Le jeune roi Baudouin IV rongé par la lèpre fait face avec ses cinq cent chevaliers à une marée humaine de Sarrasins conduite par Saladin : « L’évêque de Bethléem éleva dans ses mains la Vraie Croix et la présenta à ceux qui allaient verser leur sang pour la liberté du royaume…Baudouin, que cette chevauchée à bride abattue avait épuisé, parut tellement affaibli que ses soldats succombèrent un instant au doute. « Mais le Dieu qui fait paraître sa force dans les faibles, écrit Michel le Syrien, inspira le roi infirme. Le reste de ses troupes se réunit autour de lui. Il descendit de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la croix et pria avec des larmes. A cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému. Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque fuirait au lieu de mourir. Ils remontèrent à cheval et s’avancèrent contre les Turcs qui se réjouissaient pensant avoir raison d’eux. En voyant les Turcs dont les forces étaient comme une mer, les Francs se donnèrent mutuellement la paix et se demandèrent les uns aux autres un mutuel pardon… » (P. Aubé, dans Baudouin IV de la chevalerie à la sainteté). Ce sera ce 25 novembre 1177 pour Saladin une défaite cuisante et la plus grande victoire des Croisades en Terre Sainte et en ce jour, reste en nos mémoires cette « geste des Francs » et une pensée pour nos frères d’Orient dans la souffrance, notre Jour viendra !

