Être royaliste

Adieu Guytos !

Article issu du site de l’Action française : ICI

Pour les plus « jeunes » parmi les anciens, ceux qui se sont illustrés lors de la génération Maurras des années 80, 90 Guy Courbatère de Gaudric, dit Guytos, était un militant actif doté d’une forte personnalité. Il faisait partie de ceux qui, venant de la section de Dijon, avec Nicolas Portier et Sylvain Roussillon, allaient écrire magnifiquement une nouvelle page de l’Action française, tant sur le plan intellectuel, que dans la rue. L’irruption du mouvement royaliste au quartier latin, devant les facs et les lycées à Paris comme en province valut quelques inimitiés hystériques et mesquines venant le plus souvent de la gauche la plus violente, laquelle en bon instrument du pouvoir mondialiste a toujours pour mission de mater la libre expression anticonformiste des opposants les plus déterminés au régime. C’est à dire, les royalistes.

Il fallut constituer un service d’ordre central, pour protéger nos manifestations.

Guytos, camelot du roi, avec son style un peu provocateur de voyou des années James Dean, était un pur guerrier qui maitrisait parfaitement le combat de rue. Flanqué de son adjoint qu’on appelait « Sergent Jean », un ancien para, il prit la tête de ce SOC, qui était le fer de lance de la force de frappe d’AF. Beaucoup se souviennent encore des véritables batailles de rue très organisées, qui dispersèrent nos adversaires, à Paris comme en province.  Il fut à la tête de la charge héroïque, sans armes, sinon des casques et des gants, de la « Jeanne interdite » qui renversa rue de Rivoli les forces de (dés)ordre républicain. Il fut aussi à la manœuvre à la faculté de Jussieu pour interdire les cours d’un certain professeur Boudarel, ce Français renié, aurait dit Jeanne d’Arc, ancien kapo du sinistre camps 113 en Indochine, chargé d’interroger sous la torture, les soldats français fait prisonniers à Dien Bien Phu. Rapidement il devint un mythe, une légende, car non seulement il était un as de la bagarre, mais il était aussi un joyeux compagnon. 

Il nous a quitté dans sa 59 ème année après une longue maladie, terrassé par le cancer auquel il a résisté avec sa « fureur de vivre », en combattant redoutable qu’il est, remportant même des victoires qui laissaient ses médecins pantois.  La mort aurait pu le faucher bien avant car il fut poignardé dans une bagarre. Une autre fois il faillit perdre un œil dans un violent affrontement. Le tout Paris gauchiste voulait sa peau. Ils ne l’ont pas eue, mais c’est le « crabe » qui l’a rattrapé et ne l’a pas lâché pendant presque 10 ans. Il a livré sa dernière bataille, comme un homme lige du roi de France, car c’était un « authentique chevalier ». Et puis, quand l’épée devint trop lourde, qu’il n’eut plus assez de force, il fut obligé de mettre un genou en terre, et la camarde, lentement, fit son œuvre.

Ce bon vivant s’était rapproché de Jésus, roi de France. Notre cher abbé de Tanouarn l’a conduit spirituellement, en le prenant par la main, jusqu’à sa dernière demeure. Il lui a fermé les yeux, muni des derniers sacrements. L’image que notre cher camarade laissera, est celle d’un homme de panache, de courage et même de bravoure, mais aussi d’une certaine insolence goguenarde devant le danger. En outre il était fidèle en amitié, plusieurs d’entre nous ont pu l’éprouver.

Repose en paix mon camarade, et si tu croises des gauchistes là-haut, sur les boulevards célestes, pardonne-leur, car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient.

Guytos assurant avec d’autres camarades la sécurité des Princes à Amboise en 1987
Guytos en flight jacket et bandana, la signature de la Génération Maurras, assurant un SO
Guytos dirigeant le SO de la Jeanne d’Arc en 1986

Présidentielle ? Plutôt le Roi !

