réseau d’alliance

Limérick

Au moment où l’Europe impose un nouveau vote à l’Irlande , il serait bon de rappeler quelques faits historiques…
Le Sinn Fein (Nous-Mêmes) votera « NON »

LIMERICK

« Cuimhnigi ar Luimneach agus ar feall na Sasanach » (Souvenez vous de Limerick et de la perfidie des saxons)

CRUAUTE ANGLAISE

L’armée Française comprenait depuis Louis XIV, une brigade Irlandaise composée de catholiques fuyant les persécutions « anglaises » et brûlant d’en découdre avec eux…Il faut relater quelques événements pour comprendre la souffrance des peuples. Il suffit de rappeler que le 22 juin 1728, un soldat catholique, pour avoir refuser d’assister à l’office protestant britannique, fut durant 2 jours fouetté à mort en suppliant qu’on l’achève…Le code pénal en Irlande s’appelait le code du sang. L’intolérance, les persécutions et les massacres que durent subir les populations irlandaises, avaient exacerbé la haine de l’anglais. Les « Stuart », héritiers légitimes, étaient remplacés par une couronne allemande venant du Hanovre venue avec ses régiments, payés en livre sterling avec la complicité du Parlement de Londres. Les familles des volontaires partis en France, subissaient des persécutions terribles faisant de cette Angleterre libérale, vantée des « Lumières » une terre de gibets et de terreur. Faudrait-il parler de la misère ouvrière, subissant bien avant nous la Révolution industrielle que les philosophes amèneront dans leur valises avec les théories révolutionnaires de 1789…Les massacres de femmes et d’enfants par les soudards de Guillaume III en Irlande sous l’œil complaisant du Parlement de Londres avaient laissés des traces dans l’esprit de ce peuple d’insoumis. Les fourberies et traités violés comme celui de Limerick, écoutons l’historien anglais Green : « L’histoire de l’Irlande, pendant les cinquante années qui avaient suivi sa conquête par Guillaume III, est un sujet de honte éternelle pour les Anglais». Pour l’Irlandais, considéré comme un sous homme, pas de liberté et pas de propriété, comme disait Paul Del Pérugia : « Ici se présente, sous le visage de la haine, un des aspects inhumain, un sinistre retour en arrière dont la vérité demeure soigneusement passée sous silence…». Les emplois publics sont interdits, spoliation des terres, tortures, destructions, vols, viols et incendies, pendant que des soi-disant philosophes présentaient en France les institutions anglaises libérales, comme un exemple…

LOUIS XV, UN ROI EUROPEEN

Le peuple Anglais d’alors attendait de Louis XV, une salutaire libération des hanovriens par un débarquement. La victoire de Fontenoy sur les anglais fut symbolisé par l’immense croix celtique apportée par les Irlandais en 1907, pour commémorer la victoire Française, composée de régiments irlandais sur les britanniques et portant comme inscription : «Limérick le 13 octobre 1691-Fontenoy le 11 mai 1745.A la mémoire des soldats de la Brigade Irlandaise qui, sur le champ de bataille de Fontenoy, se vengèrent de la violation du Traité de Limérick ». Sous Louis XV, la Révolution en Angleterre se préparait contre la dynastie étrangère avec l’Ecosse et l’Irlande et même des protestants ralliés, c’est pour dire… « Au cours de cette deuxième « guerre de 100 ans », Louis XV situait le conflit avec une sûreté géniale que Napoléon ne possédera qu’un instant. Ce n’était en aucun cas sur le Rhin, ce n’était plus sur l’Escaut qu’il contrôlait, mais sur la Tamise que pesait la guerre de Louis XV » (Paul Del Perugia, Louis XV).
Le prince Stuart voulait tenter un débarquement pour faire cette libération. Louis XV, toujours très renseigné des échecs de la politique libérale imposée avec violence, restait prudent, évitant de s’immiscer dans la politique intérieur anglaise. Les succès de Louis XV à Fontenoy, après les soins promulgués à tous les blessés et l’attention aux civils, l’avait propulsé en arbitre européen et en monarque exemplaire. Il était devenu à la suite de St Louis, un humaniste concret. Il voulait rester à l’écoute…
Il était d’ailleurs à ce moment, épaulé par Voltaire dans cette initiative d’un éventuel débarquement sur la Tamise. Notre marine de guerre était trop faible pour une campagne d’envergure. Il savait le coût d’une guerre de succession, étant sorti de celle de Pologne. Il était aussi impliqué dans la succession d’Autriche et ne se voyait pas lancé dans celle d’Angleterre. Louis XV était soutenu par le peuple dans cette entreprise contre les Salons parisiens intellectuels vendus aux Parlements britanniques. Ces salons dans lesquels ces soi-disant philosophes s’écoutaient parler, n’avaient comme audience qu’eux-mêmes et une partie de l’élite corrompu et aveugle, qui va quelques années plus tard déclencher la machine infernale révolutionnaire…Les solutions aux problèmes européens se trouvaient pour l’heure sur la Tamise et non sur le continent, Louis XV en était conscient.

