Royalisme social

Les principes sociaux de la monarchie

OLYMPUS DIGITAL CAMERADans un Etat politiquement juste, économiquement équilibré, ce que l’on nomme la question sociale ne se poserait pas en termes aussi pressants. Nous avons vu que la monarchie trouve sa raison d’être dans la nature fondamentalement sociale de l’homme et qu’elle a pour fonction de maintenir la masse des biens spirituels qui font que «chacun de nous en naissant trouve infiniment plus qu’il n’apporte ». Le premier service demandé au roi par le peuple est la distribution de la justice. Sans la Révolution, la question sociale en France ne serait que le problème de l’adaptation d’une tradition de justice à l’évolution continuelle des problèmes sociaux dans le temps.

Du reste il y eut des conflits sociaux même à la grande époque des corporations, au Moyen-âge. L’évolution de la société, les égoïsmes individuels entraînent des heurts qui reflètent surtout l’opposition inévitable entre les revendications de l’individu et les exigences de la société. Cet aspect Immuable de la condition humaine se retrouve partout où la force n’écrase pas toutes libertés. Bon ou mauvais, lent ou rapide, le changement est une loi de la nature humaine qui nous oblige à repenser à tout moment le problème de l’harmonie entre la liberté et l’ordre.

Le programme social de la Monarchie n’est pas affaire de démagogie ou d’opportunisme. Les principes fondamentaux en ont été formulés par le Comte de Chambord dès l865, à une époque où la droite et le centre républicains combattaient la formation des syndicats. Depuis, les princes, ainsi que les écrivains monarchistes, n’ont cessé d’y apporter les modifications imposées par l’évolution économique. Dans son essence toutefois, cette fameuse « Lettre sur les ouvriers » n’a rien perdu de sa valeur. Sa pertinence est toujours aussi grande. C’est que, contre le capitalisme et le marxisme à la fois, (mais on sait qu’ils sont les deux faces d’une même erreur), cette charte restaure le respect de l’homme. Pour le capitalisme, l’homme est un outil, pour le marxisme, la rencontre de plusieurs besoins. Pour la doctrine et la politique royale, l’homme est une personne. L’essentiel est là.

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La monarchie se préoccupa d’abord d’introduire plus de justice dans l’ordre féodal, sans toutefois pousser systématiquement à sa ruine. Elle ne créa pas mais favorisa le mouvement d’indépendance des communes puis celui des corporations où les valeurs spirituelles étaient essentielles avec l’ordre pour moyen. On ne peut reprocher aux derniers rois de n’avoir point réussi à adapter au nouvel état de choses les cadres périmés des anciennes corporations, ce qui était cependant souhaitable.

En 1673 Colbert rappelle dans une ordonnance : « Défense est faite aux maîtres de recevoir des aspirants aucun présent pour leur réception … défense de faire aucun festin à peine de nullité de la réception ».

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Les Royalistes contre les délocalisations

Délocalisations : l’hypocrisie des élus socialistes :

La décision du Syndicat des transports d’Ile-de-France de confier son contrat de plate-forme téléphonique à une société basée au Maroc a montré les contradictions, voire peut-être pire, de socialistes qui, désormais, cumulent tous les pouvoirs politiques, exécutif comme législatif, de l’Etat aux régions, et n’ont plus l’excuse d’un gouvernement de Droite qui pourrait les gêner…

C’est aussi la démonstration que cette Gauche-là a les mêmes fondements idéologiques sur le plan économique que la Droite libérale précédemment au pouvoir : ce qui leur importe, à l’une comme à l’autre, ce n’est pas exactement la qualité du service ou le maintien de services publics locaux ou nationaux, mais bien la rentabilité, voire la profitabilité dans le sens le plus capitaliste du terme. Après tout, ce n’est pas une opinion forcément condamnable mais c’est une idéologie néfaste, en particulier pour ceux qui travaillent mais aussi pour l’environnement, les uns et l’autre étant ainsi trop facilement sacrifiés à des intérêts financiers et à cet alibi fourre-tout de la lutte contre les déficits…

