La Monarchie

21 juin 2016 – 587ème anniversaire de la Triple Donation.

Aujourd’hui, 21 juin, nous fêtons le 587ème anniversaire de la « Triple Donation » faite par Ste Jeanne d’Arc et le Dauphin Charles.
 
Cet événement majeur de notre l’histoire fut le premier renouvellement du Pacte de Reims.
 

Espérons et prions que la France renoue par un (p)acte similaire le fil coupé de sa vocation.

 

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Jehanne dit à Charles : «Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai?» Le Roi hésite, puis consent. «Sire, donnez-moi votre royaume».

Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille : «Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume». Après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait : «Voici le plus pauvre chevalier de France : il n’a plus rien».

Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi. « Notaire, écrivez dit la pucelle inspirée : le 21 juin de l’an de Jésus christ 1429, à 4 heures du soir, Charles VII donne son royaume à Jeanne. Ecrivez encore : Jeanne donne à son tour la France à  Jésus-Christ. -Nos Seigneurs dit-elle d’une voix forte, à présent, c’est Jésus-Christ qui parle : « moi, Seigneur éternel je la donne au Roi Charles ».

 

En Nom Dieu, Notre jour viendra !
Yves Delacroix.

Chroniques de la Monarchie populaire – 4 :

SERF AU MOYEN-AGE

« A la nuit tombante, on voit s’en retourner le seigneur fièrement campé sur sa rossinante, l’épée au côté, une miche de pain sous le bras, avec son fermier en croupe. » Pierre Gaxotte

Il faut savoir tout d’abord que la condition de serf n’était point l’humiliation et l’esclavage qu’une certaine école révolutionnaire prône encore aujourd’hui, malgré de nombreux travaux d’historiens prouvant le contraire. L’organisation pyramidale de la société représentait un équilibre entre autorité et libertés où la responsabilité, le sens de la parole, la hiérarchie et la vie communautaire comptaient beaucoup. A cette époque, on ne pouvait concevoir de liberté sans puissance, pour des raisons de sécurité. « Le serf attaché à la terre, c’est la terre elle-même vouée au serf, vouée dans des conditions d’avenir et de sécurité dont les modernes conçoivent à peine les avantages. C’est, dis-je, la terre vouée au serf ; partant, c’est le propriétaire lui-même de la terre engagé envers le serf. Qu’on pèse les termes de cet engagement : il n’en est pas de plus rigoureux. En vertu et par l’effet direct de la servitude de la glèbe, le seigneur ne peut ni changer le serf de place, ni le renvoyer, ni ôter la succession de terre à ses enfants. Si la terre est vendue, le serf reste. Nos dénonciateurs appellent cela être vendu avec le champ. En effet, tout comme les locataires à bail d’une maison sont vendus avec la maison… Donc la servitude ou servage de la glèbe n’est que le nom d’un contrat perpétuel entre le propriétaire et le paysan… » ( louis dimier – Les préjugés ennemis de l’histoire de France p 161)

(suite…)

Louis XVI et Lapérouse, la monarchie à la proue des explorations et découvertes.

Michelangelo's iconic image of God giving life to Adam is reimagined for the robotic age. Here, God gives life to a robot, a new kind of futuristic Adam.De nos jours, et cela depuis un long moment, il faut bien avouer que l’on nous présente la Monarchie comme un système politique tantôt archaïque, tantôt tyrannique, dirigé par des monarques totalitaires, sanguinaires et qui martyrisent les peuples. Les rois sont montrés comme étant des obscurantistes rétrogrades, qui méprisent le Progrès, des personnages qui n’ont pas «la sagesse des Lumières», des brutes qui n’ont que la soif de pouvoir à l’esprit et s’enrichissent au détriment de leurs sujets. A l’inverse, les régimes dits «démocratiques», républicains, sont présentés comme étant la panacée prodiguant le bonheur par intraveineuses à ses citoyens, lesquels sont déclarés suffisamment éclairés – grâce aux Évangiles des Droits de l’Homme et de la nouvelle divinité Raison – libérés de Dieu, pouvant s’élever vers les sommets himalayens du sacro-saint Progrès.

Il faut déjà corriger une chose, les rois, mêmes absolus et de Droit Divin, ne sont pas opposés aux progrès. Je mets ici bien en évidence la pluralité des progrès : le «Progrès» seul, tout comme la «Liberté» seule, sont des concepts très flous, filandreux. le Roi n’est pas contre les libertés individuelles, il n’est pas contre les progrès, qu’ils soient humains (médecine), techniques, technologiques, philosophiques, énergétiques… Tout comme il garantit par son autorité les libertés individuelles de ses sujets, servant d’arbitre, établissant des cadres permettant leur application concrète dans la vie de tous les jours, il utilise exactement le même mandat en ce qui concerne les différents progrès dans des domaines variés et éclectiques. Si l’un de ces progrès entrave le Bien Commun, il sera là pour trancher, dire non, à l’inverse il appuiera s’il juge nécessaire certaines initiatives et pourra même en être l’instigateur. C’est ce que nous allons voir ici avec Louis XVI et l’explorateur Jean-François Galaup de Lapérouse, dit Lapérouse.

