écologie

Dossier Spécial : Apocalypse nucléaire, Tchernobyl, 30 ans après, j’y étais

Ce mardi 26 avril 2016 cela fera exactement trente ans que la catastrophe nucléaire de Tchernobyl se produisit, le 26 avril 1986. En août 2014 je m’y suis rendu et je souhaitais depuis longtemps écrire mon ressenti de cette visite hors norme ; ce triste anniversaire m’en donne l’occasion. Autre élément qui m’a poussé a témoigner, le visionnage d’une vidéo du bien connu et excellent Aldo Sterone.

 

 

Dans cette vidéo intitulée « Interdisez le nucléaire à la Belgique »Aldo expose son point de vue sur la situation de la Belgique, le royaume étant en proie aux attentats islamistes en ce moment, mais cela va plus loin. « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves », écrira Jules César dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules »… S’il voyait les Belges actuels…
Par ses choix migratoires, la Belgique devient peu à peu un khalifa musulman et ce n’est pas être un dingue extrémiste de l’affirmer ; à tout les sceptiques je leur conseille de visiter Bruxelles où vit une majorité d’immigrés maghrébins musulmans. Les sectes apocalyptiques islamistes trouvent un terreau fertile parmi ces populations pour y semer leur radicalisme, les attentats ne sont que le bras armé de la conquête démographique. A la vue de ce changement de peuple, le fameux et morbide « Grand Remplacement », arrivera un moment ou il faudra nous poser la question sur le potentiel danger de laisser le khalifa de Belgique exploiter l’énergie nucléaire, car en effet, les pays arabo-musulmans surtout les sunnites, ne sont pas des nations stables, et vu ce qui se profile ici au contact de ces populations, cela confirmera cette instabilité.
Les entités de l’islam politique, comme en ce moment Daesh, peuvent se servir des masses musulmanes d’Europe comme de leviers afin de déstabiliser les régimes qui lui sont hostiles, nous l’avons vu avec les nombreux attentats. Et cela ne fera qu’empirer. Pour l’instant les islamistes ne font que s’attaquer à des civils, mais ils peuvent s’en prendre aux installations nucléaires. Avec l’atome il ne faut pas plaisanter, les « droits de l’h99999003_oomme » ne s’appliquent plus. Il faudrait d’ors et déjà que l’Association internationale des autorités de sûreté nucléaire, l’INRA, prenne des mesures concernant la Belgique, mais pas seulement :  l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Suède représentent aussi des dangers.
Concernant la France, bien que que nous possédions la meilleure technologie nucléaire du monde et le réseau le plus sécurisé, nous sommes aussi la nation dotée du plus de réacteurs dans le monde par rapport à notre superficie. Mais par nos choix d’immigration déments, à cause de nos politiques anti-France, nous sommes extrêmement exposés aux attentats industriels. D’ailleurs l’année dernière de nombreux survols de centrales nucléaires ont été détectés, il s’agissait de drones etdrone-centrale-atomique, étrangement nous n’avons pas eu d’échos depuis. Lorsque l’on connait les dégâts d’une explosion atomique il y’a de quoi s’alarmer. Si la catastrophe de Tchernobyl était due à au matériel défectueux et obsolète, une erreur humaine et une bureaucratie soviétique opaque, celle de Fukushima les conséquences d’une catastrophe naturelle, en France, en Europe de l’ouest cela pourrait être la séquelle d’attentats couplé à l’incurie criminelle de nos politiciens véreux. Il faudrait dès a présent, commencer à chercher d’autres sources d’énergie, et c’est tout l’intérêt de ne pas négliger la conquête spatiale, plutôt que de mettre des moyens énormes dans des projets utopistes, des idéologies meurtrières, il faut les mettre dans l’exploration de l’univers. Plutôt que la diversité, le multiculturalisme, le vivre ensemble, le métissage, choisissons l’astrophysique, la mécanique quantique, la nucléosynthèse interstellaire, l’ascenseur spatial !

Plutôt « Interstellar » que « Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ! ».
interstellar-4Plutôt le boson de Higgs que le boxon du Crif !

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Il est grand temps de sortir de l’Age Atomique et d’entrer pleinement dans l’Age Cosmique !

Les conséquences d’une catastrophe nucléaire sont dramatiques pour les êtres humains, des lieux comme les zones d’exclusion de Tchernobyl et Fukushima hostiles à la vie pour l’éternité, les effets des radiations qui causent des milliers de cancers, de déformations génétiques, comme en Biélorussie sur les enfants, mêmes ceux qui naissent actuellement. C’est une calamité.
Pour la biosphère et la biodiversité, c’est un désastre écologique c’est certain, néanmoins ce n’est pas tout à fait la vérité, Tchernobyl par exemple devenu une… réserve naturelle !
Des animaux qui ne vivaient plus ici depuis que l’homme y était, reviennent s’épanouir dans la « zone interdite », les grands mammifères y prospèrent, des meutes de loups gris croissent rapidement, les hordes de sangliers se multiplient très rapidement, on y trouve un grand nombre de wapitis, des chevreuils, des élans, des cerfs, chevaux de Przewalski… En 2015, une étude internationale a été réalisé à Tchernobyl afin d’y étudier les populations de mammifères, les résultats démontrent pour la première fois que, sans tenir compte des effets potentiels des radiations sur les animaux à titre individuel, la zone d’exclusion de Tchernobyl permet à une communauté abondante de mammifères de survivre, après près de trois décennies d’exposition chronique aux radiations.oiseau-tchernobyl D’après les décomptes effectués par ces scientifiques, le nombre de gros mammifères, dont les élans, chevreuils, cerfs, sangliers et loups, serait aujourd’hui similaire à celui de quatre réserves naturelles non contaminées de la région (en Biélorussie). Les données étudiées ne comprennent cependant pas d’éléments concernant la santé ou le taux de reproduction des animaux, mais les chercheurs ont exclu que les populations actuelles de mammifères soient influencées par d’éventuels afflux en provenance d’autres zones. Cela ne veut pas dire que les radiations sont bonnes pour la vie sauvage, juste que les effets des habitations humaines, y compris la chasse, l’agriculture et l’exploitation forestière, sont bien pires. De plus la faune et la flore ont la capacité de s’adapter a un environnement irradié, contrairement à l’homme. Ce qui nous laisse a penser que l’homme n’est pas un simple animal, pas seulement un bipède, pas de la simple matière en mouvement auto-évolutive comme le laissait a croire Karl Marx.
Tchernobyl c’est aussi le cauchemar de Darwin, la théorie de l’évolution est mise a mal dans cette sphère irradiée : en effet pourquoi les animaux n’ont-ils pas évolués à proprement parler, leur métabolisme s’est adapté aux nouvelles conditions de vie, alors que celui de l’homme non ? Pourquoi l’homme n’a-t-il pas réussi à s’adapter à l’environnement chargé de nucléons en furie ? Parce que l’homme est plus qu’un simple animal, l’homme a une âme.
Dans l’Apocalypse de Saint Jean : « Et le troisième ange sonna de la trompette, et il tomba du ciel une grande étoile qui brûlait comme une torche. Et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Et le nom de l’étoile se dit : Absinthe. Et le tiers des eaux tourna en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent de ces eaux, parce qu’elles étaient devenues amères ». Beaucoup de chrétiens, des protestants particulièrement ont pensé que l’étoile Absinthe c’était Tchernobyl, car Tchernobyl signifie en russe… absinthe. Ajoutons la radiation qui pollue les eaux, mais cela reste de la spéculation, cela serait trop simple.

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Le 11 mars 2011 au Japon, suite au séisme et tsunami meurtrier ravageant les cotes nord-est, eu lieu l’accident nucléaire de Fukushima classé au rang 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires, soit au même degré de catastrophe que le cataclysme de Tchernobyl. Les dommages sur la centrale et ses réacteurs furent dramatiques, d’énormes quantités de fumées radioactives s’échappèrent, contaminant de grandesFukushima-5-ans-après-Les-rues-désertes-de-Futaba zones au Japon et dans des pays environnants, le panache de césium 137 s’etant déplacé dans tout l’hémisphère Nord. Des fuites importantes d’eau contaminée se sont répandus dans l’Océan Pacifique. Comme a Tchernobyl, une immense zone de sécurité fut crée, de vingt kilomètres de circonférence autour de la centrale, les autorités nippones évacuèrent cette zone ou plus aucun civil ne doit habiter, des villages entiers sont devenus du jour au lendemain des villages fantômes, comme la ville de Namie, municipalité de 23 000 habitants, aujourd’hui déserte, et cela pour très longtemps… Et comme pour Tchernobyl, le fléau de l’atome n’en a pas terminé avec Fukushima…désastre écologique et humain pour l’éternité.
Après cette calamité Japonaise, je me suis renseigné plus sérieusement sur l’accident de Tchernobyl, j’ai lu sur ce sujet et regardé quelques reportages – comme celui-ci, véritablement excellent.

 

En août 2014, avec un ami et mon frère nous décidions de nous rendre une semaine en Ukraine, pays alors ravagé par la guerre civile entre pro-russes et pro-UE, la « Guerre du Donbass », conflit meurtrier dont je ne vais pas m’attarder sur les causes – je laisse cela aux spécialistes. Les combats avaient lieu dans l’est et sud-est de l’Ukraine, nous étions nous dans la capitale, Kiev. Avant notre départ pour l’ancienne République Socialiste Soviétique, nous avons décidé, puisque Kiev n’est qu’a deux heures de route de Tchernobyl, de nous renseigner sur la possibilité de  » visiter » le lieu de la catastrophe. La réponse était positive… Nous n’y allions pas par voyeurisme, ni pour la laideur dramatique de ce sanctuaire isotopique, mais pour constater de la désolation qui suit après un accident nucléaire, et en quelque sorte, rendre hommage aux héros qui sauvèrent l’Europe, en maîtrisant les stigmates immédiats de ce grand bouleversement. Je décidai donc de prendre contact avec une agence spécialisée dans les visites de la Zone Interdite. http://www.ukrainianweb.com/chernobyl-tour/

A partir de ce moment, l’on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une destination anodine, ce n’est pas un séjour dans un club Belhambra ou Club Med, il s’agit du lieu le plus pollué de le planète, du lieu le plus radioactif au monde. Tout le monde ne peut y aller, c’est très clair. Nous étions trois à vouloir aller à Tchernobyl, et rien ne nous garantissait d’avoir ou non l’autorisation de pénétrer dans la Zone. Il fallu s’occuper des formalités, en premier envoyer une photocopie de notre passeport à l’agence nationale qui collecta des informations à notre sujet je présume, pour savoir si nous étions « fiables ». L’organisation des visites de la Zone d’exclusion est directement du ressort du gouvernement ukrainien, l’unique opérateur exclusif, le seul moyen légal et sûr d’entrer dans la Zone. Tout autre moyen d’y entrer est formellement interdit et passible de peines d’emprisonnement. Et cela me parait logique, encore une fois ce lieu ce n’est pas n’importe quoi. Le ministre ukrainien en charge de ce dossier délivre lui même les autorisations via son cabinet et c’est également son ministère qui distribue les accréditations aux guides spécialisés, fonctionnaires de l’état mais également garants d’autorité en cas de manquements aux règles de conduite sur place, et elles sont strictes même si elles relèvent du simple bon sens.
Quelques temps après l’envoi de nos passeports, je reçoit un email d’un certain « Youri ». Il s’agissait de la personne en charge de notre dossier et me certifia que nous avons reçu les autorisations pour entrer à Tchernobyl. Grand moment. Suite a cette annonce, s’en suit une longue discussion par mail et deux coups de téléphone où je me renseigne sur le déroulement de la visite. Enfin je procède au paiement qui n’est pas excessif du tout, 150 € la journée par personne avec moyens de transport, nourriture du midi compris. Parmi les trois, je suis le seul a décider de prendre l’option « une journée de plus », et donc une nuit à Tchernobyl… pour 50 € de plus. Tout était en ordre pour l’exploration de l’ enfer atomique ».