En ces temps de crises, sanitaire comme sociale, et de campagne présidentielle sans véritable fond, la Monarchie royale « à la française » pourrait bien former une alternative crédible permettant, par son principe d’arbitrage indépendant au-delà des partis, de conjuguer espérance et nécessité, tout en renouant avec le fil d’une histoire qui, tranché violemment hier, pourrait à nouveau réunir des Français aujourd’hui soucieux de concorde et de tranquillité, y compris politique…

Quelques arguments plaident en sa faveur comme celui de l’unité nationale au-delà des querelles politiques et des grands intérêts (féodalités financières et économiques, partis politiciens, groupes de pression communautaristes, etc.) : car le roi ne doit rien à un choix électoral forcément clivant et séparateur qui divise en clans idéologiques, et son indépendance vient du principe même de la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, la naissance ne pouvant s’acheter ou se forcer.

Bien sûr, c’est l’argument parfois le plus difficile à entendre pour nous, électeurs, qui sommes habitués à choisir le Chef de l’Etat que nous semblons sacrer de notre vote avant que de le dénoncer dès les mois suivants dans un élan d’ingratitude qui, visiblement, n’appartient pas qu’aux princes… Il est vrai que M. Macron ne mérite pas les éloges dont certains, par peur électorale (largement surfaite…), le comblent en oubliant son bilan peu flatteur que nous, royalistes et hommes de longue mémoire, connaissons…

L’autre avantage majeur de la succession royale est qu’elle accompagne le temps et qu’elle est l’humilité devant la nature humaine et ses propres limites : dans la tradition française, ce mode de transmission de la magistrature suprême de l’Etat se résume en une formule « Le roi est mort, vive le roi ! ». C’est-à-dire que c’est de la disparition physique du prédécesseur que naît le pouvoir du successeur. D’un drame, la mort, la royauté fait un passage vers une autre vie, une autre personne, celle-là même qui savait qu’un jour elle régnerait mais qui ne savait ni le jour ni l’heure, dans une incertitude qui, pourtant, n’ouvre pas vers l’inconnu mais vers le « prévu ». Cela explique l’autre formule traditionnelle de la royauté en France : « Le roi ne meurt jamais ». En effet, la mort physique d’un monarque n’est pas la mort de l’Etat, mais son renouvellement : le fils succède au père, naturellement, tel que cela était annoncé depuis sa naissance et son titre de dauphin. Quand la République déchire autour de l’urne, la Monarchie royale unit autour du cercueil, et du trône

Jean-Philippe Chauvin



Etre royaliste en temps de présidentielle.

Il n’y a pas, il n’y aura pas de candidat royaliste à l’élection présidentielle cette année… Le dernier (le seul, en fait, dans l’histoire de la Cinquième République) a été, en 1974, Bertrand Renouvin, et il n’a pu se représenter sept ans plus tard, faute des fameux 500 parrainages de maires nécessaires depuis M. Giscard d’Estaing pour pouvoir concourir au siège élyséen. Bien sûr, il y eut d’autres tentatives de candidature, comme celle d’Yves-Marie Adeline qui mit une belle énergie à essayer de mobiliser d’autres forces nouvelles pour la cause royale au début des années 2000. Il y eut aussi des tentations de candidature, y compris de feu le comte de Paris, mais rien qui n’ait, malheureusement, abouti. Et pourtant ! N’est-il pas dommage que les royalistes, si prompts à crier « vive le roi ! » tous les 21 janvier ou à afficher des slogans tout le long de l’année universitaire, voire au-delà, soient aussi cruellement absents et apparemment silencieux au moment où les citoyens s’intéressent, un peu plus que d’ordinaire, à la politique ? Sont-ils condamnés à n’être que les mercenaires ou les électeurs de telle ou telle candidature « nationale », qu’elle soit nationaliste, libérale, macroniste ou, même, socialiste, voire communiste ? Cette situation comme ses perspectives ne sont guère réjouissantes : mais, limiter l’engagement royaliste en temps de présidentielle à ces « dégagements républicains » selon la formule d’un observateur critique du royalisme contemporain, serait une erreur, et nous essayons de ne pas y céder, par conviction comme par logique politique.

