Royalisme social

La Question Sociale n’est pas un détail !

JPASC2Les délocalisations et les plans dits « sociaux » (sic !) frappent de plus en plus durement les travailleurs français depuis quelques mois, nous rappelant que la mondialisation n’est pas vraiment heureuse quand elle n’est plus que la recherche du profit immédiat, par l’achat (pour les consommateurs) ou par la spéculation (pour les financiers)… La crise qui perdure et s’aggrave dans notre pays comme chez nos voisins du sud de l’Europe fait donc resurgir de plus en plus la question sociale que les gouvernements et les institutions européennes proclamaient, il y a quelques années, « éteinte »… Une tromperie ou, dans le meilleur des cas, une illusion…

En fait, la question sociale n’a pas disparu, comme certains l’espéraient, avec la société de consommation et la prospérité indéniable des Trente Glorieuses ni même avec la mondialisation présentée comme la panacée universelle, censée donner à tous les moyens de vivre dignement et « selon ses besoins ». Bien sûr, dans le cas français, le niveau de vie des ouvriers tout comme leurs conditions de travail d’aujourd’hui (du moins pour ceux qui en ont un…) n’ont plus rien à voir avec ceux du début du XXe siècle, et c’est tant mieux. Mais la question sociale ne s’est évidemment pas éteinte pour autant, et la globalisation (mot plus exact et explicite que celui de « mondialisation »), en rebattant les cartes de l’économie et des puissances, a entraîné, au sein même de notre société, des remises en cause douloureuses et des interrogations sur la nature des rapports sociaux, sur leur territorialisation ou sur leurs formes. Globalisation rime aujourd’hui, pour les travailleurs français, avec délocalisations tandis que l’Union européenne évoque, elle, le terme de libéralisation en insistant sur son caractère de nécessité absolue, sans prendre en compte les exigences de la justice sociale et du bien-être moral des populations laborieuses des pays d’Europe, mais en appliquant des règles peu compatibles avec l’intérêt des industries fabriquant localement en France pour vendre aux Français, par exemple : la récente mise en garde de la Commission européenne contre le « protectionnisme » de M. Montebourg, et surtout les arguments mis en avant par celle-ci, le prouvent à l’envi. Doit-on, même, évoquer l’actuelle crise de la zone euro dont les victimes expiatoires semblent être aujourd’hui les Grecs, les Irlandais, les Espagnols et les Portugais avant, demain peut-être, les Français ? Les banques, il y a quelques années, ont eu droit à plus de sollicitude de la part de la Commission européenne et des gouvernements…

Ainsi, avec la crise et la sempiternelle épée de Damoclès du financement des retraites, la question sociale revient au cœur des problématiques françaises, comme le souligne l’hebdomadaire « Marianne » au fil de plusieurs numéros récents avec un ton peu amène à l’égard des institutions financières et des capitalistes internationaux. Bien sûr, le « nouveau prolétariat » évoqué par ce journal n’est plus celui de 1900, mais, au-delà de ses difficultés présentes, sa nature reste la même ; c’est-à-dire une masse de travailleurs interchangeables sans autre lien avec le Travail que celui que les détenteurs de l’Argent veulent et voudront bien lui allouer, à titre temporaire, pour en tirer des profits substantiels sans être obligés de les redistribuer à ceux qui en sont les producteurs « de base », mais plutôt et seulement aux actionnaires ou aux cadres dirigeants, les uns se confondant parfois avec les autres : c’est d’ailleurs là un des éléments forts du « scandale social » qui voit d’immenses fortunes se bâtir sur de simples jeux boursiers (mais aussi sur quelques coups de pied heureux…) et non plus sur la qualité du travail effectué en tant que telle.

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La révolution française et le Travail

La révolution a créé le Prolétariat3

Le document suivant est tiré du livre de Mgr Freppel :
La Révolution française, à propos du centenaire de 1789, A.Roger et F.Chernoviz éditeurs,
7 rue des grands-augustins, Paris 1889. 23e édition.
Le chapitre original a pour titre : La Révolution française et le travail.

