Kadou

Les Royalistes, ces gilets fleurdelysés :

 

En ce début février, les manifestations des Gilets jaunes n’ont pas cessé, et si le nombre des manifestants semble décroître, il n’est pas certain que les raisons de manifester, elles, sont moins nombreuses ou moins importantes. En ce sens, le grand débat national, pour motivant qu’il soit pour la réflexion et la proposition, n’est ni suffisant ni satisfaisant pour apaiser les colères multiples qui ont envahi le champ social et les lices politiques, ce qui ne signifie pas qu’il faille le déserter mais simplement qu’il ne faut pas en attendre grand-chose de concret, référendum ou non.

 

Désormais, le samedi est devenu, au fil des semaines, le marqueur des manifestations, et le calendrier passé en compte déjà douze depuis le 17 novembre, date inaugurale des promenades en jaune. Les royalistes y ont sorti régulièrement leurs drapeaux, comme nombre d’autres mouvances, et la photo d’un sacré-cœur chouan côtoyant le portrait de Che Guevara en est la plus récente illustration, inattendue autant que surprenante pour qui oublie les conjonctions paradoxales des temps d’épreuves et de tempêtes : en 1940, les royalistes d’honneur que furent Honoré d’Estienne d’Orves, le colonel Rémy ou le camelot du roi Luc Robet, et tant d’autres, ne se posaient pas la question des opinions de ceux qui partageaient leur aversion pour cette Occupation malvenue et choquante que tous subissaient. Bien sûr, et fort heureusement, nous ne sommes pas en 1940, mais, pour nombre de royalistes sans œillères et lecteurs de Bernanos, l’alliance des « Blancs » et des « Rouges » contre le Pouvoir en place et pour la revendication, fort légitime, de justice sociale (formule chère aux monarchistes qui n’oublient pas que c’est le roi Louis XVI qui l’a « inventée » !), peut justifier ces compagnonnages étranges et limités dans le temps. D’ailleurs, en réaction à cet état de fait, certains provocateurs se réclamant d’un nihilisme brutal ou d’un trotskisme suranné n’ont pas hésité à jouer les « épurateurs » contre les volontaires du Roi, au risque de faire le jeu d’un Pouvoir qu’ils disent combattre quand, concrètement, ils le protègent par leurs exclusives politiciennes.

 

Les royalistes, dont la fibre sociale s’est révélée plus sensible que chez nombre de « conservateurs » partisans d’un « ordre républicain » qui n’est rien d’autre, en définitive, qu’un « désordre établi », continuent à jouer une partition particulière dans cette contestation inédite : enracinés dans leurs terroirs et dans l’histoire longue de la nation France, cette nation qui n’est pas née en 1789 ni par la mort du « roi Capet », les royalistes évoquent la nécessaire justice sociale, préférant souvent le mot d’équité à celui, plus ambigu, d’égalité même si, en privant cette dernière d’une majuscule qui la pétrifie sans profit pour les citoyens et en la qualifiant selon les lieux et les corps publics, elle devient plurielle et légitime. Oui, l’équité territoriale, c’est-à-dire la reconnaissance d’une inégalité protectrice car prenant en compte les situations et les conditions particulières des provinces, des communes et des corps intermédiaires ; oui, la justice sociale, c’est-à-dire le refus des inégalités démesurées et injustifiées qui ne sont rien d’autre, alors, que des injustices, parfois légales mais toujours illégitimes ; oui, l’égale dignité des travailleurs et de ceux qui n’en sont plus, par la retraite ou par la rente, dans la société et dans la contemporanéité ; oui, l’ordre public, qui n’est pas forcément « républicain », pour que chacun soit préservé des effets dévastateurs des désordres et des incivilités qui sapent la bonne entente sociale au profit des plus méprisants ou des plus violents (qui sont parfois les mêmes)…

 

Le message royaliste n’est pas, pour autant, un message utopique ou seulement catégoriel : il est le rappel de ces quelques principes simples qui peuvent ordonner la vie sociale comme le débat politique et institutionnel. S’il peut offrir aussi un débouché à la contestation et à la discussion, c’est que, bien que partisan, il prône une magistrature suprême de l’Etat dont la légitimité ne repose pas sur des urnes présidentielles qui sont trop souvent de véritables boîtes de Pandore, mais s’appuie sur la longue suite des temps et l’indépendance statutaire ouverte par le mode même de transmission du sceptre de père en fils, sans que ni l’un ni l’autre ne puissent s’en échapper… Ce non-choix est la condition première de sa position d’arbitre institutionnel au-dessus des partis et des factions, au-delà des péripéties parlementaires et des pressions des nouvelles féodalités financières et économiques. Elle est, à l’heure des campagnes millionnaires et communicantes, la liberté possible et nécessaire de l’autorité suprême qui rend possible les nécessaires libertés publiques.

