Royalisme social

L’Economisme intégral

(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)

SORTIR du MONDIALISME et de la RÉPUBLIQUE ANTI-SOCIALE

Vers un ordre social corporatifL’ancien Régime vécu des siècles en communauté avec les organisations ouvrières qu’il protégeait. Le pouvoir royal, sans aucun contrôle arbitraire laissa les corps de métiers s’organiser librement, dans l’intérêt commun, avec le principe de subsidiarité, cher aux Etats chrétiens. La République détruisit tout l’édifice protecteur. Elle supprima les corps de métiers et interdit aux ouvriers de s’associer pour « leur soi-disant intérêt commun ». Elle pilla les milliards accumulés pendant des siècles par les corporations, servant de primitives caisses d’assurance et de maladie, de retraite et de formation et d’aides diverses…Un vol manifeste et honteux quand on connaît la misère du peuple entrant dans l’effroyable révolution industrielle du XIXe siècle. Mais le scandale de la République naissante ne s’arrête pas là, suppression de toutes les fêtes religieuses et des dimanches qui constituaient des temps de repos. La semaine du « Décadi » fut instauré, dix jours d’affilés de travail, sans repos, tout âge confondu et pour tout sexe, voilà pour l’égalité. Durant le siècle qui suivit, ceux qui se battront pour soulager cette misère, ne seront pas de gauche ni libéraux mais d’ardents royalistes dont la volonté est résumé par ce que disait au début du XXe siècle le Père de Pascal : « Social parce que Royaliste ». Peuple et Roi ont une histoire commune qui vient du fond des âges, presque mystique. D’autant qu’à la différence de la gauche qui deviendra sociale dans le but d’utiliser la misère pour en faire des bataillons de contestataires, les royalistes aideront pour l’humanisme et sans attendre un quelconque remerciement, par chevalerie.

LA TOUR du PIN

La Tour du Pin construisit durant sa vie, une doctrine sociale en vue de restaurer un système où le citoyen reprendrait ses pouvoirs usurpés par la République. De la famille au plus proche du pouvoir, par le principe des « Etats Généraux ». Une organisation qui prouva son efficacité et qui, empirique peut demain par ses expériences positives de participation décentralisée, faire de la France un pays humaniste et puissant. L’homme décidera de nouveau dans sa commune et son métier de tout ce qui le touche : congés, retraite, impôt, votes, famille, commune…Une Libération Nationale des citoyens redevenus responsables de leur destin, contre l’emprise des partis donnant leurs directives. Il existe encore certains cantons Suisses qui votent à main levée sur la place du village. C’était ainsi, en France avant la révolution et l’enseignement républicain s’est bien gardé de le relater…
Qu’est ce que la vie ? Doit-elle être dirigé par d’autres, parlant en notre nom ?
Un corporatisme caricaturé sera utilisé pendant les années 40, dans notre pays occupé, sans grand résultat mais ayant apporté, quand même un peu de réconfort au monde ouvrier. L’expérience doit servir de canevas pour en tirer des lois salutaires pour une réelle politique sociale. La justice et la paix sociale réclament une organisation communautaire calqué sur le principe des anciennes corporations qui, seules garantissaient des réalisations sociales, justes et durables.
Ecoutons Antoine Murat :
« Cette organisation exige des institutions qui soient enracinées dans les lieux où s’exercent les activités professionnelles : communes, pays, départements, provinces, nation.»
Une saine décentralisation devra être le préalable indispensable pour la réalisation de ce projet. Un véritable régionalisme serait le terreau d’où pourrait naître des organisations autonomes dans leurs administrations et seraient reconnues par les pouvoirs publics. Il faut donc recréer les corps intermédiaires : communaux, provinciaux, professionnels…Ceux-ci devront informer les instances supérieurs de leurs besoins jusqu’à l’Etat :
« Ils représentent les intérêts qu’ils gèrent. Un régime représentatif est en place, habile à instruire l’Etat, des besoins et des droits des diverses communautés qui forment aux différents niveaux de la vie nationale, la société française. L’ordre corporatif suit l’ordre naturel des activités sociales. L’organisation corporative, décentralisée et représentative, éclaire l’Etat, organe suprême du bien commun. En même temps qu’ils instruisent ainsi le pouvoir, les corps intermédiaires le décharge de multiples tâches dont ils ont la charge.» (A. Murat)
Tout cela à la condition que le pouvoir soit indépendant (absolu en latin) débarrassé des tâches subalternes pour laisser le pays s’administrer pendant qu’il se charge des hautes responsabilités diplomatiques, de la haute justice, de l’armée…
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La Question Sociale et la précarité de l’emploi

