Hurons et Iroquois

Kebbec (rétrécissement du fleuve en Algonquin) , je me souviens…400 ANS

huron« Les os de nos frères blanchissent la terre, ils crient contre nous ; il faut les satisfaire.Peignez-vous des couleurs lugubres ; saisissez vos armes qui portent la terreur.Que nos chants de guerre, nos cris de vengeance réjouissent les ombres des morts » Chant entonné par les sorciers Algonquins, Nippissings et Hurons, rapporté par Champlain pour l’emmener à la guerre…

L’arbre fait parti des éléments de la nature que l’on respecte ainsi que le soleil « Areskoui » pour les Hurons et « Agrishoué » pour les iroquois…En 1615, Champlain décrivait le pays Wendake (la Huronie), comme un petit territoire occupé de nombreux villages comme Cahiagué de 200 cabanes protégé par une triple palissade de bois.Les Wendats (Hurons) quitteront ce pays en 1650 par la pression des Iroquois et les terribles épidémies, notement de variole.La confédération Wendat comprenait les Attignawantan ( tribu de l’ours), les Attignaenongnehac (tribu de la corde), les Arendaronon ( tribu du rocher), les Tahontaenrat (tribu du daim) et les Ataronchronons (tribu du marais).

Les Wendats s’éparpilleront, plusieurs centaines vers Québec auprès des missionnaires et d’autres chez les Tionontati (Petuns) et les Atiwendarons (Neutres).Nombreux seront assimilés par les Iroquois, leurs cousins.Bien avant l’arrivée des Français, les guerres inter-tribus étaient terribles, les prisonniers étaient soit adoptés et intégrés, soit torturés à mort et tué.Les Hurons habiles commerçants, achetaient des peaux de castors aux « Pays d’en haut » pour la revente…Ils disaient à Champlain «Habitez notre pays, amenez-y femmes et enfants de sorte que vous voyant vivre et cultiver vos terres, nous apprendrons plus en un an qu’en vingt à ouïr discourir ».L’alliance militaire avec les Wendats et les Français dâte de 1616.Les Hurons, nom donné à cause de la coiffure en hure de sanglier, appelé Wandats (Ouiendats), en quittant leurs frères Iroquois furent considérés par ces derniers comme des traitres qu’il fallait détruire.

Les Iroquoiens, représentent une variété linguistique spécifique comprenant les Wandats, les Cherokees, les Eriés ou Andastes, qui seront éliminés par les 5 nations.Les Rotinonsionni (confédération Iroquoise)des 5 nations puis 6, comprenaient les Kanienkehaka (Agniers ou Mohawks), les Oneiouts ou Oneidas, les Onondagas, les Sénécas ou Tsonnontouans, les Cayugas ou Goyogouins et les Tuscaroras. Ce sont des peuples sédentaires (Hurons et iroquois) qui cultivaient le tabac, la courge, le maïs et le haricot et vivaient de la cueillette, de la pêche et de la chasse. Ils introduisirent l’agriculture dans l’est Américain. «Groupés en villages, ces guerriers sédentaires vivaient dans de vastes cabanes.Chaque village, entouré de palissades, était ceinturé par des champs où la culture du maïs dominait…situation géographique, leur nombre, leur organisation et leurs vertus guerrières en faisaient des adversaires redoutés » ( B.Lugan, La Louisiane Française ).

Imaginons partager un repas avec nos frères amérindiens, écoutons Jacques Jaubert dans « Le Baron Sauvage »: « La Sagamité était une bouillie indéfinissable…Il y nageait des morceaux d’un aliment qui, à l’odeur, devait être du poisson…La bouillie était du blé d’Inde pilé, torréfié, que l’on ne pouvait avaler d’un trait car il s’y trouvait de grosses fèves à moitié cuites.Le tout avait un goût de poisson, mais un poisson qui aurait oublié depuis longtemps sa rivière, et de graisse rancie… ».