 

Puisque les questions institutionnelles s’invitent dans le débat après être descendues dans la rue, il n’est pas incongru que les royalistes conséquents et constructifs prônent l’instauration d’une Monarchie royale qui pourrait, de par sa nature et son statut, ouvrir la voie à la refondation des « républiques françaises », provinciales, locales, professionnelles, susceptibles de se gouverner par elles-mêmes dans le cadre protecteur de l’Unité française et sans le corset de « l’indivisibilité » qui, trop souvent, n’est que le synonyme de l’uniformité et de la contrainte venue d’un Etat parisien trop jacobin pour être honnête…

Jean-Philippe Chauvin

 

Le corporatisme, une solution d’avenir…

Qu’est-ce que le régime corporatif ?

Il est très difficile aujourd’hui de proposer le principe corporatif comme conception économique, tant les esprits sont imprégnés des idéologies dominantes : le libéralisme et le socialisme. Depuis que l’ordre naturel, fondé sur des communautés naturelles organiques, a été bouleversé par la loi Le Chapelier, qui ne reconnaît plus que les individus et l’État, nous baignons dans un système qui oscille entre la poursuite d’intérêts individuels, exaltés par l’idée de concurrence, où toutes les barrières qui régulaient l’économie sont abolies, et une défense d’intérêts de classe, où le principe d’opposition s’est substitué au principe d’union et d’organisation. Tout le problème est là. Cette philosophie de l’économie, a débouché sur l’ouverture des marchés à tous vents, au développement de la grande distribution tuant le commerce de proximité, à la mondialisation, aux multinationales et à la disparition des économies locales, qui reflétaient un art de vivre et qui ont fait toute l’originalité de notre civilisation. Que peut-on faire aujourd’hui pour reconstituer des structures d’organisation et de participation dans le domaine professionnel ?

Avec René de la Tour du Pin on sait qu’il n’y a pas deux, mais trois principales écoles d’économie politique :

 » celle où l’on considère l’homme comme une chose « , c’est le libéralisme,

 » celle où on le considère comme une bête « , c’est le socialisme,

 » celle ou on le considère comme un frère « , il s’agit alors du corporatisme.

C’est de cette troisième école d’économie politique dont nous allons parler :

(suite…)

Libertés N°37 – Gilets jaunes une nouvelle chouannerie :

DE TOUS TEMPS NOUS FUMES REBELLES

« Notre société n’a que des banques pour cathédrales (…) Il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver » – Pierre Boutang Injuste, le système l’est sans aucun doute ; mais le fait essentiel est qu’il s’attache à dépersonnaliser toute chose, à enlever toute signification aux actes de la vie, à anéantir toute valeur. Bien sûr, il sait aussi réprimer au besoin tout homme qui ose vouloir réclamer la justice et se prétendre libre, l’exemple des « Gilets jaune » le démontre aisément à chaque manifestation. L’étatisme étouffe le pays, les prélèvements directs et indirects, plus ou moins dissimulés appauvrissent les citoyens. La politique économique mené par le libéralisme de l’homme-marchandise, juste bon à consommer et vivre dans un système dont la seule valeur est le règne de l’argent, est le pire des esclavages. Doit-on tolérer que notre travail et nos impôts financent un système bancaire et économique injuste ? Ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous offre deux destinés possible : celui de vivre résigné, en esclave, ou celui qui consiste à reprendre son pouvoir de citoyen, décider et contrôler ceux qui prétendent nous représenter !

