Kadou

Au-delà de l’affaire Benalla, la question des institutions :

L’affaire Benalla a largement empoisonné l’été présidentiel et montré quelques failles du système de M. Macron : l’absence de relais véritablement enracinés dans le pays ; un personnel politicien et parlementaire macronien peu efficace, voire trop arrogant pour être entendu par l’opinion publique ; une communication élyséenne maladroite ; la fragilisation de l’image d’autorité du président, soupçonné d’autoritarisme et sa dégradation aux yeux des États étrangers, certains trop heureux de voir les difficultés de la magistrature suprême française occulter leurs propres faiblesses…

 

Il faut pourtant replacer cette affaire dans son contexte et ne pas en faire ce qu’elle n’est pas, dans une dérive qui reste une tendance lourde et facile des médias et des oppositions en régime démocratique d’opinion. L’affaire Benalla est un scandale qui touche la magistrature suprême de l’État, mais ce n’est pas, pour autant, une crise d’État comme certains ont pu le dire ou l’écrire : le régime ne va pas s’effondrer et la République n’a pas tremblé sur ses bases, qu’on le regrette ou non. En revanche, c’est bien plutôt une « crise d’état d’esprit », et, en cela, elle dépasse largement les seuls protagonistes de cette affaire : c’est aussi ce que voulait signifier le slogan popularisé par le Groupe d’Action Royaliste cet été : « Le Roi avait d’Artagnan, le Président a Benalla ! ». La comparaison entre les deux noms et les deux régimes a, d’ailleurs, fait mouche dans la rue et parmi ceux qui ont aperçu cette formule au hasard de leurs déplacements estivaux…

 

Un de nos interlocuteurs résumait par une autre formule (approchante) cette affaire : « Quand la Monarchie suscite le service et la fidélité, la République, elle, valorise les grands principes… et favorise les opportunistes ». Cela n’a pas empêché la Monarchie de connaître aussi des scandales et des courtisans, mais sa nature même empêchait les dérives inhérentes à la logique propre et à la pratique des institutions républicaines, et pouvait préserver l’autorité de l’État qui, non élu en sa magistrature suprême, ne dépendait pas des coteries ou des arrangements entre les plus puissants : un Nicolas Fouquet fit d’ailleurs les frais de cette politique d’indépendance de la Monarchie à l’égard des féodalités de l’Argent, et c’est d’Artagnan lui-même qui, sur ordre du roi Louis XIV, se chargea de l’arrêter au sortir d’un conseil des ministres. Cela paraît inenvisageable dans la République actuelle, et, au regard de l’histoire des cinq Républiques françaises, cela semble bien une constante depuis Danton, corrompu au plus haut point et qui, exception marquante et néanmoins sinistre, le payera de sa tête au nom d’une vertu républicaine que Robespierre incarnera dans le sang et qui fera regretter l’ancienne justice royale, plus mesurée en comparaison.

 

Néanmoins, la pression de l’opinion publique ou, plutôt, celle des médias et des réseaux sociaux, se fait désormais derrière des écrans, ce qui évite à la République d’avoir à affronter des manifestations de rue comme celles, tragiques en leur terme, des mois de janvier et février 1934, initiées et emmenées par l’Action Française et ses Camelots du Roi dont plusieurs seront alors tués par une République aux abois et toujours scandaleuse. Soyons précis : les affaires actuelles, pour ce que l’on en sait et ce qu’en feuilletonne Le Canard enchaîné avec gourmandise, sont bien mineures au regard de l’affaire Stavisky, du nom de cet autre « Monsieur Alexandre », ou de celles qui concernent les multinationales de la chimie (Monsanto, Bayer), de l’agroalimentaire ou des « GAFAM » états-uniens, celles-ci privant le budget de l’État de plusieurs milliards d’euros chaque année  ! En fait, Benalla, Kohler ou Nyssen, au-delà de leurs fautes respectives et évidemment condamnables, au moins politiquement et moralement, ne sont que des leurres qui, parfois, nous empêchent de voir le plus grave et le plus inquiétant, cette main-mise des féodalités financières et économiques sur nos sociétés et sur les États politiques contemporains, ce que dénonçait, dans une scène d’anthologie, le « Président Beaufort » (Jean Gabin) devant un parlement houleux et furieux de voir sa proximité avec les milieux d’affaires ainsi mise en lumière par celui qui paraît bien le seul homme libre de l’assemblée, ce que la République parlementaire ne peut, d’ailleurs, longtemps supporter… Que dirait-il aujourd’hui !

 

Depuis ses origines tumultueuses, la République a un vrai problème avec l’Argent, une forme d’addiction qui est la règle quand la Monarchie, elle, cherchait et réussissait souvent à ne pas en être dépendante, aidée en cela par le principe de la transmission héréditaire : « la naissance ne s’achète pas », diront les théoriciens royalistes du XXe siècle, ce qui assure, d’office, une véritable indépendance de la magistrature suprême de l’État à travers la personne du roi qui s’est « contenté » de naître « fils de roi » et qui doit attendre l’événement le plus triste qui soit, la mort de son prédécesseur, de son propre père le plus souvent, pour monter sur le trône. Cet avantage de la Monarchie repose aussi sur une approche liée à sa tradition plus politique que financière, et à sa compréhension de la fameuse formule issue de l’Antiquité romaine : « L’Argent est un bon serviteur mais un mauvais maître ». Le général de Gaulle avait, sous son règne présidentiel, traduit la citation par « L’intendance suivra » qui remettait l’Argent à sa place, qui ne doit pas être la première, mais cela ne dura que le temps des fondateurs de la Cinquième République.

