unis ne formaient pas une seule nation, mais deux qui étaient parfaitement distinctes, le Sud etCAROLINEDUSUD-1860-1861 le Nord. Deux civilisations que tout oppose : différents peuples, différentes traditions, différents climats, économies diamétralement opposées, modes de vies complètement différents…

Le 20 décembre 1860, la Caroline du Sud obtint son indépendance. Le lendemain à la capitale, Charleston, les journaux publièrent les informations des autres États sous la rubrique « Nouvelles de l’étranger » pour bien montrer qu’ils étaient un pays à part entière.

 

 

Dix autres États suivront la Caroline du Sud et choisiront l’aventure de la liberté. Ils sortiront de l’Union et constitueront la Confédération Sudiste. Mary Chesnut, épouse d’un sénateur de la Caroline du Sud, notera dans son journal : « Nous nous sommes séparés pour incompatibilité d’humeur, nous nous haïssons trop » ; une incompatibilité et une haine aussi anciennes que la colonisation.

En 1763, deux arpenteurs Anglais, Charles Mason et Jeremiah Dixon, furent chargés d’arbitrer un différend de bornage entre les héritiers de deux illustres personnages : Willdixiam Penn et ceux de Lord Baltimore. Le premier Penn avait fondé en 1630 la Pennsylvanie et le second donna son nom à la capitale du Maryland. Après moult péripéties dans le règlement du litige (Indiens, maladies, intempéries), les deux arpenteurs venaient de déterminer, sans le savoir, la ligne officielle de partage entre le Sud et le Nord, entre le Dixie Land et le pays Yankee. Leur coup de crayon ouvrait dans le sol des Etats Unis la plus sanglante blessure de leur histoire. La cicatrice n’est pas encore sèche.

« Dixie Land » :  le mot « dixie » est d’origine Française ; il vient de la Louisiane où les premiers billets de dix dollars portaient le mot dix en toutes lettres.

 

Ces deux arpenteurs Anglais ont créé sans le vouloir une frontière arbitraire qui coïncidait avec celle de deux mondes étrangers. Cent miles tout au plus séparent Philadelphie, première ville de Pennsylvanie, et Baltimore capitale du Maryland. Mais ces miles mesurent plus de dix fois leur longueur. « Après avoir marché une ou deux heures dans Philadelphie, soupire Charles Dickens, j’aurais donné n’importe quoi pour une rue qui tourne. » Autant Philadelphie, cité austère est lugubre avec ses sombres avenues à angle droit, autant Baltimore est pimpante avec ses fontaines, ses maisons de briques rouges à colonnades blanches et ses marbres rutilants. Cette ligne c’est la ligne Mason-Dixon, ligne de partage de deux civilisations.
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Au niveau du climat, New York est à la latitude de Madrid a des hivers plus rigoureux et des étés plus écrasants que ceux de Berlin. En revanche dès que l’on entre dans le Maryland, on pénètre en douceur méditerranéenne. Plus on descend dans le sud, plus le climat se réchauffe jusqu’à devenir tropical. Autant celui du Nord est vivifiant, autant celui du Sud est relaxant. L’un conduit à un rythme de vie précipité, l’autre invite à la détente. Sous le climat du Nord, on vit pressé par le temps. Au Sud, on prend le temps de vivre.

Le climat et le sol du Nord n’offriront aux premiers émigrants que des ressources analogues à celles de l’Angleterre. Ils recueilleront tout juste de la nourriture de leur famille. Les planteurs des colonies méridionales pourront s’adonner aux cultures exotiques intensives, tabac, riz, canne à sucre ou coton qui marqueront tant la société du Sud.

 

Les différences de modes de vie, de mentalités.

Henri IV règne en France. Le capitaine John Smith aborde avec 300 compagnons, seuls rescapés d’une terrible tempête, la Baie de Chesapeake en Virginie, le 13 mai 1607. Vingt ans plus tôt, Sir Walter Raleigh, favori de la cour Anglaise, avait tenté une première colonisation de la cote américaine. En l’honneur de sa souveraine, Elisabeth Ière la « Reine Vierge », il avait nommé cette terre « Virginia », actuel État de Virginie.

En Virginie, John Smith édifie un fort triangulaire qu’il baptise Jamestown, pour la gloire de Jacques – James – Ier Stuart. C8483-pilgrims_mayflower_painting.630w.tnette prise de position fonde la première colonie Anglo-Saxonne d’Amérique. Treize années plus tard les fameux « Pères Pèlerins » du Mayflower, faisant voile eux aussi sur Jamestown, abordent plus au nord sur la cote désolée du Cap Cod après avoir été déviés par une tempête. Les Pères Pèlerins, protestants puritains, seront le pire fléau pouvant débarquer au Nouveau Monde, et formeront la mentalité des Nordistes.

 

 

John Smith et ses compatriotes commencent l’agriculture dans cette nouvelle colonie, ils défrichent les sols, font des semis de blés, mais rien ne pousse ! La terre de Virginie est trop grasse pour le blé d’Europe. La colonie sera donc décimée par la famine, les maladies et des embrouilles. Au bout d’un an la colonie a été drastiqPocahontas-saves-Smith-NE-Chromo-1870 (1)uement réduite et rempli le cimetière. Il y aura 38 survivants sauvés par Smith qui a sympathisé avec le chef Indien de la tribu Powatan. Entre deux calumets, celui-ci enseigne aux blancs la culture du blé indien et du mais.

En 1612, l’un des principaux colons, John Rolfe, qui cultive une plante médicinale contre la malaria, le tabac, découvre une méthode pour le débarrasser de son gout amer. Ce tabac de Virginie remplacera rapidement le tabac espagnol en Angleterre, il deviendra la principale richesse de la Virginie et de sa cadette, la colonie du Maryland.

