Royalisme social

Action Sociale Corporative N°24

SOMMAIRE :

Page 3 et 4 : Documentaire : Histoire de la Législation sociale
Page 5 à 8 : La république contre la Civilisation – Par Frédéric Winkler et P.P Blancher
– Page 9 : La république contre la langue française – Par Augustin Debacker
– Page 10 : D’une Patrie à l’encan – Par Augustin Debacker
Page 11 à 13 : Combattre le chômage ce devoir de l’Etat – Par Jean-Philippe Chauvin
Page 14 à 20 : Contre le mariage pour tous !
Page 21 : Comment l’Irlande a liquidé son fardeau bancaire en une nuit – Par Romaric Godin
Page 22 et 23 : Turas go hÉirinn – Périple en Irlande – Par Julien BDR et Frédéric Winkler
Page 24 à 26 : L’affaire Cahuzac – Par Jean-Philippe Chauvin

Combattre le chômage, ce devoir de l’Etat


Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. J’ai, d’ailleurs, fait partie de cette « masse » de « sans-travail » au milieu des années 1980, et j’ai pu, par mon expérience propre, constater quelques carences de la politique de l’emploi, trop souvent limitée à des expédients plutôt qu’à une véritable politique d’initiatives et de motivation…
Ce n’est pas à l’ANPE (nom à l’époque de ce qui est devenu «Pôle emploi ») que j’ai trouvé du travail ni les moyens de me sortir de ma situation de précaire, loin de là ! La volonté personnelle, une certaine rigueur dans les principes (merci le royalisme politique !), des amis, et en particulier la solidarité des Camelots du Roi, sans oublier le regard attentif de ma famille, m’ont permis de ne pas couler et de pouvoir, au bout d’une année de « galère », me payer mon inscription en Histoire à l’université de Rennes-2 et mener à terme mon rêve de devenir professeur d’histoire, ce que je suis, pour mon plus grand plaisir ! Comme quoi, il n’y a pas de fatalité !

Si j’ai pu m’en sortir sans l’aide de l’Etat, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !

Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…

hausse-du-chomageNon, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…

Ce chômage qu’il faut sans cesse combattre.

Le chômage est une réalité qui, chaque mois, touche de plus en plus de personnes, de familles, ce qui ne semble guère émouvoir outre mesure les élites qui nous gouvernent, plus soucieuses ces derniers temps de légiférer sur des questions de société, voire de civilisation, au risque de diviser un peu plus notre pays quand il aurait tant besoin de calme et d’unité : il est vrai que le laboratoire de pensée du Parti socialiste, « Terra nova », conseillait dès 2011 aux dirigeants de la Gauche social-démocrate de renoncer à défendre les ouvriers, devenus politiquement infréquentables et stratégiquement peu rentables, pour privilégier les « minorités », c’est-à-dire, concrètement, les groupes de pression communautaristes qui, à l’imitation de ce qui se passe aux Etats-Unis, revendique droits et prébendes sans forcément beaucoup d’égards pour le Bien commun et la société en tant que telle.

Des manifestations passées malheureusement inaperçues cet automne contre la fermeture d’usines…

Ce choix stratégique des socialistes indique néanmoins nettement que le Parti jadis dirigé par M. Hollande a changé de paradigme et que, désormais, il entend garder les ouvriers à bonne distance des instances du Pouvoir, quitte à les désespérer en ne répondant plus à leurs attentes : l’affaire de Florange, si mal vécue par les salariés de Mittal, a démontré que les promesses électorales ne survivaient pas à l’accession au Pouvoir de ceux qui l’ont tant attendu depuis l’échec de Lionel Jospin… Des discours du candidat Hollande contre la Finance, il ne reste que l’impression, amère pour beaucoup, d’une vaste fumisterie avec effets de manche, juste bonne à attirer quelques naïfs électeurs, d’une escroquerie politicienne qui a parfaitement fonctionné, par le simple jeu de la démocratie représentative, celle-là même qui stérilise trop souvent la parole des électeurs en l’encadrant prudemment mais fermement, et en la livrant aux partis et à leurs féodaux.