 

Ce qui manque à la magistrature suprême de l’État aujourd’hui en République (même cinquième et malgré de Gaulle), c’est cette indépendance véritable à l’égard des puissances d’argent et cet enracinement dans le temps et l’histoire qui permettent la fidélité à l’Auctoritas et le service désintéressé de l’État : en cela, la République, hors quelques idéalistes, hommes d’honneur ou honnêtes commis, ne peut susciter ces d’Artagnan qui, pourtant et en ces temps de mondialisation déstabilisante, seraient fort utiles à la France…

 Jean-Philippe Chauvin

La servitude plus facile que la liberté :

« Mais l’Etat rival, tôt ou tard, fera la même chose que vous, et l’exception deviendra la règle, au consentement de tous, car je connais les hommes, moi qui suis une Patrie d’hommes. Ils trouvent la liberté belle, ils l’aiment, mais ils sont toujours prêts à lui préférer la servitude qu’ils méprisent, exactement comme ils trompent leur femme avec des gourgandines. Le vice de la servitude va aussi profond dans l’homme que celui de la luxure, et peut-être que les deux ne font qu’un. Peut-être sont-ils une expression différente et conjointe de ce principe de désespoir qui porte l’homme à se dégrader, à s’avilir, comme pour se venger de lui-même, se venger de son âme immortelle. La mesure que vous me proposez d’approuver ouvrira une brèche énorme au flanc de la Cité Chrétienne. Toutes les libertés, une à une, s’en iront par-là, car elles tiennent toutes les unes aux autres, elles sont liées les unes aux autres comme les grains du chapelet. Un jour viendra où il vous sera devenu impossible d’appeler le peuple à la guerre pour la défense de sa liberté contre l’envahisseur, car il n’aura plus de liberté, votre formule ne signifiera donc plus rien… » (Bernanos – La France contre les robots)


Et puis, que peut comprendre un homme sortit de la matrice sociétale actuelle, conformiste et aseptisée. Cet homme actuel est formaté aux besoins d’une société matérialiste dont il accepte par résignation les menottes dorées. Que comprend-il encore de nos temps classiques, de nos temps médiévaux de grande lumière, où libres nous vivions. Peut-être étions-nous soumis à des disgrâces, des épidémies comme des inégalités multiples, mais quelle vie communautaire c’était alors. Que comprend encore cet homme aux lignes de Molière et de Racine, aux courbes de la Cathédrale de Chartres, comme à la grâce de Versailles. Est-il encore capable de frissonner aux dentelles des remparts de quelques murs transpirant l’histoire. Peut il apprécier l’éclosion d’une fleur comme le passage des nuages moutonnés aux couleurs arc-en-ciel. Peut-il encore apprécier la fraîcheur des sources sous les clairières, où chantent encore quelques elfes, naissant de notre subconscient imaginaire ? Il faudra un jour choisir le chemin de la vie où s’enfoncer dans celui destructeur de la technique. N’oublions jamais, comme le disait Bernanos, que nous avons le choix et c’est nous qui faisons l’histoire !

Frédéric Winkler

Nos alliés les arbres :

La société industrielle et de consommation est une société de fortes pollutions, que celles-ci soient atmosphériques, terrestres ou marines. Les villes, littorales ou continentales, sont de véritables concentrations polluantes, pollueuses et polluées, et la santé des hommes comme celles de leurs compagnons animaux s’en trouve parfois fortement compromise, quand ce n’est pas l’espérance de vie même des citadins qui se réduit ou, du moins, celle sans incapacité majeure : asthme, cancer, etc. trouvent un terrain favorable dans des ensembles urbains saturés de fumées, poussières de particules, ou autres gaz pas forcément hilarants…

 

Malgré les progrès techniques qui peuvent limiter les pollutions automobiles et les textes réglementaires qui ont éloigné les usines et leurs rejets de gaz à effet de serre des centres-villes, la qualité de l’air reste problématique dans nombre de cités françaises, et les différentes « alertes pollutions » de l’été 2018 qui émaillent le calendrier estival urbain, de Paris ou d’ailleurs, nous le rappellent à l’envi.

 

Or, face à la pollution et à ses différentes formes urbaines, les arbres sont des alliés précieux, et les municipalités auraient bien tort de les bouder ou de les négliger : comme le souligne en quelques pages éclairantes le hors-série Sciences de La Vie de juin 2018 consacré aux arbres et à leurs secrets, les arbres sont « nos alliés » contre le carbone, les métaux lourds, les polluants de la terre et des nappes phréatiques comme les engrais chimiques ou les nitrates…

 