affichedelocalisations

A l’heure où le thème de la précarité de l’emploi semble devoir quotidiennement revenir sur le devant de la scène médiatique, il est bon de relire ces quelques termes, tirés de l’ABC du Royalisme Social de Firmin Bacconnier :

« Qu’est-ce qu’un prolétaire ?
Un individu proclamé libre par la loi, mais dont le droit à la vie n’est, pratiquement, fondé sur aucun titre juridique, pour ce motif qu’il ne possède que sa chair. C’est un exproprié ; s’il veut vivre, il doit, chaque jour, vendre ses membres ou son cerveau au prix fixé par la seule autorité patronale, qui garde la faculté de lui retirer quand il lui plaît ses moyens de subsistance. […] Tel est l’état du travailleur sous le régime institué en 1791 par la Révolution. »

Quelle actualité ! Quelle permanence dans ces propos pourtant écrits voilà près d’un siècle ! Car voilà la grande conclusion qui saute immédiatement aux yeux : les prétendues avancées modernes dans le domaine de la protection de l’ouvrier ne sont en fait que d’immenses chimères voilant l’intrinsèque incompétence républicaine.
Comment expliquer autrement l’explosion du nombre d’emplois précaires (CDD, Intérims entre autres) ces dix dernières années ? En 2005, l’ensemble des emplois précaires représentait près de 21 % de la population active, et force est de constater le renforcement de ce chiffre par la crise systémique que traverse actuellement notre pays. Entre 2000 et 2010, les CDD de moins d’un mois ont augmenté de près de 88% : en 2011, près de 81% des embauches françaises se font en CDD, contre 73% en 1999 (On pourra d’ailleurs relire à propos le Rapport Gallois sur ce sujet).
L’évidente détérioration de la situation de l’emploi en France, corroborée par l’inéluctable croissance du nombre de demandeurs d’emplois, laisse planer le doute sur la pertinence des propositions gouvernementales… L’absurde exécration socialiste du patronat, qui se traduit économiquement par un véritable étau fiscal pesant sur les entreprises (65% de taxes en 2011 sur les PME), ne résout absolument pas l’affaire. Pire, elle catalyse l’actuelle crise sociale en montant les différentes classes les unes contre les autres.
Face à ce récurrent problème de la précarité de l’emploi, l’Histoire apporte, pour qui veut bien lui accorder son attention, quelques belles leçons pour notre époque. Ainsi, sous l’Ancien Régime, si la sécurité de l’emploi n’était évidemment pas parfaite, la mise en place de patrimoine au sein même des corporations permettait un soutien constant et inébranlable de celle-ci à ses membres pendant les temps plus difficiles. Comme l’écrit Pierre Chamboche dans son article la Sécurité de l’Emploi :
« A Toulouse, si un confrère ménétrier devenait malade et manquait de ressources, les bayles de la communauté devaient lui venir en aide sur les deniers de la caisse ; tombait-il en faillite et la pauvreté l’empêchait-elle de payer sa dette, on lui faisait sur la même caisse l’avance nécessaire pour l’éteindre, à condition de la restituer dans un temps plus prospère…… »

Aujourd’hui, l’Etat français, s’inspirant des systèmes beveridgiens et bismarckiens, se targue de pouvoir subvenir (à crédit) aux besoins de chaque français par un système d’assistance sociale « équitable ». Chimère évidente : imposée de manière stupidement uniforme à toutes les professions, elle catalyse l’assistanat et inhibe toute réelle émancipation du citoyen, sans résoudre de quelque manière que ce soit l’équation économique.