Nombreux sont aujourd’hui, ceux qui commencent à ouvrir les yeux face aux scandales de la pauvreté en France, des « smicards » comme des « vieux », qui n’arrivent plus à vivre de ce minimum qui faisait leur quotidien, mais pas seulement. C’est aussi des mères de famille et des Français handicapés et parfois malades, ces silencieux que l’on n’entend pas et que l’on feint d’entendre… Le « commis » des banques, président qui loge à l’Elysée, sait bien que la situation est compliquée et inextricable, le vent des insatisfactions a largement balayé plus de 30 ans de soupires et espérances déchues. Aucun président ne peut faire face à toutes les revendications qui ont éclos ces derniers mois et le « ras le bol » des « Gueux en Gilets jaune », risque d’emmener les quelques lambeaux qu’il reste de république, vers sa place légitime au rang du système antisocial par excellence ! Il nous faut revenir à la notion des Etats Généraux représentatifs des forces vives de la nation. Cette forme de démocratie direct était celle de l’ancienne France et il est vrai que nous ne pourrons y revenir qu’avec le retour du roi qui seul, pourra nous libérer de la dictature affairiste de la République ! Certes les « benêts » réclament une sixième ripoublique, et pourquoi donc ? Changeons tout et libérons-nous, laissons mourir cette caricature de gouvernement, toute tragédie comporte 5 actes et nous y sommes !

Notre jour viendra !

Inscrivez-vous au prochain banquet :

Outre le fait que l’occasion soit un repas, l’événement dépasse la simple table des gourmets, car au sein du Groupe d’Action royaliste ce rendez-vous est une sorte d’agora pour nous retrouver, n’ayant pas de locaux et n’en désirant pas. Cet événement permet d’entendre des orateurs et partager quelques idées dans une bonne ambiance de rires et de chants. Nous y apprenons à nous connaître, organiser actions diverses et groupes d’études comme à préparer objectifs et stratégies. une table de presse permet d’acquérir livres et revues, objets divers et outils pour répandre nos idées. Les nouveaux venus sont accueillis et intègrent parfois nos rangs et rares sont ceux qui ne reviennent pas…

INSCRIVEZ-VOUS : contact@actionroyaliste.com

Nous ne sommes pas encore au « Bloody Sunday » ! :

Ce système dénonce les excès autoritaires de la Russie où autres pays d’Amérique latine, montrés comme « populistes », mais que voit-on chez nous ? Depuis 9 rendez-vous et blocages divers en semaine à travers la France, les « Gilets jaunes » montrent une détermination que « l’autorité macronite » des 24,01% (1er tour, 8.657.326) néglige et humilie. Le président essaie de se comporter en monarque mais encore faudrait-il en avoir les qualités humaines et sociales, là nous avons affaire à un despote en mal de légitimité, essayant d’être, comme incarner, ce qu’il n’arrivera jamais… 


Bref pour nous, le visage du système, que nous connaissons historiquement, n’est pas une surprise, celui-ci est permanent dans son caractère antisocial. Nous sommes attristés des victimes de ces derniers jours, sachant que la plupart de celles-ci venaient pacifiquement manifester leurs justes colères. Nous sommes loin de jeter l’anathème sur les forces de « l’ordre », Français comme nous en souffrance, mais de quel ordre au fait parle-t-on ? 


Il faut dire que de nombreuses vidéos montrant la totalité des scènes, non celles partiellement découpées des médias en tout genre aux ordres du régime, sont hautement scandaleuses. Autant sur l’injustice des actes que sur les répressions arbitraires dont se sont livrés certains éléments de la police. Quid des policiers en « Gilets jaune » dans les « manifs » ?
Mais quid aussi des « casseurs », oui bien sûr mais cela fait si longtemps que le régime tolère les zones de « non droit » et soumet la France des banlieues aux dictats des bandes et trafiquants et cela aux frais du contribuable, cela jusqu’à quand ? Et puis, ce n’est pas eux que l’on a inquiété lors des débordements, pourquoi ? Y-a-t-il des ordres ?
L’ordre républicain doit régner entend ’on ! 