« Pour grandir, rappelons que les arbres ont besoin du dioxyde de carbone, qu’ils absorbent par leurs feuilles. (…) L’arbre contient et retient, tout au long de sa vie, une quantité croissante de carbone. Le phénomène est vital : la photosynthèse participe à la diminution du CO2 dans l’atmosphère, ce gaz à effet de serre en partie responsable du réchauffement climatique. » Ainsi, l’utilité des arbres est ici avérée pour limiter les effets d’une activité industrielle qui, depuis le XIXe siècle, ne cesse de se déployer sur l’ensemble de la planète, aujourd’hui sous le terme de « développement », ou celui, plus explicite encore, d’« intégration à la mondialisation » pour des pays en cours rapide de technicisation globale. Or, les arbres, qui sont plus utiles encore en phase de croissance des productions et donc des pollutions, ne serait-ce que pour « absorber » une partie de ces dernières, sont les victimes, parfois premières, de ce développement machiniste et urbanistique qui prend aussi la forme parfois terrifiante du productivisme agricole : chaque année, environ 13 millions d’hectares de forêts sont rasés pour faire place à des champs de maïs ou de soja, souvent OGM, ou à des monocultures de palmier à huile ou d’eucalyptus, que l’on retrouve respectivement dans le circuit agroalimentaire et papetier. Le même phénomène d’éradication des arbres est à l’œuvre dans les villes et sur leurs pourtours, au nom de la densification humaine et urbaine qui doit permettre une plus grande concentration des bras nécessaires aux activités industrielles ou tertiaires. Partout depuis les débuts de la grande vague d’industrialisation et d’extension de la société de consommation, le même processus s’est fait jour et se reproduit, avec des variantes, parfois des résistances ou des aménagements.

 

Dans les villes françaises, les arbres sont toujours là, mais certaines municipalités, pour des raisons plus économiques et commerciales qu’autre chose, ont tendance à réduire leur présence ou à les « enfermer » dans des grands pots, sans enracinement possible dans la terre, comme on le voit trop souvent à Rennes sur les différentes places importantes de la cité. Or, au regard des bénéfices écologiques procurés par les arbres, c’est une politique de plantation et d’entretien qu’il faudrait mettre en place et en usage. Comme le souligne Jordan Pouille, dans l’article cité plus haut, « freiner le réchauffement climatique ne passe pas exclusivement par les forêts tropicales. Un terrain urbanisé moyen peut aussi être pris en compte parmi les différents réservoirs à carbone. En étudiant tous les espaces verts de Leicester, charmante ville de 73 km2 et 300000 âmes du Royaume-Uni, des chercheurs de l’université de Kent ont compris que, malgré la multitude des gazons privés, ce sont bien les arbres qui retenaient 97 % de la quantité totale de carbone stockée dans la végétation urbaine. Et qu’augmenter de 10 % le nombre d’arbres, pour égayer, par exemple, les austères pelouses publiques, ferait grimper la capacité de stockage de carbone de Leicester de 12 %. « Mais il faut planter de nouveaux arbres pour assurer la pérennité du réservoir de carbone et sélectionner les bonnes essences », a rappelé le chercheur Zoe Davis. »

 

Ainsi, à Rennes comme ailleurs, c’est une véritable stratégie arboricole urbaine qu’il faut penser et pratiquer, au-delà même des simples mandatures municipales : réduire les pollutions automobiles, et en atténuer les effets, c’est possible sans forcément toujours contraindre financièrement les automobilistes locaux. Préserver et entretenir, par un élagage raisonné et par des soins appropriés, les arbres citadins ; en planter de nouveaux pour assurer le renouvellement régulier du parc arboricole ; concevoir les rues piétonnes ou les aménager par une politique intelligente de gestion et d’implantation des arbres ; voilà qui doit permettre une réduction des pollutions atmosphériques et la limitation des nuisances des gaz à effet de serre. Les arbres, nos alliés !

 

 Jean-Philippe Chauvin

La cause des arbres : Pour faire face au réchauffement climatique en ville :

Mercredi matin, sur RMC, un spécialiste des changements climatiques expliquait qu’un arbre, par sa simple existence, équivalait à l’efficacité de cinq climatiseurs : en période de fortes chaleurs, l’argument peut être entendu plus facilement et largement, peut-être, qu’en temps normal. Or, dans certaines villes et dans des communes périphériques où le bitume marque l’envahissement « rurbain », les arbres sont souvent victimes de politiques qui se veulent d’aménagement quand elles ne sont, trop souvent, que d’arrangements commerciaux ou « économiques ». Ainsi, à Rennes, ville devenue « trop minérale » et qui met des arbres maigrelets en pots, sans enracinement, sur des places passantes souvent irrespirables l’été, la municipalité de Gauche n’a visiblement pas connaissance des qualités indéniables des arbres et la récente canicule ne lui a, non moins visiblement, rien appris, poursuivant ainsi dans sa politique « arboricide », depuis, hier, la place Hoche jusqu’à l’avenue Janvier dans quelques mois : l’abattage des beaux arbres sexagénaires de cette dernière voie est programmé pour l’automne, semble-t-il, sans que les cautions « écologistes » de la majorité municipale ne s’en émeuvent…

 

Et pourtant ! Un récent hors-série de La Vie-Sciences, encore en kiosques, est entièrement consacré aux arbres, et mérite lecture attentive. Ainsi, on y lit, sous la plume du botaniste Francis Hallé, quelques éléments qui montrent tout l’intérêt des arbres face au réchauffement climatique et à ses effets en milieu urbain : « Chacun sait bien qu’il trouve de la fraîcheur sous un arbre et encore plus dans un sous-bois. L’ombre coupe des effets du soleil, mais elle n’est pas seule responsable de la chute des températures. Cette dernière vient surtout de l’évaporation. Les arbres sont comme de formidables mèches : depuis leurs racines, l’humidité monte dans la plante, l’hydrate et finalement s’évapore par le haut, ce qui rafraîchit l’atmosphère. » Ce ne sont donc pas les misérables arbres en pot, à peine esthétiques, qui peuvent jouer le rôle de climatisation que les populations demandent parfois au cœur d’un été brûlant, puisqu’ils n’ont guère de racines, prisonniers qu’ils sont de leur carcan de plastique ou de bois peint.

