Bouvines 1214-2014

Nous sommes au début du XIIIème siècle, dans le royaume de France, le Roi Philippe Auguste a passé la majeure partie de son règne à combattre la dynastie anglaise des Plantagenêts. Il reste l’un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires. La France féodale se transforme grâce aux progrès essentiels qu’il accomplit pour affermir le pouvoir royal. De toutes les batailles qu’il mena au cours de sa vie, il en est une qui va marquer le destin de la France, elle se nomme Bouvines.

Tableau Bataille de Bouvines3

A force de victoire et de reconquête, une coalition s’était cristallisée contre le Roi de France. Elle était constituée du roi d’Angleterre Jean sans Terre, de l’empereur d’Allemagne Othon IV, du Comte Ferrand de Flandre et du Comte Renaud de Boulogne. Tous s’étaient juré d’en finir avec la dynastie capétienne et préparaient le partage du royaume. Le roi d’Angleterre Jean sans Terre, débarque à la Rochelle en février 1214 et marche sur Paris. Il assiège le château de La Roche-aux-Moines, près d’Angers. Philippe Auguste envoie contre lui son fils Louis (le futur Louis VIII dit le Lion) qui sans même combattre met en déroute l’armée anglaise. Jean sans Terre n’est plus une menace, mais il reste les coalisés, forts d’environ 80.000 hommes. Face à eux, le roi de France n’en aligne qu’environ 25.000. De Tournai où il s’est établi, Philippe Auguste décide de faire retraite vers Lille. Nous sommes le dimanche 27 juillet 1214. Philippe Auguste entame son mouvement le matin. Informé, l’empereur d’Allemagne Othon IV, qui fut excommunié par le Pape, décide de l’attaquer sans attendre, ne se souciant guère que ce jour soit un dimanche, normalement consacré à la prière et au recueillement. Nous en profitons pour signaler ici que nous sommes loin des guerres d’enfer et des massacres de masse, que l’époque dite moderne nous prodigue. Que la chevalerie avait un code d’honneur et des règles d’humanismes que les démocraties évoluée semblent avoir oubliées…

Bref Othon se porte sur l’arrière-garde de l’armée française. Philippe Auguste décide alors de l’affronter, ainsi que le Comte Ferrand de Flandre et le Comte Renaud de Boulogne. L’armée française se déploie face aux coalisés. Pour la première fois, chevaliers et milices communales combattent ensemble sous l’emblème royal de la fleur de lys, ce qui donne à la guerre un caractère national inédit. Cette bataille est hautement symbolique dans l’union du Peuple et du Roi. Imagine–t-on un instant, le peuple arriver, munis de ses outils, sous ses bannière de métiers, ici les charpentiers et là les horlogers, équipés à leurs frais où par la corporation.

Les villes s’étaient libérées de l’emprise des seigneurs lors de la révolution communale du XIème/ XIIème siècle. Les milices professionnelles assuraient alors, à tour de rôle la garde des portes de la ville et lorsque les portes étaient fermées, il ne faisait pas bon d’être malandrin à la différence d’aujourd’hui. Comme on dit « on n’est plus au Moyen âge », même si on a l’impression que la justice, même si elle pouvait être abusive, au moins était rendue… La bataille s’engage à la manière féodale, dans un corps à corps indescriptible où chacun cherche son ennemi pour le tuer ou le capturer. Après trois heures de combat, le comte de Flandre est désarçonné et capturé. Le roi de France est aussi désarçonné et manque d’être capturé par les Flamands. Il ne doit son salut qu’à l’intervention de quelques chevaliers. L’empereur, à son tour, est assailli et s’enfuit en abandonnant son étendard.

Il perdra sans surprise son titre impérial au profit de son rival Frédéric II de Hohenstaufen. Tandis que tombe le soir, le comte Renaud de Boulogne se fait prendre, tandis que beaucoup de fantassins restent sur le champ de bataille. Philippe fit alors sonner les trompettes pour rappeler les troupes, « qui rentrèrent au camp avec une grande joie ». Pour Philippe Auguste, sorti vainqueur de la journée, la bataille s’avère un immense succès militaire mais aussi politique. Elle consacre l’attachement des Français à la dynastie capétienne que symbolise désormais la fleur de lys. Le retour de l’armée fut triomphal. Dans les villages, les cloches sonnaient. On tendait des tapisseries sur les façades. A Paris, les bourgeois, les étudiants et le clergé se portèrent au-devant du roi en chantant des hymnes. Durant sept jours et sept nuits, on dansa dans les rues de la cité.

Pour la première fois, le peuple ressentait comme sienne une victoire remportée par le Roi et son armée. Cette bataille de Bouvines, fait partie de ces miracles qui caractérisent notre histoire, ou une victoire inattendue change le destin de tout un peuple. A l’instar de Jeanne d’Arc qui plus de deux siècles plus tard, réitérera ce miracle en donnant la victoire lors du siège d’Orléans de 1429, ou une fois encore la France failli disparaître. Après Bouvines, la paix dura en France jusqu’en 1337: c’est la grande paix du XIIIe siècle. Peuple et Roi ne firent qu’un lors de cette bataille face à la coalition anticapétienne. Tirons leçon de cette unité en comparaison de ce que nous vivons aujourd’hui avec cette république antisociale. Elle divise pour mieux régner et pour mieux assouvir le Peuple de France au règne de l’argent et des lobbies en tout genre. C’est donc tout naturellement que des militants et sympathisants du Groupe d’Action Royaliste se sont rendus sur les lieux de cette glorieuse bataille de Bouvines, afin de rendre hommage à tous les combattants d’hier, ceux de 1214 et plus récemment ceux de 1914 lors des affrontements dans la Marne. Parce que l’histoire est une source d’expérience permettant de voir où se trouve le salut. N’oublions jamais le sacrifice de nos ancêtres, ils nous montrent le chemin à suivre pour les combats de demain, et la Gloire de notre Civilisation !

Notre jour viendra !

F. Winkler

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Au pied de la fontaine Saint-Pierre où le Roi Philippe Auguste et ses hommes se sont abreuvés juste avant la bataille…

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Devant la Chapelle-Aux-Arbres, marquant l’emplacement ou fut désarçonné le Roi Philippe-Auguste durant la bataille…

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Devant la Pyramide de Fontenoy érigée à la gloire de la victoire de la Bataille de Fontenoy par Louis XV

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