Les iroquois furent chassés du haut du saint Laurent par une confédération de langue algonquine composé de Micmaques, d’Algonquins et de Montagnais(1610).Les Iroquois vainquirent vers 1628 leurs rivaux de la confédération Mohicanne.Ces guerres intertribales et la guerre du Castor (fourrures pour les occidentaux) épuisèrent les tribus. Les Iroquois belliqueux continuèrent à assoir leur prédominance en guerroyant contre les Hurons(Wyandots) , Petuns(Wyandots), Algonquins et Neutres (1649-1651), les Chats (Eriés) de 1653 à 1656.Pour comprendre la situation de l’époque, en 1649, face aux 25000 iroquois bien armés et aux britanniques, les français avaient 400 soldats…
Peter Stuyvesand, gouverneur néerlandais, le 7 Avril 1648 donna des consignes pour délivrer quelques 400 mousquets aux iroquois, donnant une supériorité manifeste sur les autres tribus. « Les descendants des François qui s’habitueront audict pays, ensemble les sauvaignes qui seront ammenés à la connoissance de la Foy et en feront à leur mieux profession, seront censés et réputés naturels François.S’ils viennent en France, jouiront des mesmes privilèges que ceulx qui y sont nés »(Richelieu, Compagnie des Cent-Associés).La conception Française fut de pacifier les nations s’entretuant au Nouveau-monde et donc éviter la distribution d’armes à feu, ce qui entraîna la quasi disparition des Hurons nos alliés.

Ce genre de disposition, toute emprunte d’humanisme, nous coûta cher. En 1634, 1636 et 1639 des épidémies de rougeole, variole, dysenterie et grippe (1 Huron sur 2) les décimeront. Cela devient une chance pour les Iroquois, peuple courageux, endurant et très entrainé voyant enfin l’opportunité d’écraser la nation rivale Wandat, insouciante, apathique et mal organisé. Les Hurons deviennent après leur massacre par les Iroquois, les enfants du Roi de France, écoutons Kondiaronk en 1682 disant à Frontenac : «Sarestsi ton fils, Onontio, se disoit autrefois ton frere, mais il a cessé de l’estre car il est maintenant ton fils, et tu l’as engendré par la protection que tu luy a donnée contre ses ennemis ».Les Hurons, diminués s’allieront à la « Confédération des trois feux » du Pays d’en haut, dont faisait parti les Sauteux, les Pouteouatamis et les Outaouais.D’autres viendront rejoindre cette association comme les Sioux, les Miamis et les Illinois.Ces derniers demanderont même, après le funeste « Traité de Paris en 1763 » de venir s’installer en France. « La sainte iroquoise Tekakouita, qui supporte dignement les plus lourds sacrifices avec la joie de les offrir à Dieu…Certaines conversions sont restées fameuses. Celle, par exemple, du grand chef iroquois, Garakonité »(Raymond Douville et Jacques Casanova,Les Colons de Dieu,Historama, Juin 84)

Des Iroquois, alliés des Anglais depuis notre choix premier d’aider les Hurons, convertis à la religion chrétienne, viendront s’installer à l’abri des Missions et serviront de supplétifs aux commandos Franco-indiens dans les attaques contre les Britanniques.« Les plans de colonisation anglaise ne tenaient aucun compte des tribus indigenes.Dans les combinaisons françaises, les indigènes étaient tout en tout. La politique espagnole anéantissait l’Indien. La civilisation anglaise le dédaignait en lui faisant sentir son mépris. La France , seule, savait l’accueillir et s’en faire aimer »d’après l’historien de Boston,Parkman.Quand aux Cherokees (Géorgie), ils resteront de fidèles alliés aux Français de Louisiane.Après l’épuisement de nos forces en 1760 et le ralliement des Chactas sentant le vent tourner en faveur des Britanniques, les Cherokees feront seuls, face aux Chactas et Chicachas alliés aux Britanniques.Ils sauveront la Louisiane par leurs attaques redoutables…Les Hurons-Wendats sont aujourd’hui autour de 8000, sachant qu’en 1535 ils étaient entre 30 à 40000…Si vous allez au Canada, allez voir nos frères Wendats qui vivent au village Huron de Wendake à Loretteville près de Québec.D’autres, les Wyandots (Wendats américains) sont éparpillés dns l’Ohio,le Michigan, Kansas et Oklahoma.

N’oublions pas.

Frédéric WINKLER

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