République et démocratie

Référendum et démocratie directe, de l’antique Athènes à la Grèce contemporaine.

La question grecque rappelle, d’une certaine manière, le débat autour de la Constitution européenne de 2005, avec les mêmes tensions, les mêmes slogans, les mêmes peurs… A lire ou entendre les européistes, le référendum grec est un scandale, voire une forfaiture, et certains parlent même de « déni de démocratie » : toujours le même problème de la définition et de la compréhension du terme de démocratie !

Quelques éclaircissements me semblent nécessaires pour comprendre de quoi l’on parle : l’étymologie du mot, d’origine grecque, et l’histoire même d’Athènes peuvent y aider. Le mot signifie « le pouvoir du peuple », nous dit-on dans les cours d’éducation civique, mais il faut préciser les choses : le grec « démos » désigne le peuple, mais non la population entière d’un lieu, seulement les citoyens de la cité, et ces derniers, dans l’histoire antique d’Athènes, dans le court laps de temps où elle se veut démocratie (environ un gros siècle), ne seront jamais plus de 15 % des habitants de l’Attique (les 85 % restants comprenant les femmes, les enfants, les étrangers pourvus du statut de « métèque », et les esclaves, moteurs de l’économie antique). Ainsi, la base de la démocratie athénienne est fort étroite, purement interne (ce que renforcera encore Périclès avec un droit du sang très restrictif). Mais elle est la source de tout pouvoir politique et de toute légitimité, pense-t-on alors, malgré la faible proportion de citoyens, et même de citoyens actifs, l’abstention étant déjà un problème que Périclès essaiera de résoudre en créant une indemnité, le misthos, qui devait permettre à tous (y compris les plus pauvres), dans l’idéal, de participer aux réunions de l’ecclésia (l’assemblée du peuple) et aux institutions politiques et judiciaires de la cité.

En fait, le verbe « kratein », qui forme l’autre partie du mot démocratie, est assez ambigu : il signifie « dominer » ou « l’emporter sur », si j’en crois les hellénistes, et non seulement « diriger » comme pourrait laisser entendre une traduction un peu trop rapide. Ce qui signifie que la démocratie, dans son sens littéral, serait « la domination du peuple des citoyens » : mais, sur quoi ? Sur la cité, certes, et donc sur sa ligne de conduite, sa stratégie, son destin. En ce sens, le référendum grec de dimanche ne déroge pas à la tradition issue de l’Athènes de Clisthène et Périclès, puisque c’est le corps électoral du pays (les électeurs autochtones), le « peuple des citoyens », qui va voter et décider de son propre destin, indépendamment des décisions prises à Bruxelles ou à Berlin par des experts, par des représentants des institutions européennes et par les représentants (parfois issus de votes démocratiques dans leur pays) des autres démocraties de l’Union européenne.

De plus, le référendum renvoie à la pratique démocratique ancienne d’Athènes du vote sur la Pnyx, cette colline qui recevait l’ecclésia et sur laquelle se prenaient, par un vote direct des citoyens présents, les décisions qui engageaient la cité, des grands travaux publics jusqu’à, même, la guerre ! Une forme de démocratie directe (fort différente de la démocratie représentative qui domine largement en Europe) qui, à dire vrai, n’a pas toujours été la plus lucide mais qui avait au moins le mérite de responsabiliser les citoyens et de leur donner l’impression (pas toujours fausse, loin de là) de détenir une part du pouvoir de la cité, au risque, aussi, d’en menacer même la pérennité : la démocratie d’Athènes a, disent quelques historiens, « consumé brillamment ce que les siècles aristocratiques avaient engrangé », consumé sans doute par une arrogance « démocratique » malvenue mais encore très répandue aujourd’hui dans nos propres démocraties, pourtant représentatives (c’est-à-dire, en fait, oligarchiques), persuadées d’avoir raison et d’être « le Bien absolu et universel ».