 

Dans la même revue, le géographe Bruno Sirven complète le propos de son prédécesseur : « En ville, l’arbre habite le milieu le plus hostile : air et sol viciés, chaleur, éclairage permanent, vandalisme, pare-chocs… Ses bienfaits sont particulièrement appréciés des citadins, car il leur rend la ville plus hospitalière.

« Pour des raisons climatiques, d’abord. L’arbre abrite, il domine et offre un second toit aux immeubles. Il ombrage les terrasses et les jeux de boules, les foires et les marchés, et accompagne trajets et flâneries. Il fait chuter les températures estivales et combat les îlots de chaleur (jusqu’à 10 ° C). Que seraient nos villes sans ce parasol hors-pair ? Plus qu’un écran, il capte et diminue l’énergie solaire, ventile et hydrate l’air, le décrasse des gaz, suies, pollens et autres particules délétères. Il l’oxygène, l’ionise et même l’assainit en diffusant des molécules aseptisantes. »

 

Ce rôle majeur de climatiseur naturel, mais qui n’est pas le seul bénéfique des arbres comme on peut le voir et le constater en se promenant sous leurs branches et feuillages, ne peut désormais être négligé par les édiles locaux, de Rennes comme d’ailleurs, et il devrait amener aussi les villes à envisager une replantation massive de rangées d’arbres, en prévision d’un avenir que nombre de scientifiques, pas encore démentis par les faits, nous annoncent marqué par un sensible réchauffement climatique (même si nous savons que, en histoire du climat, comme en histoire tout court, l’imprévu est toujours possible, pour le meilleur comme pour le pire). Jean de La Fontaine, en son temps, a tout dit de cette politique qui s’enracine (c’est le cas de le dire !) dans la durée, celle-là même que néglige trop souvent le « temps démocratique » : dans sa fable intitulée « Le Vieillard et les trois jeunes Hommes », il raconte l’histoire de cet octogénaire qui plantait des arbres quand les jeunes gens moquaient cette action dont il ne tirerait, croyaient-ils, aucun intérêt, eu égard à son grand âge. « Mes arrière-neveux me devront cet ombrage », affirme le vieil homme… Une politique « dynastique », en somme, qui pourrait profiter aux générations suivantes, et cela sur plusieurs décennies, voire siècles selon les espèces d’arbres envisagées.

 

Aussi, la volonté municipale d’abattage des arbres de l’avenue Janvier à Rennes, qui va à l’encontre de ce que les scientifiques prônent et de ce qu’il est raisonnable de faire ici et ailleurs, maintenant et demain, apparaît comme une absurdité écologique et, plus encore, un crime contre l’esprit et la raison : s’y opposer, c’est encore le meilleur moyen, ici et maintenant, de défendre la cause des arbres, et d’assurer celle des hommes !

 

 Jean-Philippe Chauvin

 

 

Les dessous d’une atomisation :

Hiroshima, la véritable histoire, est un documentaire (1h34) qui revient sur la déflagration nucléaire d’Hiroshima en 1945 et ses conséquences. Cette enquête de grande ampleur replace la vérité historique aux avant-postes, nous montre que la bombe atomique sur le Japon a été un crime contre l’humanité perpétré par les États-Unis envers un peuple et son pays, et révèle d’étonnants témoignages. Un regard neuf sur cet événement macabre dont les vrais dessous de l’histoire ont été occultés.

Le scandale des maillots aux deux étoiles : analyse et réponse des Royalistes sociaux :

Le capitalisme mondial est-il moral ? En fait, la question ne se pose plus depuis longtemps pour ceux qui en tirent le plus grand profit et, particulièrement, par le moyen d’une indifférence marquée à la question sociale, désormais grande absente des réflexions néolibérales et peu évoquée dans nos sociétés de consommation : il est vrai que le principe même de celles-ci insiste plus sur la consommation et sa croissance, véritable aune et condition de la santé d’une économie quand elle ne devrait être, en une société humaine, qu’un élément d’appréciation et éventuellement d’amélioration des conditions de vie des personnes et des familles.

 

Ainsi, tout à la joie de la victoire sportive de l’équipe de France de balle-au-pied, peu de journalistes et d’économistes ont signalé l’indécence de l’équipementier de celui-ci, une multinationale états-unienne au patronyme grec signifiant la victoire. En effet, Nike va bientôt mettre en vente pour le grand public et au prix de 140 euros un maillot frappé des deux étoiles de champion de monde, maillot dont le coût de production, selon le Journal du Dimanche (22 juillet 2018), équivaut à… 3 euros ! Comme le souligne Le canard enchaîné, voici une belle « culbute en or », au seul bénéfice de la multinationale peu regardante, pourrait-on croire naïvement, sur les conditions sociales de la production de ces maillots.