Ecoutons Paul Del Perugia : « Louis XV n’interviendra à Londres que pour se montrer Roi très Chrétien, en parlant encore en faveur de l’humanité…La « philosophie », les idées londoniennes, la politique qu’avait tenté d’acclimater en France le Régent Philippe d’Orléans, parurent sans racines et brusquement balayées. Le peuple s’enthousiasmait, comme Voltaire, pour la bataille de Libération sous les murs de Londres. Ses vœux montaient bruyamment vers le Prétendant Stuart. ».
En Angleterre, la couronne du Hanovre, tenait dans la dictature et les fourberies. Cumberland quitta le continent européen et se alliés en toute hâte, durement étrillé dans les Pays-Bas. Il paya des mercenaires allemands pour assurer la sécurité à Londres, plus sûrs que les régiments anglais, dont la plupart espéraient la libération salvatrice…Le Parlement Whig tremblait et George II sentait sa couronne fragilisée. Louis XV le menaçait à la fois sur le continent dans sa Maison du Hanovre, sur la Tamise ou en Ecosse avec un débarquement Stuart légitime. Quand Charles Edouard débarqua, il fallut aller chercher George II en Allemagne où il festoyait… « Le déroulement des événements révéla mieux que toute l’Encyclopédie et tous les philosophes réunis comment fonctionnaient réellement des institutions libérales. Leurs réflexes sanglants n’incitèrent nullement Louis XV à les acclimater en France » (P.Del Perugia).

Leçons qui malheureusement ne seront pas suivies…

Frédéric WINKLER

Irish Republican Media, O’Connell Street

Nous remercions CptSternn d’avoir publié cette vidéo de musique représentant la résistance irlandaise de Belfast, face aux provocations annuelles des colons protestants irlando-britanniques (orangistes) traversant les quartiers catholiques sous protection de la police. Cette célébration du 12 juillet, pour fêter la victoire sur les français de Louis XIV et les irlandais, ravive les tensions et rappelle aux catholiques qu’ils ont été écrasés à la bataille de la Boyne en 1690.

N’oublions pas le peuple frère Irlandais qui fournit jusqu’à la Révolution de 1789, la célèbre « Brigade Irlandaise » dont nous devons en grosse partie, la victoire de Fontenoy…

Francophonie et frères d’Alliance

Régine PERNOUD disait : « Ce visage familier de la France dont les contours nous semblent avoir été tracés d’avance pour ménager à notre peuple une terre aux proportions harmonieuses, où climats et ressources s’équilibrent et se complètent, il faut connaître son passé pour apprécier le miracle qu’il représente: suite de rencontres, de luttes, de difficultés à travers lesquelles une volonté sagace et obstinée a fait choisir, parmi tous les « possibles” qui se présentaient, la solution sacré. Notre France traditionnelle n’est pas le produit d’un hasard, ni d’un accident géographique, ni d’on ne sait quelle prédestination. Elle est une longue patience; ciselant, soudant, ajustant un à un chaque coin du territoire, raccrochant à l’ensemble, ici une ville, là une province, jusqu’à ce que, sans brutalité, sans démonstrations théâtrales par le développement de possibilités naturelles dont notre peuple eut très tôt l’intuition, la France se trouvât formée. »