Louis_XIV_Laperouse

louis_xvi_portraitC’est le Roi de France Louis XVI, en personne, qui décida de mettre sur pieds une expédition à travers le globe. Projet exceptionnel par son ambition et ses moyens, le Roi n’hésita pas à débloquer des fonds importants, à mobiliser le capitaine de vaisseaux Lapérouse, réputé comme l’un des meilleurs navigateurs français, à l’époque. Ce projet lui tiens à cœur, Louis XVI était tout sauf un obscurantiste, un ignare, il était passionné par l’astronomie, la géométrie, les mathématiques, les sciences en général. Il était polyglotte, parlant en effet parfaitement le Latin, parlait l’Allemand et l’Espagnol, et excellait en Anglais. Il était féru d’Histoire, de géographie et maîtrisait très bien l’économie. Excellent cavalier, il était aussi passionné par l’horlogerie et la serrurerie. Un roi Catholique, beaucoup plus intrigué par le monde qui l’entoure, par les sciences, par le bien-être de ses peuples que ne peut l’être les différents présidents de toutes les républiques françaises.
Le Voyage de Lapérouse est quasiment l’œuvre de sa vie, celle qu’il souhaite laisser à la postérité. C’est le plus «  marin » de tous les rois de France, Louis XVI comprit très tôt l’importance de posséder une marine puissante, bien équipée, pour titiller celle de l’Empire Britannique, qui avait à l’époque la suprématie maritime sur toutes les mers du monde. L’Armada du royaume de France brilla lors de la Guerre d’Indépendance Américaine, notamment la flotte de De Grasse qui humilia celle des Anglais lors de la fameuse bataille navale de la Baie de Chesapeake. Louis XVI, souvent montré comme un faible et un homme peu futé, était très concerné par la géostratégie. Bien avant le départ de l’expédition, il établira un cahier des charges très copieux, avec toutes ses consignes, ses désirs, les domaines dans lesquels ils souhaitaient des progrès tangibles.

Voici les mots du roi adressés au navigateur Lapérouse dans les «Instructions de Louis XVI et des académies» – Mémoires du roi, pour servir d’instruction particulière au sieur de la Pérouse, capitaine de ses vaisseaux, commandant les frégates «  La Boussole » et «  L’Astrolabe »- 26 juin 1785.
«Sa Majesté ayant fait armer au port de Brest les frégates «  La Boussole », commandée par le sieur de Lapérouse, et «  L’Astrolabe », par le sieur de Langle, capitaines de ses vaisseaux, pour être employées dans un voyage de découvertes ; elle va faire connaitre au sieur de Lapérouse, à qui elle a donné le commandement en chef de ces deux bâtiments, le service qu’il aura a remplir dans l’expédition importante dont elle lui a confié la conduite. Les différents objets que Sa Majesté a eus en vue en ordonnant ce voyage, ont exigé que la présente Instruction fut divisée en plusieurs parties, afin qu’elle put en expliquer plus clairement au sieur de Lapérouse, les intentions particulières de Sa Majesté sur chacun des objets dont il devra s’occuper.
La première partie contiendra son itinéraire ou le projet de sa navigation suivant l’ordre des découvertes qu’il s’agit de faire ou de perfectionner ; et il y sera joint un recueil de notes géographiques et historiques, qui pourront le guider dans les diverses recherches auxquelles il doit se livrer.
La seconde partie traitera des objets relatifs à la politique et au commerce.200912021977
La troisième exposera les opérations relatives à l’astronomie, à la géographie, à la navigation, à la physique, et aux différentes branches de l’histoire naturelle, et réglera les fonctions des astronomes, physiciens, naturalistes, savants et artistes employés dans l’expédition.
La quatrième partie prescrira au sieur de Lapérouse la conduite qu’il devra tenir avec les peuples sauvages et les naturels des divers pays qu’il aura occasion de découvrir ou de reconnaitre.
La cinquième partie enfin lui indiquera les précautions qu’il devra prendre pour conserver la santé de ses équipages.»

