La Monarchie

La justice sociale, une exigence politique et royale ! :

La question sociale mérite que l’on y prête attention et que l’on y réponde, autant que possible et selon les règles d’une justice sociale que nombre de nos concitoyens semblent parfois avoir oubliée : il est vrai que la lecture des manuels scolaires ou universitaires démontrent une certaine négligence sur le sujet, comme on peut le constater dans les manuels de géographie de Première des nouveaux programmes qui n’évoquent la question du chômage en France, par exemple, que par le biais d’une photo ou d’un titre de presse, sans s’y attarder plus longuement, comme si les quelques cinq millions de Français confrontés à ce drame étaient destinés à l’invisibilité ! Comment pourrait-il en être autrement quand la mondialisation, vantée sous tous les angles et couplée avec une métropolisation conquérante, est présentée comme le progrès par excellence, ce progrès obligatoire et « évidemment accepté par tous » (ou presque), désormais un peu verdi par les projets dits de développement durable, un progrès auquel il faut s’adapter pour accroître « l’attractivité », nouveau maître-mot des programmes d’aménagement du territoire ? Du coup, chômeurs et territoires en déshérence ne sont plus vus que comme les « perdants de la mondialisation », formule dont, le plus souvent, on ne retient que le premier mot, péjorativement prononcé et compris comme symbole d’un échec à imputer, non au système économique ou politique, mais aux seuls chômeurs ou aux territoires désertés… Le plus grave est peut-être que cette opinion négative est intégrée par les victimes mêmes de cette situation, un peu de la même manière que lorsque les petits Bretons ou Basques étaient moqués pour leurs langues et coutumes particulières dans l’école de Jules Ferry, au nom d’un progrès qui, à l’époque, se déclinait dans les manuels scolaires sous la formule de « République une et indivisible », et qu’ils en développaient parfois un complexe d’infériorité.

 

Le mouvement des Gilets jaunes a réveillé ce « peuple des perdants » comme le nommait récemment un sociologue sans acrimonie à leur égard, et la République en a tremblé quelques semaines avant de reprendre ses mauvaises habitudes de déni social et de suffisance. Que le gouvernement nommé par M. Macron, et malgré quelques bonnes volontés en son sein qu’il ne s’agit pas de dénigrer (preuve de la complexité du régime macronien, de cet « enfer pavé de bonnes intentions » selon un de ses adversaires), apparaisse comme le « bras armé politique de la mondialisation en France », n’est pas un contresens mais bien une triste réalité qu’il s’agit, elle, de dénoncer et de vouloir changer, non par pur idéalisme, mais par souci politique de la justice sociale. Cette dernière ne naît pas naturellement du monde dirigeant et décisionnaire de l’économie, de cette oligarchie qu’il faudrait plutôt nommer ploutocratie si l’on veut être complètement honnête, mais c’est bien par le moyen du politique, de l’exercice de l’Etat qu’elle peut être respectée et honorée comme elle doit l’être. La République peut-elle être cet Etat soucieux de la justice sociale, elle qui semble parfois avoir remplacée la main de justice par la matraque de Castaner ? J’en doute, et d’autant plus depuis les débuts de cette crise sociale inédite dont notre pays n’est pas sorti depuis un an qu’elle a commencé sur les ronds-points de France.

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Versailles, cultivons la grandeur de la France :

Et puis qu’importe les grincheux où histrions de tout poil, qui hantent les ruines des architectures bitumées des constructions mondialistes sans vie ni beauté. Ils parlent de valeurs inexistantes d’un système usé comme d’une république enlaidie par trop de sang versé. Nos travaux le démontrent chaque jour par les révélations d’une histoire étouffée, que des élites dépravées cachent à notre peuple désinformé. Le « prêt à penser » sans sève fabrique, chaque jour les cornichons à l’abri des courants d’air que dénonçait Bernanos en son temps, mais prudence, car on n’endort pas un peuple qui fut la lumière du monde, durant des siècles. Le plus humble de nos paysans, fut un seigneur, comme le plus humble artisan, un noble en son métier.