Dans son texte l’Organisation Sociale selon La Tour du Pin, Roger Sémillon écrivait :
« Quand le travail est honoré, on lui reconnaît un droit, il s’organise, la corporation professionnelle fleurit et avec elle l’apprentissage « qui conserve l’acquit de la veille et prépare le perfectionnement du lendemain », la production est réglée de manière à suffire aux besoins de la population sans les dépasser. Ainsi le métier devient « une propriété d’un rapport assuré » et la famille, comme la cité, est stable.
Dans le régime moderne, dit de la liberté du travail, le travail n’étant pas organisé, l’individu est à la merci des fluctuations du marché, dues aux jeux du capitalisme; il est désarmé contre les accidents de sa propre existence et rien n’est moins assuré que la subsistance de sa famille. Pour l’ouvrier, notamment, le régime de la liberté du travail est celui de la liberté de mourir de faim. »

L’actuelle problématique de la précarité trouve son fondement dans ce régime de liberté du travail qui, joint à la loi d’assistanat de la république, empêche littéralement toute réelle amélioration de cette triste situation. Ainsi, les conservateurs sociaux auront à cœur d’opposer les lois de prévoyance aux lois d’assistanat, l’association professionnelle à l’individualisme social, l’économie naturelle à la chrématistique commerciale : donnons aux ouvriers français cette sécurité de l’emploi qui, par la faute d’institutions profondément inhumaines et antisociales, leur fait aujourd’hui tant défaut…

Augustin DEBACKER

Pour une Monarchie sociale

Gouvernance antisociale ou Monarchie sociale ?
Notre choix royaliste.
Affiche GAR Nouvelle Chouannerie2Les récentes immolations spectaculaires de chômeurs en France et le suicide quotidien d’agriculteurs endettés, dans l’indifférence générale de la presse pour le second cas, montrent à l’envi que notre société est malade et désorientée. Que le nombre actuel de chômeurs atteigne le chiffre pharamineux de plus de 3 millions (plus de 1.300 chômeurs supplémentaires chaque jour en ce début d’année 2013 !) et que 3 autres millions, au bas chiffre, soient en semi-chômage ou n’occupent un emploi que quelques jours par mois ; que le nombre de Français en dessous du seuil de pauvreté dépasse les 8 millions et que les Restos du cœur soient de plus en plus débordés ; que la désindustrialisation s’accélère malgré les efforts d’un Arnaud Montebourg en fait impuissant à enrayer ce mouvement de fond ;… tout cela n’est guère rassurant et suscite quelques réflexions.

Tout d’abord, qu’est-ce que cette crise ? Est-elle la fin du modèle capitaliste comme certains ont cru pouvoir l’affirmer péremptoirement il y a quelques années en brandissant bien haut les livres de Karl Marx ? Il semble bien que non : Pascal Lamy, le directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce, et socialiste bon teint, déclarait, lors de son récent passage à Paris fin février 2013 et sur les ondes de RMC, que l’économie mondiale se portait plutôt bien mais que la zone euro, dont la France fait partie, était en difficulté car on assistait au basculement accéléré du monde du Nord vers le Sud, tout simplement. En somme, la crise en Europe et en France n’est rien d’autre que ce moment douloureux pour nos vieilles puissances (et certitudes…) où l’on s’aperçoit que la mondialisation n’est plus « heureuse » mais « profiteuse » et qu’elle est, d’abord, un dépassement des Etats et des peuples au profit du règne de l’Argent et de ceux qui le placent là où il peut leur rapporter le plus… Ce qui est « crise » pour nous et nos pays n’est, en fait, que la poursuite du processus de mondialisation qui a cessé de nous profiter en tant que producteurs et de moins en moins en tant que consommateurs, puisque la société actuelle de consommation raisonne aussi en ces termes et concepts.