Néanmoins, cette forme de démocratie est indéniablement créatrice, qu’on le veuille ou non, d’une certaine légitimité, au moins populaire (même si celle-ci n’est ni la seule ni la plus sûre…) : d’ailleurs, peut-on gouverner sans que les citoyens soient, périodiquement, appelés à se prononcer sur tel ou tel aspect de la politique générale ? Personnellement, je ne le pense pas, surtout aujourd’hui. Cela étant, se prononcer ne veut pas forcément dire commander, et c’est aussi pour cela que je suis royaliste, pour établir un équilibre nécessaire entre l’Etat lui-même, arbitre suprême et grand décideur, et le peuple, que je souhaite co-souverain plutôt que souverain unique, en particulier par des institutions d’expression et de décision politiques largement « décentralisées ». Mais la démocratie directe, par le référendum, indique quelques tendances lourdes de l’Opinion ou quelques inquiétudes, plus rarement des propositions, qui sont plutôt l’apanage des politiques.

Aussi, même si la démocratie directe ne « fait » pas la vérité, elle créé ou incarne, au moins provisoirement, une réalité qui ne peut pas être si facilement contournée sans risquer d’affaiblir toute volonté ou toute pratique de l’État en place. Le danger serait d’y voir la source de toute légitimité ou de s’en servir comme moyen d’étouffer toute opposition : l’exemple napoléonien et la pratique hitlérienne, entre autres et aussi différents soient-ils (je ne confonds évidemment pas les deux époques, les deux hommes, les deux histoires !), ont montré que les citoyens peuvent aussi être tentés, en certaines circonstances, de valider des politiques qui se parent d’un « bouclier » démocratique pour faire accroire qu’elles sont justes… Là encore, la nature même de l’État (dictatorial ou représentatif, républicain ou monarchique, etc.) ou de l’organisation de la Cité « légitime », ou non, la démocratie directe et l’emploi de « l’appel au peuple ».

Pour ce qui est de la Grèce, le recours au référendum me semble tout à fait intéressant pour dénouer une situation, dans un sens ou un autre, et partir sur des bases qui ne méconnaissent pas les réalités humaines et sociales quand l’économique a trop prévalu et ensauvagé le dialogue politique : la colère des dirigeants de l’Union européenne et de ses institutions qui a accueillie l’annonce du référendum, l’autre jour, est très révélatrice de la peur qu’éprouve « l’Europe légale » à affronter les souffrances et les inquiétudes de « l’Europe réelle ».

Une « Europe légale » qui n’aime pas la démocratie directe…

Ce référendum va-t-il, pour autant, tout régler ? Évidemment non ! Mais il va peut-être bien forcer les élites et les peuples à repenser le politique au sein de l’Union européenne et de ses pays, et à refonder la politique à travers les États, les nations et les peuples… Et, sur ce sujet, les royalistes ont tant de choses à dire, à proposer, à faire, à fonder, qu’il serait dommage de ne pas les écouter : à eux, désormais, de se faire entendre !

Jean-Philippe Chauvin

 

 

La république pour les riches, la Monarchie pour le Peuple :

https://soundcloud.com/user5994089/la-republique-pour-les-riches-la-monarchie-pour-le-peuple

Extrait d’un cours d’histoire de l’historien Henri Guillemin tiré de : L’autre Avant Guerre 14-18. Sur le chapitre « La république des républicains » Henri Guillemin met en évidence la logique républicaine à défendre les riches au détriement du peuple. Et inversement, la défense du peuple contre les riches par la Monarchie incarnée par le Comte de Chambord confirmé par les écrits politiques de ce dernier.

Jean-Jacques Rousseau disait : « Jamais, dans une monarchie, l’opulence d’un particulier ne peut le mettre au-dessus du prince ; dans une république, elle peut aisément le mettre au-dessus des lois. »

(…) Rien de plus aisé, dans une république, que de faire de l’État la propriété des propriétaires ; ce sont eux, par conséquent, qui feront les lois.»

Ci-dessous une page extraite de « La république conservatrice » de  Dupont-White 1872 :

Dupont White

Le vrai visage de la démocratie

Extrait du livre « L’Eglise et le ralliement » de Philippe Prévost aux éditions C.E.C.
Chapitre IV « Le ralliement actif à la « démocratie » p441 :

La démocratie a anéanti, et c’est heureux, cette stupide recherche du Vrai, du Beau, du Bien. Son seul dogme, nous dit-on, et les papes, Jean XXIII en tête, nous l’ont confirmé, réside dans le respect des droits de l’Homme. Ça, c’est un absolu auquel personne ne peut échapper. La preuve en est, c’est qu’au tribunal de Nuremberg ont été condamnés des dignitaires nazis responsables de crimes contre l’humanité.
Ce qui est étonnant, lorsque l’on y réfléchit un peu, est que les nazis étaient arrivés légalement au pouvoir, à la suite d’élections. C’étaient donc des démocrates comme ceux qui les avaient condamnés. Quant aux crimes qu’ils avaient commis, ils pouvaient rétorquer que les juges représentant le pouvoir soviétique avaient fait dix fois pire. Aujourd’hui encore, vingt ans après la chute du communisme à l’Ouest, il n’est toujours pas question de juger les bourreaux du peuple russe.