A quel prix, devons-nous accepter cette résignation, des petits, des « sans-dents », des pauvres et des « gueux », devons-nous nous taire et subir dans cette parodie de Démocratie, « bonjour chez vous numéro 6 ».
Des représentants du « parti républicain » s’insurge que le « consommateur » ne puisse profiter de ces temps de soldes ! Et consommez, consommez, qu’ils disent et taisez-vous pour enrichir ce nouvel ordre mondial qui vit sur notre dos !
Vous comprenez il y a une France qui a peur de sortir à cause des « Gilets jaunes » mais que font-ils de la France qui souffre dans les banlieues insécurisées ? Que font-ils des « vieux » qui souffrent l’indifférence et la promiscuité, avec souvent pas assez pour vivre ? Que font-ils des mères de famille ne s’en sortant pas avec un travail pénible, des heures de transport, des garderies, la gestion des enfants et j’en passe ? Que font-ils des petits-salaires vivant « chichement », endettés à outrance et n’ayant plus de perspective d’avenir, les « smicards » et les « laissez pour compte » de cette France réelle, que les « politiques » méprisent ? Les dangers du « burnout » (dépressions) d’un travailleur sur trois ! Et les pauvres, ce « tiers-monde » de la France d’en bas, ces « sans-dents » oubliés, que le « tout-pourri » médiatique redécouvre chaque fin d’année afin de se redorer un blason bien élimé… Les professions de santé, pressé comme des citrons, aux heures supplémentaires aussi honteusement excessives que non-payés, avec une mobilisation qui ferait pâlir les armées de métiers…

Et cela avec le sourire, dans des ambiances rythmées par la débile invention des technocrates nommée « Amélioration continue », calculant le temps passé par chambre de malade ! Je passe sur les difficultés que rencontrent les policiers, agents de la RATP et SNCF, sans oublier les chômeurs de nos anciens fleurons économiques, comme la sidérurgie, activités portuaires et marins-pêcheurs. Nous ne parlerons pas des « fuites de cerveaux » d’une jeunesse ne pouvant plus rêver d’une réussite en terre de France, jadis pays de cocagne. Inutile de s’étendre sur le thème des suicides déjà mentionné pour les agriculteurs (1 tous les 2 jours) mais pas que, pour la jeunesse aussi dans un pays drogué à coup de calmants, symptômes du « mal vivre ». Il vaut mieux ennuyer l’automobiliste sur les routes ! A côté de cela, il est scandaleux de voir les « privilèges » des anciens présidents, des ministres et députés, à vie, pas franchement fatigués par le travail ! 


Il y aurait tant à dire malgré les sermons et conseils des représentants du système appelant au calme sur les médias. Il est vrai qu’ils n’ont pas les mêmes urgences ni les mêmes difficultés dans la vie… Alors oui, si les « Gilets-jaunes » sortent dans la rue, c’est qu’ils n’ont plus que cela pour exprimer un mécontentement qui, par la goutte d’eau des taxes galopantes (carbone et essence), ont fait jaillir, plus de 30 ans de « mal-vivre » et revendications non satisfaites. Certes les solutions existent mais c’est un changement de système qui pourra résoudre l’ensemble. 


Il faut sortir des diktats européens et reprendre notre destin de citoyens Français, reprendre nos pouvoirs dans nos familles, métiers, cités, provinces, jusqu’aux pieds du pouvoir. L’Etat doit incarner le caractère populaire de la nation par l’intermédiaire des référendums et non confisquer les décisions sans consulter le peuple. Il a fait le contraire en 2005, lorsque contrairement à l’expression de celui-ci, il a considéré l’inverse et il vient de refaire de même en décidant à Marrakech sans notre avis. L’histoire est pour cela un enseignement et c’est ainsi que se constituaient jadis les Etats Généraux, il serait bien temps d’en retrouver l’esprit pour les grandes affaires comme pour les métiers…Ce chemin emprunté par l’ensemble des « doléances » émises montre la voie qu’un gouvernement sain doit suivre, afin de faire de demain, ce jour tant attendu de notre libération ! 