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Leçon d’économie…à méditer…

capitalisme2Dans un collège anglo-saxon, un professeur d’économie a annoncé qu’aucun de ses étudiants n’avait jamais échoué à son cours mais que, récemment, ce fut le cas d’une classe entière : la classe avait insisté pour dire que le socialisme fonctionne et qu’en conséquence, personne ne serait ni pauvre ni riche, un égaliseur extraordinaire. Alors, le professeur annonça :

« D’accord, nous allons tenter une petite expérience en classe : je vais retenir comme note la moyenne de toutes vos notes. Ainsi, vous aurez tous la même note et personne n’échouera ni n’aura un A ou un zéro …. (En remplaçant les dollars par des notes, on aura un résultat plus concret et mieux compris par tous). Après le premier examen, tout le monde obtint un B. Ceux qui avaient étudié fort étaient déçus et ceux qui avaient étudié peu étaient ravis. Lors du deuxième examen, ceux qui avaient étudié peu, étudièrent moins et ceux qui avaient étudié beaucoup décidèrent de lever le pied et étudièrent peu. La moyenne du deuxième examen fut un D ! Personne ne fut content. Lors du troisième examen, la moyenne fut un F. Pendant les examens ultérieurs, les notes ne montèrent jamais. Les pointages de doigt commencèrent, les jugements dominaient les conversations et tout le monde se sentait mal. Personne ne voulait plus étudier pour le bénéfice de l’autre. À la grande surprise de tout le monde, ils échouèrent tous.
C’est alors que le professeur déclara que le socialisme ne pouvait que faillir ultimement car lorsque la récompense est grande, l’effort pour réussir est grand mais lorsque le gouvernement enlève toutes les récompenses, personne ne fournit plus d’effort ni ne cherche à réussir. Rien ne peut être plus simple comme conséquence.

Les 5 phrases qui suivent sont les meilleures conclusions de cette expérience :
1. Vous ne pouvez pas ordonner aux pauvres d’obtenir le succès en ordonnant aux riches de ne plus en avoir.
2. Ce qu’une personne reçoit sans avoir à travailler, une autre personne doit travailler sans en recevoir la récompense.
3. Le gouvernement ne peut donner quelque chose à quelqu’un sans l’avoir enlevé à quelqu’un d’autre auparavant.
4. Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant !
5. Lorsque la moitié du peuple perçoit l’idée qu’elle n’a pas besoin de travailler car l’autre moitié va s’occuper d’elle et, lorsque l’autre moitié comprend que ça ne vaut pas la peine de travailler car quelqu’un d’autre récoltera ce qu’elle mérite par ses efforts, c’est la fin de toute une nation.

La Question Sociale n’est pas un détail !

JPASC2Les délocalisations et les plans dits « sociaux » (sic !) frappent de plus en plus durement les travailleurs français depuis quelques mois, nous rappelant que la mondialisation n’est pas vraiment heureuse quand elle n’est plus que la recherche du profit immédiat, par l’achat (pour les consommateurs) ou par la spéculation (pour les financiers)… La crise qui perdure et s’aggrave dans notre pays comme chez nos voisins du sud de l’Europe fait donc resurgir de plus en plus la question sociale que les gouvernements et les institutions européennes proclamaient, il y a quelques années, « éteinte »… Une tromperie ou, dans le meilleur des cas, une illusion…