Arrivés a Kiev, après la visite de la superbe capitale cosaque, la contemplation des femmes aux profils angéliques toutes plus belles et coquettes les unes des autres, de longues marches dans cette ville sure car non défigurée par l’immigration et le multiculturalisme, de visites de monuments orthodoxes richement décorés de dorures et icônes,2014-08-17 12.54.48 2014-08-16 15.43.23de l’admiration de Laure des Catacombes, haut lieu Saint de l’orthodoxie où reposent en paix des moines vénérables, du recueillement devant le mémorial à l’Holodomor, de l’observation panoramique de Kiev au niveau de la statue de la « Mère Patrie », monumentale avec son bouclier orné du marteau et de la faucille Soviétiques.
En milieu de semaine aux alentour de 7h du matin, non loin de la place Maïdan , espace architectural stalinien où eurent lieu les événements de l' »EuroMaïdan » et le prêche cosmopolite du talmudiste vénéneux sans phylactère, Bernard-Henri Levy, ré-agençant et redistribuant le réel selon son rêve messianique, nous avions rendez vous avec notre chauffeur qui devait nous amener à Tchernobyl. Nous étions quatre « touristes » à faire le déplacement, nous quittions Kiev traversant le centre ville suivi de banlieues de condominiums soviétiques. Au bout de deux heures de route à travers la magnifique campagne ensoleillée d’Ukraine, de ses champs de blés dorés, des fermes perdues au milieu de nulle part, de petits hameaux aux isbas rustiques, nous arrivions enfin à une route barrée, un croisement avec une route sur la droite amenant vers d’autres lieux de la région, et celle que nous étions sur le point d’emprunter, Dytyatky, vers la zone post-apocalyptique interdite. Il était dix heures du matin, le soleil était déjà haut au Zénith, il faisait chaud. un militaire s’approche du véhicule et nous demande nos passeports, car c’est directement l’armée ukrainienne qui gère la zone, elle qui contrôle les entrées et sorties. Le temps de la vérification de nos identités et si nous avions toutes les conditions requises afin de pénétrer dans le funeste territoire, nous descendîmes du véhicule pour nous dégourdir les jambes. la première chose que nous constations c’est la sévérité du lieu, les militaires n’étant guère la pour plaisanter.
A la droite de l’entrée une pergola protégeant une statue de la Vierge Marie2014-08-18 10.09.33 érigée en souvenir des victimes de la catastrophe, face a la barrière d’entrée deux panneaux d’alerte, avec les fameux trèfles rouges indiquant aux visiteurs en cyrillique et en anglais de ne pas pénétrer dans la zone radioactive depuis la route d’ou nous venions. Il n’y abait rien, pas d’âmes qui vive, des champs à perte de vue tout autour de la Zone Interdite, des kilomètres de barrières barbelés sur lesquels sont ajoutés des écriteaux « Attention ! Zone irradiée » . 2014-08-18 10.16.49
Au bout d’une vingtaine de minutes, nous obtenions l’accord pour s’engouffrer dans la contrée hostile radioactive, les militaires levèrent la barrière, et nous entrions…
La sensation lors de notre insertion dans cette région inhospitalière n’est pas descriptible, il y a une véritable atmosphère de lourdeur, et qui s’accentue plus l’on avance vers le réacteur numéro 4.

Petit historique de cette catastrophe avant d’aller plus loin :
Le 26 avril 1986, il y a trente ans, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire « Lénine » de Tchernobyl, explosa suite à une augmentation incontrôlée de sa puissance, entraînant la fusion du cœur.9026800_orig Des quantités effroyables d’éléments radioactifs se dispersèrent dans l’atmosphère, contaminant des milliers d’hectares. Ce fut un désastre pour l’environnement, et des milliers de gens moururent de cancers et de maladies dues aux irradiations. Ce fut la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire, avant celle de Fukushima. Le jet surpuissant de matières radioactives qui s’étaient échappées du cratère du réacteur, formèrent un panache atomique qui contamina une bonne partie de l’Europe, y compris la France contrairement à ce que les autorités de l’époque racontaient aux français… Des tonnes d’uranium et de graphite irradiés ont été projeté dans l’environnement immédiat de la centrale, notamment dans une forêt proche complètement brûlée par les radiations, la forêt rousse.foret
Personne n’était préparé à cette catastrophe, les 29 pompiers envoyés pour éteindre l’incendie y allèrent sans protection particulière. La première nuit deux moururent, suivis de tous les autres les jours suivants : ce seront les premières victimes de Tchernobyl. 7 mois après la catastrophe, 500 000 hommes vont se battre contre la furie de l’atome libéré par l’homme, 500 000 héros qui sauvèrent l’Europe et les Européens de l’extinction pure et simple, et évitèrent que le vieux continent deviennent inhabitable pour l’éternité. Les armées de Napoléon, lors de sa campagne en Russie, n’étaient pas si nombreuses…
Parmi cette armée déployée contre « l’ennemi invisible », il y avait les liquidateurs, des gens qui ont donné leurs vie  pour nettoyer, liquider tout les éléments radioactifs de la zone. Une seconde explosion, bien plus terrible que la première, a été évité grâce au sacrifice d’un bataillon de pompiers chargé de vider l’eau stagnante sous le magma en fusion, lequel s’il était entré en contact avec l’eau, aurait créé une explosion comparable à dix bombes atomiques lancées sur Hiroshima… Les soldats de l’Armée Rouge, balancèrent 2500 tonnes de plomb, par hélicoptère de combat, dans le cratère du réacteur,chernobyl5 afin de le sceller plus efficacement. L’eau stagnante fut vidangée, mais le magma en fusion continua de s’enfoncer inexorablement : il fallait trouver une solution car sous le sol de la centrale se trouve une gigantesque nappe phréatique, et si le magma la rencontrait c’était l’explosion thermonucléaire et la contamination de tout les cours d’eau d’Europe, d’Asie et des océans… Terrible.
Dix mille mineurs furent envoyés sur place afin de creuser un tunnel sous la centrale, destiné à construire ensuite une cavité équipée d’un système de refroidissement à l’azote liquide pour le réacteur mais qui ne sera jamais installé… A la place fut construite une chambre souterraine remplie de béton pour consolider la structure. A trois kilomètre de la centrale nucléaire, se trouvait la ville modèle soviétique de Prypiat, comptant 50 000 âmes. La plupart des gens habitant cette ville travaillaient dans la centrale nucléaire ou dans le complexe militaire à 10 km de là. Trois écoles, un supermarché, une piscine, des crèches, des hôpitaux, bibliothèques, restaurants… existaient dans la ville. C’était une ville vivante, récente, construite en 1970 comme étant une ville modèle pour le régime d’URSS.

En une journée, peu de temps après la catastrophe, elle fut évacuée grâce aux mille bus mis en place pour les autorités,


Les gens quittèrent le fruit de toute leur vie sans aucun espoir de revenir. Prypiat devint soudainement une ville fantôme, à jamaisimage007 figée dans l’histoire. Seuls restèrent sur place des scientifiques et militaires, ces derniers détruisirent les habitations afin de réduire à néant l’envie des habitants de revenir sur place. Les civils évacués, une zone de trente kilomètres fut crée autour de la centrale « Lénine », zone complètement irradiée, que l’armée de l’atome – 500 000 hommes – devra nettoyer. La machine baptisée « liquidation de l’accident de Tchernobyl » fut mise en place. Pendant que les mineurs creusaient le tunnel sous le réacteur, que l’armée rouge grâce aux Hind de combat revenus de l’Afghanistan, larguaient des tonnes de plomb dans le réacteur et dans toute la zone un liquide collant appelé « Burba » afin de fixer les éléments radioactifs au sol, des milliers de brigades de liquidateurs étaient occupés a nettoyer la zone, maison par maison, à éliminer la poussière radioactive qui recouvraient toutthumb640_0-tchernobyl-afp-jpgTchernobyl-26-ans-09Des brigades de chasseurs furent envoyés exterminer tous les chiens et les chats irradiés, la majorité des maisons furent détruites et ensevelies, la terre souillée d’uranium fut recouverte de terre saine.
Des robots furent déployés sur la centrale afin de collecter les barres de graphite et d’uranium, mais au bout d’un moment les atomes les rendirent inexploitables, il fallut recourir aux  » bio-robots », des humains recouverts de plomb envoyés ramasser la matière hautement radioactive… à la pelle. Ces héros sont les fameux « Nettoyeurs ».
Pour sceller le réacteur définitivement un immense sarcophage fut construit autour – censé durer un demi-siècle. (photo de gauche)2014-08-18 13.37.35 2014-08-18 13.44.41Pourtant au bout de 25 ans des fuites ont été détectés, ce qui nécessitera l’installation d’un nouveau sarcophage devant durer un demi-millénaire….(photo de droite) Quoi qu’il en soit, peu de gens savent qu’ils doivent leur vie à ces milliers de héros, qui se sont sacrifié pour sauver le continent européen de l’apocalypse et de l’extinction de masse, car Tchernobyl est le plus grand désastre technologique-écologique de toute l’histoire de l’humanité. C’est un désastre humain également avec des milliers de morts de cancer, de contaminés, des enfants difformes notamment en Biélorussie, des vies détruites, une zone  inhabitable pour l’éternité. Il faut leur rendre hommage et c’est ce que nous avons fait en nous rendant sur place.
Nous voici roulant sur la route principale, celle qui traverse l’immense et sordide sphère radioactive de 30 kilomètres, appelée « Zone Interdite » ou « Zone d’exclusion de Tchernobyl » ou juste « La Zone » (Чорнобильська зона, Chornobyl’s’ka zona en Ukrainien), ou officiellement « Zone d’aliénation de la centrale nucléaire de Tchernobyl » ( Зона відчуження Чорнобильської АЕС, zona vidchuzhennya Chornobyl’s’koy en Ukrainien). Il s’agit d’un pélagique territoire de 2600 km2 à cheval sur la Biélorussie et l’Ukraine mis en place par l’Armée Soviétique juste après la catastrophe et l’évacuation des civils, contaminé de manière inégale et hasardeuse par la radioactivité et dont les éléments les plus dangereux, ceux renvoyant les rayons ionisants les plus féroces, n’atteindront leur demi-vie que dans neuf siècles…. Il faudra 48 millénaires pour espérer que cette zone redevienne propice à la vie, autant dire une éternité…
Deux arrondissements ont été découpé dans cet espace sectorisé, le premier cercle, celui des dix kilomètres autour de la centrale Lénine, le plus infecté par l’ennemi invisible, et le deuxième cercle, celui des 20 kilomètres juste après le premier, titanesque décor de film post-apocalyptique. Nous progressions dans ce deuxième cercle. Tout autour de nous, nous distinguons ce monde irradié aux travers des forêts de bouleaux, d’anciens kolkhozes d’où les moujiks généreux ont été chassé par l’atome, des petits hameaux en ruine, des champs d’herbes balayés par les vents chargés de radio-nucléides : une véritable scène d’ombres crépusculaires, d’une mystique sévère. Pour ceux qui connaissent le film « La Route » avec Viggo Mortensen, les séries de jeux vidéos Stalker ou Fallout, vous pouvez aisément imaginer l’atmosphère de ténèbres qui règne en ces lieux bien réels, malheureusement… Stalker-wallpaper-2560x1440-07
Au bout de quelques kilomètres, nous arrivâmes au niveau d’une ville, Tchernobyl City, DSC_0050l’unique ville au monde sans enfants, d’une tristesse absolue. Ici ne vivent que des scientifiques et militaires, au nombre de 3000, présents sur place deux semaines par mois, afin de ne pas absorber de doses mortelles de sieverts (unité de mesure pour mesurer l’impact des rayonnements sur l’homme). Nous fîmes une escale de quelques minutes, et y reviendrions pour se restaurer le midi et moi pour y dormir le soir…
Nous repartîmes en continuant vers la route principale, Tchernobyl City n’étant seulement qu’à 18km du réacteur numéro quatre. Huit kilomètres plus loin nous pénétrâmes le premier arrondissement, dans la zone des 10 kilomètres, le plus inhospitalier.
A la frontière des deux espaces en quarantaine perpétuelle, nous fîmes une halte d’un quart d’heure dans ce qu’il reste du hameau de Leliyov, autrefois habité par environ mille personne ; aujourd’hui tout est en ruine ou enterré. Ce sera notre première sensation de lourdeur, d’ambiance pesante, comme si une chape de plomb nous écrasait.
Un peu à l’écart du village nous vîmes une stèle commémorative sur laquelle était gravée la Vierge Marie, en hommage aux anciens habitants de Leliyov obligés de fuir cette petite localité. A l’entrée se trouvait un bâtiment qui servait de salle communale, de lieu de vie avec un théâtre en son sein : DSC_0026le sol était détruit, en putréfaction. En sortant on voyaient encore plusieurs bâtiments, dont une école et une crèche, avec des lits superposés, rouillés, garnis de poussière, avec les peluches des enfants et autres jouets dispersés sur le sol.DSC_0107 L’aura en ce lieu était sordide, de quoi donner aux visiteurs des stigmates psychosomatiques. L’école est le lieu qui marqua le plus les esprits, nous qui sommes habitués à voir cet endroit habituellement remplis du rire d’enfants, ici c’était le calme et la noirceur des abysses. A l’extérieur, dans les anciens parcs de jeux hautement radioactifs, le sol étant imbibé de poussières d’uranium et plutonium, de poupées et de voiturettes pour garçons éparpillés, nous ne pouvions pas trop explorer car des trèfles rouges nous indiquaient « no pasaran ». De toute façon le guide nous demanda de monter dans le véhicule, pour continuer notre chemin.
La frontière du premier cercle des dix kilomètres vient d’être franchie, nous ne voyons que des bouleaux, des érables, des platanes, quelques conifères, mais également des genres de petites collines surmontées de pancartes avec des trèfles rouges. Le guide nous expliqua qu’il s’agissait d’anciens villages, de maisons, de fermes, qui ont été enterrés par les liquidateurs… Puis au loin nous commencions à distinguer ce qui ressemblait à des usines, un capharnaüm de ferraille rouillé saupoudré de poussière nucléique.
Nous fîmes un bref arrêt au niveau d’un cours d’eau, un canal en réalité qui permettait d’acheminer l’eau de la rivière Prypiat vers les réacteurs, afin de les refroidir. Sur notre gauche nous apercevions le monstre d’acier, la fameuse centrale nucléaire « Lénine », le centre névralgique de la catastrophe. C’est vers ce terrifiant léviathan d’acier abritant le magma d’uranium que nous nous rendions. 2014-08-18 13.16.34
Arrivés aux pieds du colosse, les réacteurs numéros 3 et 5 de la centrale nucléaire, nous faisions une courte escale au niveau d’un pont passant par dessus le canal d’approvisionnement de l’eau aux réacteurs, c’était une passerelle ferroviaire permettant le transport de marchandises de la centrale aux blocs de stockage de l’autre coté,2014-08-18 13.21.07 le fameux enchevêtrement de métal rubigineux. De ce point de vue, nous observons des poissons agglutinés à la base du pont : il s’agissait de siluriformes, des poissons-chats ou silures, visiblement en excellente santé, assez gros et peu impactés par les effets des radiations.DSC_0211 Puis nous repartîmes, pour nous rendre devant le réacteur numéro 4…
Nous nous tenions devant le Gargantua de fer, le ventre rassasié du magma en fusion d’uranium, sur lequel a été édifié un sabot noir insolite, le fameux sarcophage construit en six mois par les liquidateurs pour confiner le cœur du réacteur numéro 4, pour l’empêcher de régurgiter son mortel contenu dans l’atmosphère. C’était véritablement impressionnant. Nous étions seulement à une centaine de mètres de l’épicentre d’ou a commencé l’apocalypse atomique la plus grave de l’histoire, devant le Méphistophélès nucléonique.DSC_0227 La radiation était cent fois supérieure à celle mesurée à Kiev, qui est de 0,24 ms/h (en France la radiation est de 0,12 ms/h) soit de 24 ms/h, ce qui est très important. Néanmoins nous ne restions devant le sarcophage que 20 minutes – pas de quoi être inquiété – car sur place des ouvriers travaillaient à la construction d’un nouveau cénotaphe, une gigantesque Arche destinée à être mise sur l’ensemble du réacteur 4, ainsi que par dessus le sarcophage, une oeuvre pharaonique qui doit être achevée et posée en 2017. Cette nouvelle protection est censée durer plusieurs siècles. Les dimensions de cette « Arche de Tchernobyl » sont spectaculaires : 108 mètres de haut, 165 mètres de long. Elle doit remplir trois rôles : le confinement des matières radioactives, la préservation du premier sarcophage dégradé contre les agressions climatiques et la protection des travailleurs sur site ; ce second sarcophage abriteraDSC_0234 des ateliers destinés à décontaminer, démanteler et conditionner les matériaux radioactifs en vue d’un futur stockage, plus sûr. Notre temps sur place était révolu, et à vrai dire, nous n’avions pas vraiment envie d’y rester plus longtemps. DSC00486
Il est midi, il nous fallu retourner à Tchernobyl City afin de prendre un copieux déjeuner cosaque. En chemin, nous traversâmes la forêt rousse, laquelle, lors de l’explosion en 1986, a été littéralement cramée par le souffle radioactif, les particules d’iode 131, d’uranium, de plutonium et césium 137 retombant directement sur elle. En quelques jours cette unique partie de la forêt prit une teinte rousse, brûlée par le souffle de la centrale éventrée. La radiation était très élevée ici, de 15 ms/h, nous passions rapidement, et arrivions au restaurant pour manger. Le repas est fut bon, tout les produits venant de l’extérieur de la Zone, inutile de le préciser.
Une fois le ventre plein, avant la seconde partie de la journée, nous visitâmes sommairement la ville, passâmes devant un monument dédié au 29 pompiers morts le premier jour du cataclysme, ensuite devant des véhicules et robots totalement irradiés.DSC08818 Le guide nous demanda de monter dans le véhicule, c’était le moment d’aller à Prypiat.
Sur la route vers Prypiat, nous repassions devant le dragon cracheur d’uranium, et faisions un petit stop photo devant le panneau d’entrée de la ville, Припять 1970, date où cette ville d’URSS de l’Oblast de Kiev, sorti de terre. Elle se trouve à 3 km de la centrale nucléaire de Tchernobyl et à une dizaine de kilomètres au nord de Tchernobyl City. Elle est donc située dans la zone d’exclusion de 10 km, la plus irradiée.
Tout en conservant le statut de ville, elle est désormais une ville fantôme, inhabitée (selon les autorités Ukrainiennes), tout comme les villages proches de Novochepelytchi, Kotcharivka et Kopatchi, situés à 7 km de Prypiat. La forte radioactivité ambiante empêche le repeuplement de la ville et les bâtiments dégagent une poussière toxique qui, potentiellement, peut irradier mortellement un homme en une semaine.La ville tient son nom de la rivière éponyme qui arrose la ville et qui rejoint le Dniepr. Ce cours d’eau a été gravement contaminé lors de la catastrophe. Prypiat fut construite, à l’origine afin d’héberger les employés de la centrale nucléaire. Sa population s’élevait à 21 711 habitants en 1979. La ville était alors considérée comme une «ville modèle» de l’architecture soviétique, possédant des logements de bonne qualité, une voirie dans un état correct, ainsi que des équipements culturels : jardins publics, installations sportives, cinémas, théâtres et un parc d’attractions qui devait être inauguré 4 jours après l’accident. À la veille de la catastrophe, Pripiat comptait 49 360 habitants. Voici une vidéo montrant la ville avant 1986