Louis XVI expose avec la précision du détail chaque partie, ce serait terriblement long de tout détailler ici, mais voici, en substance, tout ce qu’il demande : pour la première partie, Lapérouse doit suivre des coordonnées précises, perfectionner les explorations de précédents illustres navigateurs tels que : Cook, Bougainville, Kerguelen de Trémarec… et établir un journal très précis avec des notes historiques-géographiques.
Dans la deuxième, Lapérouse est quasiment en mission diplomatique, il devra améliorer des relations avec différentes Nations, mettre en place des nouvelles routes commerciales, faire du troc. Il devra faire rayonner la France dans tout son périple.
La troisième partie, la partie charpentière, est celle qui nécessitera la corrélation des talents de tous les spécialistes délégués pour cette expédition (ingénieurs, savants, artistes, astronomes, botanistes, docteurs, chirurgiens, physiciens, paysagistes, horlogers…). La diversité des talents mis en commun est impressionnante et variée. Il y a même des chanoines pour évangéliser les sauvages.
Dans la quatrième partie, il s’agira de donner des conseils de savoir vivre avec les peuples croisés, de ne pas s’imposer et ne pas modifier les cultures ancestrales : les français en mission doivent se faire le plus discret possible.
La dernière partie est un condensé de mesures à appliquer afin de garantir aux équipages une bonne santé mentale et physiologique , des repas nutritifs, une bonne hygiène, des vêtements bien entretenus …Tableau_des_decouvertes_de_Cook_et_Laperouse_29.5cmx21cm-2

Le roi de France n’a rien laissé au hasard, il met a la disposition des capitaines et des équipages du matériel de pointe. Les navires «La Boussole» et «L’Astrolabe», appelées frégates, sont en réalité des flutes, des vaisseaux de guerre démilitarisés (l’artillerie est retirée), afin de gagner en capacité de tonnage et d’éviter d’avoir à embarquer des canonniers. Les deux bâtiments mesurent chacun 41 mètres de long, ils reçoivent des techniques de protection de coques très perfectionnées, elles sont doublés par un revêtement de sapin clouté avec des clous très larges afin d’éviter la fixation de mollusques. Lapérouse bénéficiera d’instruments de mesure (longitudes, calculs astronomiques, distances lunaires…) d’une qualité unique au monde pour l’époque. Des nouveaux sextants à double réflexion, un «  cercle de Borda » système récent qui réfléchissait des images, garantissaient une précision ultime dans le calcul de distances angulaires entre deux astres, et éliminait les risques d’erreurs lors de travaux cartographiques dues au magnétisme.
Quant aux moyens humains déployés, il s’agissait à l’époque de l’élite, les meilleurs spécialistes dans leurs domaines respectifs.

Le choix du navigateur pour cette grande expédition n’est pas anodin non plus, Jean François Galaup de Lapérouse est à l’époque, déjà, un marin de génie. Depuis son plus jeune âge, le jeune Lapérouse se rêvait en grand navigateur, il admirait son oncle Clément Taffanel de la Jonquière, commandant d’un vaisseau du roi Louis XV. A l’âge de quinze ans, il s’engage dans le corps des gardes de la Marine, étape nécessaire pour devenir officier, selon la tradition de la Marine, il se voit attribuer un tuteur, le chevalier d’Arsac de Ternay. Il sera sous les ordres de son oncle lors de ses premières missions, avant de passer ensuite sous le commandement d’un autre tuteur qu’il gardera tout le long d’une brillante carrière. Il participa à la guerre d’indépendance Américaine, à bord de « l’Amazone ». Il naviguera au Canada, en 1759, à bord du «Formidable» et connait son baptême du feu. La France est en guerre depuis trois années dans la Guerre de Sept Ans, quand les 20 et 21 novembre, une escadre anglaise attaque la flotte française sous le commandement de l’amiral Conflans dans les pale-thesee-fleuron-de-la-marine-royale-a-coule-lors-de-la_1850520rages de l’ile de Houat et de l’estuaire de la Vilaine. Les bâtiments français, surpris, tentent de se réfugier dans la baie de Quiberon ; ils seront pris dans de furieuses canonnades, abordages et échouages. Ce sera la bataille des Cardinaux, un massacre qui réduira énormément, et pour longtemps, les moyens de la Marine française.