Contrairement aux puritains du Mayflower qui débarquent en Amérique pour fonder une nation utopique tolérante à leur fanatisme, les colons de Virginie sont avant tout des aventuriers, des explorateurs. Ils cherchent une vie plus agréable que celle d’une Angleterre surpeuplée. La culture intensive du tabac et les bénéfices énormes qu’elle rapporte nécessite une main d’oeuvre pharaonique. Ils demandent aux Indiens mais ceux ci les refusent car ils ne veulent pas être les larbins à travailler la terre – tâche déshonorante ! Impossible de les réduire en esclavage, ceux-ci préférant se laisser mourir ! Pour cette preuve de fierté, les Sudistes garderont éternellement une immense estime à l’égard de la Nation Amérindienne, cette estime s’etant souvent associé à leur destinée. Alors pour travailler – les colons n’ayant pas le temps et préférant explorer et faire du commerce – une solution provisoire est trouvée avec les « engagistes » des Antilles Françaises. Ils feront venir des volontaires pour les colonies.

Les volontaires antillais payent leur voyage en échange d’un contrat de travail de 4 ans qui les slave-auction-1a0dbtransforment en esclaves temporaires.

A la descente du bateau, ces hommes et femmes sont vendus aux enchères par le capitaine. Puis à la fin du « cdd » de 4 ans, ils deviennent libres, reçoivent un pécule, de l’équipement et un lot de terre pour tenter leur chance. Pas forcément inintéressant…

Des prisonniers « convicts » peuvent bénéficier des mêmes avantages, mais pour une durée de 7 ans.

Mais ces volontaires sont insuffisants, l’esclavage temporaire est trop court et pas assez rentable. Il faut donc une main d’oeuvre largement supérieure, et la solution, qui heurte la sensibilité de nos cerveaux modernes (surtout de ceux qui réagissent à l’émotion)  mais qui à l’époque est considérée normale, est apportée en 1619. Cette année, le secrétaire de l’assemblée de Virginie note sur un journal de la colonie : « un bâtiment Hollandais nous à livré 20 noirs d’Afrique » ; les plantations réclament une quantité énorme de « nègres »qualifiés de sous-hommes à l’époque. Les « négros » sont un peu comme du bétail, ils sont taillés pour le travail. Avec l’arrivée de ces esclaves commence une industrie immorale et inhumaine dont l’Amérique n’a pas fini de payer les pots cassés… « L’esclavage est plus néfaste pour la race blanche que pour la race noire » dira le Général Robert Lee, ardent patriote de Virgine, et contre l’esclavage qu’il juge être une abomination.

L’esclavage est la tare infernale des Sudistes, ils ont ouverts une boite de Pandore. Les Nordistes, sur qui tout les gens ont un avis positif (soit disant anti-esclavagistes) ne sont pas du tout innocents. En 1671 le Sud n’a importé que 2000 « négros » en Virginie, contre trois plus de blancs chrétiens. Tout changera lorsque le Nord comprendra la manne financière immense à tirer de l’esclavage. L’or étouffera les scrupules. Les négriers puritains lèveront les yeux vers le ciel et oublieront l’universalisme d’égalité chrétien. L’argumentation puritaine à réponse à tout ; le Seigneur bénit la richesse, la traite négrière est le moyen le plus rapide de se remplir les poches, donc le Seigneur bénit la traite. Le Nord a donc organisé l’importation massive de nègres vers le Sud, accumulant des richesses inouïes…Un nègre se vend 35 livres par tête, un bateau de 40 tonneaux coûte 26 livres la tonne, il peut ramener 150 esclaves par voyage. Pour rentabiliser au maximum on pratique le « voyage triangulaire »


Voici le procédé du commerce triangulaire: Les négriers vont aux Antilles ou dans le Sud acheter des mélasses qui seront transformées en rhum par leurs compatriotes distillateurs de la Nouvelle Angleterre. La cargaison de rhum est échangée sur le cote de Guinée contre des esclaves (donc notez bien ici que ce sont des noirs africains qui vendent « leurs frères nègres »). Ceux-ci sont vendus dans les colonies du Sud ou aux Antilles. Tout cela est cyclique pendant des dizaines d’années….Les principaux ports négriers sont au Nord dans la colonie de la Nouvelle Angleterre : Newport, Providence, New York et Boston.

Certes les « bien pensants » de la Nouvelle Angleterre ne sont pas à une hypocrisie près, mais l’esprit puritain ne s’oppose pas encore à l’esclavage des races jugées inférieures. Jusqu’au XVIIIe siècle l’esclavage apparaît même comme quelque chose de légitime. Dans le Nord donc personne ne s’y oppose et il importe même des noirs pour sa propre « consommation ». Mais l’esclavage se développe peu en comparaison du Sud à cause du climat rigoureux. Les cultures et coutumes de la Nouvelle Angleterre ne conviennent pas du tout aux noirs ; néanmoins on recensera encore 18 000 esclaves dans le nord-est en 1820.

En revanche sous le climat chaleureux du Sud, l’esclavage prolifère et les colons adoptent le mode de vie des planteurs français des Antilles.