Bien sûr, ceux-ci existent et posent problème mais leur nécessaire réduction ne doit pas se faire au détriment des intérêts sociaux, nationaux et environnementaux. L’argument principal du président socialiste de la région d’Ile-de-France, M. Huchon, est celui du « strict respect du Code des marchés publics », consolidé par celui de « l’offre la mieux disante », c’est-à-dire la moins coûteuse : il est vrai que l’offre du prestataire basé au Maroc est alléchante puisque le coût du travail horaire y est moitié moins élevé qu’en France et que la flexibilité des horaires y est maximale, avec un minimum de droits syndicaux et sociaux…

Affiche contre delocalisations petit

« L’offre la mieux disante », selon l’expression employée par M. Jean-Paul Huchon, est donc celle qui, en définitive, est « la moins disante » sur le plan strictement social et évidemment sur le plan national et local ! Car, en définitive, cette décision menace 80 emplois en France, au moment même où le chômage explose littéralement et que certains annoncent 180.000 chômeurs de plus d’ici l’hiver prochain ! La réaction, justifiée, du ministre du Redressement productif, M. Montebourg, d’en appeler à reconsidérer cette décision, est fortement critiquée au sein même du Parti socialiste et paraît peu soutenue par le président François Hollande qui explique doctement qu’il n’est « pas favorable à une surenchère protectionniste » même s’il en appelle (cela ne mange pas de pain…) à l’attention des responsables publics sur la question de l’emploi en France…

https://soundcloud.com/user5994089/les-royalistes-contre-les-d

Ainsi, si je comprends bien l’actuel président, le fait de préférer sauvegarder des emplois en France plutôt que de contredire les règles d’un libre-échange rendues encore plus inégales par la mondialisation, serait la marque d’un « protectionnisme » visiblement considéré comme un « mal absolu » par ceux qui nous gouvernent… Alors qu’il aurait fallu rappeler la volonté du politique de ne pas laisser l’économique détruire l’équité sociale, M. Hollande, à rebours de ce que n’avait pas hésité à faire Outre-Atlantique Franklin Delano Roosevelt, préfère rester dans une logique qui privilégie l’Argent à l’Humain…

D’ailleurs, dans la rage de déconstruction législative qui a agité la majorité socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont été étrangement préservés, en particulier sur l’ouverture dominicale des grands magasins, et il n’y a même pas eu d’annonce sur ce sujet pourtant important…

Il faudra pourtant bien rouvrir le débat et pas seulement au seulement au seul bénéfice des consommateurs ! Dans son édition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien économique « Les échos »rappelle qu’un ancien ministre de l’Intérieur, en 2010, avait déclaré que «l’introduction d’un critère de préférence locale dans le Code des marchés publics est impossible car elle constituerait une méconnaissance des règles communautaires [européennes]», ce que confirme l’un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que « nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d’un prestataire », car les lois européennes et celles de l’OMC ne l’autorisent pas : ainsi la dictature du libre-échange, à travers l’Union européenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l’abandon social, il me paraît bien isolé au sein d’un gouvernement et d’un Parti socialiste gagnés, l’un et l’autre depuis fort longtemps, par l’idéologie d’un libre-échange mondial (baptisé « mondialisation » pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontières nationales.

Au regard de cette République si peu protectrice de la France quand, dans le même temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les ménages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de réfléchir au moyen politique institutionnel de remettre l’économique à sa place qui, si elle ne doit évidemment pas être méconnue ou négligée, ne doit jamais être la première dans une société digne de ce nom…

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L’honneur du Travail

Charles Péguy

« Travailler plus pour gagner plus », proclamait N. Sarkozy. Voilà un slogan qui résume à lui seul l’état d’esprit qui s’est imposé, parfois contre son gré, au monde du travail en France, et parfois aussi à son détriment. Entre les 35 heures de la gauche et le « travailler plus pour gagner plus » de la logique libérale, c’est toujours la lutte incessante entre deux idéologies qui s’entredéchirent depuis trop longtemps déjà.

Sans parler bien évidemment des délocalisations visant à faire, par exemple, travailler des enfants chinois à moindre coût et dans des conditions de servitude souvent effroyables, ou de ceux, dans notre pays, qui profitent des avantages sociaux pour éviter le plus longtemps possible de travailler et vivre aux frais de l’Etat, et donc indirectement aux frais des travailleurs eux-mêmes qui paient leurs impôts. On pourrait aussi rajouter à cela certains syndicats qui n’ont que la grève comme seul et unique contre-pouvoir, et qui en abusent le plus souvent possible sans pour autant obtenir forcément satisfaction.