Ton sang de français, fruit de plusieurs peuples, animé de la foi, sema en terre de France, églises et cathédrales aux pointes caressant les cieux sous les nuages complices. Loin des rigueurs fragiles aux courages incertains des publicains, batteurs d’estrade, vendant promesses et mensonges, tes rois touchaient humblement les malades : le roi te touche, Dieu te guérisse. Et puis, Il est toujours bon de sortir la vérité des archives afin de confronter les incohérences de la pensée dominante. C’est tout de même sous Louis XIV que les premières allocations familiales furent distribuées, à Dunkerque :

«…les heureuses conséquences sociales, par un privilège que Louis XIV avait octroyé aux habitants de Fort-Mardyck et qui s’était perpétué. Pour peupler ce nouveau port, le Roi-Soleil avait décidé que chaque foyer qui s’y fonderait recevrait en cadeau de mariage un lopin de terre d’un demi-arpent d’ordonnance (2400m2 d’aujourd’hui), prélevé sur les dunes, et où trouverait place sa chaumière et son jardin. Si bien que la Ligue du Coin de Terre aurait dû honnêtement se mettre sous le patronage du plus absolu de nos rois ! ».

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La Monarchie n’est pas une idéologie :

« L’armature politique et l’armature militaire d’un pays sont le berceau où les mœurs et les lois, et la langue, et la religion même, et la race, et les arts peuvent se coucher pour grandir. » Charles Péguy

 

« N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste, d’ailleurs, se dire : « Mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! »
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul… »

(Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand)

 

Nous vivons cette époque de profondes confusions, fruit du questionnement comme de l’instabilité des êtres. Mais pas seulement car c’est aussi et surtout le résultat d’un conditionnement savamment pratiqué d’un système profondément antisociale. Notre peuple a perdu depuis fort longtemps le chemin de la sérénité, par une lente dégradation de l’attention qu’il portait à l’invisible, à la contemplation, la remise en question comme de l’humilité. Vieille civilisation, qui jadis consultait les anciens, respectait l’expérience, se remettait en question, s’analysait, alors que comme le disait Régine Pernoud : « Notre geste familier, c’est l’index accusateur, dénonçant toujours le mal chez l’autre, restons humble, leur geste à eux consistait à se frapper la poitrine « pour nos pêchés Dieu nous châtie »». C’est ainsi que certains redécouvrent par des pratiques venant de pays du Tiers monde des enseignements qui jadis faisaient la richesse de notre pays, croyant en des nouveautés qui, somme toute, ne sont que des pratiques oubliées. C’est ainsi, la méconnaissance, l’enseignement perdu, la destruction de l’histoire, la perte d’identité font que les êtres cherchent des repères afin de comprendre et sortir de situations de plus en plus compliqués.

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Déblayons les préjugés sur la Monarchie :

Pour beaucoup, l’histoire de France commence en 1789, comme si avant, c’était l’obscurantisme, l’asservissement, les superstitions. Et l’école républicaine a si bien enfoncé cela dans nos crânes, que ce serait un coup d’État dans notre vision moderne que de penser autrement. Les  » valeurs de la république  » seraient-elles un autre évangile, celui de l’homme sans Dieu ? Il est à présent ringard et rétrograde que d’oser évoquer le sujet, sous peine  » d’excommunication républicaine « , c’est-à-dire le risque d’une carrière brisée, une réputation de fasciste, une odeur nauséabonde de non-liberté ! Cette vidéo dépoussière le sujet pour ceux qui veulent penser par eux-mêmes. Croyants, non croyants, vous êtes invités à soulever le couvercle républicain dans cette vidéo. Venez et faite-vous votre opinion…

Les chevaliers de la Foi :

L’ordre des Chevaliers de la Foi est une société secrète qui a été fondée en 1810 pour défendre le catholicisme et la monarchie légitime. Durant la période du Premier Empire, il avait pour objectif le rétablissement de la monarchie française. Puis durant la Restauration, les Chevaliers se sont organisés dans la tendance parlementaire des ultra-royalistes, avant de se disperser d’eux-mêmes en 1826.