Frédéric Winkler

Nos doléances royalistes pour le grand débat national ! :

Depuis quelques semaines, les cahiers de doléances sont de retour, et cela nous rappelle aussi à notre propre histoire nationale et politique : le précédent de 1789 a ouvert la période révolutionnaire, dénaturant d’ailleurs rapidement le sens même des doléances rédigées dans les 60.000 cahiers issus de tous les coins et recoins du pays. Il est intéressant de noter que certains républicains pur jus s’inquiètent de ce « retour » d’une forme de consultation « pré-révolutionnaire », voire « contre-révolutionnaire » car ne s’inscrivant pas exactement dans le cadre de la démocratie représentative qui, parfois, porte si mal son nom ! En fait, c’est la première fois depuis l’audacieuse demande du roi Louis XVI adressée aux « peuples du royaume », que l’État prend, à une telle échelle et sous cette forme ancienne, la responsabilité de demander à tous les Français, dans leur commune, leurs souhaits, leurs revendications, leurs propositions, au moment même où les colères, multiples et parfois incontrôlées, débordent et s’affirment en tumultes parfois incontrôlables. 230 ans que ce que l’on pourrait qualifier de « pays réel », entier et pluriel, n’a pas été ainsi appelé par « l’État légal » à prendre la parole

 

Dans les cahiers de doléances finistériens et yvelinois étudiés par le quotidien Le Monde en son édition du dimanche 13-lundi 14 janvier 2019, et même si, à ce jour, la participation reste fort modeste et souvent œuvre de retraités, sans doute plus mobilisés par l’exercice du fait de la dévalorisation progressive des retraites, quelques revendications ressortent régulièrement, entre rétablissement de l’ISF (déjà repoussée par l’exécutif) et maintien, voire amélioration du pouvoir d’achat des gens modestes, entre suppression des avantages des anciens présidents de la République et mise en place du désormais célèbre Référendum d’Initiative Citoyenne, le RIC… Des revendications principalement matérielles avec une pointe de demande institutionnelle, comme pour rappeler que le « divorce » de plus en plus flagrant entre les classes dominantes « parisiennes » (au sens législatif du terme) et les classes dominées, souvent travailleuses et provinciales (sans méconnaître la part des populations franciliennes qui se sent aussi marginalisée au cœur même du système « parisien » mondialisé), mérite d’être évoqué et, surtout, surmonté.

 

Le grand débat national ne fait que commencer, et les cahiers de doléances n’en sont qu’un des aspects, mais que nous aurions tort de négliger ou de laisser à d’autres. Pourquoi bouder cette initiative, même si l’on peut légitimement être sceptique sur ses débouchés concrets et que l’on peut, même, s’inquiéter de certaines dérives liées aux effets de masse ou aux manipulations des groupes « féodaux », politiques comme syndicaux ? L’idée d’associer les maires à l’organisation du débat, ceux-là mêmes qui sont souvent les plus proches des préoccupations quotidiennes et qui forment, d’une certaine manière, « le pays réel des notables légaux » (mais sans grand pouvoir législatif, faute d’une décentralisation mieux ordonnée et plus poussée), est une bonne idée dont il faut souhaiter qu’elle ne soit pas le moyen de « court-circuiter » les citoyens actifs, ceux qui proposent et s’engagent dans les « discussions du concret ».

 

Il est des thèmes que les cahiers de doléances n’ont pas encore, semble-t-il, abordés et qui peuvent l’être en ces deux mois de débats et de rédactions, et que les royalistes auront à cœur d’évoquer : sur les questions régionales, par exemple, la nécessité d’un nouveau découpage territorial qui prenne aussi en compte les particularités historiques, comme en Alsace ou en Bretagne, avec le rattachement souhaitable de la Loire-Atlantique à la région administrative bretonne ; sur les questions d’aménagement du territoire avec un véritable « redéploiement rural » qui permette de redonner vie et vitalité à nos villages, et les nouvelles techniques de communication peuvent favoriser, par le télétravail par exemple, cette nécessaire politique ; sur les questions environnementales avec une meilleure prise en compte des intérêts locaux pour la préservation des paysages, ce qui éviterait bien des conflits et des blocages, comme on l’a vu jadis à Notre-Dame-des-Landes, dont la population a longtemps été tenue à l’écart des décisions prises « d’en haut » quand elles concernaient aussi les gens « d’en bas » ; sur les questions économiques, avec un soutien, étatique comme régional, plus actif au « Produire français » et un meilleur contrôle des pratiques de la grande Distribution ; sur les questions agricoles, avec le soutien aux agriculteurs qui veulent se dégager du productivisme et des jeux mortifères d’un Marché qui ne favorise plus que les « gros » quand il faut permettre à tous de vivre du travail de la terre et de la ferme ; sur les questions patrimoniales, avec une politique de rénovation et de valorisation à grande échelle de ce qui fait la richesse de notre pays en tous ses territoires, et pour lesquelles Stéphane Bern et tant d’autres ne cessent de se mobiliser malgré les petites manœuvres de Bercy ; sur les questions scolaires, avec la nécessité d’une plus grande autonomie de fonctionnement des établissements, de la maternelle à l’université, dans le cadre de la commune et de la région plutôt que dans celui de l’État qui ne doit jouer qu’un rôle d’arbitre et, éventuellement, d’investisseur (ou de facilitateur) pour certaines branches de la Formation des intelligences françaises…