Nous désirons marcher avec l’histoire et celle de la France, riche et diversifiée, est illustrée par l’héroïsme. Je ne vais pas renouveler un historique que vous connaissez mais après tout… Il faut sans cesse rappeler notre présence dans cette Amérique qui fut un moment presque Française. Cette guerre de 100 ans menés par une poignée d’hommes au sang de braise sillonnant les immensités d’un territoire hostile et sans fin. Cette histoire oubliée du temps de nos rois où la France rayonnait dans le monde semble bien lointaine dans notre espace réduit par plus de 200 ans de décadence républicaine. L’espace ainsi diminué gavé de matérialisme et dépourvue de toute élévation transpire l’individualisme et l’hédonisme dans l’enfermement sur soi.

Nous avons dans l’esprit ces chevaliers de la grande période lumineuse médiévale, de ces troupes supplétives « Turcopoles » combattant à nos côtés, des « Poulains », enfants arabo-francs, sans oublier nos frères chrétiens défendant encore aujourd’hui, au prix du sang la croix du Christ en Orient. Cet icone que fut Baudouin IV, le roi lépreux, cette image de la pure chevalerie, dont nous essayons, malgré nos défauts d’être les héritiers.

Dans Paul et Virginie, Bernardin de Saint Pierre rappelait ce qu’était l’arrivée vers les côtes d’un vaisseau du Roi de France : «Nous aperçûmes dans le brouillard le corps et les vergues d’un grand vaisseau. Nous entendîmes le sifflet du maitre qui commandait la manœuvre et les cris des matelots qui crièrent trois fois : Vive le roi ! … Car, c’est le cri des Français dans les dangers extrêmes ainsi que dans les grandes joies, comme si, dans les dangers, ils appelaient leur prince à leur secours ou comme s’ils voulaient témoigner alors qu’ils sont prêts à périr pour lui. » Sentiments qui restent au profond de nous, comme un appel étouffé, comme celui du besoin des relations communautaires que plus de deux siècle d’esclavage consenti à l’argent, empêche de retrouver…

Nous vivions à l’époque les différences dans la complémentarité, la survie et les combats. Non qu’il n’y ait eu des heurts mais les caractères et les volontés ainsi que le sens des valeurs réduisaient les conflits. Nous étions loin des problèmes d’assimilation.

Il suffit pour cela de découvrir les milliers de « Pocahontas » dont la France put s’enorgueillir et dont la Baronne de St Castin était l’illustration à la Cour de France. Rappelons l’Edit de Richelieu, sous Louis XIII, stipulant que tout Amérindien christianisé était sujet du Roi de France, alors que les puritains anglo-saxons considéraient les catholiques comme des démons et les indigènes comme des sous-hommes…

La grande paix de Montréal de 1701, voyant là l’accomplissement de la diplomatie française, réussit ce que jamais les anglais ne purent, d’unir les nations amérindiennes dans une grande fraternité de paix.

Le gouverneur Frontenac se joignant avec nos frères Amérindiens dans les danses des guerriers. L’enterrement du grand chef Huron Kondiaronk qui voulut être enseveli dans sa tenue de capitaine Français, pendant que les iroquois, ennemis d’hier mais alliés grâce à cette paix française, pleuraient la mort du grand guerrier.

Imaginons un instant ce chef Amérindien porté en terre dans un mélange de tradition Amérindienne et Française, devant les officiers en grande tenue, l’armée et des milliers de représentants des Nations Amérindiennes. Jean Marc Soyez dans Historama disait : « Car il ne faut pas oublier que de tous les étrangers qui ont abordé ou aborderont en Amérique, les Français sont les seuls à y avoir été invités par les autochtones »

Nos coureurs des bois, miliciens et Compagnie Franches de la Marine, traversant les territoires hostiles, le canoë sur le dos ou dans les rapides périlleux, où souvent en plein hiver, les raquettes aux pieds, flanqués de nos frères Amérindiens, terrassant les britanniques à des centaines de kilomètres de chez eux. Nos « Compagnies sauvages » créant l’instabilité sur les frontières que les américains nomment « wilderness ».

