serf

Chroniques de la Monarchie populaire – 4 :

SERF AU MOYEN-AGE

« A la nuit tombante, on voit s’en retourner le seigneur fièrement campé sur sa rossinante, l’épée au côté, une miche de pain sous le bras, avec son fermier en croupe. » Pierre Gaxotte

Il faut savoir tout d’abord que la condition de serf n’était point l’humiliation et l’esclavage qu’une certaine école révolutionnaire prône encore aujourd’hui, malgré de nombreux travaux d’historiens prouvant le contraire. L’organisation pyramidale de la société représentait un équilibre entre autorité et libertés où la responsabilité, le sens de la parole, la hiérarchie et la vie communautaire comptaient beaucoup. A cette époque, on ne pouvait concevoir de liberté sans puissance, pour des raisons de sécurité. « Le serf attaché à la terre, c’est la terre elle-même vouée au serf, vouée dans des conditions d’avenir et de sécurité dont les modernes conçoivent à peine les avantages. C’est, dis-je, la terre vouée au serf ; partant, c’est le propriétaire lui-même de la terre engagé envers le serf. Qu’on pèse les termes de cet engagement : il n’en est pas de plus rigoureux. En vertu et par l’effet direct de la servitude de la glèbe, le seigneur ne peut ni changer le serf de place, ni le renvoyer, ni ôter la succession de terre à ses enfants. Si la terre est vendue, le serf reste. Nos dénonciateurs appellent cela être vendu avec le champ. En effet, tout comme les locataires à bail d’une maison sont vendus avec la maison… Donc la servitude ou servage de la glèbe n’est que le nom d’un contrat perpétuel entre le propriétaire et le paysan… » ( louis dimier – Les préjugés ennemis de l’histoire de France p 161)

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