 

Dans son édition du 25 juillet, le journal satirique précise un peu les choses et renseigne sur ce qui permet d’atteindre un si bas niveau de coût pour un si grand profit envisagé : « La fabrication en masse de la tunique bleue (…) ne sera pas vraiment made in France, mais… made in Thailand. » Rien que cette simple phrase nous indique que la victoire des Bleus n’est pas forcément une bonne affaire pour l’industrie textile française qui, pourtant, aurait bien besoin d’un bon bol d’air, et que cette importation d’un maillot fabriqué loin de la France sera plus coûteuse sur le plan environnemental et commercial que ce qu’il pourra rapporter à la France : coût environnemental en fonction des milliers de kilomètres qui sépareront le lieu de production de l’espace de consommation, et qui se traduit par une pollution atmosphérique loin d’être négligeable en fin de compte ; coût commercial car cela fera encore pencher un peu plus la balance du commerce extérieur du côté du déficit, déjà beaucoup trop lourd pour notre économie ; mais aussi coût social car, en privant nos industries textiles locales de cette commande, cette fabrication « mondialisée » en Thaïlande fragilise un peu plus l’emploi français dans cette branche d’activité… Et que l’on ne nous dise pas que cette fabrication lointaine est ce qui permet de vendre « à bas coût » (sic !) ces maillots aux deux étoiles si longtemps espérées : non, elle permet juste de dégager de plus grands profits pour la multinationale et ses actionnaires, un point c’est tout ! L’on touche là à « l’hubris », à la démesure du capitalisme (1) et de ses « élites », incapables de retrouver la juste mesure qui, tout compte fait, est la condition de l’équilibre et de la bonne santé de nos sociétés ordonnées.

 

Mais au-delà du coût social proprement français, il est juste aussi de s’intéresser à celui qui, plus lointain, ne peut néanmoins nous laisser indifférent : Le Canard enchaîné nous livre quelques informations supplémentaires qui devraient indigner tout homme soucieux de son prochain. Ainsi en Thaïlande, la production se fera « plus précisément dans le nord-est du pays, où les salaires dans les ateliers de production (180 euros par mois) sont inférieurs à ceux de la capitale (250 euros) ». Ces salaires sont évidemment à comparer au prix final de ce maillot à la vente en France et, aussi, aux salaires ouvriers des pays européens et de la France, considérés comme « trop élevés » par ceux qui touchent des millions d’euros annuels pour « diminuer les coûts » et qui, souvent, sont les mêmes, qui n’ont à la bouche que le mot de compétitivité pour mieux servir leur cupidité… Quand les profits de quelques uns se font sur le dos de beaucoup, et sans volonté d’un minimum de partage des richesses produites, il y a là quelque chose d’insupportable pour le cœur comme pour l’esprit, et qui devrait provoquer une juste et sainte colère dans toute société normalement et humainement constituée. Mais, la Société de consommation repose sur une sorte d’addiction à la consommation elle-même, sur cette tentation permanente et toujours renouvelée dans ses objets, sur la possession individualisée qui en fait oublier les autres et la mise en commun, sauf en quelques espaces dédiés et pour quelques services de plus en plus marchandisés et privatisés… Du coup, les consommateurs n’ont guère de pensée pour les producteurs, et le mécanisme de séparation,voire de complète ségrégation entre les deux catégories, fonctionne comme une véritable protection du Système en place. D’ailleurs, le mécanisme de la Société de consommation valorise, en tant que tels, les consommateurs, quand les producteurs eux-mêmes, à quelque échelle qu’ils se trouvent mais surtout quand ils sont au bas de celle-ci, sont de plus en plus la variable d’ajustement, celle qui est la plus pressurée et la moins médiatisée : les classes ouvrières et paysannes font les frais d’une telle société où la marchandise à vendre et le profit à en tirer l’emportent sur le travail qui a permis de la fabriquer et, éventuellement, de la qualifier. Le problème, dans les pays dits « en développement », c’est que l’on a réussi à convaincre ces classes laborieuses (et ce qualificatif me semble particulièrement approprié ici) que leur condition misérable d’aujourd’hui est le passage obligé vers le statut de consommateurs de plein droit… Ce sont des classes sacrifiées mais, surtout, des classes sacrificielles, persuadées que leur sacrifice du jour est l’annonce d’un sort meilleur pour leurs enfants, ce qui n’est pas entièrement faux (si l’on se place dans le temps de deux ou trois générations) sur le plan des conditions de travail et de vie, mais s’accompagne d’une aliénation à la consommation, à l’argent qui en fixe le degré quantitatif et sur lequel le sort de chacun semble désormais indexé…

 

Ce que signale aussi l’article du Canard enchaîné, c’est l’absence de droit syndical et la limitation effective du droit d’expression et de manifestation dans le cadre du travail dans les usines de Thaïlande, qui rappellent les entraves à la défense des droits du travail et des travailleurs mises en place, en France, par la Révolution française elle-même à travers ses lois antisociales de 1791, du décret d’Allarde à la loi Le Chapelier, interdisant toute association ouvrière et tout droit de grève ou de manifestation aux ouvriers…  « La devise dans ces usines ? « Réduction des minutes passées par ouvrier sur chaque maillot, automatisation et films ultratendus », rapporte l’ONG Clean Clothes. En prime, interdiction pour tout employé de communiquer sur les conditions de travail et d’adhérer à un syndicat. » En somme, une forme d’esclavage salarié pour faciliter les profits de l’entreprise états-unienne, milliardaire en bénéfices…