Les corporations, expression du droit naturel

L’idée fondamentale de la Révolution française en matière économique est contenue dans cette maxime économique de Turgot, tant applaudie à la fin du siècle dernier : « La source du mal est dans la faculté même accordée aux artisans d’un même métier de s’assembler et de se réunir en corps » [1].
On croit rêver en lisant aujourd’hui de pareilles inepties tombées de la plume d’un homme d’esprit. Ce que Turgot, fidèle interprète des opinions de son temps, appelait la source du mal n’est autre chose qu’un principe rigoureux de droit naturel. Car il est dans la nature des choses que les artisans d’un même métier et les ouvriers d’une même profession aient la faculté de s’assembler pour débattre et sauvegarder leurs intérêts ; ou bien il faut renoncer à toutes les notions de la solidarité et de la sociabilité humaines.
C’est ce qu’on avait parfaitement compris jusqu’à la veille de 1789. Après avoir proclamé les principes qui devaient amener graduellement l’esclavage au colonat et au servage, puis enfin à l’affranchissement complet du travailleur, l’Église avait fini par faire triompher dans la classe ouvrière, comme ailleurs, la loi si éminemment féconde de l’association.

Les corporations, solidarité et honneur des hommes de métier

Loi le Chapelier2 (suite…)

Action Sociale Corporative N°21

SOMMAIRE :

– Nos maîtres :
Charles Peguy
P 3 et 4

– L’honneur du travail
PP. BLANCHER et JP CHAUVIN
P 5 à 7

LES ENERGIES RENOUVELABLES :

– Nature et idéologie
Frédéric WINKLER
P 8 et 9

– La grande question de l’énergie
Jean-Philippe CHAUVIN
P 10
– Le défi énergétique pour la France d’aujourd’hui et de demain
Jean-Philippe CHAUVIN
P 11 et 12

– Du Pic de Hubbert et l’essentiel changement énergétique
Augustin DEBACKER
P 13

– De la solution de l’énergie hydraulique
Augustin DEBACKER
P 13 et 14

LES ROYALISTES CONTRE LES DELOCALISATIONS :

– Délocalisations : l’hypocrisie des élus socialistes
Jean-Philippe CHAUVIN
P 15

– Non aux délocalisations spéculatives : Oui aux relocalisations productives !
Jean-Philippe CHAUVIN
P 16

– Les principes sociaux de la monarchie
Jean-François BERTRAND
P 17 à 18

– La république c’est le règne de l’étranger
Olivier TOURNAFOND
P 19

– La glorieuse révolution vu par un Britannique
Lewis RUSSEL
P 20 et 21

– Réconcilier l’écologie et le Christianisme
Benjamin GUILLEMAIND
P 22 et 23

La pensée révolutionnaire est-elle compatible au corporatisme ?

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Ou encore est-il possible d’incorporer à la république le système de corporation, ou alors le corporatisme va-t-il à l’encontre même des idéaux révolutionnaires et donc républicain ? Soulignons que nous parlons ici du corporatisme d’association et non du corporatisme mussolinien. Pour analyser les fondements idéologiques de la révolution il faut étudier tout d’abord les textes principaux tel que les droits de l’homme ainsi qu’un certain nombre de philosophes et enfin ceux qui se présentent comme des révolutionnaires ou de leur continuité philosophique.

La pensée révolutionnaire est l’expression vulgarisée de la philosophie des écrivains français du XVIIIe siècle : Montesquieu, Voltaire, Diderot, d’Alembert, Quesnay, J.J. Rousseau. Montesquieu écrivait : « … ce que j’appelle vertu dans la république est l’amour de la patrie, c’est à dire l’amour de l’égalité. Ce n’est pas une vertu morale ni une vertu chrétienne, c’est la vertu politique. » (Avertissement de l’esprit des lois, édition de 1758).
Cette notion d’égalité va à l’encontre du corporatisme qui se hiérarchise par rapport au mérite de ses membres. Ainsi dans les corporations de l’ancien régime il existait “ des grades ” : Apprentis, aspirants, compagnons maître, anciens… symbole de leurs différences dans l’apprentissage de leur travail.