Suite a cette effroyable bataille, Lapérouse embarque sur le «Robuste» pour partir à l’assaut de Terre Neuve. La suite de sa carrière sera riche en événements, il enchaîne campagne sur campagne, au Canada, Terre Neuve, aux Antilles, Ile Bourbon, Inde, Madagascar…
De toutes ces missions, la plus délicate est celle qu’il accomplit en 1782 dans la baie d’Hudson. Le ministre de la Marine, le marquis de Castries, lui a donné l’ordre de détruire plusieurs établissements anglais isolés sur ces rivages lointains. L’officier obéit, mais il laisse des vivres aux vaincus, des armes et de l’équipement nécessaire pour qu’ils puissent rejoindre la civilisation. A ce geste admirable, il en ajoute un autre, et qui préfigure les principes qui présideront à son grand départ. Dans le fort d’York, il a découvert un trésor : les journaux d’exploration du gouverneur, un certain Samuel Hearne, qui a cartographié la cote septentrionale du continent américain. En ces temps où on recherche le fameux passage du Nord-Ouest, qui permettrait de relier l’Atlantique au Pacifique par le Nord de l’Amérique, ces documents présentent un intérêt géographique et politique majeur. Pourtant, la réaction de Lapérouse est celle d’un homme de science ; il rend les cartes et rapports à leur auteur, à la condition que celui-ci les publie une fois de retour à Londres. Informé du raid commandé par son ministre, Louis XVI fait savoir sa désapprobation pour cette opération aussi coûteuse qu’inutile, et commande un rapport circonstancié. C’est ainsi qu’il apprend le comportement de Lapérouse. Il ne l’oubliera pas lorsque le moment sera venu de choisir un chef pour commander sa grande expédition autour du monde.
Tous les éléments sont parfaitement réunis pour le Grand Départ.

Le 1er août 1785, le comte d’Hector, commandant de la Marine à Brest, annonce à Versailles que la « Boussole » et « l’Astrolabe » ont quitté Brest au petit matin. Depuis un mois, les deux bateaux, mouillés en rade, attendaient un vent favorable afin de mettre les voiles et débuter l’expédition soigneusement préparée à Versailles et à Brest depuis des mois.
L’expédition royale démarre officiellement son épopée, qui connaîtra un destin tragique, et sera oubliée des français à cause de la Révolution de 1789.
Après avoir sillonné les mers et océans, en passant par les îles Hawaï, faisant une escale sur l’île de Pâques sur laquelle il donna son nom à une baie, voguant le long des cotes de l’Alaska et du Canada, longeant la Cote Ouest Californienne, traversant le Pacifique pour aller en Chine, Japon, Kamtchatka… le voyage se termine dramatiquement, lorsque les deux frégates navigueront vers le Pacifique central, en approchant  les îles Samoa et Tonga, pour se rendre en Australie. Lapérouse fait une halte à « Botany Bay » d’environ deux mois pour retaper les navires, redonner des forces aux équipages. Lorsqu’ils repartiront, ils seront surpris par un cyclone qui détruira la « Boussole » et « l’Astrolabe », et emmènera les débris vers les îles Santa Cruz, en juin 1788. Les bateaux sombrèrent, les hommes périrent, certains ont peut être réussis à s’en tirer, mais il n’existe aucune preuves. Jusqu’à aujourd’hui, nous ignorons toujours le lieu exact du naufrage, si il eu des rescapés, et cela malgré les nombreuses missions de recherches lancées afin de résoudre ce que tout le monde nommera « La Malédiction de Lapérouse ». La Révolution française eu lieu un an temoignageaprès cette tragédie, si bien que la disparition de l’expédition de Louis XVI sera oubliée, notamment lorsque le roi fut assassiné, la légende dit que quelques temps avant sa mort, Louis XVI demandera : « A-t-on des nouvelles du sieur Lapérouse et de ses équipages ? « .

Aujourd’hui une zone de recherche crédible a été révélée, elle se situe sur l’archipel de Vanikoro, au milieu de l’Océan Pacifique, au nord-est de l’Australie. Le mystère demeure entier, et c’est l’un des buts ultime de tout les chercheurs d’épaves, trouver les restes de « La Boussole » et de l’Astrolabe ».

Est-ce que ce genre d’expédition, de projet ambitieux serait possible dans le cadre d’une démocratie, d’un république ?
Oui, sans doute ; d’ailleurs il serait stupide de tirer à boulets rouges sur la république bêtement sur ce sujet, car il me vient a l’esprit l’aboutissement deux projets fantastiques : le fabuleux avion supersonique Concorde et le TGV. Il y en a surement bien d’autres. Néanmoins je pense que la monarchie offre la stabilité, la pérennité permettant d’entrevoir des œuvres pharaoniques sur le long terme permettant de faire rayonner la France et de satisfaire les français.
Qui sait, avec un roi avide de connaissances comme Louis XVI aujourd’hui pour gouverner la France, nous irions coloniser la planète Mars en y créant une Nouvelle-France, planter un drapeau à fleur de lys avant que les Américains plantent leur Star-Spangled Banner !

Il nous faut un Lapérouse pour la Conquête Spatiale !
Notre jour viendra.

Mathieu Corvaisier

 

cosmonaute royal

Le retour de l’anneau de Sainte Jeanne d’Arc

Ce dimanche 20 mars 2016, jour de l’équinoxe de printemps chassant l’hiver avec une journée d’avance et coïncidant avec le dimanche des Rameaux ouvrant la semaine Sainte, le Groupe d’Action Royaliste s’est rendu à la cérémonie d’hommage à l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy du Fou. Sous un soleil éclatant, la journée s’annonçait mémorable.