Tous ces héros oubliés dont les noms sonnent encore à nos oreilles : St Castin, Beausoleil, Dumas, Magdeleine, Piskaret, d’Iberville, Cadillac, Tsohahisen, La Vérandrye, Boishébert, Kateri Tekakwitha, Langy,… Et toutes ces victoires, La Monongahela, Corlar, Dover, William Henry, Carillon ou Ticonderoga et St Foy… Comment ne pas rappeler Pontiac, chef Ottawa, allié des français qui failli, en unissant les tribus Amérindiennes après le Traité de Paris, mettre les anglais à la mer !!!

N’oublions pas les Illinois, dont toute la tribu désirait embarquer vers la France, plutôt que de rester face aux britanniques. Ils savaient leur fin proche après le départ des français… Un vieil Ottawa dans les reportages de Kevin Kostner disait : « Avec les français, nous n’avions pas de problème, nos filles se mariaient avec eux…»

Pour preuve la dernière grande révolte au Canada fut celle des franco-amérindiens, dite des « sang-mêlé » de Louis Riel, que les tuniques rouges réprimèrent dans le sang… C’est cela l’histoire de notre pays, car peuple et roi sont de droit divin, disait Marcel Jullian.

Nous pourrions même citer la présence de quelques soldats noirs dans les rangs français au XVIIIe siècle, le Comte de la Bassetiere en parle, concernant les Uhlands de Maurice de Saxe. Louis XV donna son accord pour la création d’un régiment le 30 mars 1743. Il n’est pas illogique d’en voir dans les troupes de marine comme le rappel si bien le film du dernier des Mohicans…

Nous pourrions aussi parler des Indes de Dupleix, où la France eut dans ses rangs la plus grande armée de supplétifs indigènes descendant des rudes guerriers Tamils et Muhammadans : les Cipahis dont ceux du chevalier de Monhi firent trembler les godons. De la prise de Madras à la résistance acharnée de 42 jours de Pondichéry, 10 000 combattants Cipayes en 1750 assuraient à la France de Louis XV, les postes et comptoirs de Pondichéry, Karikal, Mahé et Chandernagor au Bengale.

Nous avons un héritage dont nous avons des raisons d’être fier et travaillons à cette grande France que l’on nomme Francophonie. Retrouvons un véritable humanisme en rappelant celui qui pourra redonner de nouvelles espérances ; un Roi, pourquoi pas !!!

Comme dans les tirades de Cyrano, nous attendrons debout, et L’épée à la main… contre ces vieux ennemis ! Le mensonge ? Les compromis, les Préjugés, les Lâchetés !… la Sottise ! et s’il nous faut mourir il y a quelque chose, que nous emporterons, lorsque nous entrerons chez Dieu, notre salut balaiera largement le seuil bleu, quelque chose que sans un pli, sans une tache, nous emporterons malgré cette république antisociale, et c’est… Notre panache.  »

Notre Jour viendra !
Frédéric
WINKLER

Zachary Richard, Réveille

Remercions ralphzachary pour la vidéo de Zachary Richard chantant au grand rassemblement francophone d’Amérique, en Louisiane.

La chanson  » Réveille » est devenue un mythe pour les français d’Amérique. Elle retrace le périple des Acadiens déportés par les anglais. La survie pour certains avec les peuples Amérindiens et la résistance avec les partisans de Beausoleil. Le nom « Cajun » vient de la déformation du nom Acadien pour les déportés venus en Louisiane…Le 28 juillet 2005, après 250 ans et d’incessantes réclamations acadiennes, l’administration coloniale britannique reconnaissait l’acte de déportation.

N’oublions pas…

Nouvelle France, l’Amérique Française

Remercions Diodon pour cette vidéo historique, richement illustrée sur nos combats en Nouvelle France durant la guerre de 7 ans.