« Cette doctrine considère l’inégalité des hommes comme un fait universel, imposé par le créateur (ou la nature), inégalité qui postule la hiérarchie des valeurs et des forces. Mais, reconnaissant l’égalité divine des âmes, leur commune origine et leur commune destinée, elle exige un respect absolu des droits moraux et matériels du travailleur, de sa famille, et s’efforce d’élever les âmes de tous vers les visions les plus hautes par la pratique constante de la charité mutuelle. ”

Ambroise Rendu

Voltaire quant à lui se veut le défenseur de la tolérance. En son nom il cherchera à ébranler le système des valeurs traditionnelles, relativiser le devoir. Or, le corporatisme est dans son essence même basée sur le devoir : le meilleur des compagnons à le devoir moral de transmettre ce qu’on lui a enseigné. Quesnay (1694-1774), Turgot (1727-1781) et leurs disciples pensent avoir découvert l’ordre économique naturel qu’il suffit de respecter pour résoudre tous les problèmes, mettre fin à l’ensemble des conflits. Ils forgent ainsi le libéralisme physiocratique (l’agriculture est la seule source de richesse) dans le dessein de détruire l’ordre économique traditionnel.

Rousseau peut être considéré comme le pédagogue révolutionnaire par excellence. L’influence de Rousseau a été déterminante, sa pensée a orienté la révolution vers la destruction systématique de l’ordre social traditionnellement fondée sur l’existence des corps intermédiaires.

URBVM
urbvm.com

Les principes sociaux de la monarchie

OLYMPUS DIGITAL CAMERADans un Etat politiquement juste, économiquement équilibré, ce que l’on nomme la question sociale ne se poserait pas en termes aussi pressants. Nous avons vu que la monarchie trouve sa raison d’être dans la nature fondamentalement sociale de l’homme et qu’elle a pour fonction de maintenir la masse des biens spirituels qui font que «chacun de nous en naissant trouve infiniment plus qu’il n’apporte ». Le premier service demandé au roi par le peuple est la distribution de la justice. Sans la Révolution, la question sociale en France ne serait que le problème de l’adaptation d’une tradition de justice à l’évolution continuelle des problèmes sociaux dans le temps.

Du reste il y eut des conflits sociaux même à la grande époque des corporations, au Moyen-âge. L’évolution de la société, les égoïsmes individuels entraînent des heurts qui reflètent surtout l’opposition inévitable entre les revendications de l’individu et les exigences de la société. Cet aspect Immuable de la condition humaine se retrouve partout où la force n’écrase pas toutes libertés. Bon ou mauvais, lent ou rapide, le changement est une loi de la nature humaine qui nous oblige à repenser à tout moment le problème de l’harmonie entre la liberté et l’ordre.

Le programme social de la Monarchie n’est pas affaire de démagogie ou d’opportunisme. Les principes fondamentaux en ont été formulés par le Comte de Chambord dès l865, à une époque où la droite et le centre républicains combattaient la formation des syndicats. Depuis, les princes, ainsi que les écrivains monarchistes, n’ont cessé d’y apporter les modifications imposées par l’évolution économique. Dans son essence toutefois, cette fameuse « Lettre sur les ouvriers » n’a rien perdu de sa valeur. Sa pertinence est toujours aussi grande. C’est que, contre le capitalisme et le marxisme à la fois, (mais on sait qu’ils sont les deux faces d’une même erreur), cette charte restaure le respect de l’homme. Pour le capitalisme, l’homme est un outil, pour le marxisme, la rencontre de plusieurs besoins. Pour la doctrine et la politique royale, l’homme est une personne. L’essentiel est là.

https://soundcloud.com/user5994089/la-monarchie-une-r-alit

La monarchie se préoccupa d’abord d’introduire plus de justice dans l’ordre féodal, sans toutefois pousser systématiquement à sa ruine. Elle ne créa pas mais favorisa le mouvement d’indépendance des communes puis celui des corporations où les valeurs spirituelles étaient essentielles avec l’ordre pour moyen. On ne peut reprocher aux derniers rois de n’avoir point réussi à adapter au nouvel état de choses les cadres périmés des anciennes corporations, ce qui était cependant souhaitable.

En 1673 Colbert rappelle dans une ordonnance : « Défense est faite aux maîtres de recevoir des aspirants aucun présent pour leur réception … défense de faire aucun festin à peine de nullité de la réception ».