La société des chevaliers de la foi ont pour modèle organisationnel la franc-maçonnerie. Ils utilisent eux aussi des mots d’ordres et des signes de reconnaissance. Les simples chevaliers ont tous un anneau béni, à l’intérieur duquel était gravé le mot caritas, les chevaliers hospitaliers avaient un chapelet avec une croix d’ébène et les chevaliers de la foi en avaient un avec une croix d’argent. Ils pratiquaient donc aussi les cérémonies initiatiques. À genoux devant un crucifix, entourés de luminaires, les chevaliers jurent sur les évangiles le secret, l’obéissance, et la fidélité à Dieu, à l’honneur, au Roi, et à la Patrie. Ils recevaient finalement un coup d’épée sur l’épaule et une accolade des autres chevaliers, pour enfin être de vrais chevaliers…

Un Roi immédiatement ! :

Critique littéraire à la célèbre « Revue des Deux Mondes », chargé d’enseignement à Sciences-Pô, Marin de Viry est l’auteur de plusieurs essais parmi lesquels « le Matin des abrutis » et « Mémoires d’un snobé » . Il vient de publier un ouvrage intitulé « Un Roi, immédiatement » . Considérant que la République a atteint son stade terminal, l’auteur-narrateur veut nous faire prendre conscience de la nécessité impérieuse d’un monarchie catholique pour la France : « J’associe la monarchie à l’idée d’une alliance entre la loyauté et l’indépendance ou la liberté . Le Roi est garant d’une harmonie transcendante ». Marin de Viry, ami de Houellebecq et de Frederic Beigbeder manie un style vif et mordant et pratique l’auto-dérision sans concession. Celui qui fut le conseiller en communication de Dominique de Villepin pour l’élection présidentielle de 2012 s’attaque dorénavant au monde politique et fait une peinture acerbe des communicants et de leur agitation frénétique. Cependant, la charge la plus vigoureuse est réservée à François Hollande « obscène de normalité » et à la tête d’un quinquennat pathétique. Il ne fait aucun doute que, pour l’écrivain, seul l’idéal chevaleresque est le moyen de nous sauver du narcissisme contemporain.

COMMANDEZ SON LIVRE :

 

Les citoyens majeurs et les institutions politiques. Partie 3 : Monarchie et synthèse démocratique :

Pour poursuivre le débat sur la question de la démocratie et de sa supposée inadéquation avec la Monarchie politique évoquée par mon jeune interlocuteur, il me faut compléter la définition de la démocratie même par son application « représentative », c’est-à-dire la pratique courante (et quasiment exclusive, hormis le recours -rare- au référendum) dans notre pays depuis la Révolution française et la transformation de l’assemblée des états-généraux en assemblée nationale constituante en 1789, véritable révolution politique et fin de toute possibilité de démocratie communale et directe, en fait comme en Droit, par l’interdiction du mandat impératif décidée par les nouveaux constituants qui cherchaient à prendre le Pouvoir, pas à le partager avec les peuples de France…

En fait, à bien y regarder, c’est bien sous le règne de Louis XVI que naît cette démocratie représentative, dans une imitation quasiment avouée du modèle anglo-saxon malgré le monocaméralisme de la Constitution de 1791. C’est aussi à la Restauration, sous les règnes des frères de Louis XVI, les rois Louis XVIII et Charles X, que s’implante vraiment le régime parlementaire, avec deux assemblées, la Chambre des députés et celle des Pairs, préfiguration de notre Assemblée nationale et du Sénat. Dès les années 1815-1820, une véritable vie parlementaire s’installe, et il suffit de suivre les débats qui, des travées des assemblées se poursuivent dans les revues et journaux de l’époque, pour le comprendre aisément. Mais il y a une lourde erreur politique que la Monarchie de la Restauration va commettre et que celle de Juillet qui lui succédera perpétuera, c’est la restriction du suffrage à quelques dizaines ou centaines de milliers d’électeurs alors qu’il aurait fallu établir le suffrage universel pour renforcer la Monarchie et sa légitimité « démocratique » aux yeux des Français qui y avaient goûté depuis les années révolutionnaires et impériales…