Les différentes scènes rappellent les combats de la Monongahéla, de fort Carillon, des chutes de Montmorency et notre défaite à Québec. Dés le début on peut voir des Compagnies Franches de la Marine, au coude à coude avec les Amérindiens, nos frères d’armes.

Écoutons l’auteur : « Je dédie cette vidéo à nos ancêtres qui ont combattus ,aux Amériques, à nos alliés Amérindiens. Aux Hurons…Aux Acadiens déportés par les anglais… Aux populations de Louisbourg et de Québec, affamés, bombardés et massacrées par les rangers américains… Aujourd’hui en France, alors que les écoliers doivent apprendre par cœur les dieux égyptiens et la civilisation musulmane, pas un mot n’est dit dans nos écoles sur ces événements essentiels de notre histoire. Heureusement, il reste une poignée de français qui se souviennent de leur passé et qui en sont fiers. Vive le Canada Français ! Vive le Québec libre ! »

Sans commentaire.

Edith Butler, le grain de mil

Remercions bingotopdog pour la vidéo sur Edith Butler chantant au grand rassemblement francophone d’Amérique, la chanson  » Le grain de mil « .

Cette chanson fait partie de notre histoire américaine, elle retrace la vie des femmes travaillant dans l’attente de leurs hommes défendant la frontière face aux intrusions perfides des anglais ne respectant aucun traités.
Les Indiens en savent quelque chose…

Carolyne Jomphe, Évangéline

Nous remercions SuzieJ2008 d’avoir publié cette vidéo retraçant l’aventure d’Evangéline et de Gabriel, contraints de se séparer en raison de la déportation des Acadiens par les Britanniques en 1755.
Cette histoire retrace, par le poème de Henry Wadsworth Longfellow la dramatique déportation dit « Le grand Dérangement » du peuple Français d’Acadie.
Celui-ci fut, éparpillé dans l’Amérique et ailleurs, dans des conditions qui préfigureront les déportations ethniques plus tard dans l’histoire…

Caroline Jomphe interprête merveilleusement cette tragédie, n’oublions jamais les Français d’Amérique…

DEERFIELD 1704

Kebbec (rétrécissement du fleuve en Algonquin) , je me souviens…400 ANS
Jean-Baptiste Hertel de Rouville et Tsohahisen, Wendat

« Car il ne faut pas oublier que de tous les étrangers qui ont abordé ou aborderont en Amérique, les Français sont les seuls à y avoir été invités par les autochtones »
Jean Marc Soyez (spécial Canada, Historama, Juin 1984)

deerfieldAprès un père épuisé par de longues aventures en Amérique, Hertel de Rouville fut capturé par les Iroquois à 19 ans et en apprit la langue avant de s’échapper après deux ans de captivité. Il participa à des campagnes contre eux en 1660 et 1680 ou il se distingua parmi nos alliés Peaux-Rouges. Il participa à l’attaque contre les Sénécas (Iroquois) en 1687, prit part avec deux de ses frères à l’attaque de Salmon Falls en 1690 ou 50 Franco-indiens surprirent à l’aube, le poste et les 3 maisons fortifiées, tuant 34 britanniques et ramenant 54 prisonniers.Il devient comme tant d’autres Français à l’époque, spécialiste des raids en territoire ennemi, notamment dans le Maine avec 30 hommes de troupe et 200 Kanienkehaka (Mohawks, Iroquois)…