Ainsi, les ouvriers ne doivent rien attendre de M. Hollande et de son gouvernement, même s’il paraît utile et honnête de reconnaître les efforts de M. Montebourg et de Mme Bricq (au Commerce extérieur) pour sauver ce qui peut l’être en France, mais avec des résultats pour le moins mitigés ! Or, c’est bien d’une véritable politique de réindustrialisation (qui tienne compte du nécessaire « souci environnemental ») et de promotion du travail français dont notre pays a besoin : les potentialités territoriales, valorisées par une stratégie audacieuse d’aménagement des territoires, sont multiples, que cela soit sur terre comme sur mer. Si l’Etat n’a pas vocation à tout faire et à tout imposer, il doit néanmoins organiser les efforts et soutenir les initiatives les plus prometteuses dans les domaines de la production, de la transformation et de la distribution, sans céder à la tentation d’un étatisme facile mais foncièrement stérile au plan économique comme l’histoire économique de la France le démontre à l’envi.

Jean-Philippe Chauvin

L’imposture de 1789

La révolution a créé le Prolétariat3

Ouvriers français, retenez bien ceci : l’émeute du 14 juillet 1789 fut le signal d’une vaste opération de brigandage commise au préjudice des travailleurs français.

Un révolutionnaire avéré mais clairvoyant, Proudhon, a écrit ce qui suit :

« Ce qui a créé la distinction toute nouvelle de « classe bourgeoise » et de « classe ouvrière », ou  » prolétaire », C’EST LE NOUVEAU DROIT INAUGURE EN 1789. AVANT 89, L’OUVRIER EXISTAIT DANS LA CORPORATION ET DANS LA MAÎTRISE, comme la femme, l’enfant et le domestique dans la famille. Il aurait répugné alors d’admettre une classe de « travailleur » en face d’une classe d' »entrepreneurs », puisque celle-ci contenait celle-là.

Mais depuis 89, le faisceau des corporations ayant été brisé sans que les fortunes et les conditions fussent devenues égales entre maîtres et ouvriers, sans qu’on eût rien fait ou prévu pour la répartition des capitaux, pour une organisation nouvelle de l’industrie et des droits des travailleurs, la distinstion s’est établie d’elle-même entre la classe des patrons, détenteurs des instruments de travail, capitalistes et grands propriétaires, et celle des ouvriers, simples salariés.
On ne peut nier aujourd’hui cet antagonisme profond des deux classes inconnu au moyen âge, et LA RAISON QUI L’AMENA FUT UNE GRANDE INIQUITE. »

La « grande iniquité » dont parle Proudhon a consisté :

1 – A voler les biens des métiers, qui étaient la propriété collective des ouvriers ;

2 – A abolir les corporations qui préservaient les ouvriers du chômage et leur garantissaient le pain des vieux jours ;

3 – A interdire aux ouvriers le droit de s’associer pour la defense de leurs intérêts communs et a donner la peine de mort comme sanction a cette monstruosité.

Texte du décret d’expropriation ouvrière :

Loi le Chapelier2

Le vol du bien commun des ouvriers a été décidé par le décret du 2 – 17 mars 1791, qui déclare propriété nationale les biens corporatifs.

L’historien Hyppolyte Taine évalue à seize milliards de l’époque la valeur du patrimoine des métiers confisqué aux corporations. Somme énorme si l’on considère le chiffre peu élevé des effectifs ouvriers au moment de la révolution.
Privés de leur patrimoine, les corps de métiers ne pouvaient plus vivre. Au demeurant, le décret d’Allarde faisait du libéralisme économique le fondement du nouveau régime de travail, de la production et du commerce, et le 14 – 17 juin 1791, la loi dite « Le Chapelier » interdisait aux hommes de métier de s’associer en vue de « former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs ».
Dès le lendemain de la suppression du régime corporatif, les ouvriers – charpentiers, maréchaux, tailleurs, cordonniers et autres – tentèrent de reformer des compagnonnages pour s’entendre sur leurs exigences en matière de salaires. Le législateur révolutionnaire brisa cette tentative en assimilant à la rébellion l’association entre Citoyens d’un même état ou profession. Or la rébellion était passible de la peine capitale.