Chevaliers

Arrivés en fin de matinée, la cérémonie commençant seulement à 14h, nous avons décidé de nous rendre non loin du Puy du Fou, au Mont des Alouettes situé sur la commune des Herbiers. Il s’agit d’une colline culminant à 232 mètres qui offre un magnifique panorama sur le bocage Vendéen, où abondent les points de vues, les baies pittoresques, les rochers finement ciselés par la pluie et gardés par des ajoncs aux épines défensives. Ce fut un haut lieu des Guerres de Vendée, comme nous l’indique le tympan de l’élégante chapelle néo-gothique «1793, la Vendée fidèle» ; fidèle au Roi de France contre la frénésie révolutionnaire.  Cet endroit, particulièrement venteux, était autrefois très prisé par les meuniers de la région comme l’attestent encore aujourd’hui les trois moulins à vent récemment rénovés. Ces moulins avaient également une fonction stratégique entre 1793 et 1794, lorsque les Républicains vinrent mater les insurgés royalistes, et particulièrement lors de l’arrivée des colonnes infernales de Turreau. Ils servirent de télégraphe optique pour annoncer les nouvelles. En fonction du mouvement des ailes, différents signaux étaient annoncés aux Vendéens, de collines en collines, pour signaler tout mouvement ennemi. Victorieux, les troupes barbares révolutionnaires, incendièrent les moulins et seuls les trois en place aujourd’hui ont été restaurés.
Sur l’un d’eux est apposé une citation d’un sénateur de la IIIe République, Jean Yole :  «C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d’énergies accordées, pour en ensemencer les réalités futures. La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon.»
En descendant du côté gauche de la chapelle, nous sommes tombés sur une stèle commémorative en l’honneur du bon roi Louis XVI, érigée en 1993, soit deux siècles après sa mort.

Monument Louis XVI - Vendée

Le cruel hiver de 1428-1429 allait finir, laissant une longue traînée de deuils, de misères et de désespoirs… La France, vaincue, trahie, était devenue la proie des Anglais, et les horreurs de la famine, du brigandage et de la guerre civile achevaient l’œuvre maudite de l’invasion. Dans les campagnes ravagées, les champs étaient en friche, les chaumières en ruine, les églises incendiées. Les populations affolées, terrifiés, hantés, fuyaient vers les villes sans nourriture, n’emportant que leurs souvenirs, ou se retiraient au fond des forêts, leur plus sûre retraite !

L’herbe, les ronces poussaient dans les rues de Paris dépeuplé et dévasté ; la nuit, les loups venaient disputer leur maigre repas à ses derniers habitants…

Lors de cette époque de larmes et de sang, comme de nombreuses fois dans l’Histoire, la France était au bord de l’anéantissement. C’est toujours lorsque les événements sont les plus dramatiques que la France reçoit un coup de pouce du Bon Dieu, lui permettant de se relever, de renaître de ses cendres tel le Phénix. Le Seigneur choisi ce moment pour faire parvenir à la France Jeanne d’Arc, lui confiant la mission de sacrer à Reims le Dauphin Charles, dit «Roi de Bourges », représentant le dernier rempart des Français restés fidèles à la cause nationale. Sa seconde mission était de bouter hors de France l’envahisseur Anglois.

C’est dans l’enclos potager paternel, que ses voix s’adressèrent à elle.
Jeanne entendit : «Jeanne la Pucelle, fille de Dieu, sois bonne et sage enfant ; mets ta confiance au Seigneur… Jeanne, il faut que tu ailles en France !». Elle regarda autour d’elle et ne vit personne, mais une grande clarté brillait à droite de l’église. Elle resta toute saisie devant la révélation de sa destinée. Bientôt Jeanne entrevit dans un nimbe lumineux l’image ailée de Saint Michel avec son armure éclatante, son épée de flammes, victorieuse de l’Esprit des ténèbres et du mal. Toute une cohorte céleste environnait le vainqueur de Satan, étincelant de lumière et radieux de beauté !

Jeanne, effrayée, tomba à genoux et ferma ses yeux… Lorsqu’elle les rouvrit, l’apparition était toujours là, mais cette fois elle put en supporter le divin éclat. «Je suis l’archange Michel, dit la voix. Je te viens commander de la part du Seigneur que tu ailles au secours du dauphin Charles, afin que par toi il recouvre le royaume de France, qui est celui de Jésus.»
Jeanne lui répond en tremblant : «Messire, je ne suis qu’une pauvre fille des champs. Je ne puis ni chevaucher, ni conduire des hommes d’armes !
– Va, fille de Dieu, reprit l’archange
– Mais je ne saurais, messire. 
– Dieu t’aidera et te donnera pour conseil Sainte Marguerite et Sainte Catherine. Tu iras trouver le capitaine de Baudricourt à Vaucouleurs. Par deux fois, il te rebutera, mais la troisième il te fera mener au Roi.
– Suis-je donc la Vierge annoncée par la prophétie ? 
– C’est toi qui sauvera la France et fera sacrer le roi à Reims !
– Ayez pitié de votre servante, messire !
– Va, fille de Dieu, et chasse les Anglais du royaume !