Les Wôbanakiac (Abénaquis) rameutèrent leurs guerriers à la suite de l’assassinat d’un indien Penobscots, une des quatre tribus faisant parti de la confédération Wobanaki du Maine. Cet indien était parent d’une indienne mariée à un noble français.
Hertel partit, à la demande du gouverneur et du chef Wôbanakiac (Abénaquis) avec 4 frères : René Hertel de Chambly 29 ans, Lambert Hertel 27 ans, Pierre Hertel de Moncours 17 ans et Michel agé de 19 ans et les enseignes René Boucher de la Perrière et François Marie Margane de Batilly.Le tout, 250 hommes dont deux cent Amérindiens Kanienkehaka (Mohawks), Wobanaki (Abénaquis) et Wendat (Hurons).Le chef Wendat Tsawenhohi et son jeune neveu Tsohahisen, sont de l’expédition et ils appartiennent à la tribu des Attignaenongnehac (tribu de la corde) fondatrice avec la tribu des Attignawantan ( tribu de l’ours) de la confédération Wendat (Huron) des 5 nations.Tsohahisen est la deuxième génération après la triste dispersion du peuple Wendat par les Iroquois en 1650 et la terrible épidémie qui ravagea la nation Wendat.Son clan, celui du Loup vient de deux ou plusieurs ancêtres maternels commun. Il est originaire de la ville de Teanaustaye (St Joseph).Les Wendats de Wendake-Lorette près de Québec ont cultivés les alliances avec les autres peuples longeant le Saint Laurent, les Kanienkehaka (Mohawks) vivant à Kahnawake (Sault au Récollet,près de Montréal) et depuis la grande Paix de 1701 avec les Wobanaki (Abénaquis) vivant à Odanak (St Francis, Trois Rivières).Ils firent aussi des raids avec les Penobscots (Maine), une des 4 nations de la confédération Wobanaki qui, par langue et culture sont Algonquins.

Ils se dirigèrent vers Deerfield, le premier établissement Anglais sur les frontières du Massachusetts en Février 1704.Déjà les Abénaquis avaient effectués plusieurs raids, le 06 Octobre 1693 et le 16 Septembre 1696 à Deerfield et Hartfield en ramenant des prisonniers. Il fait parti de la seconde riposte du nouveau gouverneur Frontenac, faisant suite aux exactions Iroquoises à Lachine, fomentés par les anglais. Le détachement partit de Montréal et traversa les glaces de la rivière Richelieu et du lac Champlain. Les raquettes aux pieds, en équipement hivernal avec toute la rigueur difficile à imaginer aujourd’hui dans notre confort moderne. Le 28 Février, ils sont devant la bourgade. Il fait nuit et atrocement froid, l’enceinte de bois est face à eux…Quatre pieds de neige sur le sol, vent glacial, les éclaireurs n’ont pas vu de sentinelles, sûrement chassés par le froid et qui penserait voir les Français ici ?

Hertel bondit dans la place avec ses hommes et les indiens poussant des cris de terreur. Ils se divisent en plusieurs bandes pour frapper tous les points en même temps. Les maisons sont assaillis et 47 défenseurs perdent la vie. Pendant l’assaut d’une maison, l’enseigne de Batilly tombe gravement bléssé et c’est dans la seconde attaque que le chef Tsawenhohi est blessé mortellement.Les Hurons le portent à l’abri en retrait pendant qu’ils continuent l’attaque avec Hertel se lancant à son tour.Il est touché au bras, il y met un chiffon et rattaque.Cela fait déjà 3 heures que le combat à commencé et déjà, les indiens emmènent leurs lots de captifs.Le village est en feu.Soudain, côté sud, Hertel entend du bruit, annonçant sûrement des renforts britanniques. Il à prévu ce risque par un point de repli le long du fleuve.Il fait couvrir la retraite par son frère René et des miliciens, des Wôbanakiaks et Wendats et se retire.Les Anglais tentent de poursuivre le « commando » encombré de 120 prisonniers mais ceux-ci, dissimulès en embuscade, mousquets aux poings, les attendent.Les godons (Anglais) se font une nouvelle fois étriller et s’enfuient en laissant encore quelques mort sur la neige.Après distribution des mocassins pour la marche des prisonniers, l’enseigne françois Marie de Batilly meurt.Le grand chef Tsawenhohi meurt aussi des suites de ses blessures.Le rituel indien demande le sacrifice dans la torture et le feu d’un prisonnier. Le père de Couvert s’y oppose car cela est contraire aux enseignements de l’Evangile dont de nombreux indiens commencent à être imprégnés et surtout ceux de Lorette.Tsohahisen sympathisa avec le prisonnier devant être sacrifié et montra au britannique qu’un indien n’est pas un être du diable. Un conseil se forma après le décès pour parler du sacrifice du prisonnier. Pour de nombreux indiens un drame de conscience se posait entre le respect de la tradition autochtone du sacrifice dans d’atroces souffrances et les préceptes chrétiens enseignés par les pères de l’Eglise.
Tsohahisen intervient et prend la parole avec fougue en proclamant sa fierté de chrétiens de Lorette ne voulant pas salir la réputation de sa communauté dans un bain de sang inutile et honteux. D’autres répliquent en insistant su le respect des traditions ancestrales permettant de maintenir la crainte et la terreur menaçante chez les ennemis.Tsohahisen a compris et en fin diplomate, réclame sa part de prisonnier en guerrier et notamment celui devant être immolé.Il appui son exigence par la fermeté et personne n’ose le contredire. La route est longue pour le retour qui dure quelques mois. Les 19 jeunes guerriers rentrent au village, fier de leur combats.Tsohahisen est maintenant un homme mûr et il a gagné l’estime des anciens dans sa façon d’agir sans brusquer ni la tradition ancestrale du peuple Wendat, ni sa nouvelle foi chrétienne. Trois prisonniers seront donc adoptés dans sa tribu après l’acceptation de la grand-mère de Tsohahisen : Ashshutä, selon la tradition. Ceux-ci s’intègreront et aideront la tribu, Jonathan, adopté au clan du Loup de la tribu Attignaenongnehac, aura comme nom Hihwaten (mon neveu).Il se passe un peu de temps et Hihwaten, ami de Tsohahisen, devient un bon pêcheur et chasseur, fabrique des raquettes et des canoës. Mais un jour à Québec, il est enlevé par le fils d’un gouverneur Anglais et disparait des yeux de Tsohahisen et de sa tribu…Tsohahisen devient un grand guerrier, craint et respecté, un ondwtayuehte de yarihwa (chef de guerre du clan du Loup).