Imaginez une ville comme Laval ou Anneçy, deux cités d’environ 50 000 habitants, qui auraient été vidés de leurs populations en 1986, comme Prypiat…
Prypiat est aujourd’hui une ville abandonnée, devenue un musée témoignant de la fin de l’ère soviétique. À ce titre la ville est souvent comparée à Pompéi.
Nous nous préparions à entrer en URSS. La visite de Prypiatfut certainement ce qu’il y’a de plus marquant, l’effet d’un accident nucléaire massif se faisait redoutablement sentir ici, tout était détruit, dévasté, plus d’âmes qui vivent. C’était le silence ou l’on entend que les animaux, les murs qui craquent, la ferraille qui grince, les gouttelettes d’eau empoisonnée tombant sur le sol, le bruissement du vent sur les feuilles… l’abomination atomique crée une atmosphère d’outre tombe, de souffrance, de profonde mélancolie, de calamité, de tourment, de désespoir… Il nous fallait avoir l’esprit solide pour se rendre dans un lieu comme celui-ci. Nous arrivâmes sur la place centrale. La place, où autrefois une foule se massait, était désormais remplie de bouleaux s’enracinant dans le bitume, face à nous se trouvait un ancien restaurant, « ресторан » en russe,2014-08-18 14.04.38 sur la gauche un supermarché ravagé, les caddies et rayons renversés et nous l’explorâmes d’étages en étages.
Nous sortîmes de ce bâtiment pour nous rendre au parc d’attraction, en réalité une fête foraine installée en 1986 pour préparer les festivités du Travail qui devaient avoir lieu le premier mai. La grande roue et les auto-tamponneuses ne bougeaient plus, elles rouillaient et pourrissaient sous la végétation.DSC08846 C’est aussi à cet endroit que le taux de radiation est le plus élevé (72 fois supérieur au taux maximal de sécurité). Les arbres sauvages ont envahi les bords de route. Cet endroit destiné à l’amusement glace le sang. Tout est figé, cryogénisé par le courroux de l’Atome. Après ce terrible endroit, nous explorâmes successivement différents lieux parmi lesquels, des appartements dans lesquels les pillards ont tout dérobé, ce qu’il restait de souvenirs des habitants déplacés à jamais disparus. S’en suivi la déambulation dans la ville, la visite d’une serre, de la piscine municipale réellement impressionnante,DSC_0607 de cafés, restaurants, opéra, école de musique dans laquelle des pianos attendent des pianistes qui ne reviendront plus, de gymnases, terrain de baskets au parquet défoncé… Ce qu’il y a de plus bouleversant, lors de cette promenade lugubre, était la visite des crèches, maternités, hôpitaux… mais surtout des écoles, où le silence a définitivement remplacé le rire des enfants, les tableaux noirs sur lesquels la date de 27 avril 1986 est écrite à la craie pour l’éternité, les cahiers nominatifs des écoliers, les livres d’histoire et géographie, pleins d’iconographie Soviétique, ou le sourire carnassier du boucher Lénine et du tyran Staline sont omniprésents.
Les centaines de classes, les longs couloirs sont vides pour toujours,2014-08-18 16.00.00 le mobilier et tout le matériel pédagogique restera là, se dégradant avec les années. Lors d’un vagabondage dans l’une des école, si je me souviens bien l’école numéro 2, une véritable scène d’apocalypse s’offrit à nous : dans la cantine de celle-ci, des milliers de masques à gaz éparpillés sur le sol, quelque chose de dramatique s’était passé ici… Et pourtant non, tout ces masques ont été mis sur le sol après avoir été dépouillés par des vandales souhaitant récupérer un précieux métal qu’ils contenaient. Quant au nombre important de ceux-ci, en 1986 l’URSS était en pleine guerre froide avec les USA. Les russes, mais aussi les américains de leur coté, craignaient une guerre atomique entre les deux blocs superpuissances et tout les lieux communs étaient largement approvisionnés en matériel de protection contre les retombées radioactives. DSC_0623
Avec une végétation croissante au bord comme à l’intérieur même des bâtiments et l’infiltration de l’humidité due à la pluie et la neige, certains bâtiment présentent une menace de s’effondrer. Beaucoup ne sont pas possibles à visiter, trop dangereux ou trop irradiés. Le danger y est très grand, en particulier pour les enfants. Les plus hauts taux de radioactivité sont d’ailleurs atteints à Prypiat (et non à Tchernobyl où sur le site de la centrale, en partie décontaminés : les autorités ont notamment enterré à un mètre de profondeur les souches les plus sensibles, comme l’herbe ou la mousse, ce qui n’est pas le cas à Prypiat). Le danger peut toutefois évoluer en fonction de la météo et des endroits : ainsi par temps de pluie, les poussières (qui transportent la radioactivité) restent au sol et l’endroit est «plus sûr».
Immeubles, piscines, hôpitaux : tout est resté tel quel et même les objets les plus anodins (jouets d’enfants, journaux, etc.) ont été abandonnés dans l’urgence.On trouve aussi beaucoup de véhicules de l’armée et de pompiers qui ont été abandonnés dans les alentours de la ville car leur exposition les avait rendus trop radioactifs pour pouvoir être réutilisés. Prypiat étant devenue hautement radioactive, l’armée a été amenée à détruire un grand nombre d’objets présents au sein des appartements et des bâtiments pour éviter qu’ils soient ensuite récupérés et que des personnes s’aventurent dans cette zone. Mais cette mesure avait également pour but de dégoûter les anciens habitant de Prypiat de s’y reloger illégalement. Depuis la catastrophe et la mise en place de la zone interdite, Prypiat a fait l’objet d’opérations ayant pour but de limiter la propagation des particules radioactives dans l’air en nettoyant les sols des rues avec de l’eau sous haute pression, comme cela se fait aux abords de la centrale. Notre journée en Enfer arrivant a son terme, nous quittions Prypiat et reprenons la route vers la sortie de la Zone d’exclusion.
Sur la route, deux « checkpoints », deux points de contrôle de détection de la radioactivité nous furent imposés, c’était obligatoire et logique de toute façon. A chaque arrondissement son contrôle, nous passions le premier sans problème, la mesure se faisant à l’aide d’appareils datant de l’époque Soviétique. Nous entrâmes dans une cavité, posâmes nos mains face à nous, chaque partie du corps étant ainsi analysée afin de détecter si de la poussière radioactive s’est immiscée sur notre corps ou nos vêtements – un cas sur 100 est positif… Pour nous c’était bon, la lumière était verte. Premier test réussi.
A la sortie même protocole avec une deuxième contrôle, identique, lumière verte ; c’était bon pour nous, nous pouvions quitter Tchernobyl… sauf moi, mes deux compères retournant à Kiev. Ayant prit l’option deux jours dans la Zone Interdite, je fus reconduit à Tchernobyl City. A mon arrivé, le guide me fit une visite approfondie de la ville, et je constatai que les 3000 personnes vivant ici, vivaient dans une ville qui est pour moitié une ville fantôme :  des centaines de isbas sont vides, avec toujours le mobilier à l’intérieur. Certains vieux sont retournés vivre chez eux après avoir été évacués. Nous fîmes un petit tour dans l’ancien stade, d’où j’aperçu au loin les toits dorés de l’église orthodoxe locale, derrière une statue de Lénine trônait.2014-08-18 18.04.43 Il fut l’heure du dîner, je rentrais me doucher, manger, et passer une soirée à boire des bières et de la vodka avec des soldats ukrainiens, dont un vieux bougre parlant quelques mots de français. La journée du lendemain s’annonçant chargée je me couchai à minuit. Je dormais à Tchernobyl, étrangement je passe une bonne nuit, bercé par le césium 137 surement…
Réveil à 7h du matin pour ce deuxième jour à Tchernobyl, il faisait déjà très beau. Après quelques syrniki (beignets à base de fromage frais et d’œufs, spécialité slave), des fruits, café et jus d’orange avalés, il était 8h. Youri, le guide, vint me chercher pour le départ. Nous partîmes pour un ancien site militaire de l’URSS, un point hautement stratégique, à environ 15 kilomètres de Tchernobyl City. La petite route que nous empruntions était très étroite, seulement un véhicule pouvait y circuler, ce qui est étonnant vu la longueur de celle-ci jusqu’au site de l’armée. Elle était chaotique du fait qu’il s’agit en fait d’énormes plaques de bétons mises les unes à cotés des autres, sans entretien depuis trois décennies qui plus est. Ce chemin était entouré de forêts de conifères tempérées et Youri m’indiqua que nous étions sur le territoire des loups gris de Tchernobyl. Beaucoup de meutes vivent ici, ils sont assez peureux et disposent de nourriture en quantité non négligeable dans la Zone, néanmoins il n’est pas conseillé de descendre. Après ce long trajet sinueux sous les ombres de pinèdes obscures, nous arrivâmes à un grand portail vert avec deux grandes étoiles argentées.DSC00668 Le guide descend et entre dans un bâtiment délabré mais habité, à l’entrée, un colosse en treillis avec son molosse sort pour nous ouvrir. Nous entrâmes, déjà au loin je distinguai une immense masse métallique. Après une longue marche à travers des casernes, armureries, cinéma, salles techniques… nous parvenions aux pieds du Titan de fer rouillé, l’ancien radar Soviétique Duga-3.