Et la vision disparut, remontant vers le ciel…

La suite nous la connaissons, Jeanne renouvelant  le Pacte de Tolbiac, alliance qu’a fait Dieu avec Clovis en 496, créant le lien éternel entre lui et le royaume de France, conduisit Charles a Reims pour être sacré Roi, ce qui permit la longue reconquête et l’expulsion des Anglais hors du royaume.

Revivez le parcours de Jeanne dans cette vidéo élaborée par SacrTV «Jeanne de Domrémy à Rouen»

 

Avant son procès à Rouen, les Bourguignons l’avait préalablement capturée à Compiègne, le 23 mai 1430. Emprisonnée, elle fut mise «aux enchères» pour 10 000 écus. Personne en France ne souhaita apporter cette somme, et c’est finalement les Anglais qui mirent l’argent sur la table afin de la livrer à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Lors de son arrestation, les Bourguignons, en vue de son jugement pour sorcellerie, gardèrent comme pièce à conviction l’anneau de Jeanne, présent offert par ses parents et sur lequel était inscrit «Jhesus Maria». Jugée coupable, Jeanne fut conduite au bûcher le 30 mai 1431, et brulée vive. Seul son cœur restera intact, sous le regard abasourdi du bourreau. Quant à l’anneau, dernier objet ayant appartenu à la Pucelle, le cardinal de Winchester, Henri Beaufort, le récupéra pour le donner au Roi d’Angleterre. Ainsi depuis 1431, soit six siècles, l’anneau de Jeanne d’Arc, s’est vu confié de générations en générations au sein de la famille Cavendish-Bentinck, jusqu’à ce que son dernier propriétaire anglais finisse par le mettre aux enchères le 26 février 2016, à Londres.

C’est l’avocat et écrivain, Me Jacques Trémollet de Villers qui, venant de commettre un livre sur le procès de Jeanne à Rouen, a averti son ami Philippe de Villiers de la prochaine mise aux enchères de l’anneau – lui-même était au courant de son existence grâce à ses recherches pour écrire son livre. L’authenticité de l’anneau étant quasi-sure, Philippe de Villiers songe donc à participer à l’enchère afin de rapatrier en France cette relique johannique, éminemment symbolique. Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, décida de réunir les fonds nécessaires pour acquérir l’objet, via La Fondation Puy du Fou Espérance et surtout grâce à de nombreux donateurs anonymes. A Londres, les Français remportèrent l’enchère le 26 février 2016. L’anneau de Jeanne d’Arc sera bien de retour six siècles après sa mort, dans ce qu’elle appelait « Le Saint Royaume de France » !  Acquis contre la somme de 376 000€, Philippe de Villiers, eu la bonne idée de dire que la France venait de payer les 10 000 écus réclamés par les vils bourguignons en 1431 pour la libération de Jeanne. Évidemment ce n’est « que » son anneau mais le symbole est fantastique !

Le 4 mars, Nicolas de Villiers, est allé chercher l’anneau à Londres, et décida qu’en ce 20 mars, dimanche des Rameaux, le précieux serait présenté au peuple de France.

Le dimanche des Rameaux, qui précède la semaine Sainte, commémore l’entrée solennelle de Jésus Christ à Jérusalem ainsi que Sa Passion et Sa mort sur la Croix. Si la comparaison est possible, le retour de l’anneau en ce jour des Rameaux est visible comme un signe.

Dimanche 20 mars, 14 heures, la foule se masse à l’entrée du parc. Beaucoup de familles, visiblement catholiques, ont fait le déplacement pour cet événement historique. Nous constatons la présence massive de jeunes, d’enfants et de cadets, ce qui est bon signe et réellement vivifiant ! Les bannières, drapeaux, gonfanons et oriflammes de l’Ancien Régime claquent au vent, dévoilant leurs riches couleurs. Nous distinguons évidemment les armes de Sainte Jeanne d’Arc, les armoiries de Charles VII, et beaucoup d’autres étoffes fleurdelisées ! L’ambiance est au beau fixe, quelques musiciens jouent des airs médiévaux, les prêtres discutent avec des parents et des militaires d’un bataillon de St-Cyrien… La sécurité donne l’alerte de l’imminence de la cérémonie, les gens sont invités à se rendre dans la cour du château style Renaissance italienne, ou pour ceux qui le souhaitent, de rester sur les accotements de l’allée principale pour admirer les départs des différents cortèges de célébration. C’est ce que nous avons fait.