Dans les États du Sud, l’afflux massifs de « nègres » contribue à la disparition de la main d’oeuvre blanche. Les colons les plus actifs deviennent des planteurs, les autres sont relégués dans la catégorie inférieure des « fermiers » cultivant leurs terres de leurs mains, ou encore des petits blancs misérables, vivotant de la chasse, de la pêche et de petits trafics en tout genre…

Les migrants qui arrivent en Nouvelle Angleterre vivent pratiquement en autarcie, ils ne demandent au sol que leur nourriture en attendant de faire fortune dans la négoce, la manufacture ou la traite négrière. A l’inverse, les planteurs de Virginie ne peuvent se passer d’échanges. Ils vendent leurs balles de tabac aux navires de Londres, puis ceux de New York. C’est quasiment du troc : contre leurs productions ils échangent des biens manufacturés, des femmes (et oui… ) et bien évidemment des esclaves.

La noble exploitation du sol est la vraie source de profits du Sud. Ainsi se forge au Sud une tradition aristocratique et agraire en opposition à la tradition bourgeoise et marchande du Nord… Voici donc la genèse de la fabrication de deux civilisations opposées.

Ces différences s’accentuent au milieu du XVIIe siècle, avec l’arrivée de nouveaux émigrants nobles, les « Cavaliers ». Ces barons fuient l’Angleterre après l’exécution de Charles Ier Stuart car ils étaient menacés de mort par Oliver Cromwell et par ses partisans, les « Tête Rondes ».

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Oliver Cromwell, militaire et homme politique Anglais, commandant la nouvelle armée idéale, vainqueur des Royalistes lors de la Révolution Anglaise. Il se converti à une secte protestante ultra-puritaine. C’était un tyran régicide, l’instigateur des génocides de catholiques. En Irlande, Cromwell est détesté ; en Angleterre c’est plus mitigé
.

les « Tête Rondes » sont donc des adversaires des « Cavaliers » partisans du Royalisme. Il suffit de remplacer « Cavaliers » par « Vendéens » et « Têtes Rondes » par « Mayençais » pour imaginer les sentiments que les colons du Sud peuvent nourrir à l’égard de ceux du Nord et réciproquement….

Au planteur du Sud qui cultive le tabac et l’art de vivre, qui est épicurien, aime les demeures luxueuses, les conversations piquantes et les loisirs élégants, s’oppose le puritain de la Nouvelle Angleterre. Cet homme de Dieu a passé contrat avec le Ciel pour réussir sur la Terre. En échange du rigorisme de son existence, il attend de Dieu qu’il favorise ses affaires….

Travailleur acharné, esprite__internet_intranet_sfs_CLIO_PHOTOLISTEPHOTOLISTE_20090610110547_etat_600_ entreprenant ignorant les scrupules et la pitié, énergique autant que rusé, il avance avec assurance vers la fortune et l’ennui. Son air digne et compassé, son habpurtianisme-puritainsit noir, ses cheveux raides, tout chez lui annonce le joyeux compagnon. A Boston, le fait de rire le dimanche est puni de prison . La frivolité des puritains s’arrête à la lecture de la Bible et au prêche du Pasteur.

Les États de la Nouvelle Angleterre sont soumis à la tyrannie des sectes religieuses et de leur clergé. Les dissidents sont persécutés. A Plymouth ils sont mis à mort et on brûle ou pend les sorcières.

 

Voici un site pour mieux cerner la mentalité des Puritains, qui n’a rien a envier, dans le fanatisme, aux fondamentalistes mahométans.

Les planteurs du Sud ont beaucoup de mépris pour le fanatisme religieux des puritains. Un Virginien écrit en 1736 : « les saints de la Nouvelle Angleterre sont forts habiles a avaler un parjure au point de n’en garder le goût dans la bouche, et aucun autre peuple ne sait glisser comme eux à travers le code »

Les hommes du Sud, même lorsqu’ils portent une perruque, restent des hommes de cheval aux mœurs violentes . Maîtres incontestés de leur domaine et de leur territoire, ce sont des hommes d’honneur, rapides à demander réparation par les armes. Bien sur c’est arrivé que certains se conduisent mal avec des esclaves, mais la plupart ont un sens aigu de ce que leur impose leur écrasante supériorité et l’immense majorité des esclaves du Sud sont traités sans brutalités. Ils se comportent même comme des bienfaiteurs qui apportent nourriture, soins, couvert, sécurité, logis. Ils veillent aussi sur les fermiers et lesPlantation « petits blancs » de leur comté, rendent la justice et secourent les indigents. Le planteur est le seigneur de sa terre, un féodal sans suzerain qui doit protéger son peuple et ses terres….

Ces hommes libres aiment sentir l’odeur du cuir, le tabac et l’alcool blond. Ils aiment par dessus tout galoper sur leurs terres, forcer le renard, tirer le canard sauvage, boire des bolées avec ses amis, faire la sieste et faire la fête, mais également lire, explorer. La vraie vie pour un homme bien né !

La société de Virginie commencera à élaborer un « stratagème » pour mater ou tout du moins « civiliser » la rugosité de l’aventurier du Sud : elle établira une stricte hiérarchie sociale et déclarera des conventions d’autant plus contraignantes qu’elles sont faites pour amoindrir le tempérament explosif des colons ! Un code mondain rigoureux éloigne la femme de cette rudesse. Elle est la reine de cette société, dont le planteur est le seignefilmsromantiquesnuitsblanches080ur ; un respect absolu imposé par une étiquette minutieuse la protège du désir des hommes libres ou esclaves. Qui ne veut être placé au ban de la société des planteurs doit en présence d’une femme pouvoir maîtriser sa violence et dominer sa grossièreté, et cela même avec les femmes esclaves, notez le bien. Ce système est entièrement calqué sur celui des planteurs français des Antilles et d’ailleurs le modèle de société des Sudistes se veut plus proche de celui de la France que de celui du monde Anglo-Saxon.

