Sahara 1 – Nucléaire 0

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°16)

panneau-2

Le 13 juillet 2009, douze entreprises, en majorité allemandes, ont signé un protocole d’accord lançant un projet de 400 milliards d’euros pour construire des centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient afin d’alimenter l’Europe en énergie “propre”. Ce projet pharaonique, nommé “Desertec”, pourrait couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l’Europe et une grande partie de ceux des pays producteurs, selon ses promoteurs. « Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant vers sa réalisation », s’est réjoui Nikolaus von Bomhard, patron du réassureur allemand Munich Re, au siège duquel fut signé le protocole d’accord à Munich (sud de l’Allemagne).

Selon le site anglais du concept Desertec, (www.desertec.org) la quantité d’énergie solaire que l’on pourrait tirer des déserts est colossale: “Tous les ans, chaque km2 de désert reçoit une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole. La surface totale des déserts sur la planète entière fournirait plusieurs centaines de fois l’énergie utilisée actuellement dans le monde”.

En d’autres termes, on peut aussi écrire que “pour fournir l’électricité nécessaire à la Terre entière, il suffirait de couvrir de panneaux solaires moins de 1% de la surface des déserts du monde”. Vous pouvez mieux vous rendre compte de ce que nous écrivons en regardant la carte ci-dessous. Celle-ci montre, du plus petit au plus grand carré :

1. (droite) La portion du Sahara qui serait couverte par les champs solaires du projet Desertec.
2. (milieu) Portion du Sahara à couvrir de champs solaires pour fournir l’électricité nécessaire à l’Europe.
3. (gauche) Portion du Sahara nécessaire pour répondre aux besoins électriques du monde entier.

Comment ça marche ?

Le système concentre l’énergie solaire réceptionnée par des miroirs et la convertit en chaleur. Cette chaleur augmente la vapeur qui fait tourner des turbines et des générateurs qui créent l’électricité. Celle-ci peut ensuite être distribuée en Afrique et vers l’Europe.

“Sincère, juste et d’égal à égal”

Torsten Jeworrek, membre du directoire du réassureur, a promis une collaboration “sincère, juste et d’égal à égal” avec les pays producteurs. Ce protocole d’accord prévoit la création d’un bureau d’études au plus tard fin octobre 2009. Il devra aboutir d’ici trois ans (2012) à “l’élaboration de plans d’investissement réalisables” pour la création de ce réseau de centrales solaires thermiques, selon un communiqué de presse.

Parmi les groupes impliqués se trouvent la banque allemande Deutsche Bank, les groupes énergétiques EON et RWE, le conglomérat Siemens ou encore l’espagnol Abengoa Solar et l’algérien Cevital. Des représentants de la fondation à l’origine du projet ainsi que de la Ligue arabe et du ministère égyptien de l’énergie étaient également présents.

Réseau de scientifiques et d’ingénieurs à l’origine du projet

La fondation Desertec a été érigée sur les bases d’un réseau international de scientifiques et d’ingénieurs appelé TREC. En association avec le Club de Rome*, elle a développé le concept DESERTEC dont l’objectif est d’exploiter les énormes quantités d’énergie solaire et d’énergie éolienne dans les déserts du monde entier. La concrétisation de ce projet permettrait une diminution drastique d’émissions de gaz à effets sans recourir pour autant au nucléaire.

Autres bienfaits :

Outre l’exploitation de l’énergie du soleil, les immenses champs de panneaux solaires pourraient permettre d’autres applications :

– La chaleur résiduelle perdue dans les gigantesques champs solaires pourrait être récupérée et servir à la désalinisation de l’eau de mer.
– Les zones ombragées situées derrière chaque panneaux solaires pourraient servir à des cultures qui seraient épargnées par les écrasants rayons du soleil et alimentées par l’eau désalinisée.
– Création d’emplois.
– Collaboration entre les peuples.

www.rtl.be
*Le club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement.
Ceux qui ont dit non

Plusieurs pays ont courageusement dit non au nucléaire :

– L’Italie, suite à Tchernobyl, et à un référendum, a fermé ses cinq réacteurs nucléaires, le dernier en 1990.
– La Suède, suite à un référendum a annoncé en 1980 qu’elle fermerait progressivement ses douze réacteurs nucléaires, qui pourtant généraient la moitié de l’énergie du pays. Elle se dirige vers l’énergie éolienne.
– La Belgique a annoncé en 1999 qu’elle arrêterait progressivement ses sept réacteurs nucléaires entre 2015 et 2025, et qui fournissent 60 % de l’énergie du pays.
– Les pays bas ont annoncé qu’ils arrêteraient le nucléaire, mais la centrale de Borselle est toujours en activité.
– L’Allemagne s’est engagée à fermer d’ici 2021 la totalité de ses 18 réacteurs nucléaires qui génèrent 30% de son électricité.

En France, on parle au contraire de construire une série de nouveaux réacteurs de technologie EPR… Et on nous dit que le nucléaire est la seule voie viable qui permette de fabriquer du courant sans émissions de CO2…. Mais c’est un pur mensonge. EDF a systématiquement « saboté » les tentatives de centrales solaires, et la production éolienne en France n’est que très partiellement encouragée par les pouvoirs publics. Le nucléaire n’est pourtant pas une obligation. C’est un choix qui appartient au gouvernement, mais aussi aux citoyens. Faites entendre votre voix ! Vous n’êtes pas seuls : 60% des Français voudraient se passer du nucléaire. Ils sont simplement muselés par les médias, eux même muselés par le lobby de l’électronucléaire.

Enfin, le coût de l’énergie nucléaire est systématiquement manipulé par EDF, ne prenant pas en compte les subventions publiques accordées aux usines de retraitement, ni les coûts de conservation, stockage des déchets et mise hors service des centrales (lesquelles ont une durée de vie de 30 ans). En réalité, selon The Economist, qui s’est livré à une enquête minutieuse, le coût du nucléaire est deux fois supérieur à celui des énergies renouvelables. Comme le dit The Economist :

« Économiquement, aucune centrale nucléaire n’a de raison d’être ».

Pourtant la Chine, le Brésil, l’Argentine, la Corée du Nord, l’Inde, et l’Afrique du Sud ont des projets de nouvelles centrales, ou des centrales déjà en construction (8 en Chine). Souvent afin de fabriquer du plutonium militaire. Le plutonium, en plus d’être radioactif, est hautement toxique : un seul microgramme peut tuer un être humain s’il est inhalé. Sellafield à lui seul en produit 4 tonnes par an…

Un site à visiter :
http://sboisse.free.fr/planete/pol_radioactive.php?page=2

visunucleaire

Laisser un commentaire