Les Républiques qui succédèrent à la Monarchie reprirent le bicaméralisme de la Restauration et accentuèrent, jusqu’au coup d’arrêt de 1958, le parlementarisme qui, en fait, donna une fort mauvaise réputation à la démocratie représentative par une corruption permanente et une impuissance bavarde qui entraîna souvent le pays vers le pire, y compris la défaite et l’occupation : de Gaulle ne pardonna jamais à la IIIe République d’avoir mené au désastre de 1940, et son discours de 1946 à Bayeux souligne bien son peu d’estime pour un régime qui laisse les partis et les carriéristes maîtres d’un État rabaissé. Aujourd’hui, la Cinquième République est certes une démocratie représentative mais son fondateur a cherché à libérer l’État des jeux parlementaires politiciens en établissant une autorité présidentielle qui, à défaut d’être royale, se veut au-dessus des partis sans les nier ou les interdire…

Qu’en ferait une nouvelle Monarchie instaurée ? Plusieurs pistes institutionnelles sont possibles et ouvertes, mais ce qui reste certain c’est que la Monarchie, si elle cherchera sans doute à limiter le rôle des partis et des politiciens sur les moyens de la décision de l’État, ne remettra pas fondamentalement en cause l’existence d’une forme de Représentation nationale, en maintenant, dans la droite ligne de la tradition constitutionnelle depuis 1815, un bicaméralisme parlementaire dont il sera néanmoins nécessaire de redéfinir les contours et les aspects, que cela soit en termes de désignation des parlementaires eux-mêmes ou en termes de pouvoirs et de leur exercice. On peut très bien imaginer que le Sénat devienne une sorte de « Chambre des Régions et des Métiers, des métropoles et des campagnes, des Compétences et des Idées » par exemple, quand l’Assemblée nationale garderait à peu près les mêmes pouvoirs mais s’ouvrirait à une plus grande diversité politique par l’établissement d’une certaine dose de proportionnelle atténuée par le maintien large d’une règle de désignation majoritaire pour éviter les blocages ou les manœuvres qui caractérisèrent tant les IIIe et IVe Républiques. De plus, la Monarchie « à la française », par les possibilités décentralisatrices qu’elle permet, accorderait plus de place et de poids à des assemblées provinciales et une autonomie démocratique et législative locale que la République, aujourd’hui, a tant de mal à reconnaître à la Corse et aux provinces historiques malmenées par les découpages de 1941, 1955 et 2015 et intégrées à des régions administratives « légales » mais bien peu « réelles » en fait… En somme, c’est bien plutôt la nouvelle Monarchie ainsi conçue qui permettrait une véritable représentation démocratique et l’exercice de libertés parlementaires qui ne s’arrêteraient pas à celles de partis ou de féodalités politiciennes comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui.

De plus, les différentes assemblées, qu’elles soient nationales, régionales ou communales, joueraient leur véritable rôle de représentation et d’avis sans, pour autant, décider à la place de la magistrature suprême de l’État dans le cadre de la Grande politique ou de la diplomatie, domaines réservés du gouvernement royal, du Conseil du Roi constitués des ministères et secrétariats d’État.

En somme, la Monarchie appliquerait une véritable subsidiarité politique qui laisse une grande part de décisions locales aux localités, communales aux communes, régionales aux régions, professionnelles aux Métiers, etc. Autogestion, diraient certains, même si le terme le plus approprié serait plutôt, comme l’avaient évoqué les royalistes des années 60-70, Sociogestion, qui peut se définir comme l’exercice des pouvoirs concrets des communautés organisées, des corps constitués, des identités reconnues et vécues, par eux-mêmes…

Qu’y a-t-il de plus « démocratique », en définitive, que cette Monarchie qui peut synthétiser (et arbitrer) les deux grandes formes de démocratie, aujourd’hui considérées (à tort) comme forcément antagoniques, sans se laisser déborder par celles-ci et en assurant l’existence et l’exercice des libertés civiques par l’affirmation d’une Autorité politique indépendante (et donc arbitrale sans être arbitraire) des jeux de partis par sa propre nature « héréditaire et successible » ?

(à suivre)

Jean-Philippe Chauvin