Les premiers appelés furent les militaires en costumes d’apparat de l’école d’officiers de St-Cyr avec leur fanfare, jouant la magnifique musique «Terres Nord-Ouest»,  hymne du corps d’Artillerie des régions occidentales. Leur parade se terminant dans l’enceinte du château, ils formèrent deux haies d’honneur de chaque côté de l’entrée principale, pour accueillir le second cortège, le plus attendu.

Puis, résonne dans l’air, le sublime chant «Le Secret de la lance, le Cri de Jeanne», interprété par une douce voix. Le public, ayant à peine terminé ses applaudissements pour les St-Cyriens, ne fait plus aucun bruit. Visiblement ce chant entre dans les cœurs de certains français au vu des larmes sur les joues, de quelques dames notamment. Même nous, brutes patibulaires, sommes pris de chair de poule, c’est dire !
A la fin de cette mélopée cristalline, nous voyons arriver de l’entrée du parc, des bannières, de la cavalerie, des fantassins et chevaliers, venant vers nous. Il s’agit du cortège cérémonial qui amène l’anneau pour la présentation au peuple de France, et vers son ultime demeure en la chapelle du château du Puy. Arrivé à notre hauteur, nous sommes transportés six siècles en arrière, aux temps médiévaux : la cavalerie lourde de Seigneurs précède quelques chevaliers à pieds, des bannerets, écuyers et porte-étendards. Viennent ensuite des enfants en costume de villageois d’époque, portant des bouquets de fleurs jaunes et des rameaux. Un groupe de figurants habillés en Poilus, portant le drapeau tricolore républicain ferment la marche, suivis de près par une jeune cavalière interprétant Jeanne d’Arc en armes avec étendard. C’est enfin le tour du palanquin de la cloche abritant l’anneau, porté par des chevaliers. La cohorte de cottes de mailles et de heaumes se termine par des cavaliers lourds. Leur entrée dans la cour, où se tiennent 5000 français prêts à les acclamer, se fait magistralement. Les cadets de St Cyr ayant formé deux haies d’honneur, accueillent ces soldats d’une autre époque sabres au clair, comme un passage de témoin historique !

Saint-Cyriens et chevaliers

L’anneau de Sainte Jeanne d’Arc est enfin arrivé au terme de son périple à travers les siècles sous un tonnerre d’applaudissements !

chevaliers au palanquin

C’est enfin le moment des discours des trois tribuns de ce jour : Me Jacques Trémollet de Villers, auteur de «Jeanne d’Arc, le procès de Rouen», Franck Ferrand, animateur de l’émission  «Au cœur de l’Histoire» sur Europe 1 et enfin Philippe de Villiers, que l’on ne présente plus. Le tout orchestré par Nicolas de Villiers.

Ces orateurs nous ont offert de fabuleux discours.
Extraits.

Trémollet de Villers, nous raconta tout d’abord l’histoire de l’anneau depuis la condamnation de la Pucelle d’Orléans : «L’objet de vénération est déjà là, la source d’énergie le sera pour les temps nouveaux qui s’annoncent, un vrai printemps, pour cette terre que Jeanne appelait le Saint Royaume de France»

 

Ferrand, salua ensuite la «puissance d’illumination de Jeanne, symbole d’une force de résistance, d’une énergie, d’un amour de son pays. […] Jeanne est celle qui nous relie à une forme de transcendance, elle est en quelque sorte, un lien, vers des forces, qui sont des forces célestes»

 

Sainte Jeanne d'Arc

 

Enfin, Philippe de Villiers, dévoila une information absolument incroyable : depuis l’acquisition de l’anneau, beaucoup de personnes étaient dubitatives sur son authenticité. Peu avant le 20 mars, une équipe de spécialistes en orfèvrerie médiévale a certifié comme authentique la relique Johannique. Il n’y a plus de doutes, il s’agit de l’anneau porté par la Sainte. La perfide Albion ayant certainement eu vent de cette tonitruante annonce décida, un jour avant la présentation aux Français, de récupérer l’anneau. Elle somma le Puy du Fou de leur restituer l’objet, osant dire, avec toute la morgue britannique, qu’il faisait parti de «  leur patrimoine historique » ! Incroyable et monstrueux culot !  Voici, en substance, ce qu’a dit De Villiers, qui ne compte pas se laisser faire :

