Pour les métiers libres :

L’autre jour un ami, l’âge venant, me confiait ses soucis, dont un problème physique à son bras, lié à son activité professionnelle, commençait à lui poser quelques handicaps, il se demandait comment serait l’avenir pour lui dans la conjoncture actuelle. Il fait partie de ces milliers de travailleurs, venus de ces terres du Portugal, comme d’autres d’Italie ou d’Espagne, qui n’épargnèrent pas leurs efforts dans le travail durant de nombreuses années sur notre terre de France. Ces populations aux mêmes racines latines et chrétiennes, apportèrent une forte énergie dans leur intégration parmi nous et c’est avec un grand respect que je les salue… Bref que penser de sa situation, sachant que chargé de famille en plus et d’enfant handicapé de surcroit, l’avenir dans un monde libéral où seul l’argent compte n’annonce pas de bons augures.

 

Nous pourrions sous d’autres sociétés répondre qu’importe, faisant parti d’un corps de métiers respecté, puissant et libre, il serait, par son expérience acquise, dirigé vers la partie « administrative » professionnelle, s’occuper à la formation des plus jeunes, des apprentis. Il pourrait prendre en charges les enfants orphelins du métier, gérer la caisse maladie dudit métier où entrer dans la magistrature de celui-ci ! S’il se sent plus impliqué il pourrait encore représenter le métier dans les chambres jusqu’à la province pour peut-être finir dans les Conseils économiques de l’Etat. Si les métiers étaient libres de s’organiser, ce n’est pas les fonctions internes qui manqueraient et j’en oublie. Mais pour le plaisir et par empirisme historique nous pourrions rajouter, gérer la trésorerie du métier, sa police et ses droits, ses fêtes, ses coutumes, son héraldique et ses titres, ses écoles, ses fonctions sociales, ses biens meubles et immeubles…

 

Tout ce que la Révolution a volé au monde ouvrier et qui faisait ses défenses, son armature, ses privilèges, sa sécurité, bref son autonomie et dont notre monde d’aujourd’hui ne fait qu’admirer les chef d’œuvre passés, parce qu’il faut sans cesse le répéter, la nuit du 4 aout fut la mort des autonomies ouvrières et provinciales, bien plus que des droits féodaux. La révolution « bourgeoise » n’eut qu’un seul but, mettre en place au pouvoir le libéralisme économique, au service des puissances financières, rien de plus. Le « prêt à penser » fabrique l’histoire afin de laisser croire à la fin d’un régime exécrable mais il reste encore assez d’informations libres aujourd’hui, à travers archives, textes, actes notariés, livres des métiers pour y découvrir bien le contraire. L’ère de l’esclavage fut plutôt le XIXe siècle suivant cette horrible révolution générant toutes les dictatures modernes et dont la sombre histoire reste le linceul immaculé du sang ouvrier…

 

Bref les libertés ne peuvent fleurir que sous un régime qui possède le temps pour lui et dont les fondements sont autres que financiers. L’argent n’a que faire du beau comme du bien, cela ne rapporte pas ! Le libéralisme ne s’intéresse qu’à l’utile quand il rapporte et non à la culture et aux arts. Sous notre république des droits de l’homme, les artistes peuvent bien « crever » dans les rues, on est plus sous François 1er où Louis XIV les hébergeant gratuitement au Louvre. C’est sous nos rois que les cathédrales pointaient fièrement leurs cimes vers le ciel, comme c’est sous leurs règnes que les artisans étaient anoblis car « peuple et rois » sont de droits divins disait mon vieil ami Marcel Jullian disparu. Qu’importe tous les ministres dits de la culture comme ceux de l’éducation nationale, car dans une société libre, ils n’existeraient pas, les écoles et universités alors, s’autogéreraient, les hommes redeviendraient des citoyens à part entière, au sens grec du terme. Nous ferions de bonnes économies car la République coûte cher au contribuable, excessivement cher, beaucoup plus cher que n’importe quelle monarchie à bien regarder…

 

C’est pourquoi mon cher ami, tu comprendras que tant que le système trouve en toi le moyen de gagner de l’argent, tu l’intéresse mais surtout, ne fléchis pas ni ne réfléchis, car alors tu découvriras combien la ripoublique qui est au pouvoir est antisociale !!!

 

Notre jour viendra !

 

Frédéric Winkler