Petite histoire.
Surnommé à l’époque le « Pic Vert Russe » ou « Mitraillette à caviar », Duga-3 était un radar trans-horizon faisant partie du système soviétique de veille lointaine des antimissiles balistiques. Son surnom vient des occidentaux, à l’époque un signal radioélectrique célèbre de l’Union Soviétique était reçu sur les ondes courtes dans le monde entier de juillet 1976 à décembre 1989. Son bruit ressemblait à un claquement sec et répétitif à une fréquence de 10 Hz d’ou la référence au comportement du pic vert qui claque son bec frénétiquement sur les troncs d’arbres.

 

 

 

Les sauts de fréquence aléatoires perturbaient gravement la réception des stations de radiodiffusion, le service radioamateur et les liaisons radio de service, si bien qu’il a généré des milliers de plaintes émanant du monde entier. Ce n’est qu’a la chute de l’URSS que la masse apprit qu’il s’agissait d’un radar antimissiles – bien que l’Otan connaissait son existence depuis plus longtemps et lui avait donné le nom de « Surface d’Acier », « Steel Yard ». Les systèmes Duga étaient les dernières innovations des Soviets en matière de détection et d’interception de missiles balistiques ou nucléaires, à l’époque nous étions en pleine guerre froide et de terreur nucléaire, les américains et soviétiques craignaient chacun de leur coté un déluge de bombes atomiques. Les russes disposaient en plus de leur coté de la monstrueuse « Tsar Bomba »…
Le premier système expérimental, le Duga-1, fut construit près de Mykolaïv en Ukraine et détectait avec succès des tirs effectués sur le cosmodrome de Baïkonour à 2 500 km. Ensuite vint le prototype Duga-2, construit sur le même site et capable de suivre des tirs depuis l’extrême-orient et à partir de sous-marins dans l’Océan Pacifique alors que les missiles volaient en direction de la Nouvelle-Zemble (Archipel de l’océan Arctique Russe). Ces deux prototypes dirigés vers l’Est émettaient avec une puissance relativement faible, mais la technique s’avérant bonne, on mit en œuvre la construction d’un modèle véritablement opérationnel.
Le nouveau Duga-3 était doté d’un émetteur et d’un récepteur séparés d’environ 60 km. Le problème de ce dernier est qu’il était détecté dans le monde entier, à cause du fameux claquement répétitif. Le signal radio était tellement puissant qu’il s’immisçait même dans les téléphones filaires. Pour combattre ce brouillage, des radioamateurs eurent l’idée de générer un signal «inverse» synchronisé sur le signal original, mais l’idée, ne fonctionnant pas, fut vite abandonnée. On remarqua cependant qu’en émettant un signal du pic vert enregistré à l’avance on arrivait à le faire changer de fréquence, ce qui amena à penser que la station réceptrice du radar était susceptible de différencier la signature vraie du radar d’une «imitation». Par triangulation on a rapidement déterminé que les signaux venaient d’Ukraine. En raison des petites erreurs instrumentales inévitables sur les différentes mesures exécutées par les militaires, on hésitait entre les abords de Kiev, Minsk, Tchernobyl, Gomel et Tchernihiv. Tous les 2014-08-19 10.04.26rapports décrivaient le même type d’installation avec l’émetteur à seulement quelques kilomètres au Sud-Ouest de Tchernobyl (au Sud de Minsk et au Nord-Ouest de Kiev) et le récepteur à environ 50 km au Nord-Ouest de Tchernobyl (à l’Ouest de Chernihiv et au Sud de Gomel). Il existait, bien sûr, d’autres théories allant du brouillage volontaire des stations de radiodiffusion occidentales jusqu’au brouillage des communications avec les sous-marins. Ces théories du brouillage s’effondrèrent rapidement lorsqu’on s’aperçut que Radio Moscou et d’autres stations pro-soviétiques étaient également fortement brouillées par le «pic-vert». L’imagination ne manquant pas, on est allé encore plus loin dans la spéculation en avançant que ce pouvait être un système de contrôle de la météorologie, ou même de manipulation mentale. Nous étions en pleine Guerre Froide, et à la chute de l’URSS, début des années 1990, les radars Duga furent peu à peu abandonnés, désactivés et démantelés, remplacés par des systèmes satellitaires beaucoup plus performants, les satellites de veille lointaine US-KS.
Pour ce qui est du site du premier Duga-3 qui se trouve dans la Zone d’exclusion de Tchernobyl , il semble bien avoir été définitivement désactivé car aucun ordre de maintenance ne figure dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine concernant les radars de veille lointaine. En revanche, l’antenne est toujours en place, elle a été largement photographiée et a été utilisée par des radioamateurs comme pylône de transmission pour y installer leurs propres antennes mais elle devrait être également démontée dans un avenir proche, le chantier est toujours en attente.
La structure est irradiée, à l’époque les liquidateurs n’eurent pas le temps de la démembrer. Les travaux avaient commencés, d’ailleurs beaucoup de tas de ferrailles gisants sur le sol en témoignent. Mais détruire Duga-3 coûterait une véritable fortune, du fait que la structure est très instable, rouillée, irradiée et surtout de ses proportions éléphantesques très impressionnantes, un énorme mammouth d’acier et de tubes.
Après Duga-3, nous pénétrâmes dans un couloir d’une profondeur inouïe,2014-08-19 10.10.36 rempli de part et d’autres de centaines de pièces, bureaux, dortoirs, incroyable. Au bout du corridor, un grand bloc, avec plusieurs étages, beaucoup de pièces remplies de déchets, de bazar en tout genre, de papiers. Au dernier un bureau du KGB, jonché d’icônes Soviétiques, portraits de Staline et Lénine, marteau et faucille. L’atmosphère était vraiment stupéfiante.2014-08-19 10.19.29 La suite de la visite, je grimpai de mon propre chef sur le toit de ce bâtiment et profitai d’un panorama extraordinaire. Le paysage était lunaire, malgré les forets de feuillus, j’aperçu au loin la centrale « Lénine », plus à gauche la ville fantôme de Prypiat en arrière plan du disproportionné Duga-3. Je restai ici une dizaine de minutes puis il fallu descendre.2014-08-19 10.33.30
Nous entrâmes dans une pièce de stratégie militaire, avec des panneaux qui devaient être lumineux à l’époque, il s’agissait d’un bureau de tests de missiles atomiques, s’en suivi une succession de bureaux, de zones de stockage, d’immenses salles informatiques, zones de montages, salles de conférence, une pièce remplies de pièces électroniques, de matériel informatique, d’ampoules. Cet endroit me semblait tout droit sorti de la quatrième dimension, j’étais bouche bée. Encore une fois, incroyable.
Nous ressortîmes. Il faisait toujours beau dehors tout près de ce bâtiment militaire, une école et crèche pour les enfants d’officiers, dehors un parc de jeu rouillé, avec des panneaux de propagande bolchevique tout autour.2014-08-19 10.58.17 Nous arrivâmes ensuite à un bâtiment qui servait de centre d’entrainement de troupes spéciales Russes, les spetsnaz. Je vis leur caserne, salle de musculation, cantine, vestiaires, dortoirs, armureries avec de nombreuses boites de munitions pour fusils-mitrailleurs AK-47.2014-08-19 10.42.42 Nous continuâmes à marcher dans ces méandres militaires, nous entrions dans l’ancien cinéma et midi s’approchant nous repartîmes pour Tchernobyl City pour  manger. Après le café c’était reparti pour une dernière demie journée dans la Zone.
Le programme classique des visites indiquait normalement une seconde visite à Prypiat, chose que nous ferions plus tard, mais pour l »heure, nous étions en avance visiblement, Youri me proposa alors de nous rendre sur les bords de la rivière Prypiat dans une ancienne ferme piscicole qui abritait également un laboratoire de recherche. C’est dans la zone de stockage, face au réacteur numéro 4, de l’autre coté de la passerelle à silures. Sur les rivages de la rivière Prypiat, cours d’eau qui abreuvait la centrale pour refroidir les réacteurs, il y a énormément de carcasses rouillés, de bateaux échoués, tout est très pollué et d’ailleurs les taux de radiations dans cette eau saumâtre sont épileptiques. Tout comme la Locuste de la Rome antique, Prypiat empoisonne les rivières alentours et surtout le Dniepr, fleuve qui passe notamment par Kiev. Près de l’ancienne ferme à poissons, le guide approcha son dosimètre du sol et me montra les ondes alpha-beta émanant d’un squelette de renard.2014-08-19 11.45.22 Le compteur Geiger s’emballa, les ossements étaient hautement radioactif, les taux de strontium énormes, et j’appris que toute la faune et la flore contenaient en dose élevée du strontium et césium, et que même si lorsque nous marchions dans la Zone, et que de visu nous ne trouvions rien d’anormal, la moindre chose est chargé de corpuscules irradiantes. La radiation n’est pas phosphorescente, ce n’est pas pour rien que ce phénomène est appelé ennemi invisible.
En entrant dans le laboratoire je remarquai une grande quantité de bocaux étranges, à l’intérieur des poissons entier, des morceaux non identifiés baignant dans du formol.2014-08-19 11.48.30 Le guide ignorait quel était la nature des recherches ici. Nous sortîmes, traversâmes une voie de chemin de fer, pour nous rendre sous une cheminée nucléaire. Youri me prévint que les taux de radiations sont énormes à l’intérieur ; nous ne resterons que deux minutes, le compteur Geiger sonnant frénétiquement, affichant 300ms/h. Colossal, l’intérieur de la cheminée de refroidissement était gigantesque.2014-08-19 12.17.18
Il est déjà quatorze heure, Prypiat nous attendai pour le reste de l’après midi.
De retour dans l’ancienne cité Soviétique, au lieu de visiter le centre ville comme la veille, nous allâmes vers l’est, et là je me rendis compte de la grandeur de la ville, des dizaines et dizaines de kommounalka (appartements bolcheviques en commun) défilaient.
Le premier bâtiment à explorer était le commissariat ; à l’entrée était accroché une carte de la ville, derrière le comptoir d’accueil une cellule ouverte, à l’intérieur un instrument qui ressemblait à une guitare, Youri dit « balalaïka ». Dans un couloir d’autres cellules, mon guide post-apocalyptique entra dans l’une d’elle, il sorti sa lampe torche et commença à lire une lettre de prisonnier : ça n’était pas une cellule en réalité mais une genre de salle de correspondance, la missive de l’interné était émouvante et extrêmement bien écrite. Il y en avait des centaines d’autres. En sortant du commissariat, on voyait sur le toit beaucoup de carcasses de véhicules rouillés.2014-08-19 12.46.37 D’ailleurs, contrairement au centre ville, il y a beaucoup de véhicules ici, un véritable cimetière. Après la police, vint le tour des pompiers, la caserne était presque vide, il n’y avait que des établis, des fosses à vidange, le matériel des soldats du feu.
Nous allâmes ensuite vers l’ancienne zone industrielle, à l’orée d’une usine avec une passerelle reliant deux bâtiments. Dans la frénésie de l’exploration, je me précipitai à l’intérieur, mais je fus vite stoppé, le guide hurla et me dit de ne pas me rendre n’importe où, il me dit que le sous-sol du bâtiment dans lequel je m’apprêtais à pénétrer était hautement radioactif, qu’un homme peut y mourir en quelques minutes – terrifiant ! En fait dans le sous sol les liquidateurs ont entreposé des quantités monstrueuses d’objets contaminés, et n’ont pas eu le temps de les traiter. J’entrais avec lui dans les anciennes usines « Jupiter », immenses hangar de chaines de montage. Suite de la visite, la poste, avec les anciens guichets, les zones de tri du courrier, les bureaux, sur un mur une fresque murale d’art socialiste en très bon état de conservation, pour glorifier la conquête spatiale de l’URSS. 2014-08-19 13.54.20Pour terminer la journée nous entrions dans une ancienne clinique pour enfants. Ce lieu était d’une tristesse absolue, les jouets d’enfants jonchaient le sol, les lits, les poupées sur lesquelles des masques à gaz ont été posés sur le visage, dans une des pièces une piscine de rééducation, décor de film d’épouvante.2014-08-19 13.46.47
Derniers instants à Prypiat dans la bibliothèque municipale, où quasiment tout les livres sont intacts, comme des témoins d’une époque révolue. Mon séjour dans la Zone Interdite touchait a sa fin, Youri me raccompagnai à Tchernobyl City, nous buvions une bière, échangions nos coordonnées et faisions les adieux. Le chauffeur qui me ramène a Kiev m’attendait, je montais dans le véhicule, passais les checkpoints de radioactivité sans problème. A 17h30 ma villégiature à Tchernobyl était terminée, je sortais de la bulle temporelle et quittais l’URSS post-apocalyptique.