 

Doit-on se contenter d’un tel constat et laisser prospérer une telle attitude d’entreprise ? Si les consommateurs seront malheureusement toujours pressés d’acquérir ce fameux maillot aux deux étoiles, il n’est pas obligatoire de l’acheter pour qui se soucie d’éthique sociale. Mais, au-delà, sans doute faudrait-il que l’État, pour inciter la multinationale à changer de pratiques et d’état d’esprit, introduise dans le Droit social quelques mesures propres à empêcher des marges trop importantes au détriment des conditions sociales des producteurs de base. Une forme de « taxe sociale sur la profitabilité et pour l’équilibre social » calculée en fonction des marges bénéficiaires dégagées par une entreprise multinationale étrangère (mais pourquoi pas française aussi ?) pourrait être envisagée, entre autres. Ou, pourquoi pas une obligation pour la multinationale d’installer dans le pays de vente une partie de la production destinée au marché local ? En fait, ce ne sont pas les propositions et les idées qui manquent, mais bien plutôt la volonté politique de les proposer, de les mettre en place et de les appliquer.

 

La République n’est pas, ne peut être sociale en France, comme l’histoire nous le prouve depuis ses origines révolutionnaires, et, si cela est évidemment regrettable, ce n’est pas une raison pour ne rien faire : le royalisme social n’est pas l’attente de la Monarchie pour agir, mais la volonté et l’action sociale pour changer les choses, « même en République », tout en rappelant que la Monarchie politique serait plus efficace pour imposer aux féodalités économiques, même étrangères, de respecter les principes de la nécessaire justice sociale, colonne vertébrale de la société ordonnée française. En cela, la Monarchie active « à la  française »,ne peut se contenter de « gérer la crise » mais se doit d’incarner, dès le jour de son instauration, « le sceptre et la main de justice », la décision politique et l’équilibre social

 

Notes : (1) : Une démesure structurelle ou conjoncturelle ? Je penche de plus en plus pour le premier qualificatif, au regard de l’histoire contemporaine et du cadre mental dans laquelle elle se déploie.

 

Jean-Philippe Chauvin

 

 

Des Mousquetaires du Roi aux barbouzes de la République :

C’est parfois à ce qui peut sembler dérisoire de prime abord que l’on reconnaît un homme ou un régime politique, et qu’on le juge : ce n’est pas forcément juste mais c’est ainsi, et la politique, tout comme l’exercice de l’État, n’est pas un chemin de roses, même si les épines sont souvent bien là… L’affaire Benalla nous rappelle ces quelques vérités simples, et fournit l’occasion d’en tirer quelques leçons que la République se chargera sans doute d’oublier au prochain locataire de l’Elysée, avant l’affaire suivante : l’histoire sert-elle vraiment à quelque chose dans ce régime d’amnistie (celle qui accompagne l’amnésie) quinquennale, qui, d’une élection à l’autre, croit repartir à zéro, dans une sorte de « tabula rasa » permanente ?

  1. Benalla révèle, à son corps défendant (sans jeu de mots au regard de sa fonction près du président Emmanuel Macron), les vices d’une République qui croit, sous la cinquième du nom, imiter la Monarchie quand elle n’en est que la caricature, parfois réussie, souvent affligeante, voire odieuse en certaines occasions. Ainsi, si l’on s’intéresse au cas des gardes du corps (ce qu’est M. Benalla, malgré la titulature de « conseiller » ou de « collaborateur du président » que la presse lui attribue) ou des serviteurs de l’État incarné, il y a une grande distance entre les mousquetaires du Roi (ou les Gardes suisses) et les barbouzes de la République qui, depuis le SAC gaulliste aux officines privées dites de sécurité, arpentent les allées du Pouvoir, voire du Parlement : le « pays légal » (qui semble avoir mieux résisté au passage du temps que le « pays réel », souvent difficile à définir ou à délimiter, et source de tous les phantasmes, élitaires ou populistes) évoque souvent de grands principes mais pratique « la petite vertu »

Les oppositions à M. Macron, qui se gardent bien d’évoquer la nature même d’un État ou celle de l’esprit du temps qui autorisent un M. Bellana, oublient de préciser que ce n’est pas (ou pas seulement) l’actuel locataire de l’Elysée qui peut être considéré comme responsable d’une situation qu’il a mal gérée devant l’Opinion, prise à témoin par tous les Tartuffes d’un système dont ils ont, pour la plupart, largement profité lorsque leurs partis respectifs tenaient le Pouvoir : les précédents quinquennats ou septennats ont tous été émaillés de scandales qui, parfois, ont atteint jusqu’au sommet de l’État, et les histoires d’écoutes, de crocs-en-jambes et de règlements de comptes, de fausses factures et d’emplois fictifs, de passe-droits et de pots-de-vin, etc. emplissent les colonnes des collections du Canard enchaîné et les archives nationales. A croire que la République, née avec le très corrompu Danton, ne peut se défaire de cet héritage maudit et renouer avec l’honneur, apanage d’une Monarchie, ce que Montesquieu avait souligné en son temps…

Alexandre Dumas comme Paul Féval ont, en littérature, rappelé cette vérité simple d’une fidélité au Roi qui n’est pas une idolâtrie mais service d’un homme-institution, du Roi-État, qui, lui-même, se doit de respecter les règles d’un honneur qui peut l’amener jusqu’au sacrifice suprême : l’honneur de la Monarchie est aussi à ce prix, et le roi Louis XVI en a assumé toutes les conséquences, d’ailleurs. Les provinces de France elles-mêmes participaient à cette conception ancienne de l’honneur, comme la Bretagne nous le rappelle à travers sa devise latine « Potius Mori quam Foedari », c’est-à-dire « Plutôt la mort que la souillure ».