Tel est le nouveau droit inauguré en 1789 par la prise de la Bastille.
La Tour du Pin a bien raison d’écrire dans ses « Jalons de route » : « Le peuple a été particulièrement floué dans toute cette histoire de l’avènement de la démocratie. »
Il ajoute :
« Les autres classes ont récupéré quelque peu leurs anciennes ressources, le clergé par le budget des cultes, les acquéreurs de biens, soit-disant nationaux, par le milliard des émigrés. Mais le peuple n’a rien vu revenir de tout ce qui avait été confisqué, dissipé, aliéné, de cette masse de biens constituée au cours des siècles et qui ne profitait qu’à lui. »

Autrement dit : le monde ouvrier n’a pas reçu réparation de l’immense injustice que la révolution a commise à son endroit.
C’est la réparation de cette immense injustice que poursuivent les royalistes. Ils réclament la restituion au monde ouvrier des biens que la révolution lui a volés en 1791.

Firmin Bacconnier

L’Economisme intégral

(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)

SORTIR du MONDIALISME et de la RÉPUBLIQUE ANTI-SOCIALE

Vers un ordre social corporatifL’ancien Régime vécu des siècles en communauté avec les organisations ouvrières qu’il protégeait. Le pouvoir royal, sans aucun contrôle arbitraire laissa les corps de métiers s’organiser librement, dans l’intérêt commun, avec le principe de subsidiarité, cher aux Etats chrétiens. La République détruisit tout l’édifice protecteur. Elle supprima les corps de métiers et interdit aux ouvriers de s’associer pour « leur soi-disant intérêt commun ». Elle pilla les milliards accumulés pendant des siècles par les corporations, servant de primitives caisses d’assurance et de maladie, de retraite et de formation et d’aides diverses…Un vol manifeste et honteux quand on connaît la misère du peuple entrant dans l’effroyable révolution industrielle du XIXe siècle. Mais le scandale de la République naissante ne s’arrête pas là, suppression de toutes les fêtes religieuses et des dimanches qui constituaient des temps de repos. La semaine du « Décadi » fut instauré, dix jours d’affilés de travail, sans repos, tout âge confondu et pour tout sexe, voilà pour l’égalité. Durant le siècle qui suivit, ceux qui se battront pour soulager cette misère, ne seront pas de gauche ni libéraux mais d’ardents royalistes dont la volonté est résumé par ce que disait au début du XXe siècle le Père de Pascal : « Social parce que Royaliste ». Peuple et Roi ont une histoire commune qui vient du fond des âges, presque mystique. D’autant qu’à la différence de la gauche qui deviendra sociale dans le but d’utiliser la misère pour en faire des bataillons de contestataires, les royalistes aideront pour l’humanisme et sans attendre un quelconque remerciement, par chevalerie.