D’abord, l’absence d’une candidature spécifiquement royaliste est-elle si grave ? Bien sûr, je regrette que, dans les débats actuels, la question institutionnelle ne soit pas vraiment abordée, si ce n’est, très à gauche, pour évoquer une hypothétique renaissance de la Quatrième sous la formule de « Sixième République » (sic !). Mais surtout, je regrette que le « projet royaliste », sous ses formes politiques et sociales, n’ait pas d’incarnation reconnue et visible pour les citoyens, si ce n’est sous les traits de Stéphane Bern qui, pourtant, ne fait plus de politique en tant que telle : ne serait-il pas sympathique de pouvoir entendre, à une heure de grande écoute, sur les médias nationaux sans doute trompeurs mais néanmoins regardés par le grand nombre, une personne qui pourrait porter une parole éminemment royaliste et reconnue comme telle par les auditeurs et téléspectateurs ? L’idée, déjà ancienne dans les milieux issus de la Nouvelle Action Française (devenue Royaliste) depuis les années 1970, était de former quelques « politiques » susceptibles, justement, de crédibiliser et de rendre visible dans l’espace médiatico-politique l’engagement royaliste. Il faut bien reconnaître que, pour l’heure, nous n’en sommes pas encore là, même si certaines idées valorisées par l’Action Française (par exemple) semblent « resurgir » sur quelques plateaux télévisuels, malheureusement sans cette coloration spécifiquement royaliste qui leur donnerait tout leur sens et toute leur portée positive.

Alors, que faire ? D’abord, rester soi-même sans être sourd aux débats présidentiels. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de se perdre dans les querelles entre tel ou tel candidat et de soutenir l’un ou l’autre, ou l’un contre l’autre, mais de présenter et de développer quelques thèmes qui nous sont chers sans rien cacher de la coloration royaliste que nous donnons aux réponses que nous pouvons apporter. Ainsi sur la question sociale : le combat contre le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, engagé depuis 2011 au sein du Groupe d’Action Royaliste, mérite d’être mis en avant durant cette campagne présidentielle, et cela doit aussi s’accompagner d’une « explication de texte », non seulement pour préciser les raisons profondes de notre opposition et les propositions que nous faisons, en tant que royalistes, pour tenter de résoudre l’immense question du financement des retraites, condition sine qua non de leur pérennité pour nos compatriotes et pour les décennies à venir. Idem pour la question industrielle, à la fois contre les délocalisations spéculatives et pour une réindustrialisation intelligente et ordonnée nécessaire à la souveraineté française, autant sur le plan économique que sur le plan énergétique, mais surtout sur le plan politique et géopolitique. Sur ces questions-là, qu’il s’agit de rendre audibles malgré la cacophonie politicienne de la campagne présidentielle, nos réponses, argumentées, doivent être fleurdelysées… N’est-ce pas, après tout, la meilleure pratique du « Politique d’abord » théorisé par Charles Maurras au début du XXe siècle ?

De plus, en cette période encore marquée par la lourdeur des mesures de contrôle liées à la crise sanitaire, nos concitoyens paraissent bien peu motivés par les candidats eux-mêmes, ce que traduisent, parfois vertement, les enquêtes d’opinion. Pourtant, il y aura bien un élu à la fin du mois d’avril, et il semble déjà que cela sera « par défaut » plus que par enthousiasme, ce qui laisse entendre que le fossé entre la légalité issue des urnes et la légitimité reconnue par les citoyens n’en sera que plus grand, réactivant le vieux clivage « pays légal-pays réel » plus violemment encore que lors de la crise sociale de l’automne-hiver 2018-2019. Il y a là une occasion de rappeler que la Monarchie royale, sans posséder un sceptre magique, peut apporter une réponse institutionnelle à l’insatisfaction post-électorale, sorte de dépression démocratique et politique qui frappe de plus en plus notre société et qui empêche, sans doute, de motiver nombre de ses jeunes énergies, désormais de plus en plus tentées, soit par l’émigration vers des pays apparemment plus « ouverts » (sic !) ou « dynamiques, ou, en tout cas, plus accueillants au « risque de la jeunesse », soit vers une forme d’émigration intérieure qui peut se signaler par un repli individualiste ou communautariste, par une résignation sourde ou par une colère souvent trop froide pour trouver un débouché politique…