Bref, entre une volonté certaine pour beaucoup de travailler le moins possible et gagner un maximum d’argent, et de l’autre côté une volonté tout aussi certaine de gagner un maximum d’argent en faisant travailler au maximum les ouvriers ou employés à moindre coût, fussent-ils en France ou ailleurs, la valeur du travail en ce début du XXIème siècle est souvent dévalorisée ou mal comprise dans l’esprit des Français. On pourrait aller jusqu’à se demander dès lors où est ce peuple de travailleurs qui a construit les cathédrales, érigé toutes nos grandes villes et villages, et qui avait acquis un savoir-faire ayant pu et su traverser les siècles malgré les soubresauts de l’histoire ?

Certes, après la révolution bourgeoise de 1789, et l’arrivée de l’ère industrielle au XIXème siècle, l’idéologie du libéralisme économique qui s’imposa en France en 1791 par le vote du décret d’Allarde et de la loi Le Chapelier, qui supprimèrent les corporations et interdisaient, sous peine de mort, aux ouvriers de se réunir pour gérer leur statut, beaucoup d’abus de la part des patrons d’industries auront pour conséquence l’émergence d’idéologies, comme le socialisme et le communisme, idéologies inventés par des bourgeois afin d’exploiter les rancoeurs et la misère ouvrières et les utiliser pour une éventuelle « autre » révolution.

Tout au long du XIXème siècle puis du XXème, des lois et propositions de lois seront votées afin de soulager la misère ouvrière des abus du libéralisme. Les catholiques et les royalistes sociaux en furent les pionniers, dès la Restauration. Même si tout le monde ne retient que l’année 1936, le Front Populaire et ses congés payés, ce n’est pas à la gauche que l’on doit l’origine des grandes avancées sociales.

(suite…)

Action Sociale Corporative N°20

SOMMAIRE :

Nos maîtres :
Henri Lagrange
P 3 à 5

LES PRESIDENTIELLES ?
ET APRES ? :

– Lettre ouverte aux patriotes et nationalistes
Groupe d’Action Royaliste
P 6
– Questions à M. Tournafond
P 7
– Quel régime pour la France ?
Olivier TOURNAFOND
P 8
– La fatigue démocratique et les abstentions
Jean-Philippe CHAUVIN
P 9
– Ces chers électeurs populistes
Jean-Philippe CHAUVIN
P 9 et 10

– Les lendemains de la présidentielle
Jean-Philippe CHAUVIN
P 10 à12

– Une élection faite et des problèmes déjà là…
Jean-Philippe CHAUVIN
P 13

– De l’actuelle dictature de l’opinion…
Augustin DEBACKER
P 13 et 14

– Les abus de la fiscalité républicaine
Olivier TOURNAFOND
P 15

– J’ai vécu dans votre futur…
Vladimir BOUKOVSK
P 16

– La civilisation d’Ancien Régime et ses bienfaits
Hadrien
P 17 à 19

– Analyse d’une décadence
Marie-Madeleine MARTIN
P 20

– Un nouveau contrat des peuples et pays de France
Benjamin GUILLEMAIND
P 21 à 23

Les abus de la fiscalité républicaine

La déclaration

Je vous recommande vivement un intéressant article sur les abus de la fiscalité, écrit par Thierry Afsrchrift, Professeur de droit fiscal en Belgique et qui est aussi avocat à Genève. Un homme intelligent et sympathique, et lucide aussi.

Il montre que le rôle de l’impôt est double, à la fois économique et politique.
Son rôle économique (officiel) est de permettre à l’Etat de faire face aux dépenses publiques; par exemple la TVA.
Son rôle politique (inavouable mais tout aussi important d’après l’auteur, sinon plus encore), est de soumettre les citoyens à l’arbitraire de l’Etat et surtout de punir les opposants politiques. Suivant les époques, ce seront les vaincus, les protestants, les juifs, les « ci-devants », les bourgeois, les « ennemis de classe », etc.. L’exemple de cet impôt est l’ISF. Un tel impôt n’a pas à être rentable, il a pour fonction d’humilier, de spolier, de ruiner, de chasser…