LA TOUR du PIN

La Tour du Pin construisit durant sa vie, une doctrine sociale en vue de restaurer un système où le citoyen reprendrait ses pouvoirs usurpés par la République. De la famille au plus proche du pouvoir, par le principe des « Etats Généraux ». Une organisation qui prouva son efficacité et qui, empirique peut demain par ses expériences positives de participation décentralisée, faire de la France un pays humaniste et puissant. L’homme décidera de nouveau dans sa commune et son métier de tout ce qui le touche : congés, retraite, impôt, votes, famille, commune…Une Libération Nationale des citoyens redevenus responsables de leur destin, contre l’emprise des partis donnant leurs directives. Il existe encore certains cantons Suisses qui votent à main levée sur la place du village. C’était ainsi, en France avant la révolution et l’enseignement républicain s’est bien gardé de le relater…
Qu’est ce que la vie ? Doit-elle être dirigé par d’autres, parlant en notre nom ?
Un corporatisme caricaturé sera utilisé pendant les années 40, dans notre pays occupé, sans grand résultat mais ayant apporté, quand même un peu de réconfort au monde ouvrier. L’expérience doit servir de canevas pour en tirer des lois salutaires pour une réelle politique sociale. La justice et la paix sociale réclament une organisation communautaire calqué sur le principe des anciennes corporations qui, seules garantissaient des réalisations sociales, justes et durables.
Ecoutons Antoine Murat :
« Cette organisation exige des institutions qui soient enracinées dans les lieux où s’exercent les activités professionnelles : communes, pays, départements, provinces, nation.»
Une saine décentralisation devra être le préalable indispensable pour la réalisation de ce projet. Un véritable régionalisme serait le terreau d’où pourrait naître des organisations autonomes dans leurs administrations et seraient reconnues par les pouvoirs publics. Il faut donc recréer les corps intermédiaires : communaux, provinciaux, professionnels…Ceux-ci devront informer les instances supérieurs de leurs besoins jusqu’à l’Etat :
« Ils représentent les intérêts qu’ils gèrent. Un régime représentatif est en place, habile à instruire l’Etat, des besoins et des droits des diverses communautés qui forment aux différents niveaux de la vie nationale, la société française. L’ordre corporatif suit l’ordre naturel des activités sociales. L’organisation corporative, décentralisée et représentative, éclaire l’Etat, organe suprême du bien commun. En même temps qu’ils instruisent ainsi le pouvoir, les corps intermédiaires le décharge de multiples tâches dont ils ont la charge.» (A. Murat)
Tout cela à la condition que le pouvoir soit indépendant (absolu en latin) débarrassé des tâches subalternes pour laisser le pays s’administrer pendant qu’il se charge des hautes responsabilités diplomatiques, de la haute justice, de l’armée…
(suite…)

La Question Sociale et la précarité de l’emploi

affichedelocalisations

A l’heure où le thème de la précarité de l’emploi semble devoir quotidiennement revenir sur le devant de la scène médiatique, il est bon de relire ces quelques termes, tirés de l’ABC du Royalisme Social de Firmin Bacconnier :

« Qu’est-ce qu’un prolétaire ?
Un individu proclamé libre par la loi, mais dont le droit à la vie n’est, pratiquement, fondé sur aucun titre juridique, pour ce motif qu’il ne possède que sa chair. C’est un exproprié ; s’il veut vivre, il doit, chaque jour, vendre ses membres ou son cerveau au prix fixé par la seule autorité patronale, qui garde la faculté de lui retirer quand il lui plaît ses moyens de subsistance. […] Tel est l’état du travailleur sous le régime institué en 1791 par la Révolution. »

Quelle actualité ! Quelle permanence dans ces propos pourtant écrits voilà près d’un siècle ! Car voilà la grande conclusion qui saute immédiatement aux yeux : les prétendues avancées modernes dans le domaine de la protection de l’ouvrier ne sont en fait que d’immenses chimères voilant l’intrinsèque incompétence républicaine.
Comment expliquer autrement l’explosion du nombre d’emplois précaires (CDD, Intérims entre autres) ces dix dernières années ? En 2005, l’ensemble des emplois précaires représentait près de 21 % de la population active, et force est de constater le renforcement de ce chiffre par la crise systémique que traverse actuellement notre pays. Entre 2000 et 2010, les CDD de moins d’un mois ont augmenté de près de 88% : en 2011, près de 81% des embauches françaises se font en CDD, contre 73% en 1999 (On pourra d’ailleurs relire à propos le Rapport Gallois sur ce sujet).
L’évidente détérioration de la situation de l’emploi en France, corroborée par l’inéluctable croissance du nombre de demandeurs d’emplois, laisse planer le doute sur la pertinence des propositions gouvernementales… L’absurde exécration socialiste du patronat, qui se traduit économiquement par un véritable étau fiscal pesant sur les entreprises (65% de taxes en 2011 sur les PME), ne résout absolument pas l’affaire. Pire, elle catalyse l’actuelle crise sociale en montant les différentes classes les unes contre les autres.
Face à ce récurrent problème de la précarité de l’emploi, l’Histoire apporte, pour qui veut bien lui accorder son attention, quelques belles leçons pour notre époque. Ainsi, sous l’Ancien Régime, si la sécurité de l’emploi n’était évidemment pas parfaite, la mise en place de patrimoine au sein même des corporations permettait un soutien constant et inébranlable de celle-ci à ses membres pendant les temps plus difficiles. Comme l’écrit Pierre Chamboche dans son article la Sécurité de l’Emploi :
« A Toulouse, si un confrère ménétrier devenait malade et manquait de ressources, les bayles de la communauté devaient lui venir en aide sur les deniers de la caisse ; tombait-il en faillite et la pauvreté l’empêchait-elle de payer sa dette, on lui faisait sur la même caisse l’avance nécessaire pour l’éteindre, à condition de la restituer dans un temps plus prospère…… »