L’autre jour, sur une affiche électorale apposée et déjà déchirée le jour même, quelques mots simples avaient été tracés : « Présidentielle ? Bof… Vive le Roi ! », accompagnés d’une fleur de lys un peu maladroite (ou très stylisée…). Un peu plus loin, la même main avait écrit : « Mieux vaut le roi que le pire ! »… Tout cela ne pèse sans doute pas bien lourd dans une campagne présidentielle qui, de plus, passe largement par les réseaux sociaux et les moyens numériques. Mais, malgré son aspect dérisoire, cette double et maladroite évocation de la proposition royale aura peut-être l’effet de rappeler à quelques uns que l’élection présidentielle ne fait pas forcément rêver tout le monde, et que « l’imagination au pouvoir », cette forte demande des étudiants de Mai 68 (y compris royalistes…), pourrait bien prendre la forme d’une Monarchie royale ou, en attendant mieux, de celle de l’espérance royale…


Avant que de faire la Monarchie…

« Avant que de faire la Monarchie, encore faut-il la penser et la vouloir, et démontrer en quoi elle peut être plus efficace, plus crédible et plus humaine que l’actuelle République dont, néanmoins, je ne méconnais pas les quelques aspects monarchiques qu’il s’agit de rendre à leur cadre institutionnel naturel et logique. Détruire, même intellectuellement, ce qui existe sans vouloir penser la suite et la fondation d’un nouveau régime serait contre-productif et faire preuve d’un nihilisme qui n’est pas et ne sera jamais mien. La Monarchie n’est pas une « revanche » sur la République, et ce passé républicain (aussi condamnable que puisse être la République) qui appartient désormais au patrimoine national ne peut être rayé d’un coup de stylo ou en arrachant quelques pages aux manuels d’histoire : au contraire, il s’agit d’en tirer les leçons et d’assumer (sans en accepter les formes et les fautes) cette part, non négligeable, de l’Histoire de France. Assumer ne veut pas dire encenser ni même excuser, mais dépasser « le moment républicain » pour enraciner la nouvelle Monarchie dans un temps long qui ne peut faire l’impasse sur plus de deux siècles d’expériences et, parfois, d’espérances institutionnelles. »


Jean-Philippe Chauvin

Tolkien, le seigneur de l’imaginaire :

« Les mythes que nous tissons, même s’ils renferment des erreurs, reflètent inévitablement un fragment de la vraie lumière, cette vérité éternelle qui est avec Dieu. » (J.R.R Tolkien)

Vidéo disponible sur Odysee :

https://odysee.com/@actionroyaliste:c/Tolkien%2C-le-seigneur-de-l%27imaginaire:5

Les Songes nous guident :


« … Comme tous ceux qui vivent pour voir de tels temps. Mais la décision ne leur appartient pas. Tout ce que nous avons à décider, c’est ce que nous devons faire du temps qui nous est donné » (Tolkien).

Comment ne pas remonter au fond des âges dits « obscurs », qui ne sont en fait que la possibilité du tout, de l’humain comme des éléments de la création. De ces instants d’une nature non policée aux confins des mondes où règnent encore les divinités et dieux multiples, aux premières pénétrations du christianisme. On découvre alors l’extrême adaptation des sociétés naissantes, aux périls et risques nombreux, comme aux aventures merveilleuses. C’est là que parmi les forêts vivent encore Elfes et Trolls, Gobelins et Orques divers. Ces mondes de l’imagination, des contes et légendes, nous habitent, enfin, pour ceux dont l’esprit s’évade et s’envole. Ceux pour qui la vie demeure dans le regard et l’écoute des merveilles de la nature, l’essence de la vie. Pour ceux dont la dimension du monde n’est pas que matérialiste, dont l’invisible est multiple, étendu et souverain. Ce monde que Tolkien nous a décrit et qui vit à travers ses ouvrages mais pas que…