On constate qu’actuellement le programme de François Hollande s’inscrit exactement dans cette seconde tendance. En vertu du programme « d’inversion des valeurs » qui est typique de la pensée socialiste et révolutionnaire (cf. notamment le mariage homosexuel et le droit de vote aux étrangers), on estime que les français doivent désormais être punis. L’heure est venue de les punir enfin, le corps social de la France étant suffisamment mûr et amolli.
Les impôts el les charges seront donc massivement augmentés, la crise financière en fournissant le prétexte idéal. Quant aux bourgeois, ils seront doublement punis, car on mettra en place des taux confiscatoires. Ils devront désormais vivoter avec 15% de leurs revenus, cesseront ainsi d’être riches, ce qui permettra de les prolétariser et de les faire disparaître en tant que bourgeois. On évitera ainsi la déportation, les camps de concentration et tous les inconvénients et soucis que cela entraîne….

https://soundcloud.com/user5994089/la-fiscalit-r-publicaine

En revanche, les minables, les pauvres et surtout les immigrés dont le nombre est illimité seront soutenus et gratifiés. Pour les socialistes révolutionnaires, ils sont non seulement une « chance pour la France », mais aussi l’avenir de la France.
En réalité, ils sont surtout une chance pour les oligarques socialistes qui pourront s’appuyer sur eux et établir leur dictature. Et c’est là que l’article est également intéressant, car il montre qu’à la base de l’impôt politique, il y a toujours le clientélisme et la manipulation. La corruption aussi : on prend à la minorité qui produit pour donner à la majorité qui ne fait rien et elle aime ça ! L’élection de dimanche permettra de s’en assurer.

Tout cela n’a rien d’une vision paranoïaque et apocalyptique, digne des témoins de Jéhovah. Même si elle constitue un raccourci terrifiant et même incroyable, elle n’est en réalité qu’une analyse psycho-sociale pertinente, loin des schémas éculés véhiculés par la « grosse presse » qui oscille toujours entre complicité et stupidité.
Certes on rétorquera que le pire n’est jamais certain et que François Hollande, à supposer qu’il soit élu, n’appliquera pas ce programme, ou en tout cas pas complètement, Possible en effet. En politique comme en médecine, il y a des rémissions. Le processus décrit prendra tu temps, il ne se déroulera pas en quelques mois…
Mais la tendance est claire, aveuglante même et s’inscrit parfaitement dans le schéma d’Aschrift. Depuis un demi-siècle nous assistons à la destruction progressive de la France, par étapes successives et parfaitement cohérentes.

Rétorquer que le socialisme conduit à l’impasse économique est un argument de petit bourgeois borné qui ne comprend rien aux phénomènes historiques. Le socialisme révolutionnaire n’a pas pour objectif véritable d’enrichir la nation, mais au contraire de la dissoudre ! Il repose sur deux piliers fondamentaux : l’ambition d’aventuriers prêts à tout et la jalousie des masses.

A nous maintenant d’agir tous pour faire échec à cette mort programmée.

Olivier Tournafond

PS :
Thierry Afscjrift, « Jusqu’où peut-on taxer les riches ? »; Institut Constant de Rebecque, Lausanne 2012.

Le monde agricole mérite mieux qu’une simple visite électorale

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Chaque année, c’est un rituel qui annonce le printemps et, en période électorale, aucun des postulants à l’Elysée n’oublie d’y sacrifier : le Salon de l’agriculture ! Mais cela cache aussi un immense malentendu : les politiciens, pour la plupart, ne s’intéressent plus à l’agriculture ni aux agriculteurs parce qu’ils ont intégré que le monde actuel était désormais « urbain » et qu’ils plaquent sur la société des campagnes des modèles économiques qui oublient les particularités rurales et paysannes, ces mêmes politiciens ne raisonnant qu’en terme de compétitivité et de profits, alors que ce ne sont pas forcément les éléments les plus déterminants de l’activité agricole.