Aujourd’hui, l’Etat français, s’inspirant des systèmes beveridgiens et bismarckiens, se targue de pouvoir subvenir (à crédit) aux besoins de chaque français par un système d’assistance sociale « équitable ». Chimère évidente : imposée de manière stupidement uniforme à toutes les professions, elle catalyse l’assistanat et inhibe toute réelle émancipation du citoyen, sans résoudre de quelque manière que ce soit l’équation économique.

Dans son texte l’Organisation Sociale selon La Tour du Pin, Roger Sémillon écrivait :
« Quand le travail est honoré, on lui reconnaît un droit, il s’organise, la corporation professionnelle fleurit et avec elle l’apprentissage « qui conserve l’acquit de la veille et prépare le perfectionnement du lendemain », la production est réglée de manière à suffire aux besoins de la population sans les dépasser. Ainsi le métier devient « une propriété d’un rapport assuré » et la famille, comme la cité, est stable.
Dans le régime moderne, dit de la liberté du travail, le travail n’étant pas organisé, l’individu est à la merci des fluctuations du marché, dues aux jeux du capitalisme; il est désarmé contre les accidents de sa propre existence et rien n’est moins assuré que la subsistance de sa famille. Pour l’ouvrier, notamment, le régime de la liberté du travail est celui de la liberté de mourir de faim. »

L’actuelle problématique de la précarité trouve son fondement dans ce régime de liberté du travail qui, joint à la loi d’assistanat de la république, empêche littéralement toute réelle amélioration de cette triste situation. Ainsi, les conservateurs sociaux auront à cœur d’opposer les lois de prévoyance aux lois d’assistanat, l’association professionnelle à l’individualisme social, l’économie naturelle à la chrématistique commerciale : donnons aux ouvriers français cette sécurité de l’emploi qui, par la faute d’institutions profondément inhumaines et antisociales, leur fait aujourd’hui tant défaut…

Augustin DEBACKER

Pour une Monarchie sociale

Gouvernance antisociale ou Monarchie sociale ?
Notre choix royaliste.
Affiche GAR Nouvelle Chouannerie2Les récentes immolations spectaculaires de chômeurs en France et le suicide quotidien d’agriculteurs endettés, dans l’indifférence générale de la presse pour le second cas, montrent à l’envi que notre société est malade et désorientée. Que le nombre actuel de chômeurs atteigne le chiffre pharamineux de plus de 3 millions (plus de 1.300 chômeurs supplémentaires chaque jour en ce début d’année 2013 !) et que 3 autres millions, au bas chiffre, soient en semi-chômage ou n’occupent un emploi que quelques jours par mois ; que le nombre de Français en dessous du seuil de pauvreté dépasse les 8 millions et que les Restos du cœur soient de plus en plus débordés ; que la désindustrialisation s’accélère malgré les efforts d’un Arnaud Montebourg en fait impuissant à enrayer ce mouvement de fond ;… tout cela n’est guère rassurant et suscite quelques réflexions.