La richesse aidant, le gentleman-farmer prendra gout aux plaisirs d’une vie plus raffinée : il tire fierté de sa bibliothèque ou envoie son fils étudier dans les plus grandes universités Américaines… Les sectes protestantes perdent leurs fidèles au profit des loges maçonniques (à cette époque les loges Maçonniques étaient des groupes de réflexion libres, où Dieu n’était pas écarté du débat) . Rêvant du monde tel qu’il devrait être, les salons de Virginie élaborent la « Déclaration des Droits » et la future Constitution des États-Unis.

Pour résumer, car la chronologie amenant au conflit de la « Civil War » est très longue et très complexe, nous avons deux civilisations en conflit depuis le début de la colonisation du Nouveau Monde : le Nord, plus peuplé, bourgeois, commerçant, industriel, puritain, et le Sud, aristocratique, agricole, philosophique et plus « sauvage ». La soif d’argent et de pouvoir du Nord, amenait les Yankees a imposer des contraintes économiques extrêmement sévères au Sud. Des taxes, des embargos, blocus sur les ports de commerce, empêchaient le Sud de commercer avec les nations de la vieille Europe. Les États du Nord, l’Union, étaient tous en faveur des « Droits de l’Homme », tous abolitionnistes, mais tout comme les républicains en France « libérèrent » le peuple pour y mettre ses enfants a travailler dans les usines, les Yankees voulaient arracher l’esclave noir des champs de coton pour le mettre à travailler dans leurs usines, où déjà des prolétaires blancs menaient une vie infernale. L’Union est 2121706dirigée par Abraham Lincoln, chef du Parti Républicain (le parti de la guerre), anti-esclavagistes acharné qui souhaitait l’abolition de l’esclavage dans tous les États-Unis. Sa victoire à l’élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même qu’il ne prenne ses fonctions. Ce sera la naissance des « Etats Confédérés d’Amérique », qui seront sept au début, pour ensuite s’agrandir à onze : Virginie, Caroline du Sud, Texas, Alabama, Mississippi, Floride, Géorgie, Caroline du Nord, Arkansas, Tennessee, Louisiane.

Le Nord demandait des droits de douane pour protéger son industrie naissante. L’existence de l’esclavage dans le Sud n’en faisait pas un bon débouché pour la vente des machines du Nord. Le choix des nouveaux États et territoires de l’Ouest devenait déterminant. Le Sud espérait trouver dans l’Ouest un soutien pour le maintien de l’esclavage. Le Nord voulait au moins bloquer toute propagation de l’esclavage dans d’autres États. La guerre de Sécession était prête alors à éclater.  Les abolitionnistes voyaient en l’esclavage de la concurrence à leur industrie et à la vente de leur manufacture. Sous couvert d’humanisme, ils ont instrumentalisé l’abolition de l’esclavage, alors que d’une manière ou d’une autre il aurait été aboli dans le Sud, pas par charité chrétienne, mais simplement par bon sens car l’esclave concurrençait le blanc pauvre qui ne trouvait pas de travail et voyait d’un mauvais œil le fait que lui, libre, arrive à peine a se nourrir, se soigner, s’habiller, alors que le « nègre » était bien entretenu. Encore une fois, ça n’était pas par bonté d’âme, mais c’était dans l’intérêt du maître planteur de bien traiter ses esclaves, qu’ils soient en bonne santé, forts, pour être productifs. Et n’oublions pas non plus que c’est le Nord qui imposa la quasi majorité des esclaves au Sud ; il y eu bien des moments où les planteurs dirent stop, les esclaves noirs devenant bien trop nombreux par rapport à la population blanche. Cette situation de submersion migratoire peut être mise en analogie avec ce que les pays Occidentaux subissent aujourd’hui, avec toujours les mêmes Yankees aux manettes : si vous le remarquez bien, beaucoup de pays Européens sont dans la même situation que les Etats Confédérés de 1860.1560422_10204262209853406_4610205332414052319_n

Sur l’imposture des Yankees, ces gentils abolitionnistes, voici une citation d’Abraham Lincoln 1858 :

«Il existe entre les Noirs et les Blancs une différence physique qui, je le crois, empêchera toujours les deux
races de vivre en des termes d’égalité sociale et politique. Dans la mesure où elles ne peuvent pas vivre
ainsi, alors même qu’elles restent ensemble effectivement, l’une doit être supérieure à l’autre, et comme
n’importe qui d’autre je suis partisan d’attribuer cette position supérieure à la race blanche»

Le 12 avril 1861, a 4h30 du matin, les canons Confédérés crachent dans un déluge de feu de 36 heures, leurs salves meurtrières sur le Fort Sumter, dans le port de Charleston en Caroline du Sud, dans la Confédération : ce sera le déclenchement de ce que les Américains nomment « Civil War » – « Guerre de Sécession » pour les Européens. Un des conflits les plus meurtriers au monde, un avant-goût des boucheries des futures guerres mondiales. C’est aussi la plus grande perte humaine des États-Unis sur son propre sol.

Un très bon film sur cette funeste période – « Retour à Cold Moutain » avec ici une scène d’une rare violence, donnant un aperçu de la sauvagerie sanguinaire de cette guerre fratricide.

 

Dès son commencement cette guerre était déséquilibrée, le Nord avait un avantage écrasant sur le Sud. Les généraux nordistes forts d’une supériorité numérique et matérielle, n’ont pas eu de grands scrupules à lancer de sanglantes offensives (comme plus tard, les généraux de la première guerre mondiale). À l’opposé, le commandement sudiste excellemment formé et conscient de son infériorité numérique, a davantage ménagé le sang de ses hommes par des tactiques plus élaborées.