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Plus récemment, l’Organisation des Nations Unies a décidé de bombarder sans relâche le peuple irakien coupable de n’avoir pas accepté à la virgule près toutes les résolutions votées contre lui en 1990 et en 1991. Mais, dans le même temps, la même organisation internationale protège et soutient Israël qui n’a jamais appliqué aucune des résolutions votées depuis 1948. Y aurait-il alors deux poids deux mesures ? Mais dans ce cas, quels sont les véritables Droits de l’Homme ? Ceux que l’on enferme dans une arche d’alliance décorée d’un chandelier à sept branches qu’on présente précisément à l’adoration du public ou la foule des victimes du bolchévisme et du sionisme qu’on nous dissimule et que recouvre le plus total oubli ?
Depuis il faut dire que l’on a fait mieux à la suite de l’attentat du 11 septembre attribué sans preuves à Ben Laden, ancien agent de la CIA, et à l’encontre de la volonté des Nations Unies, les Américains, poussé par Israël, ont envahi l’Afghanistan et l’Irak à la recherche de soi-disant « coupables » qu’ils se sont bien gardés d’appréhender dans le premier cas et d’armes de destruction massives dans le second, qu’à ce jour on n’a toujours pas trouvées. On voit donc que nos démocraties sont fondées sur le mensonge. On peut même dire que le mensonge est consubstantiel à ce genre de régime.
Pourtant, le Christ a dit « que ton oui soit oui, que ton non soit non ». Il est à craindre qu’en pactisant avec un pareil système, l’Eglise n’en vienne à perdre son âme.

(suite…)

Devant l’hypocrisie républicaine

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Alors que nos dirigeants de la république jouent les traumatisés devant les évènements de ces derniers jours au siège de Charlie Hebdo, il est intéressant de voir cette façon hypocrite qu’ils ont d’opposer la république, la démocratie ou les Droits de l’Homme, comme étant les antithèses des totalitarismes.
Pourtant faisons justement un petit rappel historique de ce qui fut fait au nom de cette sacro-sainte trinité républicaine contre les ouvriers français au début du XXème siècle :

Le premier mai 1891, les ouvriers de la cité ouvrière de Fourmies organisent une grève pour des journées de 8 heures et la hausse des salaires. La diminution de la journée de travail était d’ailleurs réclamées depuis les années 1880, par les députés royalistes contre l’avis des républicains de gauche comme de droite. Il n’y a rien de plus antisocial que la république en France… Sous l’impulsion des patrons, le maire de la ville envoi deux compagnies d’infanteries du 145ème régiment de ligne. 150 à 200 manifestants arrivent sur place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel contenant 9 balles de calibre 8mm.
Le commandant Chapus s’écrie : « Feu ! feu ! feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! « 
Bilan : 9 morts et au moins 35 blessés !

Début XXème siècle, les vignerons du sud de la France sont frappés par une grave crise viticole. Mais le gouvernement de Paris plus proche des riches betteraviers du nord, se désintéresse du sort des vignerons du sud ! La misère, la colère et la révolte monte à travers les villages. Le 11 mars 1907, ils sont 87 à manifester à Argeliers. Le 9 juin, ils sont près de 800 000 dans les rues de Montpellier. Sur ordre de Georges Clemenceau, l’Armée Française ouvre le feu sur le peuple des Vignerons du Midi et ordonne l’arrestation des responsables du mouvement. Clemenceau y gagnera le surnom de « fusilleur »
Bilan : 5 morts dont une fille de 20 ans et 33 blessées gisent à terre…