De plus, la poussée de la rurbanisation qui mange littéralement près de 80.000 hectares de terres arables chaque année se fait au détriment des agriculteurs, même si ceux-ci participent de ce mouvement par le simple fait qu’une terre devenue constructible vaut parfois jusqu’à 50 fois ce qu’elle valait comme terre agricole ! Pour des propriétaires ruraux souvent en difficulté financière ou simplement désireux de laisser un héritage à leurs enfants, la tentation est forte, et cela n’est pas incompréhensible, me semble-t-il…

Autant dire que, les critères de profitabilité ayant envahi tout (ou presque) l’espace mental de nos sociétés, les agriculteurs sont soumis à des pressions qu’il leur est difficile de supporter très longtemps : il est loin le temps où la terre comptait plus que l’argent, et cela explique aussi la difficulté de maintenir une agriculture de petites et moyennes exploitations qui, pourtant, serait un moyen de relancer, en de multiples espaces ruraux aujourd’hui en cours de déprise agricole, un véritable aménagement du territoire et une agriculture plus équilibrée et moins dépendante des Marchés internationaux…

Les politiciens et les technocrates (ce dernier terme étant pris de manière « neutre » si, eux, par formation et déformation, ne le sont pas…) connaissent ces tendances lourdes contemporaines et ils n’ont guère de temps à « perdre », semble-t-il, à défendre un monde paysan qui apparaît en déclin, malgré la place des exportations françaises sur le Marché mondial, et qui ne compte plus guère en tant que spécificité sociale, ce qu’expliquait déjà Henri Mendras dans son maître-livre « La fin des paysans », dans les années 60, en un temps où, pourtant, l’agriculture employait encore directement plusieurs millions de personnes !

Ainsi, les dirigeants politiques, candidats à la présidentielle ou non, sont-ils moins intéressés à la question agricole, ne serait-ce que parce que le réservoir de voix y est désormais moins rempli, et que notre société a rejeté largement ce qui pouvait apparaître comme les « valeurs paysannes », pourtant plus « naturelles » ou respectueuses du temps et de la terre… J’ai bien écrit « valeurs paysannes » et non seulement « agricoles » car, aujourd’hui, je ne confonds pas ces valeurs et traditions paysannes avec la sorte de fureur productiviste et le modèle de « l’agrobusiness » qui savent si bien et si dangereusement faire « mentir la terre »…

Et pourtant ! La France agricole, dans sa diversité, ses tentations et, parfois, les errements de ceux qui la représentent, reste une « France des possibles », et la crise actuelle pourrait bien, paradoxalement, entraîner un certain renouveau paysan (j’ai bien écrit « paysan ») et une revitalisation des campagnes, là où il y a de la place et des richesses à faire surgir de terre…

Les politiciens auraient tort de négliger un monde rural qui a encore, s’il saisit l’occasion au vol, de belles et prometteuses heures devant lui. Aussi, se contenter d’aller à la pêche aux voix (sans approfondir la réflexion sur l’avenir de nos campagnes…) comme le font, rituellement, nos candidats à l’Elysée est une preuve supplémentaire du « court-termisme » électoral dont la France toute entière, en définitive, est la principale victime…

Jean-Philippe Chauvin

Action Sociale Corporative N°18

SOMMAIRE :

– Nos maîtres :
Armand de VILLENEUVE-BARGEMONT (suite)
P 3, 4 et 5

– REGIONALISME INTEGRAL :
– Autonomisme intégral
Frédéric WINKLER
P 6, 7 et 8
– L’incapacité républicaine à
décentraliser
Frédéric WINKLER
P 9, 10 et 11
– Libérons nos régions de la
république antisociale
Frédéric WINKLER
P 12, 13 et 14
– Les parlements et la
décentralisation
Augustin DEBACKER
P 15
– LA GRECE EN CRISE
– Le martyre de la Grèce
continue
Jean-Philippe CHAUVIN
P 16
– La Grèce reprend sa liberté :
le coup d’Etat de M. Papandréou
Jean-Philippe CHAUVIN
P 17
– LE NUCLEAIRE ET SANS AVENIR
– Le nucléaire est mort, vive
Jérémy Rifkin
P 17 et 18
– Fukushima, le désastre
continu…
Frédéric WINKLER
P 18 et 19