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LE LIVRE NOIR DES REPUBLIQUES EN FRANCE – 2

On nous enseigne que ce qui s’oppose aux dictatures et à l’oppression, c’est forcément les républiques, les démocraties et les Droits de l’Homme. Pourtant lorsque l’on fait le bilan de ce qui a été fait au nom de cette sacro-sainte trinité, on ne peut s’empêcher de constater qu’elle s’apparente cruellement, à une forme de dictature qui ne veut pas dire son nom…

Ce que vous allez lire dans ce livre n’a rien de conformiste. Le but étant d’apporter à toute intelligence curieuse et critique, ce que les médias et l’éducation nationale vous cachent dans un but idéologique afin de mieux vous déraciner et vous manipuler.
Ces dossiers furent traités avec sérieux et rigueur dans le cadre de la création de vidéos, afin de mieux mettre en lumière ce que l’histoire nous enseigne sur l’aspect destructeur du régime républicain en France.
Pour ceux qui seront sceptiques à la lecture de ces dossiers contenus dans ce livre, nous vous invitons à faire vos propres recherches avant de formuler toute critique inutile !

SOMMAIRE : L’obscurantisme des « Lumières » – Les Femmes face à l’obscurantisme des « Lumières » – 1914-1918 l’épuration républicaine – 1914-1918 la république contre les trônes – L’Homme nouveau, un projet abject des régimes totalitaires – La Vè république, fossoyeuse de la France – Architecture et urbanisme – Les ravages des idéologies de gauche – L’immigration, le néo-esclavagisme des mondialistes – La lutte républicaine contre le complotisme – France/États-Unis l’alliance impossible – Gloire et défense de notre langue française – La république expliquée par ses enfants

Etre royaliste aujourd’hui, malgré la République.

Il faut bien l’avouer : aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presqu’invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, désormais plus numérique que physique, et par l’angoisse actuelle de la maladie qui rôde dans nos villes : cette dernière menace semble d’ailleurs tétaniser toute capacité de réflexion politique et, tout compte fait, elle paraît souvent profitable (pour l’instant…) aux pouvoirs en place, au point de prédire (mais n’est-il pas bien pour cela ?) une élection présidentielle au second tour semblable à l’élection précédente, avec un même destin électoral… Cette situation et la promesse d’une resucée de 2017 ne sont pas satisfaisantes, et les royalistes ne peuvent s’en satisfaire : je ne m’en satisfais pas.

En tout cas, et malgré les impasses d’une République qui semble autant bloquée que bloquante, et alors même que tout semble confirmer les inquiétudes des royalistes devenus depuis un siècle des « Cassandre malgré eux », le royalisme connaît une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du « tout démocratique » et du « politiquement correct ». Cette situation gêne évidemment la perception des idées royalistes, trop souvent limitées, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore… Il est vrai que les royalistes sont parfois responsables de cette image déplorable ou caricaturale, et que leurs incessantes querelles, qu’elles soient dynastiques ou idéologiques, détournent du royalisme maintes bonnes volontés qui, pourtant, peuvent apporter de la « fraîcheur » à un courant d’idées temporellement vieux mais toujours utile, voire nécessaire au débat politique et institutionnel.