En fait, la question sociale n’a pas disparu, comme certains l’espéraient, avec la société de consommation et la prospérité indéniable des Trente Glorieuses ni même avec la mondialisation présentée comme la panacée universelle, censée donner à tous les moyens de vivre dignement et « selon ses besoins ». Bien sûr, dans le cas français, le niveau de vie des ouvriers tout comme leurs conditions de travail d’aujourd’hui (du moins pour ceux qui en ont un…) n’ont plus rien à voir avec ceux du début du XXe siècle, et c’est tant mieux. Mais la question sociale ne s’est évidemment pas éteinte pour autant, et la globalisation (mot plus exact et explicite que celui de « mondialisation »), en rebattant les cartes de l’économie et des puissances, a entraîné, au sein même de notre société, des remises en cause douloureuses et des interrogations sur la nature des rapports sociaux, sur leur territorialisation ou sur leurs formes. Globalisation rime aujourd’hui, pour les travailleurs français, avec délocalisations tandis que l’Union européenne évoque, elle, le terme de libéralisation en insistant sur son caractère de nécessité absolue, sans prendre en compte les exigences de la justice sociale et du bien-être moral des populations laborieuses des pays d’Europe, mais en appliquant des règles peu compatibles avec l’intérêt des industries fabriquant localement en France pour vendre aux Français, par exemple : la récente mise en garde de la Commission européenne contre le « protectionnisme » de M. Montebourg, et surtout les arguments mis en avant par celle-ci, le prouvent à l’envi. Doit-on, même, évoquer l’actuelle crise de la zone euro dont les victimes expiatoires semblent être aujourd’hui les Grecs, les Irlandais, les Espagnols et les Portugais avant, demain peut-être, les Français ? Les banques, il y a quelques années, ont eu droit à plus de sollicitude de la part de la Commission européenne et des gouvernements…

Ainsi, avec la crise et la sempiternelle épée de Damoclès du financement des retraites, la question sociale revient au cœur des problématiques françaises, comme le souligne l’hebdomadaire « Marianne » au fil de plusieurs numéros récents avec un ton peu amène à l’égard des institutions financières et des capitalistes internationaux. Bien sûr, le « nouveau prolétariat » évoqué par ce journal n’est plus celui de 1900, mais, au-delà de ses difficultés présentes, sa nature reste la même ; c’est-à-dire une masse de travailleurs interchangeables sans autre lien avec le Travail que celui que les détenteurs de l’Argent veulent et voudront bien lui allouer, à titre temporaire, pour en tirer des profits substantiels sans être obligés de les redistribuer à ceux qui en sont les producteurs « de base », mais plutôt et seulement aux actionnaires ou aux cadres dirigeants, les uns se confondant parfois avec les autres : c’est d’ailleurs là un des éléments forts du « scandale social » qui voit d’immenses fortunes se bâtir sur de simples jeux boursiers (mais aussi sur quelques coups de pied heureux…) et non plus sur la qualité du travail effectué en tant que telle.

(suite…)

La révolution française et le Travail

La révolution a créé le Prolétariat3

Le document suivant est tiré du livre de Mgr Freppel :
La Révolution française, à propos du centenaire de 1789, A.Roger et F.Chernoviz éditeurs,
7 rue des grands-augustins, Paris 1889. 23e édition.
Le chapitre original a pour titre : La Révolution française et le travail.

Les corporations, expression du droit naturel

L’idée fondamentale de la Révolution française en matière économique est contenue dans cette maxime économique de Turgot, tant applaudie à la fin du siècle dernier : « La source du mal est dans la faculté même accordée aux artisans d’un même métier de s’assembler et de se réunir en corps » [1].
On croit rêver en lisant aujourd’hui de pareilles inepties tombées de la plume d’un homme d’esprit. Ce que Turgot, fidèle interprète des opinions de son temps, appelait la source du mal n’est autre chose qu’un principe rigoureux de droit naturel. Car il est dans la nature des choses que les artisans d’un même métier et les ouvriers d’une même profession aient la faculté de s’assembler pour débattre et sauvegarder leurs intérêts ; ou bien il faut renoncer à toutes les notions de la solidarité et de la sociabilité humaines.
C’est ce qu’on avait parfaitement compris jusqu’à la veille de 1789. Après avoir proclamé les principes qui devaient amener graduellement l’esclavage au colonat et au servage, puis enfin à l’affranchissement complet du travailleur, l’Église avait fini par faire triompher dans la classe ouvrière, comme ailleurs, la loi si éminemment féconde de l’association.