Le Nord bien industrialisé, disposait de nombreuses ressources industrielles et d’hommes d’affaires avertis. De nombreux contacts avec certains pays européens furent également noués via des échanges commerciaux. Les ingénieurs du Nord firent un excellent travail en cGatling-Gun-A-Civil-War-Innovatione qui concerne le développement d’un armement efficace. Le fusil standard du Nord inspiré du fusil Minié était de loin supérieur à toute autre arme du même type dans le monde. Son canon rayé permettait des tirs précis. Le Nord eut la chance d’avoir les premières mitrailleuses (Gatling) vers la fin de la guerre, d’équiper certains soldats avec des armes à répétition, etc.

En chiffre brut, le Nord disposait d’un réservoir d’hommes supérieur au Sud, bien que moins entraînés et compétents. Ce nombre lui permit de garder des troupes plus longtemps à l’entraînement (ce que le Sud ne pouvait se permettre), et ainsi de rattraper son retard par rapport au Sud. Le Nord se retrouva ainsi avec une armée professionnelle composée de volontaires bien entraînés et bien équipés.

La marine du Nord avait été conçue à l’origine pour tenir tête à son ancien ennemi, la Grande-Bretagne. Bien que d’une taille moyenne au début des hostilités, avec seulement 90 navires à voiles et à vapeur, elle se développa rapidement, comptat 386 bateaux portants 3 027 canons fin 1862, et remplit ses missions de blocus et de soutien aux forces terrestres de façon satisfaisante. La marine du Sud, composée de naHunley2vires ravitailleurs rapides pour tromper le blocus, ne disposait que de très peu de navires de guerre, essentiellement des cuirassés et un sous-marin. On vit d’ailleurs durant cette guerre les premiers combats de cuirassés avec le « Monitor » contre le « Merrimac » et l’utilisation du sous-marin par le Sud. Les cuirassés sudistes coulèrent ou endommagèrent 28 navires fédéraux. Le premier submersible de guerre de l’histoire fut le « H.L. Hunley  » création des Confédérés.

 

 

Les États-Unis de l’époque avaient déjà une grande histoire militaire. Et beaucoup de vétérans des différents conflits américains, notamment avec le Mexique, vivaient au Sud. Le Sud avait une tradition militaire beaucoup plus perfectionnée que le Nord. De ce fait, beaucoup d’officiers ou de familles d’officiers étaient originaires du Sud, ce qui explique que durant toute la première moitié du conflit les Sudistes eurent un net avantage en termes de compétences. En outre, les soldats sudistes étaient habitués à tirer au fusil et à monter à cheval, notamment pour la chasse traditionnelle, et les enfants étaient habitués dès leur plus jeune âge à manier les armes. L’homme du Sud était plus robuste que le Yankee, à vivre constamment à la campagne dans les grands espaces et habitué aux différences climatiques.

Les Sudistes pouvaient compter en grande partie sur de l’équipement britannique. Ils disposaient également d’une bonne artillerie française : les canons obusiers de 12 livres de type Napoléon causèrent de lourdes pertes aux troupes nordistes. Le canon Withworth et le canon Parrot furent aussi redoutables.

Les Sudistes disposaient d’une excellente cavalerie commandée entre autres par le général Stuart, dont notamment des unités spéciales qui étaient appelées Rangers ; celle-ci avait pris naissance durant la guerre d’indépendance du Texas. Le Sud avait aussi une infanterie très tenace. En effet
, les soldats sudistes défendaient leur terre, leurs familles et leurs biens ruraux ; ils considéraient les nordistes comme des intrus de mentalité très différente et à qui ils n’avaient rien demandé.

De plus, les meilleurs officiers s’étaient joints aux États du Sud, ce qui leur permit de nombreuses victoires. Cependant, ceux-ci combattirent avec panache en première ligne par bravoure et tradition militaire et beaucoup périrent, ce qui anéantit cet avantage.11212141_1102595906420589_6031621612230709847_o

 

Les Nordistes reconnurent officiellement la combativité et la ténacité des Sudistes.sudiste-gal-lee

Le Sud avait surtout a son service des généraux géniaux, des tacticiens hors pairs. Bien évidemment l’illustre Général Robert.E.Lee, Général en chef des Armées Confédérées, adulé de ses hommes, respecté par les Yankees, qui lors de sa réddition à Appomattox, s’est vu offrir des haies d’honneur de la part de soldats Nordistes.

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Le Général Français de Louisiane, comme vu plus haut, Pierre Gustave Toutant Beauregard.Pierre_Gustave_Toutant_de_Beauregard-1845-1846

Le Général Amérindien Stand Watie, chef de la Nation Cherokee qui commanda la cavalerie Amérindienne, composée de Cherokee, Séminoles et Creeks. Le 23 juin 1865, à Fort Towson, dans le secteur Choctaw du territoire de l’Oklahoma, Watie signa un accord de cessez-le-feu avec des envoyés de l’Union, devenant ainsi le dernier général confédéré à rendre les armes.

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Principales batailles :

  • Bull Run ou Bataille de Manassas

  • Gettysburg

  • Wilderness

 

Beaucoup de gens connaissent les « Irish Brigade », les Irlandais qui furent présents dans les rangs des troupes du Sud comme dans celles de l’Union. La terrible bataille de Fredericksburg vit une tragique rencontre : celle des deux brigades irlandaises qui combattaient face à face. Ce tragique événement, véritable guerre civile dans la guerre civile, demeure un des épisodes les plus connus de la bataille.