Quand M. d’Artagnan sortait l’épée du fourreau ou arrêtait l’homme le plus riche du royaume, Nicolas Fouquet ; quand il se lançait à la conquête des remparts de Maëstricht sous lesquels il laissera sa vie, il servait son roi et la France, et n’en profitait pas pour « se servir », ou n’agissait pas par orgueil ou individualisme : sa cause était celle de l’État et son service gratuit, non pas privé mais public au sens premier du terme. « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », écrivait Maurras. Mais c’est aussi valable pour les raisons d’être et d’agir des personnels de celui-ci, et la République, qui repose sur le « mérite », confond trop souvent ce dernier avec une « méritocratie » qui en oublie ses propres devoirs politiques et sociaux parce que ne voulant voir que les qualités individuelles sans les conjuguer au nécessaire service de tous.

M.Macron qui, depuis son élection et dans un réflexe monarchique qu’on peut lui reconnaître sans déchoir, a voulu restaurer de la verticalité dans l’exercice de la magistrature suprême de l’État, se retrouve piégé par une République qui, fondamentalement, ne sait plus où se trouvent les règles élémentaires de l’honneur parce qu’elle n’en a jamais vu autre chose, dès ses premiers pas des années 1790, qu’une valeur « d’Ancien régime » sans intérêt et que l’on devait même dénoncer comme vestige du monde d’avant-République… C’était la vertu (républicaine) contre l’honneur (monarchique). Dans l’affaire qui porte son nom, M. Benalla, faute de voir le Pouvoir autrement que comme une chasse gardée dont il tenait quelques clés (y compris celles de l’Assemblée nationale…), a nui aux deux principes, et la République se retrouve à découvert…

Il y a eu (et il y en a sans doute encore), en République, quelques politiques et hommes d’État persuadés que les valeurs anciennes de l’honneur et du service devaient retrouver leur place dans l’exercice de l’État, au bénéfice de la France et des Français, parfois « malgré eux ». Mais ils furent plus des exceptions que la règle, et la République, par essence, penche toujours du côté de la facilité quand la Monarchie, elle, se voulait plus exigeante et pouvait l’être, n’étant pas la proie des féodalités qui, trop souvent aujourd’hui, imposent leurs mauvaises habitudes et leur idéologie indexée sur le rapport à l’argent et à son pouvoir discrétionnaire. Quand la République, du coup, en devient arbitraire, la Monarchie, les mains déliées mais « captive » de son honneur qui est aussi l’un de ses éléments de légitimité, peut rester ce que l’autorité suprême doit être, c’est-à-dire arbitrale !

Jean-Philippe Chauvin

Panoplie spécial 14 juillet :

« Si, arrachant son masque, vous lui demandez : qui es-tu ? Elle vous dira :

Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme… ni l’émeute… ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l’incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes œuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un état permanent.

Je suis la haine de tout ordre que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et Dieu tout ensemble. Je suis la proclamation des droits de l’homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l’état religieux et social sur la volonté de l’homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l’homme à sa place (l’homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m’appelle Révolution, c’est-à-dire renversement… »

Mgr Gaume, La Révolution, Recherches historiques, t. I, p. 16 et 17

 

A qui s’adresse le GAR ? :

« Il n’est qu’un moyen de rabaisser son orgueil, c’est de s’élever plus haut que lui. Mais on ne se contorsionne pas pour devenir humble, comme un gros chat pour entrer dans la ratière. La véritable humilité est d’abord une décence, un équilibre » (Bernanos, Dialogue des Carmélites )

Comment fait-on pour devenir camelot ou volontaire du roi. Laissons de côté la jalousie de certains, réduisant notre travail où notre influence à la Toile. Nous sommes tournés, comme le furent à leur fondation les Camelots du roi vers la communication. Les camelots du roi vendaient le journal dans la rue et furent en leur temps, les champions de la communication. C’est cela l’héritage, il ne s’agit pas de pratiquer des actions qui peuvent nous discréditer, surtout si celles-ci ennuient les citoyens, bref servent plus le système en définitive ! Il s’agit d’être conscient des moyens modernes de communication et de les utiliser, bref d’être conscient que les temps ont changés. Il s’agit aussi de se souvenir de l’aspect spécifique de l’organisation des Camelots du roi, lors de leur fondation. Les actions devaient toujours emporter l’adhésion de la population et non brusquer et choquer celle-ci. Cela demande une bonne connaissance du temps dans lequel on vit, comme des sensibilités du moment… L’esprit des Camelots du roi, est celui du rire, de la plaisanterie, du ridicule, voire de la dérision de l’adversaire, comme du panache français. Bref un esprit venant du fond des âges, presque sans concession, à la Cyrano !
Lorsque Cyrano dit qu’il aime sur ses pas raréfier les saluts, ce n’est pas vis-à-vis des petits, du peuple qu’il s’adresse mais à l’orgueil des parvenus, des grands qui méprisent les autres.