Ce lieu est tellement gravé dans ma mémoire que je me souvient des moindres détails, j’ai vu énormément de splendeur dans le monde : le Grand Canyon, la Baie de San Francisco, les Everglades, Venise, Prague, La Grande Muraille de Chine, le Colisée de Rome… Tchernobyl est le lieu qui m’a le plus marqué, pourtant ce n’est pas du tout une destination touristique, pas de paysages de carte postale, c’est laid et lugubre, tout est pollué, irradié, hostile, dangereux… Et pourtant cela m’a profondément « stigmatisé ». Ce n’est pas vraiment descriptible. Et aussi fou que cela puisse paraître, j’espère un jour y retourner, avant que le temps n’efface les derniers vestiges de cette capsule temporelle coincée dans une URSS de l’Age Atomique.

 

Mathieu Corvez

L’écologisme intégral

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)

Foret13

« L’une consiste à soustraire la tradition déclinante à toutes les menaces de l’avenir (et à toutes les promesses de la vie) à l’aide des procédés stérilisants des fabricants de conserves, l’autre à lui rendre une jeunesse toujours nouvelle au contact de l’éternel. Vus du dehors, Charles de Foucault et la dévote la plus racornie sont attachés au même objet. Mais l’un se tient, l’âme ouverte, près du jaillissement de la source intarissable et l’autre veille avarement sur une gourde d’eau moisie ».
Gustave Thibon

C’est pourquoi la simple observation de la vie nous éloigne de toutes les nuées idéologiques concoctées par des cerveaux imaginatifs et non réalistes. Dans la nature, point de place pour les « Droits de l’homme », religion de ceux qui n’en ont pas (Soljenitsyne). Une saine inégalité règne pour le bonheur de l’environnement, tout y est réglé avec une parfaite indifférence. Le mythe du bon sauvage, cher à Rousseau a créé des individus insociables, individualistes et souvent aigris. L’écologie est l’observation de la nature et elle comporte des lois de vie en société. On comprend ainsi que le déclin de notre civilisation revienne aux temps obscurs de la barbarie où seul le plus fort règne dans l’oubli des valeurs chrétiennes, pourtant admirables par l’équilibre entre droits et devoirs. « Les plus redoutables des barbares, il est vrai, ne sont sans doute pas les guerriers au visage peint, à la chevelure luisante de beurre, que les soldats romains, du haut du limes, voyaient surgir, avec horreur, des ténèbres de la Thuringe. La frontière de la sauvagerie et de la civilisation n’est pas inscrite seulement sur le sol. Elle partage le cœur de chaque civilisé. Freud n’a eu qu’à les appeler par leur nom pour que jaillissent des abimes les monstres et les chimères, qu’en des temps plus sages, confesseurs et pédagogues refoulaient au-delà des barrières qui protégeaient les mortels de leur démon nocturne. Chaque âme a besoin d’être, comme la cité, couverte de remparts.» (Henri Massis). L’histoire est un puits d’expérience où toute mauvaise loi donne telle conséquence.

Où tel acte gouvernemental donne tel effet. Où tel système donne tel résultat.

L’OBSERVATION DE LA NATURE

« Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre et peut être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut être qui aimait le travail pour le travail et pour l’honneur et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. »
C.Peguy, L’honneur du travail

La nature nous offre une organisation complexe, réglée comme une horloge où les espèces vivent en parfait équilibre. Point de gâchis car tout y est mangé et digéré. Les fourmis comme les abeilles vivent en autocratie, seule chance de salut pour elles et ferme garantie pour leur existence. Dans cette vie harmonieusement construite, point de contrôle des naissances, on n’y enlève pas la vie pour des raisons de confort mais seulement pour des questions de survie…

D’autres animaux ont un chef naturel comme les éléphants ou le cerf de nos forêts. Ils vivent la liberté dans certaines contraintes mais point d’égalité. Une autre règle régie la vie animale, c’est l’incontournable loi de l’espace de vie où plus exactement le territoire d’évolution et de survie de chaque espèce, selon Konrad Lorenz. On s’aperçoit selon certaines études que l’homme est aussi soumis à cette règle fondamentale. Ainsi chaque peuple est fait pour évoluer, vivre et prospérer dans un espace donné. Dehors toutes les théories cosmopolites destinées à détruire l’identité des peuples, n’oublions pas que Dieu n’a pas voulu de Babel dans la Genèse. Le contraire donne irrémédiablement des conflits, comme au Liban, les cultures viennent s’affronter pour amener comme résultat la soumission inexorable du perdant. Le brassage des peuples proprement dit et de religions, fait parti des dangereuses utopies intellectuelles au profit du mondialisme dans le but de manipuler les peuples sans identité.
Il n’est pas question de rejeter l’étranger qui toujours, à travers les siècles, est venu s’installer pour vivre et prospérer en s’intégrant paisiblement chez nous. Ce qui est dangereux, c’est le surnombre qui risque d’entraîner des déséquilibres et une déstabilisation de notre vie communautaire. Le pillage des élites du Tiers-Monde condamne les populations restées sur place à une mort lente de deux manières :

– par la fuite handicapante des énergies, préfigurant l’émigration écologique qui nous guette.
– par l’abandon des terres qui nous condamnent à long terme à la désertification meurtrière.

Relisons le livre collectif de Régine Pernoud, Raymond Delatouche et Jean Gimpel « Le Moyen-âge, pour quoi faire » donnant des recettes de sauvetage élémentaire pour le Tiers-Monde.

Ce dérèglement nuira à tous, aux bons citoyens accueillants comme aux paisibles étrangers. Une saine écologie ne se limite donc pas à la nature proprement dite mais à tout ce qui compose notre vie familiale et communautaire. Elle est la stricte observation des lois de la vie. Un peuple doit pouvoir grandir et prospérer dans la paix et dans son espace de vie ancestral ou territoire avec le moins de déséquilibre possible pour préserver et évoluer dans son cadre traditionnel de coutumes et cultures qui ont et doivent faire sa richesse dans l’avenir. La défense de l’environnement passera par la reconnaissance d’un « ordre supérieur, impliquant une certaine conception de l’homme » (R. Constans). Nous ne pourrons parler d’écologie que lorsque nous aurons tournés le dos à la société marchande, mercantile et individualiste basée sur le profit.

L’ISSUE PAR LA RENAISSANCE

« La Renaissance , à souhaiter sous peine de décès, implique de renouer ce qui fut dénoué, de ramener ce qui fut éloigné, de rappeler ce qui fut oublié, bref, de faire une révolution vers notre passé et de réenraciner l’Intelligence. Le réenracinement est le moyen de la Renaissance. Si l’on veut « dénomadiser » culturellement, il faut sédentariser économiquement. »
J.C. Masson

Aménager le maximum de nature et d’espace verts dans nos cités pour retrouver l’harmonie et l’équilibre dans nos vies. Débarrasser nos villes des horribles « cages à poules», dégradantes et invivables. Ces logements sont à l’image de l’homme voulu par nos technocrates, anonymes et déracinés…L’homme respectera son environnement citadin que lorsque celui-ci sera harmonisé avec la nature dans le sens du beau, du bon et du bien et non pas comme trop souvent dépourvu de vie, d’espaces verts, véritables ghettos agressifs aux couleurs criardes et parfaitement étranger à la nature d’ailleurs inexistante.
« C’est la vie même qui est en question et l’homme artificiel que nous prépare une civilisation de plus en plus minéralisée court le risque de traîner en lui un fantôme d’âme, insensible aux voix profondes de la nature comme aux appels de l’éternité et aussi incapable de vivre d’une vraie vie que de mourir d’une vraie mort.»
G.Thibon

L’amour de la Terre amène à l’amour de la France en passant par un régionalisme puissant garantissant la défense d’une Ecologie certaine. La terre est un immense jardin travaillé par les paysans, artisans de nos paysages. Ces paysages irrigués par le sang de dizaines de générations d’hommes qui ont sués en pétrissant l’humus de leurs mains retrouver le vrai sens de la vie, en fait « l’amitié sociale » selon Aristote.

LA REVOLUTION DANS L’ECOLOGIE HUMAINE

« Notre écologisme est construit autour de la tragédie de l’homme déraciné et l’inhumanité des villes, le sac de la nature ne sont que les effets visibles de ce déracinement…L’écologisme intégral est la défense de l’homme total tel que le définit la tradition latino-chrétienne »
J.C. Masson

Ce que des années, des générations même ont forgés d’expériences multiples dans des familles paysannes, par obligations traditionnelles et parce que le naturel ne ment ni ne s’improvise et c’est là le dilemme du retour à la terre. L’élément fondamental d’un vrai naturisme selon Aristote, celui que préconisaient le Docteur Paul Carton et son ami le sportif Georges Hebert, est la méthode d’observation des lois de la vie. Pour l’équilibre Corps et Esprit, il faut une révolution intérieure, une réforme intellectuelle et morale pour se débarrasser de tous les clichés dont nous abreuvent les médias et autres appareils gouvernementaux. Notre corps est une enveloppe que Dieu nous a confié et que nous devons entretenir et non pas délaisser ou détruire, comme l’esprit qu’il faut aussi purifier selon les conseils Hippocrato-cartonien. Rien ne résiste, autour de soi, aux vertus de l’exemple, « Mens sana in corpore sano »

L’ECOLOGIE CITADINE

« France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? »
Jean Paul II

La démocratie doit être intégrale dans la commune et non dans l’Etat où elle mène vers le tombeau. Nous lui préférons une saine démophilie, véritable amour du peuple débarrassé des nuées idéologiques

Créer des cités ou tout simplement restaurer celles-ci en prenant garde d’éviter l’élévation de tours rendant les contacts anonymes. Cinq étages suffisent en aménageant les rez-de-chaussée en boutiques ou ateliers artisanaux, voir dans les cours intérieures rendant attirants les métiers manuels aux jeunes générations avides de créations. La jeunesse ne trouverait plus comme seul débouché le chômage mais se dirigerait vers le noble horizon des métiers créatifs qui firent la grandeur de la France de jadis. Cela nécessiterait évidemment au préalable une politique de la famille, du petit commerce, de l’artisanat et de la paysannerie. Une révolution dans la politique architecturale n’entassant plus les bons électeurs dans des cités insalubres pour le profit de politicards véreux. Que de choses pourrions nous faire dans notre beau pays si nous le voulions vraiment et seulement lorsque les français décideront de vivre debout.