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Les Royalistes contre les délocalisations

Délocalisations : l’hypocrisie des élus socialistes :

La décision du Syndicat des transports d’Ile-de-France de confier son contrat de plate-forme téléphonique à une société basée au Maroc a montré les contradictions, voire peut-être pire, de socialistes qui, désormais, cumulent tous les pouvoirs politiques, exécutif comme législatif, de l’Etat aux régions, et n’ont plus l’excuse d’un gouvernement de Droite qui pourrait les gêner…

C’est aussi la démonstration que cette Gauche-là a les mêmes fondements idéologiques sur le plan économique que la Droite libérale précédemment au pouvoir : ce qui leur importe, à l’une comme à l’autre, ce n’est pas exactement la qualité du service ou le maintien de services publics locaux ou nationaux, mais bien la rentabilité, voire la profitabilité dans le sens le plus capitaliste du terme. Après tout, ce n’est pas une opinion forcément condamnable mais c’est une idéologie néfaste, en particulier pour ceux qui travaillent mais aussi pour l’environnement, les uns et l’autre étant ainsi trop facilement sacrifiés à des intérêts financiers et à cet alibi fourre-tout de la lutte contre les déficits…

Bien sûr, ceux-ci existent et posent problème mais leur nécessaire réduction ne doit pas se faire au détriment des intérêts sociaux, nationaux et environnementaux. L’argument principal du président socialiste de la région d’Ile-de-France, M. Huchon, est celui du « strict respect du Code des marchés publics », consolidé par celui de « l’offre la mieux disante », c’est-à-dire la moins coûteuse : il est vrai que l’offre du prestataire basé au Maroc est alléchante puisque le coût du travail horaire y est moitié moins élevé qu’en France et que la flexibilité des horaires y est maximale, avec un minimum de droits syndicaux et sociaux…

Affiche contre delocalisations petit

« L’offre la mieux disante », selon l’expression employée par M. Jean-Paul Huchon, est donc celle qui, en définitive, est « la moins disante » sur le plan strictement social et évidemment sur le plan national et local ! Car, en définitive, cette décision menace 80 emplois en France, au moment même où le chômage explose littéralement et que certains annoncent 180.000 chômeurs de plus d’ici l’hiver prochain ! La réaction, justifiée, du ministre du Redressement productif, M. Montebourg, d’en appeler à reconsidérer cette décision, est fortement critiquée au sein même du Parti socialiste et paraît peu soutenue par le président François Hollande qui explique doctement qu’il n’est « pas favorable à une surenchère protectionniste » même s’il en appelle (cela ne mange pas de pain…) à l’attention des responsables publics sur la question de l’emploi en France…

https://soundcloud.com/user5994089/les-royalistes-contre-les-d

Ainsi, si je comprends bien l’actuel président, le fait de préférer sauvegarder des emplois en France plutôt que de contredire les règles d’un libre-échange rendues encore plus inégales par la mondialisation, serait la marque d’un « protectionnisme » visiblement considéré comme un « mal absolu » par ceux qui nous gouvernent… Alors qu’il aurait fallu rappeler la volonté du politique de ne pas laisser l’économique détruire l’équité sociale, M. Hollande, à rebours de ce que n’avait pas hésité à faire Outre-Atlantique Franklin Delano Roosevelt, préfère rester dans une logique qui privilégie l’Argent à l’Humain…

D’ailleurs, dans la rage de déconstruction législative qui a agité la majorité socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont été étrangement préservés, en particulier sur l’ouverture dominicale des grands magasins, et il n’y a même pas eu d’annonce sur ce sujet pourtant important…

Il faudra pourtant bien rouvrir le débat et pas seulement au seulement au seul bénéfice des consommateurs ! Dans son édition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien économique « Les échos »rappelle qu’un ancien ministre de l’Intérieur, en 2010, avait déclaré que «l’introduction d’un critère de préférence locale dans le Code des marchés publics est impossible car elle constituerait une méconnaissance des règles communautaires [européennes]», ce que confirme l’un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que « nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d’un prestataire », car les lois européennes et celles de l’OMC ne l’autorisent pas : ainsi la dictature du libre-échange, à travers l’Union européenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l’abandon social, il me paraît bien isolé au sein d’un gouvernement et d’un Parti socialiste gagnés, l’un et l’autre depuis fort longtemps, par l’idéologie d’un libre-échange mondial (baptisé « mondialisation » pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontières nationales.