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Il n’y eu pas que les « Irish Brigade », les Français d’Amérique, comme nous l’avons vu après la fin de l’Amérique Française, sont restés dans le Nouveau Monde, et tandis que la Guerre d’Indépendance des Etats Unis avait vu la France s’impliquer officiellement dans le conflit, pour la Guerre de Sécession Napoléon III, Empereur des français à l’époque, n’avait pas souhaité prendre position dans ce conflit. Pourtant,  en novembre 1861, la Confédération avait dépêché deux délégués en Europe pour solliciter une aide officielle de la France et de l’Angleterre, mais le paquebot sur lequel ils étaient embarqués fut arraisonné par un navire de l’Union et les deux délégués furent emmenés prisonniers. Une autre tentative de pression par un embargo sur les envois de coton en Europe n’eut pas non plus d’effet, pas plus qu’une promesse de l’Union d’aider si besoin la France dans son aventure guerrière mexicaine.

Les sympathies de l’Empereur allaient plutôt à la Confédération pour diverses raisons : stratégies politiques intérieures et extérieures, proximités sociologiques et culturelles, enjeux économiques, etc. Ainsi voyait-il d’un bon œil une Amérique en guerre civile peu encline à se préoccuper de ses projetsFranz_Xaver_Winterhalter_Napoleon_III-Copie-630x441 d’intervention au Mexique ou de ses problèmes avec la Prusse. De même l’attitude française à l’égard de cette guerre lointaine fut aussi dictée par la politique intérieure : tandis que l’Empereur et ses partisans penchaient pour les Confédérés par leurs affinités culturelles et politiques, l’opposition libérale à l’Empire muselée en France, trouvait son expression de l’autre côté de l’Atlantique dans une attitude favorable au Nord : l’enthousiasme des bourgeois républicains comme du parti orléaniste pour l’abolitionnisme, était une manière d’exprimer leur opposition aux intérêts économiques et politiques de Napoléon III. Économiquement enfin le blocus naval des ports du sud par l’U.S. Navy et l’embargo à destination de l’Europe provoquaient, notamment, une crise logistique sur les envois de coton : la «famine du coton» entraînait l’effondrement des manufactures cotonnières en France, comme en Angleterre et en Belgique, avec des milliers de chômeurs.

Les opposants à la politique de Napoléon III offrirent rapidement leurs services aux Nordistes, tandis que beaucoup de résidents français dans les états du sud offrirent leurs services dans les armées sudistes. On va donc trouver des français dans les deux camps, du général au simple soldat, dans les armées régulières comme dans les milices urbaines.

Les français ont donc prit part à la conflagration fratricide du Nord et du Sud. En tant que résidents des Etats-Unis, 80% combattirent pour le « Stainless Banner » de la Confédération, le reste pour l’Union. Les français voyaient leurs intérêts du coté de la Confédération, permettant la perpétuation de leurs mœurs et traditions, de la pratique du catholicisme et de leurs libertés.

La majorité des français, les créoles, vivaient en Louisiane et plus particulièrement à la Nouvelle Orléans, ville florissante z111d’environ 160 000 habitants au seuil de la « Civil War ». Le port de la ville était une plaque tournante du commerce du coton : c’est de là que la production destinée à être exporté vers l’Europe partait par bateaux .

En 1861, la Louisiane fait partie des 7 premiers Etats à faire Sécession.

La Nouvelle Orléans, cité stratégique pour le commerce et la géopolitique, attira dès le début l’Union qui y voyait un vivier de ressources indispensables pour l’approvisionnement de l’armée Yankee. Un blocus naval fut rapidement mis en place afin d’étouffer économiquement le Sud. La prise du port de la « Big Easy » (surnom de lah42245 Nouvelle Orléans), et d’autres ports Sudistes de la région, avait un intérêt stratégique de premier ordre : il s’agissait de prendre à revers les armées du Général Lee en opérant une jonction avec les troupes d’Ulysses Grant, arrivant elles du Nord.

Dès le début des hostilités la Nouvelle-Orléans fut la principale pourvoyeuse de troupes, d’armement et de ressources pour les armées confédérées. À côté des compagnies d’américains blancs, la communauté des noirs libres constitua un régiment dénommé «Louisiana Native Guards » ; de même les résidents étrangers formèrent des brigades particulières. black-confederate-pic-2

Les troupes Confédérés régulières à la Nouvelle Orléans n’étaient que de 500 hommes sous le commandement du Général Lovell, défendaient une ligne de front immense grâce a deux forts, Fort Jackson et Fort Saint-Philipp, construits le long du Mississippi, fleuve large et navigable débouchant sur le Golfe du Mexique. Une flotte de dix vaisseaux protégeaient l’embouchure du Mississippi et défendait la ville. Tous ce dispositif humain et technique constituait la seule défense réelle de la Nouvelle Orléans.

Du coté de l’Union, fut mise en place la flotte de West Gulf sous le commandement du capitaine Farragut,composée d’une trentaine de bâtiments, vaisseaux armés de canons, petites efarraguts-fleet-1250mbarcations dotées de mortiers et quatre vaisseaux de ligne embarquant 12 000 hommes du général Butler devant être débarqués sur Ship Island (Fort Massachusetts), une petite île à une centaine de km à l’est de la Nouvelle-Orléans. À la mi-avril le plan se déroulait comme prévu avec Farragut et sa flotte qui cinglaient dans le golf du Mexique vers les bouches du Mississippi, Grant qui descendait vers le sud le long du même fleuve et Butler qui stationnait sur Ship Island en attendant l’attaque finale.