Les corporations, solidarité et honneur des hommes de métier

Loi le Chapelier2 (suite…)

Action Sociale Corporative N°21

SOMMAIRE :

– Nos maîtres :
Charles Peguy
P 3 et 4

– L’honneur du travail
PP. BLANCHER et JP CHAUVIN
P 5 à 7

LES ENERGIES RENOUVELABLES :

– Nature et idéologie
Frédéric WINKLER
P 8 et 9

– La grande question de l’énergie
Jean-Philippe CHAUVIN
P 10
– Le défi énergétique pour la France d’aujourd’hui et de demain
Jean-Philippe CHAUVIN
P 11 et 12

– Du Pic de Hubbert et l’essentiel changement énergétique
Augustin DEBACKER
P 13

– De la solution de l’énergie hydraulique
Augustin DEBACKER
P 13 et 14

LES ROYALISTES CONTRE LES DELOCALISATIONS :

– Délocalisations : l’hypocrisie des élus socialistes
Jean-Philippe CHAUVIN
P 15

– Non aux délocalisations spéculatives : Oui aux relocalisations productives !
Jean-Philippe CHAUVIN
P 16

– Les principes sociaux de la monarchie
Jean-François BERTRAND
P 17 à 18

– La république c’est le règne de l’étranger
Olivier TOURNAFOND
P 19

– La glorieuse révolution vu par un Britannique
Lewis RUSSEL
P 20 et 21

– Réconcilier l’écologie et le Christianisme
Benjamin GUILLEMAIND
P 22 et 23

La pensée révolutionnaire est-elle compatible au corporatisme ?

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Ou encore est-il possible d’incorporer à la république le système de corporation, ou alors le corporatisme va-t-il à l’encontre même des idéaux révolutionnaires et donc républicain ? Soulignons que nous parlons ici du corporatisme d’association et non du corporatisme mussolinien. Pour analyser les fondements idéologiques de la révolution il faut étudier tout d’abord les textes principaux tel que les droits de l’homme ainsi qu’un certain nombre de philosophes et enfin ceux qui se présentent comme des révolutionnaires ou de leur continuité philosophique.

La pensée révolutionnaire est l’expression vulgarisée de la philosophie des écrivains français du XVIIIe siècle : Montesquieu, Voltaire, Diderot, d’Alembert, Quesnay, J.J. Rousseau. Montesquieu écrivait : « … ce que j’appelle vertu dans la république est l’amour de la patrie, c’est à dire l’amour de l’égalité. Ce n’est pas une vertu morale ni une vertu chrétienne, c’est la vertu politique. » (Avertissement de l’esprit des lois, édition de 1758).
Cette notion d’égalité va à l’encontre du corporatisme qui se hiérarchise par rapport au mérite de ses membres. Ainsi dans les corporations de l’ancien régime il existait “ des grades ” : Apprentis, aspirants, compagnons maître, anciens… symbole de leurs différences dans l’apprentissage de leur travail.

« Cette doctrine considère l’inégalité des hommes comme un fait universel, imposé par le créateur (ou la nature), inégalité qui postule la hiérarchie des valeurs et des forces. Mais, reconnaissant l’égalité divine des âmes, leur commune origine et leur commune destinée, elle exige un respect absolu des droits moraux et matériels du travailleur, de sa famille, et s’efforce d’élever les âmes de tous vers les visions les plus hautes par la pratique constante de la charité mutuelle. ”

Ambroise Rendu

Voltaire quant à lui se veut le défenseur de la tolérance. En son nom il cherchera à ébranler le système des valeurs traditionnelles, relativiser le devoir. Or, le corporatisme est dans son essence même basée sur le devoir : le meilleur des compagnons à le devoir moral de transmettre ce qu’on lui a enseigné. Quesnay (1694-1774), Turgot (1727-1781) et leurs disciples pensent avoir découvert l’ordre économique naturel qu’il suffit de respecter pour résoudre tous les problèmes, mettre fin à l’ensemble des conflits. Ils forgent ainsi le libéralisme physiocratique (l’agriculture est la seule source de richesse) dans le dessein de détruire l’ordre économique traditionnel.

Rousseau peut être considéré comme le pédagogue révolutionnaire par excellence. L’influence de Rousseau a été déterminante, sa pensée a orienté la révolution vers la destruction systématique de l’ordre social traditionnellement fondée sur l’existence des corps intermédiaires.

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