Au regard de cette République si peu protectrice de la France quand, dans le même temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les ménages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de réfléchir au moyen politique institutionnel de remettre l’économique à sa place qui, si elle ne doit évidemment pas être méconnue ou négligée, ne doit jamais être la première dans une société digne de ce nom…

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L’honneur du Travail

Charles Péguy

« Travailler plus pour gagner plus », proclamait N. Sarkozy. Voilà un slogan qui résume à lui seul l’état d’esprit qui s’est imposé, parfois contre son gré, au monde du travail en France, et parfois aussi à son détriment. Entre les 35 heures de la gauche et le « travailler plus pour gagner plus » de la logique libérale, c’est toujours la lutte incessante entre deux idéologies qui s’entredéchirent depuis trop longtemps déjà.

Sans parler bien évidemment des délocalisations visant à faire, par exemple, travailler des enfants chinois à moindre coût et dans des conditions de servitude souvent effroyables, ou de ceux, dans notre pays, qui profitent des avantages sociaux pour éviter le plus longtemps possible de travailler et vivre aux frais de l’Etat, et donc indirectement aux frais des travailleurs eux-mêmes qui paient leurs impôts. On pourrait aussi rajouter à cela certains syndicats qui n’ont que la grève comme seul et unique contre-pouvoir, et qui en abusent le plus souvent possible sans pour autant obtenir forcément satisfaction.

Bref, entre une volonté certaine pour beaucoup de travailler le moins possible et gagner un maximum d’argent, et de l’autre côté une volonté tout aussi certaine de gagner un maximum d’argent en faisant travailler au maximum les ouvriers ou employés à moindre coût, fussent-ils en France ou ailleurs, la valeur du travail en ce début du XXIème siècle est souvent dévalorisée ou mal comprise dans l’esprit des Français. On pourrait aller jusqu’à se demander dès lors où est ce peuple de travailleurs qui a construit les cathédrales, érigé toutes nos grandes villes et villages, et qui avait acquis un savoir-faire ayant pu et su traverser les siècles malgré les soubresauts de l’histoire ?

Certes, après la révolution bourgeoise de 1789, et l’arrivée de l’ère industrielle au XIXème siècle, l’idéologie du libéralisme économique qui s’imposa en France en 1791 par le vote du décret d’Allarde et de la loi Le Chapelier, qui supprimèrent les corporations et interdisaient, sous peine de mort, aux ouvriers de se réunir pour gérer leur statut, beaucoup d’abus de la part des patrons d’industries auront pour conséquence l’émergence d’idéologies, comme le socialisme et le communisme, idéologies inventés par des bourgeois afin d’exploiter les rancoeurs et la misère ouvrières et les utiliser pour une éventuelle « autre » révolution.

Tout au long du XIXème siècle puis du XXème, des lois et propositions de lois seront votées afin de soulager la misère ouvrière des abus du libéralisme. Les catholiques et les royalistes sociaux en furent les pionniers, dès la Restauration. Même si tout le monde ne retient que l’année 1936, le Front Populaire et ses congés payés, ce n’est pas à la gauche que l’on doit l’origine des grandes avancées sociales.

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Action Sociale Corporative N°20

SOMMAIRE :

Nos maîtres :
Henri Lagrange
P 3 à 5

LES PRESIDENTIELLES ?
ET APRES ? :

– Lettre ouverte aux patriotes et nationalistes
Groupe d’Action Royaliste
P 6
– Questions à M. Tournafond
P 7
– Quel régime pour la France ?
Olivier TOURNAFOND
P 8
– La fatigue démocratique et les abstentions
Jean-Philippe CHAUVIN
P 9
– Ces chers électeurs populistes
Jean-Philippe CHAUVIN
P 9 et 10

– Les lendemains de la présidentielle
Jean-Philippe CHAUVIN
P 10 à12

– Une élection faite et des problèmes déjà là…
Jean-Philippe CHAUVIN
P 13

– De l’actuelle dictature de l’opinion…
Augustin DEBACKER
P 13 et 14

– Les abus de la fiscalité républicaine
Olivier TOURNAFOND
P 15

– J’ai vécu dans votre futur…
Vladimir BOUKOVSK
P 16

– La civilisation d’Ancien Régime et ses bienfaits
Hadrien
P 17 à 19

– Analyse d’une décadence
Marie-Madeleine MARTIN
P 20

– Un nouveau contrat des peuples et pays de France
Benjamin GUILLEMAIND
P 21 à 23

Les abus de la fiscalité républicaine

La déclaration

Je vous recommande vivement un intéressant article sur les abus de la fiscalité, écrit par Thierry Afsrchrift, Professeur de droit fiscal en Belgique et qui est aussi avocat à Genève. Un homme intelligent et sympathique, et lucide aussi.