Le combat est d’abord dans soi-même, ai-je dit. Avant de changer les autres, il faut au préalable s’être changé. La première écologie est donc, d’ordre familial, cellule de base à l’équilibre humain, n’en déplaise aux soixantuitards attardés et rousseauistes. Il est difficile de faire face à la vérité comme de se consacrer aux autres. La construction d’une famille et les saints combats permettant sa sauvegarde comme:

– Accueil à la vie, avec aides aux mères en difficultés
– Education à une époque de démission générale
– Salaire maternel et retraite, développement du travail alternatif, mi-temps, 75/50/25% à aménager dans les entreprises
– Bon scolaire, donner aux parents un chèque pour l’établissement de leur choix, stimulant la libération du système scolaire et rendant l’autonomie aux écoles et universités et aux parents (stimulation de la qualité éducative)
– Vote familial, une voix par enfant mineur aux parents…
– Une révolution fiscale.

Ces mesures d’écologie familiales indispensables à sa survie, demandent de la volonté. En avez-vous encore ?

L’ECOLOGIE REGIONALE ET NATIONALE

Allons plus loin, l’extension des défenses familiales : les corps intermédiaires pour l’épanouissement dans la cité, c’est-à-dire les organisations professionnelles protégeant le monde du travail, les associations, les communautés locales, la vraie démocratie intégrale. De fil en aiguille, nous arrivons vers l’écologisme national permettant l’organisation de tout ce qui contribuera à sauvegarder les familles dans leur environnement naturel. Il faudra pour cela enlever à l’Etat tout ce qu’il a usurpé comme prérogatives aux collectivités (économie, culture, écoles, social…).

En fait le principe chrétien de subsidiarité qui existait avant la Révolution de 1789.Tout ce qui peut être géré par d’autres que l’Etat doit être enlevé à l’Etat. Vaste programme me direz-vous, mais combien plus sain, plus vrai, où l’exemple d’une famille responsable, humble, aidant son prochain et élevant ses enfants, vaut tous les discours que l’on peut faire. C’est par le combat de ces cellules familiales, le respect et l’éducation, que l’environnement est défendu et que l’écologie avance. Faire des citoyens des propriétaires de leur métier, comme de leurs biens immobiliers avec la liberté testamentaire. Réduire le gâchis dans tous les domaines et rendre biodégradable le maximum de nos consommations. Sortir du ridicule consumériste qui vous vend du matériel (désherbant avec pollution des rivières comme récemment) ou des voitures polluantes et vous impose des taxes nouvelles comme responsable de la pollution !!!

On est bien dans la Ripouxblique.
Arrêtons de donner mauvaise conscience aux citoyens, présuré financièrement.

Remplaçons l’Etat par une famille qui possède la durée pour construire et protéger, c’est cela la maîtrise du temps, essentiel pour une politique économique sérieuse et écologique. Sortir d’un pouvoir saccadé, voleur et menteur, remit sans cesse en cause par des incapables qui construisent et détruisent, sans jamais se préoccuper de la vie réelle des citoyens. Décidons directement de tout dans notre environnement proche et étendons les référendums sur toutes nos préoccupations quotidiennes.

Certaines villes en Suisse votent encore à main levée, reprenons nos droits. Le roi nous a libéré de la Féodalité, il a encouragé le mouvement des communes et l’organisation du monde du travail. Il a favorisé l’émancipation ouvrière en garantissant ses droits et privilèges. Rappelons-le pour qu’il nous libère de la Ripoux-blique qui nous vole nos libertés…
C’est cela le nouvel esprit rebelle, la tradition est critique et empirique. Elle est en évolution et source d’avenir. Libérons-nous !!

Frédéric WINKLER

Gaz de schiste, l’enfer sous terre

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°16)

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Gaz et pétrole de schiste : un rapport parlementaire américain révèle les substances toxiques utilisées dans la fracturation hydraulique

Benzène, toluène, plomb, cuivre, diesel… ces substances très nocives ne sont qu’un petit extrait des 2500 produits chimiques utilisés entre 2005 et 2009 par l’industrie des gaz de schiste aux Etats-Unis. Les démocrates de la Chambre des représentants américaine ont publié samedi un rapport dressant « l’inventaire le plus complet » de ces produits nécessaires à l’extraction par fracturation hydraulique des gaz non conventionnels. Générations Futures révèle ce dimanche le contenu de ce rapport parlementaire qui montre que les compagnies américaines utilisent 29 substances suspectées cancérigènes ou polluantes dangereuses de l’air ou de l’eau et aussi …des substances secrètes aux propriétés inconnues !!

La liste des molécules dangereuses mise en évidence par le rapport

Ce rapport, réalisé par les démocrates de la Commission de l’Energie et du Commerce de la Chambre des Représentants américaine est présenté comme « l’inventaire national le plus complet » à ce jour sur la chimie utilisée par l’industrie des gaz de schiste. Il a été réalisé à partir des réponses au questionnaire envoyé par la Commission aux 14 compagnies de production de gaz et de pétrole non conventionnels les plus importantes du pays. Les réponses de ces compagnies montrent l’utilisation entre 2005 et 2009 de plus de 2500 produits chimiques dans les phases de fracturation hydraulique nécessaires à l’extraction de gaz ou de pétrole de schiste. Ces 2500 produits chimiques contenaient environ 750 substances chimiques différentes.

Parmi toutes ces substances chimiques, les parlementaires ont mis en évidence la présence de 29 substances connues aux Etats-Unis pour être des cancérigènes probables ou suspectés ou des polluants dangereux de l’air ou de l’eau règlementés selon le Safe Drinking Water Act. Citons parmi ces substances les dangereux benzene, toluene, xylene, ethylbenzene (les BTEX), formaldehyde…ou même du Gaz oil ! Les quantités sont considérables : plus de 38 millions de litres de produits contentant au moins un cancérigène, plus de 43 millions de litres de BTEX en 5 ans ! Ces substances étaient présentes dans environ 650 produits chimiques différents.
D’autres molécules dangereuses repérées. Comme le 2-butoxyethanol, un surfactant entrant dans la composition de très nombreux produits de fracturation (126) et pouvant provoquer la destruction des globules rouges ou des dommages au foie ou à la moelle osseuse. Les compagnies américaines ont pourtant utilisé plus de 82 millions de litres de produits contenant cette substance entre 2005 et 2009. C’était même l’ingrédient de fracturation le plus utilisé au Texas pendant cette période !
Les compagnies gardent secrètes certaines formulations en plaidant le secret industriel ! Certaines compagnies n’ont pas voulu ou pu communiquer l’intégralité de la composition de certains produits de fracturation car des ingrédients dans ces formulations étaient, selon elles, la propriété de firmes leur ayant fourni la substance et en tant que telles protégées par le secret industriel. A ce sujet le rapport conclu clairement que « dans ces cas il apparaît que les compagnies injectent des fluides qui contiennent des substances chimiques inconnues au sujet desquelles elles ne peuvent avoir qu’une compréhension limitée des risques potentiels qu’elles posent pour la santé humaine et l’environnement » ! Ces produits contentant au moins une substance couverte par le secret industriel ont représenté plus de 354 millions de litres de 279 produits de fracturation entre 2005 et 2009 !

« Ce rapport américain officiel montre clairement que la fracturation hydraulique utilisée dans l’extraction des gaz et pétrole de schiste utilise de nombreux produits chimiques dangereux. C’est la réalité de cette technique et de cette industrie : il n’existe pas de fracturation hydraulique propre, un mythe ! » déclare François Veillerette, Porte Parole de Générations futures, (http://www.generationsfutures.net/) association agréée impliquée dans les questions de santé environnementale.
« Le gouvernement français, à la lumière de ce rapport, doit officiellement et définitivement abroger les projets prévus sur le territoire national et renoncer au recours à ces sources dans le futur » Ajoute t’il.

La liste des molécules dangereuses mise en évidence par le rapport :
29 substances ‘Cancérigènes’ ou polluantes dangereuses de l’eau (PDE) ou de l’air (PDA). Le nombre indique le nombre de produits chimiques dans lesquels la substance a été déclarée aux USA.
Pour mieux connaître la technique utilisée pour extraire le gaz de schiste, nous vous proposons d’aller visiter ce site intéressant :

http://app.owni.fr/gaz/

Sahara 1 – Nucléaire 0

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°16)

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Le 13 juillet 2009, douze entreprises, en majorité allemandes, ont signé un protocole d’accord lançant un projet de 400 milliards d’euros pour construire des centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient afin d’alimenter l’Europe en énergie “propre”. Ce projet pharaonique, nommé “Desertec”, pourrait couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l’Europe et une grande partie de ceux des pays producteurs, selon ses promoteurs. « Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant vers sa réalisation », s’est réjoui Nikolaus von Bomhard, patron du réassureur allemand Munich Re, au siège duquel fut signé le protocole d’accord à Munich (sud de l’Allemagne).

Selon le site anglais du concept Desertec, (www.desertec.org) la quantité d’énergie solaire que l’on pourrait tirer des déserts est colossale: “Tous les ans, chaque km2 de désert reçoit une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole. La surface totale des déserts sur la planète entière fournirait plusieurs centaines de fois l’énergie utilisée actuellement dans le monde”.

En d’autres termes, on peut aussi écrire que “pour fournir l’électricité nécessaire à la Terre entière, il suffirait de couvrir de panneaux solaires moins de 1% de la surface des déserts du monde”. Vous pouvez mieux vous rendre compte de ce que nous écrivons en regardant la carte ci-dessous. Celle-ci montre, du plus petit au plus grand carré :

1. (droite) La portion du Sahara qui serait couverte par les champs solaires du projet Desertec.
2. (milieu) Portion du Sahara à couvrir de champs solaires pour fournir l’électricité nécessaire à l’Europe.
3. (gauche) Portion du Sahara nécessaire pour répondre aux besoins électriques du monde entier.

Comment ça marche ?

Le système concentre l’énergie solaire réceptionnée par des miroirs et la convertit en chaleur. Cette chaleur augmente la vapeur qui fait tourner des turbines et des générateurs qui créent l’électricité. Celle-ci peut ensuite être distribuée en Afrique et vers l’Europe.

“Sincère, juste et d’égal à égal”

Torsten Jeworrek, membre du directoire du réassureur, a promis une collaboration “sincère, juste et d’égal à égal” avec les pays producteurs. Ce protocole d’accord prévoit la création d’un bureau d’études au plus tard fin octobre 2009. Il devra aboutir d’ici trois ans (2012) à “l’élaboration de plans d’investissement réalisables” pour la création de ce réseau de centrales solaires thermiques, selon un communiqué de presse.

Parmi les groupes impliqués se trouvent la banque allemande Deutsche Bank, les groupes énergétiques EON et RWE, le conglomérat Siemens ou encore l’espagnol Abengoa Solar et l’algérien Cevital. Des représentants de la fondation à l’origine du projet ainsi que de la Ligue arabe et du ministère égyptien de l’énergie étaient également présents.

Réseau de scientifiques et d’ingénieurs à l’origine du projet

La fondation Desertec a été érigée sur les bases d’un réseau international de scientifiques et d’ingénieurs appelé TREC. En association avec le Club de Rome*, elle a développé le concept DESERTEC dont l’objectif est d’exploiter les énormes quantités d’énergie solaire et d’énergie éolienne dans les déserts du monde entier. La concrétisation de ce projet permettrait une diminution drastique d’émissions de gaz à effets sans recourir pour autant au nucléaire.

Autres bienfaits :

Outre l’exploitation de l’énergie du soleil, les immenses champs de panneaux solaires pourraient permettre d’autres applications :

– La chaleur résiduelle perdue dans les gigantesques champs solaires pourrait être récupérée et servir à la désalinisation de l’eau de mer.
– Les zones ombragées situées derrière chaque panneaux solaires pourraient servir à des cultures qui seraient épargnées par les écrasants rayons du soleil et alimentées par l’eau désalinisée.
– Création d’emplois.
– Collaboration entre les peuples.

www.rtl.be
*Le club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement.
Ceux qui ont dit non

Plusieurs pays ont courageusement dit non au nucléaire :

– L’Italie, suite à Tchernobyl, et à un référendum, a fermé ses cinq réacteurs nucléaires, le dernier en 1990.
– La Suède, suite à un référendum a annoncé en 1980 qu’elle fermerait progressivement ses douze réacteurs nucléaires, qui pourtant généraient la moitié de l’énergie du pays. Elle se dirige vers l’énergie éolienne.
– La Belgique a annoncé en 1999 qu’elle arrêterait progressivement ses sept réacteurs nucléaires entre 2015 et 2025, et qui fournissent 60 % de l’énergie du pays.
– Les pays bas ont annoncé qu’ils arrêteraient le nucléaire, mais la centrale de Borselle est toujours en activité.
– L’Allemagne s’est engagée à fermer d’ici 2021 la totalité de ses 18 réacteurs nucléaires qui génèrent 30% de son électricité.