 

Ne laissons pas à d’autres le monopole du débat et sachons, en tant que royalistes politiques et enracinés, soucieux du Bien commun et des libertés françaises, saisir l’occasion qui nous est donnée de faire entendre des idées que nous ne cessons de défendre depuis des décennies, non pour le plaisir mais pour le bien de la France, de ses territoires comme de ses habitants…

 

 Jean-Philippe Chauvin

 

De quelle violence parlons-nous, Monsieur le Président ? :

La violence d’un régime qui s’est imposé par un génocide, celui des vendéens ?
La violence de ceux qui mirent en place les inventaires et la spoliation des biens de l’Eglise à la suite de la loi de 1905, envers et contre le peuple ?
La violence d’un matraquage intensif des esprits par l’éducation nationale pour désapprendre tout, y compris notre Histoire au profit de la théorie du genre et des « droits sexuels » ?
La violence des législateurs qui osent décréter la liste des sujets tabous ?
La violence du mépris de 54.8 % des français contre le traité de Lisbonne lors du référendum du 29 mai 2005 ?
La violence qui crée le déséquilibre partout et culpabilise ceux qui osent dire que l’immigration est un malheur pour tout le monde ?
La violence qui consiste à imposer ce qui serait bon pour les familles, à imposer le choix de l’école, les vaccins, le médecin et la médecine… ?
La violence qui consiste à rendre la vie des petites villes et villages impossible (loi NOTRe) ?
La violence qui consiste à ignorer, mépriser des millions de français qui manifestent pour le retour du bon sens et contre la loi Taubira ?
La violence qui consiste à défendre des hystériques aux seins nus (Femen), anges noirs de George Soros, contre des militaires français ou les gardiens de la cathédrale Notre Dame de Paris, fidèles à leur vocation de protecteur ?
La violence impliquée par la « marchandisation » de la vie à travers la PMA, la GPA, la manipulation génétique sans vergogne ?
La violence qui consiste à faire passer un chevalier pour un voyou et un voyou pour un chevalier ?
La violence qui transforme les femmes, « sentinelles de l’Invisible », en porteuses de matraques ?
La violence qui est hypocritement voilée sous le terme « plan de restructuration » des entreprises et qui masque le chômage et le déclin de l’investissement pour satisfaire les pulsions malsaines de quelques-uns ?
La violence qui installe la loi du plus gros (Uberisation) contre les petites entreprises ?
La violence qui détruit le service public ?
La violence qui est complice de la médecine qui rapporte ?
La violence qui pousse au suicide nos paysans ou à les faire tuer de deux balles dans le dos parce qu’ils s’opposent à l’industrialisation de l’agriculture, comme Jérôme Laronze le 20 mai 2017 à Sailly ?
La violence qui taxe à mort le travail pour financer l’idéologie dominante ?
La violence du soutien aux terroristes d’Al Nosra en Syrie ?
La violence qui consiste à tout faire plier devant l’argent ?
La violence qui a eu pour but de contrôler ce qui était vital (politique, économie, énergie, agriculture, santé, éducation, instruction, …) et qui maintenant a pour ambition ultime de contrôler la Vie elle-même ?
La violence qui finalement vous pousse à votre propre destruction ?

Si oui, Monsieur le Président, alors nous sommes d’accord, la violence est à combattre de toutes nos forces.

Stéphanie Bignon
Terre et Famille
Janvier 2019

Le paon, l’autruche, et les poulets :

Il y avait une fois en royaume de France
Évoluant aux côtés de ses contemporains
Un banquier jouvenceau oui mais plein d’élégance
Qui de son beau pays se rêvait souverain.