A cette époque la Nouvelle Orléans abritait une colonie Française d’environ 20 000 âmes. Dès le début de la mobilisation à la Nouvelle-Orléans on trouve de nombreux français parmi les volontaires qui affluaient dans les bureaux de recrutement pour défendre leur ville et leurs plantations car ils craignaient une révolte des noirs, comme celle de Toussaint Louverture, où de nombreux blancs furent massacrés. Les Sudistes, et donc aussi les français de Louisiane, étaient au courant de la manipulation des Nordistes avec l’abolitionnisme : en effet, les Yankees excitaient les noirs pour les pousser à la révolte – ce qui n’eu pas vraiment lieu mis à part l’histoire de Nat Turner, esclave s’étant révolté contre ses maîtres, les massacrant eux et leurs enfants. turner
Devant l’enthousiasme croissant de ses compatriotes pour les fédérés, le comte Eugène Méjean, consul de France à la Nouvelle-Orléans du leur rappeler leur devoir de neutralité. À l’inverse le gouverneur de l’État, Thomas Moore, entendait mobiliser les résidents français. Pour concilier obligations de neutralité et devoirs à l’égard de la Louisiane, il fut convenu que les citoyens français ne seraient pas astreints à la lutte armée et n’effectueraient qu’un service de maintien de l’ordre pour veiller à la sécurité des personnes et des propriétés. Toutes ces instructions furent répertoriée dans le journal local  » L’Abeille de la Nouvelle Orléans »sourcehuileamerique01LegionFH_G-2-fa143

 

C’est ainsi que se constituèrent plusieurs milices qui affichaient clairement leurs sympathies pour les Confédérés ; on a estimé à plus de 3 000 hommes le nombre total de résidents citoyens français qui servirent dans les milices de la ville. Il s’agissait principalement des quatre groupes suivants :

  • la «Légion française», forte de 1200 hommes, composée de six compagnies et placée sous les ordres du colonel Albin Rochereau,
  • les «Volontaires français» d’environ 800 hommes, sous les ordres du colonel Ferrier
  • les «Volontaires indépendants » du colonel Brogniet,
  • la «Garde d’Orléans» du colonel Charles Janvier.

Tous ces hommes, équipés aux frais des notables et des engagés eux-mêmes, furent surnommés «les jambes rouges» car ils portaient un uniforme directement inspiré de la tenue du fantassin français de l’époque : képi bleu ou rouge, veste bleu horizon et pantalon garance.

Tout les membres de ces « French Brigade » prêtèrent allégeance à la Confédération par serment. Ils s’occupèrent dans un premier temps de veiller à la sécurité de la ville de la Nouvelle Orléans, des plantations des alentours, avec l’autorisation d’ouvrir le feu. Lorsque les troupes Nordistes s’engagèrent dans l’embouchure du Mississippi, le gouverneur de la Louisiane demanda la constitution de l « European Brigade », destinée a regrouper en un corps unique tout les miliciens européens de la région.  La Légion Française refuse catégoriquement et décide de se constituer en « French Brigade », regroupant uniquement les miliciens Français.

 

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En avril 1862, les deux forts protégeant la Nouvelle Orléans sont capturés par les armées Yankees, pris entre deux feux, ceux de l’infanterie de Butler et ceux de la marine de Farragut.   Les dernières batteries fluviales sont détruites et tandis que la ville est menacée par les canons de la flotte de l’Union, les troupes Confédérés de Lovell battent en retraite et vont rejoindre au Nord les troupes de Beauregard. Farragut attendit l’appui des troupes terrestres du général Butler pour porter l’attaque finale. Orleans5

La Nouvelle Orléans étant assiégée, il ne reste plus que les Brigades de miliciens pour la protéger et la « French Brigade » entra en jeu.

La ville, désertée par les soldats Confédérés, était livrée aux ennemis, menacés d’un bombardement par le fleuve et d’un assaut terrestre par Butler. Les habitants se terraient dans leurs maisons. Alors que les vapeurs fédéraux remontant le fleuve arrivèrent devant la ville à la lueunew-orleans-H_G-80fbbr des navires incendiés en train de couler, la foule fut prise de panique. Des centaines de femmes en haillons et d’enfants sans chaussures ayant appris que les produits entassés sur la levée étaient abandonnés à qui voulaient les prendre, coururent avec de grands paniers pour faire provision de sucre, de bœuf, de porc et de poisson séché. Déjà à côté d’eux des bandes d’émeutiers et de pillards emportèrent ou incendièrent des balles de coton, puis enfoncèrent les portes des dépôts de sucre et de tabac. Bientôt ce furent des brigands armés de barres de fer, de couteaux de chasse et de revolvers ou de fusils, qui parcourent les rues brisant les vitrines, forçant les portes des maisons particulières, terrorisant leurs occupants et ressortant chargés de butin. Des bâtiments publics furent incendiés. Le bruit court que des Noirs ont agressé et dépouillé de riches notables. Des familles de résidents étrangers se réfugièrent dans les locaux des consulats.

Le maire de la ville refusa pourtant de la livrer aux soldats de l’Union et il demanda aux brigades de miliciens de se mobiliser, non pas pour combattre l’ennemi du Nord, mais afin de rétablir l’ordre, et la sécurité dans la ville au bord de l’implosion. Ils jouèrent le rôle de forces de l’ordre, de police. Ils s’occupèrent de mater les émeutiers, les brigands, éteignirent les nombreux incendies, vinrent en aide aux populations les plus fragiles….En une journée et une nuit ils parviennent à rétablir la sécurité dans la ville, accalmie pourtant de courte durée… Dès le lendemain, le 26 avril 1862, les navires de Farragut mouillèrent dans le port et les émeutiers, voleurs recommencèrent à piller la ville, sous prétexte de ne rien laisser aux envahisseurs. Les brigades, et notamment la « French Brigade », rétablirent une nouvelle fois l’ordre, reprirent les patrouilles dans les rues, jouèrent les sentinelles devant les commerces et les entrepôts.