En France, on parle au contraire de construire une série de nouveaux réacteurs de technologie EPR… Et on nous dit que le nucléaire est la seule voie viable qui permette de fabriquer du courant sans émissions de CO2…. Mais c’est un pur mensonge. EDF a systématiquement « saboté » les tentatives de centrales solaires, et la production éolienne en France n’est que très partiellement encouragée par les pouvoirs publics. Le nucléaire n’est pourtant pas une obligation. C’est un choix qui appartient au gouvernement, mais aussi aux citoyens. Faites entendre votre voix ! Vous n’êtes pas seuls : 60% des Français voudraient se passer du nucléaire. Ils sont simplement muselés par les médias, eux même muselés par le lobby de l’électronucléaire.

Enfin, le coût de l’énergie nucléaire est systématiquement manipulé par EDF, ne prenant pas en compte les subventions publiques accordées aux usines de retraitement, ni les coûts de conservation, stockage des déchets et mise hors service des centrales (lesquelles ont une durée de vie de 30 ans). En réalité, selon The Economist, qui s’est livré à une enquête minutieuse, le coût du nucléaire est deux fois supérieur à celui des énergies renouvelables. Comme le dit The Economist :

« Économiquement, aucune centrale nucléaire n’a de raison d’être ».

Pourtant la Chine, le Brésil, l’Argentine, la Corée du Nord, l’Inde, et l’Afrique du Sud ont des projets de nouvelles centrales, ou des centrales déjà en construction (8 en Chine). Souvent afin de fabriquer du plutonium militaire. Le plutonium, en plus d’être radioactif, est hautement toxique : un seul microgramme peut tuer un être humain s’il est inhalé. Sellafield à lui seul en produit 4 tonnes par an…

Un site à visiter :
http://sboisse.free.fr/planete/pol_radioactive.php?page=2

visunucleaire

Le Royalisme et la question nucléaire

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°16)

Lys contre radioactif
Il y a quelques mois, l’explosion de la centrale nucléaire japonaise Fukushima devait marquer un tournant dans l’évolution de l’énergie nucléaire dans le monde. L’immense majorité des habitants de cette planète se rendait compte, de la manière la plus cruelle qui soit, du potentiel danger inhérent à l’exploitation de l’énergie nucléaire.

Malheureusement, la grande remise en question tant attendue ne se fit pas. En tout cas, pour la plupart des pays. Seule l’Allemagne a, pour l’instant, décidé d’abandonner l’énergie nucléaire avant la fin de l’année 2022, en se laissant 11 ans pour adopter des sources d’énergies complémentaires et moins dangereuses. A contrario, les autorités françaises adoptent pour l’instant une attitude purement défensive, considérant la catastrophe de Fukushima comme un épiphénomène, arguant et répétant tel un leitmotiv que « le risque zéro n’existe pas »…

Pourtant, force est de constater que le nombre exponentiel d’incidents nucléaires aurait dû alerter les consciences et freiner cette « course en avant » frénétique. Rien que dans les années 2000, plus de 10 incidents nucléaires ont été signalés, de la mort de 5 personnes dans la centrale de Mihama (Japon) en 2004 au déclenchement du système européen d’échange d’informations en cas d’urgence radiologique (ECURIE) en 2007, suite à un incident nucléaire slovène… Il suffit de prendre l’échelle internationale des évènements nucléaires (INES) pour se rendre compte de l’instabilité et des dangers du nucléaire : plus de 19 évènements ont été classés de la catégorie 3 à 7 (incident grave à rejet majeur) en moins de 40 ans.

Parce que le nucléaire est le paradigme de cette « science sans conscience » rabelaisienne, il est capital d’abandonner et de substituer cette énergie nucléaire par une énergie plus propre, plus saine et plus respectueuse de l’écologie. Mais cette importante décision ne peut voir le jour sans courage politique, sans véritable engagement personnel de nos gouvernants, et force est de constater que la couardise de la quasi totalité de nos politiciens n’a d’égal que leur exécrable arrivisme !

Parce qu’il est évident que cette substitution du nucléaire serait lourde de conséquences, sur le plan économique notamment. Ne nous voilons pas la face : la France républicaine a fait le choix du nucléaire il y a bien des années, et repose à plus de 70 % sur cette énergie. Substituer le nucléaire, c’est faire le choix de l’écologie contre la chrématistique commerciale, du moral contre le matériel, de la vertu contre l’arrivisme : c’est changer complètement de paradigme économique même.

A cette sempiternelle quête de croissance annihilatrice, à cette « insatiable soif d‘innovations » que dénonçait SS le Pape Léon XIII, il s’agit d’opposer la quête du Bien Commun. Et c’est un truisme que de dire que ce choix est le parfait contre-pied de notre actuelle politique républicaine, celle ci étant uniquement basée sur la catalyse du consumérisme capitaliste et de l’individualisme rampant.

Alors, en poussant à peine plus loin notre réflexion, l’évidence appelle à la sagesse, et surtout, à la Monarchie. Seul un Roi, parce qu’il est au dessus de ces querelles ambitieuses et individualistes, aura cet engagement politique qui fait tant défaut à nos politiciens arrivistes. Seul un Roi pourra s’engager personnellement, avec la force et le courage nécessaires, pour engager ce tournant économique, politique et social tant nécessaire pour la France.

« La soif d’innovations qui depuis longtemps s’est emparée des sociétés et les tient dans une agitation fiévreuse devait, tôt ou tard, passer des régions de la politique dans la sphère voisine de l’économie sociale »

Rerum Novarum de SS le Pape Léon XIII

Augustin DEBACKER
http://franceroyale.e-monsite.com/

Face à la disparition massive de nos abeilles

abeille

« Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre »
Albert Einstein

Partout sur la planète, les abeilles meurent, disparaissent par milliards. C’est une véritable épidémie qui se propage de ruche en ruche et, bien sûr la France n’est pas épargnée avec des pertes allant de 15% à 95% selon les cheptels. Les scientifiques appellent cela le syndrome d’effondrement. Or, sans les abeilles : ni pollinisation, ni fruits, ni légumes, puisque plus 80% des espèces végétales ont besoin des abeilles. Selon Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l’INRA, la disparition des abeilles de la planète n’est pas une hypothèse futuriste ; notre agriculture, notre nourriture risquent d’être bouleversées. Destruction des sites de nidification, épandage de pesticides, production de biopesticides par les OGM, virus, champignons, parasites, multiplication des émissions électromagnétiques, qu’est ce qui est à l’origine de ce déclin ? Vraisemblablement une combinaison de tous ces agents. Selon le professeur Joe Cummins de l’université d’Ontario il semble que les pesticides agissent en synergie avec d’autres agents dévastateurs. Alors comment aider les abeilles, voici quelques actions à la portée de tous.

1 – Vive les pelouses fleuries !
Non seulement elles sont belles et colorées, mais vous prendrez un très grand plaisir à observer les abeilles butiner de fleurs en fleurs. Pour cela, réduire le nombre de tontes de sa pelouse pour laisser monter et fleurir les graminées et les fleurs qu’elle contient, celles ci seront sources de nectar et de pollen. Les abeilles raffolent des fleurs de trèfle et du pissenlit. Et pourquoi ne pas aller plus loin et semer des graines pour prairies fleuries, vous serez enchanté du résultat. De ravissants mélanges tout prêts sont proposés par les semenciers. Reportez-vous de toute urgence à notre article Adieu le green de papa, vive la pelouse écologique. Voir dans les boutiques Botanic, ou par Internet Plantes et Jardins, Semences Vertes ou www.achatnature.com

2 – Si vous voyez un essaim d’abeilles
Prévenez l’apiculteur le plus près de chez vous il sera ravi de venir le mettre à l’abri avec ses ruches. Et si vous n’êtes pas sûr de savoir faire la différence entre un nid de guêpes, un essaim de frelons ou un essaim d’abeilles, n’hésitez pas pour autant, vous apprendrez quelque chose.

3 – Offrez leur des fleurs
Offrez des fleurs aux abeilles et sélectionnez pour votre jardin ou votre balcon des fleurs mellifères, qui leur seront profitables : mélilot, bourrache, trèfle, angélique, souci, coquelicot, ….. Vous trouverez deux listes sur le site Jachères Apicoles : l’une pour les sols secs et calcaires, l’autre pour les sols humides et frais :

4 – Supprimer les pesticides de synthèse
Il est impératif de supprimer l’usage des pesticides dans votre jardin car les abeilles sont totalement démunies face à ces substances toxiques. Facile à dire, mais que faire lorsqu’on doit faire face à une invasion massive de pucerons ou autre parasite ? Il existe des solutions « douces » à base de savon noir ou de cuivre (bouillie bordelaise) et si rien n’y fait, Botanic enseigne de jardinerie a largement développé son offre de traitements à base de produits d’origine biologique, vous y trouverez nécessairement votre solution. Sachez aussi que le passage à un jardin sans pesticide peut être difficile au début parce précisément les pesticides ont déséquilibré les rapports entre les espèces. Donc ne dites pas, « je ne m’en sortirai jamais » face à une invasion d’insectes. Laissez revenir les prédateurs naturels, dont les oiseaux, et les chauves-souris. Il faudra du temps, mais la nature s’est passée de nous pendant des centaines de millions d’années, c’est elle qui a les recettes. Essayer aussi de convaincre vos voisins.

5 – Proposez un refuge aux abeilles sauvages.
Moins connus que les nichoirs pour oiseaux mais tout aussi utile, sont les nids à abeilles solitaires. En effet plusieurs centaines d’espèces d’abeilles sauvages existent qui ne vivent pas en colonie dans une ruche. Ce sont ces espèces qui profiteront de votre nid. Le site Jachères Apicoles donne tous les conseils pour réaliser un nichoir qui attirera les abeilles.

6 – Fleurissez vos haies.
Les haies sont des refuges de biodiversité à elles toutes seules : sources de nourriture pendant leur floraison, et abri pour la nidification pendant toute l’année, à condition de mélanger les espèces végétales. A proscrire les haies mono-spécifiques de thuya qui ne proposent aucun pollen ou nectar.

7 – Devenez vous même apiculteur.
C’est une activité passionnante ! Vous trouverez les conseils de professionnels ainsi que le matériel nécessaire, sur le portail www.beekeeping.com. Pour vous initier il existe des ruchers écoles qui proposent des cours d’apiculture animés par la Société Centrale d’Apiculture ; par exemple, en région parisienne au jardin du Luxembourg, au Parc Georges Brassens ou au Parc de St Cloud.

8 – Mangez du miel de votre région.
Pourquoi faire venir du miel de Chine ou de Hongrie alors que notre pays regorge d’apiculteurs qui produisent un merveilleux miel, souvent bien plus savoureux que les miels d’importation. Vous trouverez ces miels locaux dans les boutiques bio et diététique (Naturalia, Biocoop, La Vie Claire, …) ou sur les marchés de nos régions. Vérifiez-bien la provenance sur l’étiquette, miel de France ou miel du Gâtinais ne suffisent pas. Doivent figurer le nom de l’apiculteur et son adresse. A l’occasion appelez-le pour discuter, il sera aux anges et vous fera partager sa passion en vous indiquant quels sont ces meilleurs miels pour l’année en cours. Préférez les miels d’arbres comme le miel de châtaigniers ou le miel d’acacias, ou encore les miels de montagnes ou de landes, car les fleurs dont ils proviennent sont moins sujettes à recevoir des pesticides en provenance d’exploitation agricoles voisines.

9 – Dites-le à Monsieur le Maire
Encouragez les autorités locales à préserver les prairies naturelles, à ne faucher les talus qu’une fois par an, à planter des espèces végétales mellifères dans les espaces publics ou sur les ronds-points.

10 – Devenez Bee Friendly
Et comme on aime bien que ce que l’on connaît bien, découvrez le monde fascinant des abeilles au travers de lectures, visites, vidéo. Après avoir vu le dessin animé BeeMovie, drôle d’abeille, réalisé par les studios Dreamworks vous n’aurez plus envie d’écraser une abeille qui se serait introduite dans votre voiture ou dans votre chambre !