Ainsi, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire et oligarchique…) ; au moment où les intelligences les plus vives ressentent un « malaise de civilisation » (prémisses ou, plutôt, révélateurs d’une crise aujourd’hui bien réelle ?) ; au moment où la maladie au numéro 19 remet en cause quelques unes des certitudes de notre mode de vie « sans limites », l’idée d’une instauration monarchique apparaît bien lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), mais doit revenir dans le champ des possibles : la Monarchie royale, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne ; montée des puissances « alternatives », de la Chine à la Turquie ; règlementarisme européen…) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarismes religieux ou sociologiques,…). Une nation que nous évoquons, non comme une idéologie jacobine (la « Nation » avec un N majuscule) dont les excès centralisateurs se manifestent jusque dans la gestion « parisienne » de la crise sanitaire (les Marseillais en savent quelque chose, mais aussi les Rennais : les préfets sont redevenus les « représentants en mission » d’une République maladroite dans ses réponses à la pandémie), mais comme une forte réalité issue de l’histoire et des liens qu’elle a fondés et entretenus, et comme le fort sentiment de l’appartenance à un « ensemble pluriel et inaliénable ».

Pourtant, la Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en « monarchisant » la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains…) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de « monocratie » renforcée par ses successeurs, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans) et que le quinquennat a rendu désormais plus improbables (le mal est déjà fait, pourrait-on ajouter avec regret). En effet, depuis les années 1960, sous la pression conjointe d’une société de consommation de plus en plus mondialisée et d’une construction européiste qui oubliait, en fait, les réalités européennes comme la Nation de la 1ère République avait nié les réalités françaises, cette « pluralité de l’unité », la nation française paraît affaiblie et inquiète d’elle-même sans se résoudre ni à disparaître ni à se grandir à nouveau, et la Ve République est impuissante à se hisser à la hauteur des espérances que l’histoire de France, pourtant, autorise et que nombre de peuples, dans le monde, attendent !

Voici ainsi une bonne raison d’être royaliste et de le faire savoir, avec ferveur mais sans démesure, en cherchant, d’abord, à servir le pays qui est le nôtre, ce « cher et vieux pays » dont les dévastations urbanistiques et les dégradations environnementales nous désolent. Il ne s’agit pas de prendre une douteuse revanche sur une histoire de France guère heureuse pour les derniers rois comme pour leurs partisans ultérieurs, mais de rendre à la nation française sa juste conscience d’elle-même et sa place au regard même de ce qu’elle a été, que cela soit chez elle ou de par le vaste monde. Une France qui ne s’arrête pas aux limites de l’hexagone mais navigue aussi sur tous les océans à travers ses territoires ultramarins, de la Nouvelle-Calédonie (qui vient de confirmer ce dimanche par référendum son appartenance à l’ensemble national) à l’île de Mayotte, notre plus récent département (depuis 2011) et pour lequel toute une génération de royalistes, autour du maurrassien Pierre Pujo et de son hebdomadaire Aspects de la France, a milité, « contre le sens obligatoire de l’histoire »…

Mais être royaliste ne signifie pas être en « exil intérieur », bien au contraire, et, même si certains républicains peuvent en être surpris, nous travaillons en France, sous la République, parfois au sein de sa Fonction publique, sans que cela nous pose souci : il s’agit de servir le pays, sa population et, pour mon cas, ses jeunes générations. Un royaliste a sa place partout en France, partout où il faut servir et non « se servir ». Refuser de le faire serait, d’une certaine manière, appliquer « la politique du pire » qui est, comme le soulignait Maurras, « la pire des politiques ». Cela n’empêche pas, là où nous sommes, d’œuvrer, aussi, pour un Etat digne de ce nom, un Etat royal et dynastique qui n’a qu’une passion, qu’une obsession : la France, la France encore, la France d’abord…



L’épopée miraculeuse de Jeanne d’Arc :

« Nous ne sommes qu’à l’aube des jours qui verront s’accomplir, indéfiniment, sa mission. »

      Gabriel Hanotaux – Jeanne d’Arc (1911)

« Il y a grande pitié au Royaume de France », disait l’Archange St Michel à Ste Jeanne d’Arc alors que la France paraissait perdue, entre la folie de son roi Charles VI et l’invasion anglaise devenue inéluctable. Nous sommes en pleine Guerre de cent ans en l’an de grâce 1429. A cette époque, le sort du Royaume de France ne tenait plus qu’à la ville d’Orléans. A ce stade catastrophique de la guerre, si Orléans tombe, c’est la France entière qui disparaît sous le joug de la couronne britannique et ceux-ci pouvaient envahir les territoires du sud de la Loire encore fidèles à Charles VII… D’autre part, la chevalerie française en cette année 1429 n’avait plus vraiment la fougue et le moral d’acier de jadis. La cruelle défaite française d’Azincourt, le 25 octobre 1415, avait ruiné pour longtemps tout espoir de reconquête, et les défaites successives depuis cette bataille l’ont bien démontré.