– De la décentralisation au fédéralisme global
Janpier DUTRIEUX
P 20, 21 et 22

– Le criminel c’est l’électeur
P 23

La Grèce en crise…

Grèce

Le martyre de la Grèce continue…

La Grèce n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise, malgré tous les efforts des dirigeants de la zone euro et les plans successifs d’austérité qui saignent littéralement la population sans guérir le malade… L’éditorial du « Figaro » de samedi matin (3 septembre 2011) n’est guère optimiste, c’est le moins que l’on puisse dire, sur l’avenir de ce pays et, plus largement et plus implicitement, sur celui-là même de la zone euro, voire de l’Union européenne :
« Peut-on sauver la Grèce ? Les dernières nouvelles en provenance d’Athènes, pour le moins décourageantes, ont de quoi semer un sérieux doute dans les esprits les plus europhiles. Alors que tous les dirigeants de la zone euro s’efforcent de « vendre » à leur opinion publique et à leur représentation nationale le plan d’urgence voté dans la douleur en juillet dernier, le pays, totalement désorganisé, se délite à grande vitesse. »

Oui, vous avez bien lu : « totalement désorganisé »… En somme, l’Etat grec n’est plus maître de rien : les grèves des jours derniers, la contestation grandissante d’une population financièrement exsangue, la désespérance sociale des jeunes du pays et l’émigration qui en est la conséquence directe, tout cela montre l’échec des plans destinés, non à sauver les salariés grecs mais d’abord et surtout (seulement ?) la monnaie unique, construite trop rapidement et sans grande précaution, suivant l’idée que sa seule existence résoudrait bien des problèmes quand, en fait, elle en a créé d’immenses, aujourd’hui « hors de contrôle » comme l’est la situation en Grèce.
L’éditorialiste du jour continue son triste constat :
« Non seulement le gouvernement grec est incapable de tenir les engagements pris à l’égard de ses créanciers – qu’il s’agisse de lever correctement l’impôt ou d’engager des privatisations -, mais en plus l’économie s’effondre et les déficits ne se résorbent pas. » L’austérité s’avère ainsi contreproductive, faute d’un Etat assez solide pour rassurer ses citoyens contribuables et les défendre socialement contre les effets les plus malheureux de la crise : la Grèce paye aussi là les conséquences d’un système politique plus fondé sur le clientélisme et l’oligarchie de quelques grandes familles qui se partagent le Pouvoir, au gré des alternances politiciennes et électorales, que sur le débat d’idées et le service de l’Etat. République corrompue par nature, l’Etat grec n’a pas cette légitimité qui serait bien nécessaire pour être suivie dans l’effort par ses citoyens et reconnue sérieuse et souveraine par ses partenaires européens, aujourd’hui si peu enclins à être solidaires avec ce que les Allemands nomment ironiquement, voire méchamment, « les cueilleurs d’olives »… On touche d’ailleurs là aussi à l’une des erreurs de conception de la monnaie unique et de la zone euro qui est d’avoir mêlé des économies bien différentes, voire divergentes, au risque d’accroître des déséquilibres antérieurs et de masquer, provisoirement, les dérives de certains Etats ayant pris l’habitude de vivre à crédit en pensant que la bonne gestion des autres suffirait, dans la zone monétaire de l’euro, à garantir la bonne santé de l’ensemble et de toutes les parties prenantes à la monnaie unique… Dérives que n’a pas empêché la Commission européenne pourtant prévenue dès le départ des tricheries et des faiblesses du système étatique hellène !

La semaine prochaine risque à nouveau d’être déterminante pour la Grèce et toute la zone euro alors même que le Sommet européen extraordinaire de la fin juillet était évoqué par les experts et journalistes comme la « fin de cette crise » : moins de six semaines et, pour la France, malgré 15 milliards d’euros promis aux Grecs, auront suffi pour ruiner les espoirs des Européens ! Voilà de quoi faire réfléchir, une fois de plus, aux errements de ceux qui ont tant cru en leur idéologie d’un « euro miracle » et qui prônent désormais une véritable fuite en avant en évoquant une « gouvernance européenne » dont on sait trop bien qu’elle serait la dépossession des Etats et des citoyens de leurs souveraineté…

Comme le souligne l’éditorial du « Figaro », « au train où vont les choses, tous les ingrédients sont réunis pour provoquer une nouvelle tempête sur les marchés financiers, selon un scénario désormais bien connu. Le poison de la défiance ne tardera pas à se diffuser à d’autres pays de l’euro (…) ». D’ailleurs, Chypre est aussi en difficulté, son économie étant très liée à celle de la Grèce ! Il n’est pas impossible que ce petit pays entré dans la zone euro en 2008 demande bientôt à son tour l’aide de l’Union européenne, en attendant l’extension de cette crise à l’Espagne ou à l’Italie… Scénario catastrophe qu’il ne faut évidemment pas souhaiter mais qui n’est pas totalement improbable !