Son air benjamin, informel, bien élevé
Plaisait aux citoyens, par la vieillesse lassée
Sa rhétorique désuète et puis tantôt farceuse
Ravissait fort les nobles, et flattait bien la gueuse.

Et si jeune notre homme ne l’était qu’à moitié,
Il faut savoir qu’usée, certes, était sa moitié
Car se voulant moderne ne prenant point maîtresse
Il épousa la sienne malgré sa vieillesse.

Mais même si la valeur n’attend point les années
Et bien qu’ le jeune banquier ait la gouaille bien aisée
On ne s’improvise point chef d’un grand État
Et bientôt cet enfant, cet angelot remarqua
Que d’un noble ignorant c’est la robe qu’on salue
On n’ l’admira bientôt que d’un étron pas plus.

Après l’avoir léché ils le lâchent puis le lynchent
Comme font les hommes souvent gâtés comme des enfants
Jupiter bientôt n’eût pas plus à leurs yeux
que l’aspect fatigué d’une simple corde à nœuds.

Mais le jeune banquier, sûr de lui, plein de frime
Pour continuer de plaire à ses chers richissimes
Pressa la populace tant et tant comme citrons
Qu’elle en prit la couleur aussi celle des mignons
Le jeune freluquet tout à ses réjouissances
Ne remarquât même pas la moindre différence.

Heureux dans son palais, il est loin du tracas
Sa mégère dépensant son or à tour de bras
Rien n’est pour elle trop beau : vaisselle, tissus, bibelots
Le peuple avait bien faim, elle leur tournait le dos.

Ils s’offrirent mieux encore, les rois des animaux
Des daims, ils les appellent ho seigneur qu’ils sont beaux.

Et pendant que le peuple assemblé dans les rues
vers son précieux palais plein de rage se rue
Notre jeune banquier à l’égo invincible
Qui de la bourse des pauvres s’était fait une cible
Refuse encore d’entendre le grondement sonore
Comme celui d’une rivière quand de son lit elle sort
Aucun barrage n’y fait si elle est bien dehors.

Et les poussins alors se mettent à crier
Empêchant les puissants dans leur couche de ronfler
Mon roi faites les taire, par pitié muselez-les
Ils meurent de faim, ils crient, et nos nuits sont gâchées.
Ho sir ! regardez les, leur piètre éducation
Ne leur sert même pas à crever sans un son
Mourrez chichement, dites et mettez la sourdine
Leur râle lorsqu’ils trépassent est une porte qui couine
Ils sont las, ils se tordent, comme ils sont ridicules
Ces illettrés ignobles dans la boue gesticulent.

Mes amis n’ayez crainte leur répond le rusé
ils leur arrivent parfois un peu fort d’aboyer
Mais ils sont mes moutons, mes agneaux mon troupeau
Ils finiront d’eux mêmes par rentrer bien au chaud.

Mais voici maintenant qu’il retournent les carrosses
Et détruisent nos maisons, deviendraient-ils féroces ?

Alors le grand seigneur dans une allocution
Le dos droit bien tendu comme une institution
Les deux mains pleines de doigts bien à plat sur la table
Leur jeta quelques miettes avec un air aimable
Croyant en faisant taire leur petit estomac
Calmer aussi la rage dans leur cœur scélérat.

Je ne vous ai pas compris, je ne vous écoutais point
Récita-t-il au peuple qui serrait les poings
A renard endormi rien ne tombe dans la gueule
Retournez au labeur je vous trouve bien veules
Ha vous aimez la rose ? Supportez en l’épine
Mais ne troublez donc point la quiétude citadine
Dans notre ordre social chacun reste à sa place
Vous voulez en changer ? Je vous ris à la face
Cassez, cassez, cassez et nous reconstruirons
Et je vous répondrais d’ la bouche de mes canons.

Vous voulez un discours ? Je peux en écrire cent
Je peux même faire en sorte que vous m’aimiez quand j’ ments
Je vous endormirai à grand coup d’entourloupes
Car c’est toute une armée que je garde sous ma coupe
Vous vous fatiguerez et rentrerez aux champs
Bien avant que je tremble pauvres petites gens.

Il est vrai que le paon peut oser faire l’autruche
Se pavaner gaîment tout en gâtant sa cruche
Mais si un jour lassée comme le peuple citron
Son armée de poulets abandonne le patron.