Les camelots ridiculisaient les hommes de la république, parvenus, coquins, à une époque où la population vivait dans la souffrance, dans la peur du lendemain. Ce système est toujours là, tel un gaufrier étouffant toute forme de liberté, une dictature « douce », que dénonçait Soljenitsyne, plus pervers que celle qu’il avait connu. Ces nouveaux privilégiés sans devoir, se partagent la galette et l’argent, « à nous tous les postes ! ».
Au risque de répéter, rappelons que l’esprit des Camelots du roi, est celui qui déclenche le rire, la bonne humeur de la population au dépend du système. C’est celui qui tourne en dérision l’absurdité du système et qui dans ses actions rallie la population à lui. Parce qu’il est l’émanation du peuple, de son esprit, de son terroir, de ce que chaque province contient de réel en elle, de ses racines. Voilà ce qu’il est, c’est cela son esprit d’aujourd’hui et de demain.

Certaines personnes parlent du Groupe d’Action Royaliste sans nous connaître, où jalouse un travail qu’ils ne peuvent faire, bref n’agissent pas dans le sens des valeurs qui, pourtant devrait être leur ligne ! Bref ils oublient la cause à servir et l’exemple seul est efficace pour avancer dans le quotidien. L’essentiel reste :
_dans la remise en question permanente,
_la diffusions des idées actualisées répondant aux préoccupations quotidiennes des français.
_être présent sur le terrain social et non pas seulement dans la diffusion, la réactualisation des idées, bref dans le réel.
_la diffusion de vidéos, sur l’histoire, l’économie-sociale, la politique, l’urbanisme, l’écologie, la santé, la citoyenneté et les valeurs, bref le quotidien des français.
Alors oui effectivement le GAR est un réseau agissant, connectée au réel, visible dans le monde de la communication et des technologies modernes mais aussi dans la rue. Alors loin d’avoir une quelconque prétention, notre action est toujours orientée sur l’humilité, l’efficacité, l’actualité, le concret et le professionnalisme dans tout notre travail. Voilà ce qu’est le Groupe d’Action Royaliste. Travaillons à l’urgence de notre temps : le retour du Roi, dernière chance de nos libertés…

Alors pour être au Gar ou du Gar, que faut-il faire ? Avoir un esprit libre, il n’y a pas de carte ni adhésion spécifique, seulement des outils à disposition. Nous nous battons pour une cause, non pour une enseigne ou une boutique et nous nous adressons aux êtres responsables, autonomes et libres. Nous avons mis sur la toile et dans le monde virtuel toute une panoplie de brochures, tracts, affiches, autocollants, bandes sons et vidéos. Tout est audible, regardable ou téléchargeable à volonté. C’est un puits d’information à disposition de ceux qui désirent se libérer d’un système fait pour soumettre et détruire les peuples. Les multiples vidéos mis en ligne peuvent représenter à elles seules des semaines de liberté audiovisuelles à regarder. Les bandes sons peuvent occuper des journées entières d’écoutes. Les brochures, des mois de lecture qui peuvent vous enseigner et vous former partout où vous pouvez être.

Que vous soyez un francophone perdu en Indes, en Afrique, au Moyen Orient ou en Amérique, une simple connexion, vous suffit. Je pense à mes frères Acadiens, Sangs mêlées ou Amérindiens, francophones africains ou Nord Africains inquiets pour leur pays comme pour la survie de leur peuple contre un nouvel ordre mondial détruisant toute culture et spécificité, notre éthique est la même, voilà notre message. Donc nous nous adressons aux êtres autonomes qui peuvent télécharger, écouter, voir nos messages et ainsi rayonner autour d’eux. Sans attendre de conseils, chacun peut se servir de nos outils mis à disposition afin de défendre les libertés. Il suffit de faire un effort sur soi-même au-delà de l’écrasement du système par les médias, avec sa culture de supermarché, afin d’être libre. La conclusion de nos travaux politiques désigne la monarchie pour la France, les solutions sont différentes pour d’autres pays, à vous de chercher dans vos traditions, les solutions alternatives qui correspondent à vos traditions et cultures. Voilà a qui le Gar s’adresse, si vous attendez des ordres, si vous attendez une organisation, telle qu’elle existait avant, des mouvements sont là pour cela. Nous, nous agissons en autonomes, partout vous pouvez agir comme nous l’avons fait à plusieurs reprises, dans des opérations efficaces de tractages collages, ou comme par nos présences auprès des pauvres régulièrement dans notre association « La Soupe du Roi » afin de les soulager de la misère… Restons toujours à l’écoute de nos frères sur leurs soucis quotidiens afin d’être greffé sur l’actualité montrant ainsi autour de nous, notre volonté inépuisable d’agir, comme la cohérence de l’alternative royale. Voilà ce que nous appelons agir, être dans la rue comme dans le monde virtuel afin de diffuser nos idées pour que notre peuple soit de nouveau libre, notre jour viendra !

Frédéric Winkler