L’historien américain William Smith (History of Vermont) : « Conduits à Montréal, ces infortunés, y furent reçus avec humanité par les Français, contrairement à ce qui se passait à Boston, où les prisonniers abénaquis et canadiens subissaient les plus mauvais traitements». Plusieurs enfants britanniques seront rachetés aux amérindiens par les canadiens et grandiront en Nouvelle-France en demandant leur naturalisation en 1710-1713.(de la Nouvelle Angleterre à la Nouvelle France, M.Fournier,1992). John Carter amené au Canada à l’âge de 9 ans par les Iroquois de Kahnawake : « est racheté par Jacques Vandry de Pointe-aux-Trombles » est nationalisé en 1710, se marie, a 7 enfants et se fait baptisé en 1724…Martha French, prisonnière à 9 ans et reste deux ans chez les indiens, rachetée par Antoine Pacaud est nationalisée en 1710, se marie et à 10 enfants…

Lors de l’attaque de 1709 par les armées de Anglaise de Nicholson, le marquis de Vaudreuil , battit le rappel de tous les combattants et Tsohahisen fut de ceux-ci.Il fut remarqué à tel point que le père jésuite Louis d’Avaugour, écrivit de lui qu’il s’était bien battu, toujours le premier, incitant à bien vivre et combattre, couvert de blessures honorables et que si on avait trouvé dix tels que lui, dans les autres nations du Canada, il y aurait bien longtemps qu’il n’existerait plus d’ennemis aux Français…
L’alliance amérindienne fut réactivée en 1720 pour répondre aux attaques anglaises sur les Abénaquis de Nouvelle-Angleterre. Le village de Lorette fut endeuillé par la perte d’un autre chef lors de l’attaque sur Rutland en 1723.
Hertel obtint avec le gouverneur Frontenac, une commission dans les troupes de la marine après 9 ans de guerre et un titre de noblesse en 1716 par Louis XIV. Il fut promu lieutenant en 1696 et capitaine en 1712.Il se marie en 1698 et obtient la Croix de St Louis (haute distinction militaire de la Royauté ) en 1721.En 1708, il fit parti du raid manqué sur Haverhill (Massachusetts), son frère René y trouve la mort. En 1709, il renouvelle son attaque sur Deerfield, beaucoup moins spectaculaire…
Souvenons-nous…