A Raon-l’Étape, les ouvriers en chaussures réclament un salaire minimum de 32 centimes de l’heure, la journée de 10 heures et la suppression des amendes.
La direction ayant refusé leurs demandes, ils se mettent en grève au début du mois de juillet.
Le préfet fit envoyer deux bataillons, le 2ème chasseurs à pied de Lunéville et le 20ème bataillon de chasseurs à pied de Baccarat ainsi que deux escadrons du 17ème chasseurs.
Le 28 juillet l’armée tire sur un défilé pacifique, tue deux ouvriers et en blesse trente-deux autres. Des barricades sont élevées dans les rues et le drapeau noir est arboré.
1908, ce sont les carriers et terrassiers de Draveil-Vigneux qui lancent une grève, toujours pour l’amélioration de leurs conditions de travail…

Le 2 juin 1908, 2 grévistes sont tués dans leur permanence à Vigneux par un gendarme, et une dizaine d’autres sont blessés. Le 30 juillet 1908, c’est la journée sanglante ! Trois à quatre cents manifestants se heurtent violemment aux 5 régiments de dragons. 4 grévistes sont tués, et plus de 200 blessés ! Clemenceau décide alors des arrestations massives dans les rangs de la CGT.

Contrairement à Louis XVI qui avait interdit à ses Gardes Suisses de tirer sur la foule sanguinaire des révolutionnaires, la république n’a jamais hésité quant à elle, à tirer sur les ouvriers.

Gloire aux Martyrs des Lucs sur Boulogne

Nous sommes le 28 février 1794 en Vendée.
Les troupes du général Cordellier et Crouzat tuant pillant, saccageant, massacrant et incendiant tout sur leur passage selon le décret validé par la convention d’exterminer « les Brigands », viennent d’essuyer un revers infligé dans les landes de la Vivandière par l’armée de Charette, général en chef de l’Armée Catholique et Royale.

En guise de représailles, les armées républicaines se rabattirent sur le petit village des Lucs-sur-Boulogne. Dans ce village il n’y avait que des femmes, des enfants et des vieillards, mais cela n’empêcha en rien les soldats révolutionnaires, de tous les
massacrer au nom de la Liberté et des Droits de l’Homme.

Le massacre des Lucs-sur-Boulogne aura fait au final 564 victimes dont 110 enfants de moins de 7 ans.

La république n’est pas la France

visuel_bd-2Il est bon que Philippe Lallement rappelle les circonstances dans lesquelles, après 1870, alors que tout semblait tendre au rétablissement de la Monarchie, ce fut, en fin de compte, la République qui fut établie. Chaque élection voit toute la classe politique et tous les gogos et les nantis et les profiteurs… trembler à l’idée que la République est en danger, n’est-ce pas autant d’occasion de rappeler à tout ce vilain monde que la République n’est pas la France ? De quel droit nous oblige-t-on à encenser cette République à qui nous devons, depuis deux siècles, la plupart de nos malheurs ? Les deux millions de morts des guerres civiles et militaires de la Révolution et du Premier l’Empire… les quinze cents mille morts ou grands mutilés de 14/18… et la défaite, l’invasion, les deux millions de prisonniers et les peurs et la faim de notre enfance ? Cette République à qui nous devons les horreurs de l’Épuration, aux heures sombres où les républicains, responsables de la Défaite, revenus dans les fourgons de l’Étranger, ont repris le pouvoir ? …

Quatrième, cinquième république, toutes plus nocives les unes que les autres… C’est Dien-Bien-Phu et le malheur de l’Indochine française, ce sont les accords d’Évian et les Pieds-noirs sacrifiés, les Harkis trahis et massacrés et quarante ans de malheurs, déjà, et ce n’est pas fini, pour cette Algérie, jadis française et heureuse… Ne parlons pas de la décadence des moeurs, de la crétinisation des esprits, de l’avilissement des “élites” politiques, littéraires et artistiques, de la déchéance du système éducatif, de l’omnipotence des pouvoirs financiers, du mercantilisme, de la chienlit généralisée… Oui, il est temps, il est grand temps que les Français fassent les comptes ; il est temps, et n’est-il pas déjà trop tard pour les Français de revendiquer le droit de n’être pas républicains ? Et pourquoi un Français, un bon Français, ne serait-il pas partisan d’un autre régime politique ? Pourquoi n’aurait-il pas le droit de vouloir substituer à ce régime, qui a donné tant de preuves de son incapacité, un autre régime ? Est-ce si monstrueux que de vouloir autre chose ? Un roi ? Un empereur ? Que sais-je ? Pas si monstrueux que cela, sinon comment osons-nous fréquenter la plupart de nos partenaires européens, pour ne parler que de ceux-ci : Angleterre, Espagne, Hollande, Suède, Norvège, Belgique, Luxembourg… ?