Il montre que le rôle de l’impôt est double, à la fois économique et politique.
Son rôle économique (officiel) est de permettre à l’Etat de faire face aux dépenses publiques; par exemple la TVA.
Son rôle politique (inavouable mais tout aussi important d’après l’auteur, sinon plus encore), est de soumettre les citoyens à l’arbitraire de l’Etat et surtout de punir les opposants politiques. Suivant les époques, ce seront les vaincus, les protestants, les juifs, les « ci-devants », les bourgeois, les « ennemis de classe », etc.. L’exemple de cet impôt est l’ISF. Un tel impôt n’a pas à être rentable, il a pour fonction d’humilier, de spolier, de ruiner, de chasser…

On constate qu’actuellement le programme de François Hollande s’inscrit exactement dans cette seconde tendance. En vertu du programme « d’inversion des valeurs » qui est typique de la pensée socialiste et révolutionnaire (cf. notamment le mariage homosexuel et le droit de vote aux étrangers), on estime que les français doivent désormais être punis. L’heure est venue de les punir enfin, le corps social de la France étant suffisamment mûr et amolli.
Les impôts el les charges seront donc massivement augmentés, la crise financière en fournissant le prétexte idéal. Quant aux bourgeois, ils seront doublement punis, car on mettra en place des taux confiscatoires. Ils devront désormais vivoter avec 15% de leurs revenus, cesseront ainsi d’être riches, ce qui permettra de les prolétariser et de les faire disparaître en tant que bourgeois. On évitera ainsi la déportation, les camps de concentration et tous les inconvénients et soucis que cela entraîne….

https://soundcloud.com/user5994089/la-fiscalit-r-publicaine

En revanche, les minables, les pauvres et surtout les immigrés dont le nombre est illimité seront soutenus et gratifiés. Pour les socialistes révolutionnaires, ils sont non seulement une « chance pour la France », mais aussi l’avenir de la France.
En réalité, ils sont surtout une chance pour les oligarques socialistes qui pourront s’appuyer sur eux et établir leur dictature. Et c’est là que l’article est également intéressant, car il montre qu’à la base de l’impôt politique, il y a toujours le clientélisme et la manipulation. La corruption aussi : on prend à la minorité qui produit pour donner à la majorité qui ne fait rien et elle aime ça ! L’élection de dimanche permettra de s’en assurer.

Tout cela n’a rien d’une vision paranoïaque et apocalyptique, digne des témoins de Jéhovah. Même si elle constitue un raccourci terrifiant et même incroyable, elle n’est en réalité qu’une analyse psycho-sociale pertinente, loin des schémas éculés véhiculés par la « grosse presse » qui oscille toujours entre complicité et stupidité.
Certes on rétorquera que le pire n’est jamais certain et que François Hollande, à supposer qu’il soit élu, n’appliquera pas ce programme, ou en tout cas pas complètement, Possible en effet. En politique comme en médecine, il y a des rémissions. Le processus décrit prendra tu temps, il ne se déroulera pas en quelques mois…
Mais la tendance est claire, aveuglante même et s’inscrit parfaitement dans le schéma d’Aschrift. Depuis un demi-siècle nous assistons à la destruction progressive de la France, par étapes successives et parfaitement cohérentes.

Rétorquer que le socialisme conduit à l’impasse économique est un argument de petit bourgeois borné qui ne comprend rien aux phénomènes historiques. Le socialisme révolutionnaire n’a pas pour objectif véritable d’enrichir la nation, mais au contraire de la dissoudre ! Il repose sur deux piliers fondamentaux : l’ambition d’aventuriers prêts à tout et la jalousie des masses.

A nous maintenant d’agir tous pour faire échec à cette mort programmée.

Olivier Tournafond

PS :
Thierry Afscjrift, « Jusqu’où peut-on taxer les riches ? »; Institut Constant de Rebecque, Lausanne 2012.