C’est dans ce contexte assez désastreux du Royaume de France que débutera la glorieuse épopée de la Sainte Pucelle. Nous n’allons pas faire un exposé sur toute sa vie, mais seulement reprendre des épisodes de son miraculeux parcours, afin de mettre en évidence les enseignements qu’elle laissa aussi bien à ses contemporains qu’aux générations futures…

A l’âge de 13 ans, elle eut une apparition de Saint Michel sous l’apparence d’un chevalier, de Sainte Marguerite et de Sainte Catherine. L’archange et ses deux saintes lui ordonnèrent de conduire le dauphin à Reims pour le faire sacrer et de « bouter les Anglais hors de France ».

Mission qui, pour être politique, n’en est pas moins, pour elle, religieuse. Ses « voix » se font de plus en plus insistantes.

D’abord traitée de folle, elle est enfin prise au sérieux. C’est alors que débute l’aventure guerrière.

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Français souviens-toi…

« Souviens-toi que tu dois mourir… Et paraître devant ton créateur… » En chevalerie, tout est beau, aventure, passion et joie… « A l’heure où le mal a souvent droit de cité parmi les hommes, et jusque dans les plus hautes institutions, le réveil de la vocation chevaleresque est une urgence, à laquelle le ciel n’a jamais tardé à répondre. » P. Philippe-Emmanuel Rausis

Il s’agit donc de trouver voir de retrouver l’esprit qui animait les hommes épris de libertés et d’indépendance qui, sous l’ombre du chêne royal se réunissaient, organisaient la vie de la cité et de leurs communautés, légiféraient, créaient les lois, les perfectionnaient. Que ce soit pour l’autonomie des métiers, des familles, des villages et villes, par l’enchevêtrement des représentations librement désignés jusqu’aux conseils du roi. Cet amalgame naturel, cette juxtaposition de ce qu’Aristote considérait comme l’équilibre des pouvoirs : démocratie dans la commune, aristocratie dans la province, couronnées par la monarchie dans l’Etat. Il ne s’agit pas de revenir dans le temps passé mais de recréer l’esprit qui permit aux hommes de s’élever, par cet empirisme productif, riche que fut notre histoire capétienne, où « peuple et roi » étaient de droit divin, disait Marcel Jullian, vieil ami disparu…
« Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20)

Nous allons souvent chercher ailleurs ce que nous avons oublié chez nous. On découvre des cultures, voir des religions exotiques autres, afin de trouver une voie spirituelle qui, chez nous fait défaut mais qui pourtant fut jadis riche et prometteuse. Il ne s’agit pas de parler d’une bigoterie mal placée, ni d’une interprétation catholique de façade, trop souvent actuelle aujourd’hui, qui ressemble quelquefois plus à du puritanisme qu’à la foi de nos ancêtres.
Malheureusement, certains se comportent, par l’air du temps, en donneur de leçons. Ils paradent devant l’Eglise comme les bourgeois du XIXe, strictes et hypocrite bon teint, machisme mal placé, femmes objets avec un ou deux enfants bien sages, tout cela sentant un peu la naphtaline aurait dit Bernanos. C’est aussi, ceux qui redécouvrent la religion en réaction à d’autres, allant chercher la croix de la grand-mère perdue dans une boite au grenier, afin de se créer une identité, depuis longtemps perdue. Tout cela sans grande conviction et parfaitement éloigné de ce que pouvait donner une foi vécue dans les temps anciens…
« Melissent la sereur le conte de Triple qui mout estoit sage pucele et de grant biaute » (Guillaume de Tyr)

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