En voilà des affreux qui n’ont pas honte de vivre dans des pays qui ne sont pas en république ! Et pourquoi la France est-elle en république ? et comment y est-elle entrée, en république ? Était-ce inéluctable ? Autre chose n’était-il pas possible ? On nous rebat les oreilles de cette nouvelle obligation que nous devons, paraît-il, assumer : le devoir de mémoire. Eh bien, parlons-en ! La mémoire de la France n’est pas exclusivement républicaine, loin de là. La République est survenue comme par accident dans le déroulement de notre destinée politique. Nous sommes entrés en république par inadvertance ; pourquoi ne pas en sortir, un jour ou l’autre, par réflexion et détermination motivée ?

http://www.reseau-regain.net/

Le masque de la révolution

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… »Si, arrachant le masque à la Révolution, vous lui demandez : Qui es-tu ? Elle vous dira : « Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi, et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme qui conspire dans l’ombre, ni l’émeute qui gronde dans la rue, ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades ni le pillage, ni l’incendie ni la loi agraire, ni la guillotine ni les noyades. Je ne suis ni Marat ni Robespierre, ni Babeuf ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers, et moi je suis un état permanent.
« Je suis la HAINE de tout ordre religieux et social que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et DIEU tout ensemble ; je suis la proclamation des droits de l’Homme contre les droits de DIEU ; je suis la philosophie de la REVOLTE, la politique de la REVOLTE, la religion de la REVOLTE ; je suis la négation armée ; je suis la fondation de l’état religieux et social sur la volonté de l’homme au lieu de la volonté de DIEU ! en un mot, je suis l’anarchie ; car JE SUIS DIEU DÉTRÔNÉ ET L’HOMME A SA PLACE. Voilà pourquoi je m’appelle REVOLUTION ; c’est-à-dire renversement, parce que je mets en haut ce qui, selon les lois éternelles, doit être en bas, et en bas ce qui doit être en haut ».

Mgr Gaume p. 18-193 La révolution, recherches historiques

Nantes en Bretagne, évidemment, et même si la République ne le veut pas !

bzh_anneEn mai 2011, le mensuel Bretons titrait : « La Bretagne réunifiée en 2014 ? », affichant en couverture Franck Louvrier, le Nantais conseiller de Nicolas Sarkozy. Ce titre était-il prémonitoire ? Il faudrait bien sûr l’espérer, pour qui aime la Bretagne et connaît son histoire, et pour qui souhaite une véritable refonte de la carte administrative de France, et la conférence de presse du président Hollande à la mi-janvier a suscité quelques espoirs quand il a évoqué la réorganisation territoriale, nouvelle étape de la décentralisation après les lois Defferre et Raffarin sur ce sujet. Espoirs vite froidement douchés par l’actuel premier ministre, farouche opposant à toute idée d’une telle réunification bretonne, suivi en cela par quelques-uns de ses collègues jacobins comme Benoît Hamon ou, à gauche de la gauche, le robespierriste assumé Jean-Luc Mélenchon qui a ainsi fini de suicider le Front de Gauche aux yeux des Bretons…

Et pourtant ! Tous les schémas prospectifs d’un nouveau découpage des régions, tels que ceux présentés il y a quelques jours par Ouest-France, mais aussi celui avancé par la commission Balladur il y a cinq ans, intègrent bien la Loire-Atlantique (et sa capitale départementale Nantes) à la Bretagne, soit dans un ensemble simplement breton, soit dans un ensemble plus large du Grand Ouest. La logique économique comme la tradition historique, qui est aussi une espérance pour de nombreux Bretons, appellent à cette réunification après plus de deux siècles de découpage départemental et de séparation administrative décidée d’en haut, par un Etat qui n’a pas été que républicain mais qui a malheureusement trop longtemps suivi cette logique centraliste administrative si peu respectueuse des us et coutumes locales, ainsi que des libertés provinciales étouffées par la Révolution française.
« Le cœur et la raison » : il ne faut pas, dans cette question de définition territoriale, séparer l’un de l’autre. Le nouveau découpage administratif que le président a annoncé d’une façon peut-être trop légère ne doit pas se limiter à un nouveau bornage administratif ou économique qui répondrait aux seules exigences de Bruxelles (ce qui ne serait rien d’autre que l’exercice d’un nouveau centralisme, désormais plus européen que français), mais négligerait ce qui fait qu’un ensemble politique suscite, ou non, de l’adhésion ou de la répulsion. Pour réussir et entraîner les cœurs, il faut que ce découpage réponde aussi aux échos de l’histoire et du sentiment : la Bretagne n’est pas qu’un nom sur une carte de papier, elle n’est pas qu’un trait noir sur un manuel de géographie, elle est une histoire et un mystère, une terre de terres et de légendes, de langues et d’habitudes, de vivants et de morts…