La ville fut sauvée de la destruction et tous ses habitants protégés des exactions des émeutiers. Le maire et le conseil municipal félicitent publiquement les milices, et la presse telle «L’Abeille de la Nouvelle-Orléans» ont fait leur louange.

Le 30 avril les troupes de Butler entrèrent dans la ville et en prennent possession. Le 1er mai et les jours suivants le général yankee  demandera avec insistance que les brigades européennes demeurent en activité et continuent à maintenir l’ordre mais sous l’autorité fédérale. Les généraux Juge et Maignan, refuseront catégoriquement et donneront l’ordre de démobilisation des milices européennes et de la « French Brigade ». En représailles Butler exigera le désarmement total des brigades étrangères.

Ainsi se termine le rôle des français dans les brigades de la Nouvelle-Orléans.

Ensuite les premières semaines d’occupation de la ville par les Nordistes passent pour avoir été très difficiles à vivre sous la dictature de Butler, surnommé «la brute» .

Le dernier Français a combattre pour l’armée Confédération fut le Général Beauregard, qui défendit Charleston jusqu’en 1864, avant d’être nommé commandant des forces de l’Ouest, où il combattit à un contre dix contre les troupes du Général Ulysses Grant. En 1865, après avoir montré aux Yankees le fameux panache français, il fut contraint de se rendre. Beauregard disait « Les Nordistes sont des Jacobins, nous sommes des Vendéens », en mémoire de son grand père, combattant dans l’Armée Catholique Royale, lors des Guerres de Vendée.

 

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pour en savoir plus, a partir de la 37eme minute

Sources :

  • La Guerre Civile en Amérique, Comte de Paris
  • La France et les Etats Confédérés, John Welsford
  • La Louisiane Française, Bernard Lugan
  • Le Blanc Soleil des Vaincus, Dominique Venner
  • Robert E. Lee la Légende Sudiste, Vincent Bernard
  • La Guerre de Sécession, James Mc Pherson
  • Les Etats Unis, Denis Lacorne
  • Mr Colt, Dominique Venner
  • Les Pensées et Maxime de Robert E. Lee, Richard G.William Jr
  • films : The Patriot, Retour a Cold Moutain, Gettysburg, Gods and Generals

Roy Dupuis : «Iñarritu insulte l’Histoire avec The Revenant»

Je ne peux que reprendre ces mots, merci Oriane : « Désavouons, en refusant d’aller le voir, « The revenant », cette nouvelle entreprise de « French Bashing », une des plus odieuses et menteuses depuis « Soldat Ryan » ou « Master and Commander ».
Les trappeurs français y sont dépeints comme des violeurs et des tueurs d’Indiens, à l’inverse absolu de la vérité historique. Jusqu’à preuve du contraire ce sont bien les Anglais et les Américains libérés de la couronne britannique qui ont éradiqué les Indiens alors que les Français avaient en général de meilleurs rapports avec eux, en partie du fait de l’absence chez les français de toute idéologie messianique puritaine. »

F. Winkler

 

L’acteur québécois a avoué avoir renoncé à jouer dans le film d’Alejandro Gonzàlez Iñarritu. Il reproche au réalisateur de ne pas respecter l’Histoire et de faire une fausse réputation aux trappeurs francophones.

C’est la première voix discordante à The Revenant de Alejandro Gonzàlez Iñarritu. Les propos de Roy Dupuis, relayés par l’édition québécoise du Huffington Post, mettent à mal la crédibilité du scénario du réalisateur mexicain. L’acteur canadien lui reproche notamment de donner une fausse image des trappeurs francophones, comparés sans vergogne à des êtres violents et sans une once d’empathie.

«J’ai bien fait de ne pas m’impliquer dans une œuvre pareille. Quand j’ai réalisé la façon dont les trappeurs français sont traités, j’ai trouvé cela tout simplement insupportable. Ils ont le pire des rôles!» L’acteur originaire de l’Ontario aurait dû intégrer le casting du long-métrage aux côtés de Leonardo DiCaprio. Il n’en sera rien. Il reproche au réalisateur de déformer un pan de cette période du XIXe siècle.

«Il a préféré insulter l’Histoire»

«Pourquoi le cinéaste n’a-t-il pas montré les meurtres commis par les Américains?», s’est-il insurgé avant de partager son avis sur la question. «C’est sans doute pour ne pas pas les choquer ou les blesser (les Américains), il a préféré insulter l’Histoire.»

La trame du film se déroule dans le Grand Nord canadien, au XIXe siècle, et retrace l’histoire du trappeur Hugh Glass en quête de vengeance après avoir été laissé pour mort par les siens. Trappeurs anglophones et francophones se côtoient parfois, ces derniers étant présentés comme sanguinaires, violeurs et meurtriers. D’après Roy Dupuis, c’est là où le bat blesse.

À cette époque, «les Français sont arrivés avec la mission de faire des alliances avec les Premières Nations. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas de brutes parmi eux, mais la plupart d’entre eux ont épousé des Amérindiennes (…) Par contre les Américains qui avaient pour mission de conquérir les terres, eux n’ont rien à se reprocher. C’est complètement stupide!», a-t-il ironisé, visiblement au fait de ce pan de l’Histoire.

Roy Dupuis devait incarner le trappeur Toussaint (inspiré du vrai Toussaint Charbonneau, célèbre pour sa participation à l’expédition Lewis et Clark), un trappeur canadien d’origine française qui apparaît à deux reprises dans le film. On le voit saoul, brutal et violant une Amérindienne.

Le Figaro

Pour rétablir un minimum de vérité historique :