11 – Découvrez la cuisine à base de miel.
Outre son goût délicieux, le miel a bien des vertus nutritives et médicales. Il est moins calorique que le sucre en poudre car bien plus sucré à quantité égale, facile à digérer car assimilé très rapidement par l’organisme et il contient des vitamines B6, C, du calcium, des minéraux. Le Monde des abeilles propose plein de recettes à base de miel.

MISTIGREEN
http://www.ddmagazine.com/

La pêche française

bâteau marin pêcheur

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°12)

Il est déjà loin le souvenir des Ecréhous…

Il a servi d’introduction au problème de la pêche. La République n’a de la pêche comme du reste, rien à faire. Elle se moque de ce qu’il reste du « Pays Réel », pourvu que celui-ci continu de payer les extravagances étatiques…

La gestion du patrimoine marin tant animalier que floral et pour tout dire écologique est déplorable des espèces disparaissent comme la Morue de Terre-Neuve depuis 1993, les espèces de Raies, le Thon Rouge en Méditerranée et d’autres dans l’indifférence générale. Le laxisme règne…même la Sardine qui faisait la richesse de certains ports Bretons doit sa survivance à l’importation.

Pour les Marins pêcheurs, paysans de la mer, où chaque sortie demeure une aventure pouvant être mortelle, il faut aller plus loin, toujours plus loin, pour trouver de quoi gagner son pain. Comment accepter que la pêche Française soit soumise aux diktats européens?

Comment continuer d’accepter que les produits de la mer Français soient concurrencés sur les étals par des produits pêchés je ne sais où ?

Comment accepter, que dans l’indifférence générale, des usines flottantes, venues d’Asie, raclent imperturbablement les fonds marins, pillant et détruisant toute la faune avec les conséquences catastrophiques qui en découlent ?

Comment accepter qu’au large des côtes d’Afrique, des pêcheurs coupent les ailerons des requins vivants et les rejettent à la mer pour le plus grand profit culinaire des asiatiques ?

Quand cela cessera-t-il ?

Quand dans chaque pays et à commencer par la France, nous aurons un Etat responsable qui possède pour lui la durée pour entreprendre de saines réformes dans le temps. Une personne qui vienne du fond des âges ancrée dans la nation comme le pêcheur dans la vie marine…Parce qu’à la différence des idéologues, il est un homme de métier et qu’il incarne l’histoire dans ses succès comme dans ses vicissitudes. Parce qu’il protège le travail dans le bon, le vrai et le beau…Alors que la République ferme l’histoire en devenant la fossoyeuse des spécificités Françaises. Après une décentralisation d’opérette, les métiers deviendront des attractions touristiques dans une France devenue un immense Disneyland…Aujourd’hui, on interdit la pêche au Cabillaud, demain un autre…
On condamne le saumon sauvage, résistant difficilement à l’injection de saumons d’élevages…
Comme pour l’agriculture, dont on arrache des vignes et demain on tue les vaches…

Tout cela, sous le contrôle de la police et des agents du fisc avides de subsides pour engraisser les politiques qui nous gouvernent ou plutôt qui nous exploitent…

NOUS VOULONS UNE POLITIQUE DE LA MER

Quand prendrons-nous en main sérieusement les problèmes de survie de notre environnement?
Quand chercherons-nous à sauvegarder la nature pour le plus grand profit de nos enfants et de ceux qui en vivent…

Parce que nous sommes force de proposition
Pourquoi ne pas créer un pôle de gestion des ressources de la mer où travailleraient pêcheurs et professionnels de l’environnement afin d’observer et préserver les espèces menacés en vue du renouvellement…
Comme le dit notre ami jean Philippe Chauvin une mise en place d’un « code de la consommation des ressources de la mer » avec contrôle des ventes et sensibilisation des Français sur les surexploitations des fonds marins…Voir des aides aux pays en développement pour qu’ils ne soient pas poussés à détruire leur faune pour s’en sortir… Parce que nous désirons servir et non nous servir. Parce que peuple et roi sont un, nous sommes royalistes pourquoi pas vous !

Frédéric Winkler

La voiture électrique, une nouveauté ?

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)

jamais contente

Dans le cadre de la préparation d’un sujet de khôlle sur « l’automobile », j’ai trouvé il y a quelques jours un article extrait de la grande revue «L’Illustration», daté du 25 juin… 1898!, ce qui ne nous rajeunit pas… S’il est intéressant et utile, sans doute, à reproduire, c’est qu’il montre à l’envi que, dans le domaine automobile comme dans beaucoup d’autres, ce sont des choix qui déterminent la suite des événements (constatation qui n’a rien de particulièrement exceptionnel en soi…) et qui expliquent parfois aussi les inquiétudes, les difficultés actuelles ou les malentendus, les erreurs, parfois même les fautes. Ce qui rappelle que «tout choix engage » et qu’il n’est pas inutile d’en peser les conséquences mais aussi d’en voir les suites dans la durée, la longue (à échelle des générations humaines) étant plus importante encore que la courte ou l’immédiate.

Cet article de 1898 porte sur le premier salon de l’automobile à Paris et il présente les différentes énergies nécessaires au fonctionnement de ces « voitures sans chevaux » : je n’en garde ici que les deux principales évoquées pour les automobiles individuelles :

Le Pétrole. – Nous sommes ici dans le domaine du tourisme ; quand les puits d’énergie électrique seront assez nombreux le long des routes, ou que l’on aura trouvé – oh, rêve ! – le générateur pratique, le pétrole baissera pavillon partout devant l’électricité, comme il va le faire bientôt pour Paris ; mais en attendant, le pétrole est le maître incontesté de la locomotion automobile, car il est l’énergie qui se débite en bidons chez tous les épiciers du monde…

L’Electricité. – Les voitures électriques exposées ont prouvé qu’elles pouvaient faire face à toutes les exigences de la circulation dans Paris. Mues par des moteurs de 5 chevaux, elles sont capables de fournir des trajets de 70 à 100 kilomètres, ce qui est plus que suffisant pour Paris. Les frais de consommation sont, approximativement, de 3 francs par jour. Reste à voir ce que coûtera le changement d’une batterie… »

Ainsi, la voiture électrique était déjà évoquée et vendue il y a plus d’un siècle, et semblait alors particulièrement adaptée à la circulation urbaine quand le pétrole semblait mieux adapté au « tourisme », comme le signale l’article ! Il paraît, avec le recul, particulièrement dommage que l’on n’ait pas suivi ce qui paraissait alors le plus logique, la voiture électrique pour les villes et les trajets courts, la voiture à essence pour les trajets longs et « touristiques » : cela aurait évité, sans doute, bien des problèmes de pollution… et de taxe carbone ! Et puis, que de temps perdu pour la recherche d’énergies propres ou relâchant moins de gaz carbonique dans l’atmosphère : au bout d’un siècle, sous la contrainte quand il aurait mieux valu prévoir dans le temps de la facilité, la voiture électrique réapparaît… Au début du XXe siècle, c’est plus une logique économique (voire financière et spéculative…) qui a prévalu que la pensée du long terme, alors même que l’on savait que les ressources pétrolières n’étaient pas renouvelables et, donc, à plus ou moins long terme, étaient condamnées à se tarir (ce qui est en train d’arriver pour de nombreux gisements aux Etats-Unis mais aussi dans les pays arabes…).

Cela étant, il ne faudrait pas refaire la même erreur qu’il y a un siècle en fondant tous nos espoirs sur la seule voiture électrique, ne serait-ce que parce que le lithium qui sert à la fabrication des batteries électriques de ces voitures est, lui aussi, une ressource non-renouvelable et donc épuisable à plus ou moins long terme (deux à trois décennies, semble-t-il, selon le niveau de consommation considérée). Il paraît donc nécessaire de penser aux énergies alternatives et renouvelables, aux techniques permettant de les exploiter au mieux et sans risques ni nuisances environnementales mais aussi aux nouveaux modes de transports susceptibles de se déplacer avec le moindre impact écologique possible, et sans provoquer ces engorgements et encombrements qui sont bien trop encore la caractéristique des grandes métropoles.

Des questions qui méritent réflexion et des solutions proposées qui méritent évaluation…

Jean-Philippe CHAUVIN

Un agriculteur face à la république antisociale

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°12)

Voici l’intervention d’Antoine, agriculteur « non conformiste », lors du banquet Camelot du 21 mars 2010, expliquant aux auditeurs, la lutte et la résistance du monde agricole face aux diktats européens et aux contraintes arbitraires fiscales de l’État Républicain. Il nous montre par des exemples précis que l’agriculture devait être traditionnelle, donc biologique et que pour durer, seule une organisation paysanne autonome, voire corporative, sous le Roi, sauverait notre pays…

« …c’est pour parler d’agriculture bio, et des problèmes que je rencontre en tant que producteur non conformiste. Alors, j’ai une trentaine d’hectares, on travail en famille, avec mon fils aîné maintenant, et puis j’ai maintenant dix enfants depuis huit jours. (Applaudissements)

Ce qui se passe, c’est qu’une famille qui vit plus ou moins en autarcie, qui vit en famille, qui travaille en famille et qui pratique une agriculture non conventionnelle, on les laisse pas passer comme ça et se développer. Alors les gros problèmes que je rencontre actuellement, c’est des abus, pour moi se sont des abus de pouvoir, des contrôles répétés des agents des fraudes. Ça m’a valut un tribunal correctionnel par ce que je les ai renvoyé de chez moi. Mais après deux heures de discussions, attention, je ne les ai pas renvoyé froidement, et sans vulgarités, je me suis reproché de rien de ce que je leur avais dit. Et ça m’a coûté une correctionnelle, voilà, et je me suis très bien défendu. Et là une institution conventionnelle, c’est le mot que j’utilise tous les jours, parce que vous savez la révolution n’est pas terminée, vous le savez de toute façon, mieux que moi, et une institution conventionnelle qui veut me faire payer une taxe sur les récoltes : ça s’appel le comité économique, qui veut faire payer 1euros 92 par tonne récolté.

Alors moi, ils m’ont relevé depuis plusieurs années, ils m’ont relevé des rendements comme l’agriculture intensive de 40T/hectare. Ils m’ont dit tout d’un coup, vous nous devez 12 000 euros. Voilà ! Alors ça c’est au tribunal en ce moment. Tout est faux, c’est basé sur des abus, des calomnies même. Mais ils sont en train de gagner le tribunal, là j’ai fait appel et j’ai toujours pas retrouvé un bon avocat pour me défendre, et puis c’est tellement compliqué. On voit que l’agriculture, elle a vraiment besoin d’être prise en main par elle même. J’allais dire, on peut dire le mot ici, par un esprit corporatif, il faut des corporations paysannes, surtout pour l’agriculture. Parce que l’agriculture, c’est quand même une activité – l’agriculture bio notamment – la plus utile qui soit, comme activité humaine pour la santé. La santé de l’homme, la santé de l’environnement, pour maintenir les emplois ruraux, et puis après ça fait développer, comme le faisait si bien à l’époque Sully, le transport, l’industrie, le commerce, tous ça, ça va ensemble. Et malheureusement l’agriculture conventionnelle à l’heure actuelle, elle fait tourner surtout les fonctionnaires qui sont contre l’agriculture et contre la France.

Alors il y a des exemples que je pourrais vous citer au niveau de la crise agricole, par exemple il y a une politique d’arrachage de pommiers depuis 15 ou 20 ans, parce qu’on disait qu’il y avait surproduction de pommes, il fallait arracher des pommiers pour favoriser la vente des fruits, pour ceux qui étaient en place, pour maintenir l’arboriculture. Chirac s’en ait servi pour sa campagne électorale paraît-il, parce que moi je ne m’occupe pas de ça, mais il paraît qu’il s’était servi de la pomme en disant : « mangez des pommes et ça ira mieux ». Ça voulait dire quand même que, on sait le rôle important de consommer des fruits français. Alors c’est indispensable de consommer des fruits français, et de consommer des fruits bios, ça fait parti d’un geste quotidien, militant, pour le retour de la monarchie.

Parce qu’en tant qu’agriculteur bio, je ne sais pas si je suis agriculteur bio en premier, ou monarchiste en premier, parce que l’un ne va pas sans l’autre à mon niveau, et si on souffre à l’heure actuelle, c’est vraiment tout ce qui concerne la fiscalité, tout ce qui concerne les contrôles sur les exploitations agricoles….Alors moi je suis encore un peu indépendant, parce que je le gère comme ça, mais les agriculteurs sont manipulés par le bout du nez, et tant qu’on aura toutes ces politiques européennes, mondialistes, il n’y a pas de sécurité alimentaire au niveau de la qualité, de la quantité, on peut même prévoir des années de famine avec ce genre de politique.

Et donc on attend vraiment un Roi qui soit un bon père de famille et un bon paysan pour sauver l’activité agricole. »