Frédéric WINKLER

Piskaret, chef Algonquin

« Le 9 Juin, les Algonquins se livrent à une grande réjouissance : sur une place publique les femmes et les filles sont alignées sur une file. Les hommes rangés derrière elles chantent d’une seule voix. Aussitôt femmes et filles quittent leurs robes de peaux en les laissant tomber à leurs pieds et apparaissent entièrement nues, « monstrant leur nature » d’autant mieux qu’elles s’épilent. Le chant terminé et ponctué d’un vigoureux Ho, ho, ho, toutes remettent leurs robes ; à la reprise du chant les robes tombent à nouveau. La danse se fait sur place, marquée par quelques gestes ; on lève un pied puis l’autre en frappant le sol. Pendant les danses, le sagamo des Algonquins est assis devant les femmes et les filles entre deux bâtons où pendent les têtes coupées de leurs ennemis. »Voyez comme nous nous réjouissons de la victoire sur nos ennemis ! »Les chants reprenant, c’est au tour des hommes de quitter leurs vêtements. Ces danses et chants achevés, viennent des courses : deux par deux les hommes les plus habiles de chaque nation s’affrontent, avec une agilité sans pareille. » d’après les souvenirs de Samuel de Champlain dans le livre d’Yves Cazeaux « Le rêve Américain ».

Ennemi redouté des Iroquois, le chef Algonquin Piskaret fit parler de lui dans les années 1640.Faisant suite à des actes hostiles et massacres de la part des iroquois, vu l’échec d’une intervention armée contre eux, le chef parti accompagné de 4 autres chefs bien décidé à punir les alliés des britanniques. Ils allèrent en canoë, attendre vers la rivière Richelieu, un passage éventuel. Soudain un fort parti de 5 canoës de chacun 10 iroquois surgit. Il avait pris soin de préparer plusieurs mousquets de balles de plombs reliées entre elles avec du fil d’archal. Ils firent alors, malgré le surnombre des adversaires un beau carnage. Ils tirèrent dans les canoës d’écorce, qui prirent vite l’eau. Ils terminèrent les quelques rescapés au casse-tête et la victoire fut totale…Il devint vite réputés parmi ce peuple de cultivateurs, les Algonquins faisaient pousser les citrouilles et les courges. Ils avaient aussi des vignes pour de savants breuvages racontait encore Champlain visitant le village Choûacoet. « Ils semaient sur de petites touffes de terre quatre ou cinq graines de leurs blés et autant de fèves du Brésil qui s’enlaçaient autour des tiges de blés d’Inde. » (Y. Cazaux)

Une autre fois pour vous montrer le personnage, seul, dans l’hiver finissant, il s’approcha d’un village ennemi, surement Iroquois. Il s’approcha en raquettes prenant soin de les chausser à l’envers, inversant ainsi les traces de ses pas. Il se cacha et la première nuit, surgit tel un loup dans une cabane, massacre ses occupants et repart se cacher aux alentours. Le lendemain, panique et stupéfaction dans le village, on s’élance dans ses traces inversés. Nuit suivante, il ressurgit dans une autre cabane, casse les têtes, scalpe et se recache. Nouvelle consternation ce qui ne l’empêche pas de récidiver encore une fois pour terrasser une sentinelle en lui fendant le crane. Il s’enfuit avec 6 guerriers à ses trousses dans la forêt. La chasse à l’homme est longue mais il est fort. Il réussit encore à les distancer, non sans les avoir plusieurs fois provoqué sur le chemin et se cache de nouveau le soir. Les 6 guerriers s’arrêtent pour se reposer et dormir un peu. Ils sont harassés et pendant leur sommeil, Piskaret bondit et dans une lutte terrible les tues et les scalpe.(souvenir de La Potherie )

Malheureusement selon les souvenirs de Perrot il mourut plus tard dans une rencontre avec 6 autres Iroquois, lors de la reprise des hostilités…

Voilà le destin d’un de nos fidèles alliés, le chef Piskaret dont Québec, fondé le 3 Juillet 1608 doit le nom algonquin…

Frédéric WINKLER