Tout d’abord, qu’est-ce que cette crise ? Est-elle la fin du modèle capitaliste comme certains ont cru pouvoir l’affirmer péremptoirement il y a quelques années en brandissant bien haut les livres de Karl Marx ? Il semble bien que non : Pascal Lamy, le directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce, et socialiste bon teint, déclarait, lors de son récent passage à Paris fin février 2013 et sur les ondes de RMC, que l’économie mondiale se portait plutôt bien mais que la zone euro, dont la France fait partie, était en difficulté car on assistait au basculement accéléré du monde du Nord vers le Sud, tout simplement. En somme, la crise en Europe et en France n’est rien d’autre que ce moment douloureux pour nos vieilles puissances (et certitudes…) où l’on s’aperçoit que la mondialisation n’est plus « heureuse » mais « profiteuse » et qu’elle est, d’abord, un dépassement des Etats et des peuples au profit du règne de l’Argent et de ceux qui le placent là où il peut leur rapporter le plus… Ce qui est « crise » pour nous et nos pays n’est, en fait, que la poursuite du processus de mondialisation qui a cessé de nous profiter en tant que producteurs et de moins en moins en tant que consommateurs, puisque la société actuelle de consommation raisonne aussi en ces termes et concepts.

(suite…)

Leçon d’économie…à méditer…

capitalisme2Dans un collège anglo-saxon, un professeur d’économie a annoncé qu’aucun de ses étudiants n’avait jamais échoué à son cours mais que, récemment, ce fut le cas d’une classe entière : la classe avait insisté pour dire que le socialisme fonctionne et qu’en conséquence, personne ne serait ni pauvre ni riche, un égaliseur extraordinaire. Alors, le professeur annonça :

« D’accord, nous allons tenter une petite expérience en classe : je vais retenir comme note la moyenne de toutes vos notes. Ainsi, vous aurez tous la même note et personne n’échouera ni n’aura un A ou un zéro …. (En remplaçant les dollars par des notes, on aura un résultat plus concret et mieux compris par tous). Après le premier examen, tout le monde obtint un B. Ceux qui avaient étudié fort étaient déçus et ceux qui avaient étudié peu étaient ravis. Lors du deuxième examen, ceux qui avaient étudié peu, étudièrent moins et ceux qui avaient étudié beaucoup décidèrent de lever le pied et étudièrent peu. La moyenne du deuxième examen fut un D ! Personne ne fut content. Lors du troisième examen, la moyenne fut un F. Pendant les examens ultérieurs, les notes ne montèrent jamais. Les pointages de doigt commencèrent, les jugements dominaient les conversations et tout le monde se sentait mal. Personne ne voulait plus étudier pour le bénéfice de l’autre. À la grande surprise de tout le monde, ils échouèrent tous.
C’est alors que le professeur déclara que le socialisme ne pouvait que faillir ultimement car lorsque la récompense est grande, l’effort pour réussir est grand mais lorsque le gouvernement enlève toutes les récompenses, personne ne fournit plus d’effort ni ne cherche à réussir. Rien ne peut être plus simple comme conséquence.

Les 5 phrases qui suivent sont les meilleures conclusions de cette expérience :
1. Vous ne pouvez pas ordonner aux pauvres d’obtenir le succès en ordonnant aux riches de ne plus en avoir.
2. Ce qu’une personne reçoit sans avoir à travailler, une autre personne doit travailler sans en recevoir la récompense.
3. Le gouvernement ne peut donner quelque chose à quelqu’un sans l’avoir enlevé à quelqu’un d’autre auparavant.
4. Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant !
5. Lorsque la moitié du peuple perçoit l’idée qu’elle n’a pas besoin de travailler car l’autre moitié va s’occuper d’elle et, lorsque l’autre moitié comprend que ça ne vaut pas la peine de travailler car quelqu’un d’autre récoltera ce qu’elle mérite par ses efforts, c’est la fin de toute une nation.