Limérick

Au moment où l’Europe impose un nouveau vote à l’Irlande , il serait bon de rappeler quelques faits historiques…
Le Sinn Fein (Nous-Mêmes) votera « NON »

LIMERICK

« Cuimhnigi ar Luimneach agus ar feall na Sasanach » (Souvenez vous de Limerick et de la perfidie des saxons)

CRUAUTE ANGLAISE

L’armée Française comprenait depuis Louis XIV, une brigade Irlandaise composée de catholiques fuyant les persécutions « anglaises » et brûlant d’en découdre avec eux…Il faut relater quelques événements pour comprendre la souffrance des peuples. Il suffit de rappeler que le 22 juin 1728, un soldat catholique, pour avoir refuser d’assister à l’office protestant britannique, fut durant 2 jours fouetté à mort en suppliant qu’on l’achève…Le code pénal en Irlande s’appelait le code du sang. L’intolérance, les persécutions et les massacres que durent subir les populations irlandaises, avaient exacerbé la haine de l’anglais. Les « Stuart », héritiers légitimes, étaient remplacés par une couronne allemande venant du Hanovre venue avec ses régiments, payés en livre sterling avec la complicité du Parlement de Londres. Les familles des volontaires partis en France, subissaient des persécutions terribles faisant de cette Angleterre libérale, vantée des « Lumières » une terre de gibets et de terreur. Faudrait-il parler de la misère ouvrière, subissant bien avant nous la Révolution industrielle que les philosophes amèneront dans leur valises avec les théories révolutionnaires de 1789…Les massacres de femmes et d’enfants par les soudards de Guillaume III en Irlande sous l’œil complaisant du Parlement de Londres avaient laissés des traces dans l’esprit de ce peuple d’insoumis. Les fourberies et traités violés comme celui de Limerick, écoutons l’historien anglais Green : « L’histoire de l’Irlande, pendant les cinquante années qui avaient suivi sa conquête par Guillaume III, est un sujet de honte éternelle pour les Anglais». Pour l’Irlandais, considéré comme un sous homme, pas de liberté et pas de propriété, comme disait Paul Del Pérugia : « Ici se présente, sous le visage de la haine, un des aspects inhumain, un sinistre retour en arrière dont la vérité demeure soigneusement passée sous silence…». Les emplois publics sont interdits, spoliation des terres, tortures, destructions, vols, viols et incendies, pendant que des soi-disant philosophes présentaient en France les institutions anglaises libérales, comme un exemple…

LOUIS XV, UN ROI EUROPEEN

Le peuple Anglais d’alors attendait de Louis XV, une salutaire libération des hanovriens par un débarquement. La victoire de Fontenoy sur les anglais fut symbolisé par l’immense croix celtique apportée par les Irlandais en 1907, pour commémorer la victoire Française, composée de régiments irlandais sur les britanniques et portant comme inscription : «Limérick le 13 octobre 1691-Fontenoy le 11 mai 1745.A la mémoire des soldats de la Brigade Irlandaise qui, sur le champ de bataille de Fontenoy, se vengèrent de la violation du Traité de Limérick ». Sous Louis XV, la Révolution en Angleterre se préparait contre la dynastie étrangère avec l’Ecosse et l’Irlande et même des protestants ralliés, c’est pour dire… « Au cours de cette deuxième « guerre de 100 ans », Louis XV situait le conflit avec une sûreté géniale que Napoléon ne possédera qu’un instant. Ce n’était en aucun cas sur le Rhin, ce n’était plus sur l’Escaut qu’il contrôlait, mais sur la Tamise que pesait la guerre de Louis XV » (Paul Del Perugia, Louis XV).
Le prince Stuart voulait tenter un débarquement pour faire cette libération. Louis XV, toujours très renseigné des échecs de la politique libérale imposée avec violence, restait prudent, évitant de s’immiscer dans la politique intérieur anglaise. Les succès de Louis XV à Fontenoy, après les soins promulgués à tous les blessés et l’attention aux civils, l’avait propulsé en arbitre européen et en monarque exemplaire. Il était devenu à la suite de St Louis, un humaniste concret. Il voulait rester à l’écoute…
Il était d’ailleurs à ce moment, épaulé par Voltaire dans cette initiative d’un éventuel débarquement sur la Tamise. Notre marine de guerre était trop faible pour une campagne d’envergure. Il savait le coût d’une guerre de succession, étant sorti de celle de Pologne. Il était aussi impliqué dans la succession d’Autriche et ne se voyait pas lancé dans celle d’Angleterre. Louis XV était soutenu par le peuple dans cette entreprise contre les Salons parisiens intellectuels vendus aux Parlements britanniques. Ces salons dans lesquels ces soi-disant philosophes s’écoutaient parler, n’avaient comme audience qu’eux-mêmes et une partie de l’élite corrompu et aveugle, qui va quelques années plus tard déclencher la machine infernale révolutionnaire…Les solutions aux problèmes européens se trouvaient pour l’heure sur la Tamise et non sur le continent, Louis XV en était conscient.

Ecoutons Paul Del Perugia : « Louis XV n’interviendra à Londres que pour se montrer Roi très Chrétien, en parlant encore en faveur de l’humanité…La « philosophie », les idées londoniennes, la politique qu’avait tenté d’acclimater en France le Régent Philippe d’Orléans, parurent sans racines et brusquement balayées. Le peuple s’enthousiasmait, comme Voltaire, pour la bataille de Libération sous les murs de Londres. Ses vœux montaient bruyamment vers le Prétendant Stuart. ».
En Angleterre, la couronne du Hanovre, tenait dans la dictature et les fourberies. Cumberland quitta le continent européen et se alliés en toute hâte, durement étrillé dans les Pays-Bas. Il paya des mercenaires allemands pour assurer la sécurité à Londres, plus sûrs que les régiments anglais, dont la plupart espéraient la libération salvatrice…Le Parlement Whig tremblait et George II sentait sa couronne fragilisée. Louis XV le menaçait à la fois sur le continent dans sa Maison du Hanovre, sur la Tamise ou en Ecosse avec un débarquement Stuart légitime. Quand Charles Edouard débarqua, il fallut aller chercher George II en Allemagne où il festoyait… « Le déroulement des événements révéla mieux que toute l’Encyclopédie et tous les philosophes réunis comment fonctionnaient réellement des institutions libérales. Leurs réflexes sanglants n’incitèrent nullement Louis XV à les acclimater en France » (P.Del Perugia).

Leçons qui malheureusement ne seront pas suivies…

Frédéric WINKLER

Laisser un commentaire