Certains économistes prônent désormais une sortie provisoire de la zone euro de quelques pays, dont la Grèce, tandis que d’autres parlent d’en finir avec « l’euro monnaie unique » pour passer à ce que le Royaume-Uni réclame depuis les années 90, c’est-à-dire « l’euro monnaie commune », chaque pays gardant un certain contrôle sur sa politique monétaire. Quoi qu’il en soit, les Etats ne pourront faire éternellement l’économie d’un véritable débat sur l’euro et, au-delà, sur l’Union européenne : une « Europe légale » qui serait trop déconnectée de « l’Europe réelle » (et c’est déjà le cas aujourd’hui !) pourrait bien mener à des catastrophes politiques et sociales dont l’Union européenne elle-même risquerait d’être la première victime…

La Grèce reprend sa liberté : le « coup d’Etat » de M. Papandréou :

La décision du premier ministre grec d’organiser prochainement un référendum sur les décisions prises la semaine dernière à Bruxelles pour « sauver l’euro » est un coup de tonnerre dans un ciel européen qui ne cesse de s’obscurcir ces derniers mois. Certains y voient « un pari risqué » quand d’autres s’inquiètent de la forte probabilité d’un vote négatif des électeurs grecs qui entraînerait l’effondrement des « espérances » du Sommet du 26 octobre, espérances qui semblent bien fragiles et auxquelles, déjà, les marchés financiers, après une seule journée d’euphorie (d’ivresse ?), semblent ne plus croire !

En fait, cette annonce-surprise m’apparaît comme un véritable coup d’Etat contre l’Union européenne et ses institutions et, au-delà, le FMI, car l’Etat grec se pose, par cette question posée au peuple électoral, au « Démos » selon la formulation antique, comme le garant de la « volonté souveraine nationale » contre les décisions prises « d’en haut et de loin » par les responsables (financiers comme politiques) de la zone euro. Un coup d’Etat parce que le gouvernement grec préfère prendre le risque d’être désavoué par le résultat du vote que d’apparaître comme le simple exécutant des oukases bruxellois ou, plutôt, allemands.
C’est aussi une manière pour le premier ministre M. Papandréou de retrouver une certaine légitimité en Grèce, non par le résultat du référendum mais par le fait de l’avoir organisé, comme un acte d’indépendance nationale. Ainsi, le « coup d’Etat » de M. Papandréou semble-t-il s’accorder avec ce véritable soulèvement national des Grecs que vit le pays depuis plusieurs semaines : il n’est pas certain que l’Union européenne se sorte facilement ni de bonne manière de cette situation inédite, elle qui a, en fait, voulu établir la première « occupation administrative » d’un pays de la zone euro par une « troïka » (BCE, UE, FMI) composée de hauts fonctionnaires européens et internationaux !

En tout cas, la mère-patrie de la Démocratie en Europe rappelle ainsi, et de façon un peu brutale, que les citoyens et les peuples existent encore malgré les instances européennes qui ont souvent tendance à l’oublier, ou à le nier…

Jean-Philippe CHAUVIN

Action Sociale Corporative N°17

SOMMAIRE :

– Nos maîtres :
Armand de VILLENEUVE-BARGEMONT
P 3, 4 et 5

– BRISONS NOS CHAÎNES :
– Un peuple drogué
Frédéric WINKLER
P 6
– L e problème de l’eau
Frédéric WINKLER
P 7, 8 et 9
– Révolution intégrale
Frédéric WINKLER
P 10 et 11
– Du militantisme royaliste
Augustin DEBACKER
P 12
– La stratégie de notre révolte
P. JEANTHON
P 13
– Une poignée d’hommes suffit
ARISTE
P 14
– La crise n’est pas finie
Jean-Philippe CHAUVIN
P 15
– Maîtriser le temps pour affronter la crise
Jean-Philippe CHAUVIN
P 16

– Un grand inconnu :
le docteur Paul CARTON
André-Georges HENRY
P 17 et 18

– Supprimer les partis
Benjamin GUILLEMAIND
P 19

– Base doctrinale :
Le métier et les conditions de travail
P 2O et 21

– Qu’est ce que le malthusianisme ?
Augustin DEBACKER
P 22 et 23