Nantes participe de cette mémoire et de cette « nation celte » de la fin de l’Eurasie, du bout de la terre : c’est là qu’il y a son cœur politique, et que celui, physique, de sa duchesse deux fois reine de France, Anne, « la duchesse en sabots » comme on a pu la surnommer, a reposé avant que les républicains de 1793 ne le fassent disparaître dans leur furie d’amnésie !
D’ailleurs, le successeur de M. Ayrault à la mairie de Nantes rappelle, dans ses vœux 2014 à l’Union des Sociétés bretonnes (mouvement très marqué à gauche…), la dimension toute bretonne de sa ville : « Nantes, capitale historique de la Bretagne, est très attachée à la culture bretonne, à promouvoir son extraordinaire richesse et sa diversité. La langue bretonne y est bien présente. (…) Il y a donc, pour les amoureux de la Bretagne et de sa culture, bien des choses à découvrir à Nantes ! (…) Je vous invite donc à venir découvrir les multiples charmes de la Capitale des Ducs de Bretagne. Nous vous y accueillerons en dignes représentants de la tradition bretonne d’hospitalité ! »
Nantes, capitale historique de la Bretagne, doit retrouver la Bretagne dans toutes ses dimensions géographiques : l’occasion est à nouveau offerte et il serait bon et juste qu’elle soit saisie par les plus hautes autorités de l’Etat ! En cette année du 500ème anniversaire de la mort de la duchesse Anne, cela serait un beau symbole et un hommage actif à celle qui a tant fait pour sa terre chérie de Bretagne : en somme, comme son dernier bienfait…

Jean-Philippe Chauvin

1914-1918 l’épuration républicaine

Après le populicide de la révolution, ses horreurs, ses tanneries de peaux humaines et ses déportations, les massacres et les souffrances des ouvriers, le Camp de Conlie, la Commune, le désastre de 1870, arrive la guerre de 1914-1918. Ouvrons la ténébreuse page continuant l’épuration républicaine. En présence de la déformation historique à laquelle nous assistons quotidiennement, il est bon et utile de rappeler que la République en France est le régime le plus inhumain, le plus meurtrier, le plus sanglant de notre histoire. Il a été en même temps le plus ingrat, le plus inique et le plus odieux envers ses combattants et fidèles. Ce régime n’hésita pas à sacrifier inutilement les patriotes, allant même jusqu’à imaginer de brûler leur femmes dans les fours, durant la révolution par furie sanguinaire !!!
marianne7Comme la république semble avoir oublié ses alliés dans les milliers de Serbes, venus mourir chez nous. Il n’y a pas si longtemps, c’est à force de bombardements que nous les avons remerciés. La Sainte Russie envoya des forces venues nous rejoindre aussi pour faire face aux prussiens. Le Tsar fut lamentablement abandonné parce que monarque sans doute, par une république agissant contre les trônes. L’Allemagne soutiendra d’ailleurs les révolutionnaires, cassant ainsi le conflit sur le front oriental et ramenant ses forces sur nous… Nous abandonnerons, dans les années qui suivront, nos alliés russes, dans une atroce guerre civile, dont les armées blanches, sauveront l’honneur. La république fit germer la révolution russe par ses idées qui, par l’attrait de fausse liberté d’abord, entraîne les peuples vers les catastrophes les plus sanguinaires. A croire que les peuples n’ont pas de mémoire, cette horreur laissera au monde l’image symbolique de l’innocence du Tsarévitch, comme jadis Louis XVII, et de ses sœurs massacrés, au nom d’une idéologie infernale, créant les pires régimes dictatoriaux, massacrant les peuples, aux ordres cachés de puissances d’argent…

(suite…)