Alors le jeune souverain saura, bien entendu,
qu’même sur un trône en or, on est bien qu’sur son cul
L’injustice est une graine que plantent les puissants
Et qui pousse sans peine dans les yeux d’ leurs enfants
Elle leur apprend la haine et à serrer les dents
Elle leur fournit le bois, le manche et même la lame
Elle fait durcir leurs muscles et dévore leurs âmes.

S’ils perdent des batailles
Ils reviennent à la charge
On les traite en racaille
On s’étonne qu’ils enragent ?

Donnez leur le bâton
Ils relèvent le menton
Opposez leur des chars
Ils reviennent plus tard.

Ils se tairont dix ans, vingt ans, trente ans, peut être
Mais toujours la révolte finit par renaître
Regardez en arrière dans notre propre histoire
Car c’est là que se cachent les leçons et l’espoir.

Elodie Poux

La souffrance ouvrière sous la république :

La révolution antifrançaise de 1789, faisant suite au travail de sape entrepris depuis la Renaissance par des écrivains, des penseurs et les « philosophes », afin de détruire le catholicisme, rempart contre l’éclosion du capitalisme, détruisit les protections sociales ouvrières (corporations) afin d’asseoir le pouvoir de l’argent et de l’usure. C’est par le décret d’Allarde (2 et 17 mars 1791) et la Loi le Chapelier (14 et 17 juin 1791) que les révolutionnaires détruiront le système corporatif, qui servait de protection pour les ouvriers, et imposeront un libéralisme économique sauvage rejeté jusqu’alors par nos Rois. Les « sociétés de pensée » comprirent que pour permettre à l’argent de dominer, il fallait donc, à la différence de l’Angleterre, supprimer le Roi, garant des libertés populaires et protecteur social de son peuple. (En Angleterre le roi se lia aux Lords et à l’argent contre le peuple, ce qui explique le maintien de la Monarchie anglaise !)

Certes, il est vrai qu’en 1776 Turgot, alors contrôleur général des finances, obtint du roi Louis XVI la suppression des communautés de métiers, avec l’Édit de Turgot de 1776 supprimant les corporations. Il le justifiait ainsi : « La source du mal est dans la faculté même accordée aux artisans d’un même métier de s’assembler et de se réunir en corps. » Le roi Louis XVI ayant compris son erreur, car ayant été très certainement mal conseillé, revint sur cet Edit. L’Edit du roi enregistré au Parlement le 23 août 1776 annula donc l’abolition des corporations. Louis XVI se justifia ainsi devant Turgot : « En faisant cette création, nous voulons donner aux ouvriers un moyen de défense, nous voulons qu’ils puissent jouir en commun de leur intelligence, qui est le bien le plus précieux de l’homme ». M-H de Lacombe « Le suffrage universel et la représentation des intérêts » dans : Le Correspondant: Religion, Philosophie, Politique… Tome 69 – 1876 – p.623

Pas étonnant avec une telle réponse d’apprendre que Louis XVI fut le premier à utiliser le terme de « Justice sociale » !

Le vol du bien commun des ouvriers a donc été décidé par le décret d’Allarde du 2 -17 mars 1791, qui déclarait propriété nationale les biens corporatifs. Ce décret d’Allarde faisait aussi du libéralisme économique le fondement du nouveau régime de travail, de la production et du commerce.

Le 14 et 17 juin 1791, la loi « Le Chapelier » interdisait aux hommes de métier de s’associer en vue de « former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs ». Cette loi calquée sur la logique de Turgot s’inspirait du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau, dont Isaac le Chapelier reprit des passages entiers dans son exposé.

Privés de leur patrimoine, les corps de métiers ne pouvaient plus vivre.

L’historien Hippolyte Taine évalua à seize milliards de l’époque la valeur du patrimoine des métiers confisqué aux corporations. Somme énorme si l’on considère le chiffre peu élevé des effectifs ouvriers au moment de la révolution.

Rappelons également que sur le nombre total de guillotinés durant la période de la révolution ; 31% étaient des ouvriers ; 28% des paysans et 20% des marchands. Soit prêt de 80% étaient des « petites gens ». Le tout au nom de la Liberté et des Droits de l’Homme comme il se doit !

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