«Il y a un élément nouveau dans le périple de l’anneau de Jeanne depuis hier. Cet élément vient d’Angleterre. Le gouvernement britannique vient d’adresser à notre avocat maître Terrasse, qui est aussi l’avocat du gouvernement français à Londres, une demande inouïe: le retour de l’anneau à Londres.
Le conseil national des Arts (Art Council), après quelques études rapides aux archives royales et à notre dossier d’expertise, nous a fait savoir qu’il considérait que l’anneau pourrait entrer parmi les «objets de haute valeur symbolique du patrimoine national britannique», et qu’à ce titre il faisait l’objet d’un règlement européen.
Celui-ci stipule qu’il faut une licence d’exportation pour les biens qui doivent quitter le territoire de l’UE. Le Conseil des arts n’a pas caché qu’il se réservait la possibilité de préempter, pour le compte de l’État britannique, l’anneau. Le gouvernement britannique pouvait faire valoir son droit de préemption avant la vente, il ne l’a pas fait, et le regrette.
«Le Puy du Fou se réjouit de cette demande qui vient authentifier l’anneau dans son historicité et répond ainsi aux historiens bourguignons», déclare non sans malice Philippe de Villiers.

«La question essentielle, je vous la pose: l’anneau de Jeanne D’Arc fait-il partie du patrimoine national de l’Angleterre ?», s’exclame le fondateur du Puy du Fou.

Aussitôt la foule hue sa désapprobation.

Deuxième question : «l’anneau de Jeanne fait-il partie du patrimoine français ?»

Le public approuve avec enthousiasme.

«Nous porterons votre réponse à l’Angleterre et leur dirons ceci: si des Anglais veulent voir l’anneau qu’ils ont négligé à Londres pendant six cents ans, alors ils sont les bienvenus “Welcome to the Puy du Fou”. Aux autres, je dis “it’s too late”, l’anneau est en France, et il y restera ! », proclame-t-il sous un tonnerre d’applaudissements !

Nicolas de Villiers présente une jeune fille, qui elle aussi clame son amour pour la Pucelle. Les discours s’achèvent, c’est le temps de la levée des drapeaux !

Sous l’air de «La Marche de Robert de Bruce», hymne joué en France par la garde rapprochée écossaise de Jeanne lorsqu’elle entra victorieuse à Orléans, commença la levée des l’oriflammes.

La Marseillaise retentit ensuite. Nous pouvons le déplorer, mais n’oublions pas que même si des millions de Français ont donné leurs vies à cause de la broyeuse de peuples qu’est la République, c’est tout de même du sang français qui a coulé.Des millions de braves, de bonnes âmes françaises, se sont sacrifiés car ils combattaient avant tout pour la France. N’oublions pas d’honorer ces morts comme il se doit. La levée du drapeau Tricolore se fait péniblement, visiblement coincé, c’est avec bien du mal qu’il arrive au sommet du mat, sous les rires amusés de certains spectateurs. Nous y avons vu le signe de l’affaiblissement du régime actuel, et comme nous en parlions avec un vieux royaliste sur place, la République va s’effondrer très rapidement.

Ensuite, vint un grand moment pour nous avec le discours absolument magnifique d’André Malraux sur Sainte Jeanne d’Arc.

 

Autre grand moment, l’émotion se répand parmi les 5000 personnes présentes, lorsque les St-Cyriens chantèrent le poème de Charles Péguy «Heureux ceux qui sont morts» :

 

Comme magnifique bouquet final de la cérémonie, avant la présentation individuelle de l’anneau d’une Sainte Patronne de la France dans l’intimité de la chapelle du «Sommet des Hêtres», nous avons eu le droit à un nouveau chant des officiers de St-Cyr, écrit tout spécialement pour ce moment historique. Ce morceau absolument magnifique, «Rappelle-toi Jeanne», fut joué sur la mélodie de «La Marche de Robert de Bruce», composée au XIVe siècle

Cette journée mémorable, gravée à jamais dans notre mémoire et nos cœurs de français, s’acheva par une visite individuelle ou en petit groupe de l’anneau et certainement, l’âme de Jeanne était avec nous. Les quelques 5000 français présent en ce jour, furent des privilégiés éphémères, ayant pu voir le précieux artefact avant tout le monde. Il ne sera visible pour tout le monde qu’à partir du mois d’avril et selon certaines modalités de sécurité, car, comme l’a dit Nicolas de Villiers, l’anneau n’est pas à l’abri des vols et c’est pourquoi il demanda, en plaisantant, aux St Cyrois, de veiller pour le protéger des voleurs Anglais !

Ce fut un jour historique riche en émotions, car comme l’a si bien dit Philippe de Villiers, cet anneau n’est pas qu’un objet, c’est un signe d’espérance pour notre chère France. La Mission Divine de Sainte Jeanne d’Arc n’est pas terminée a-t-il ajouté. En tant que royalistes et membres du Groupe d’Action Royaliste, c’était un devoir d’y être, et nous ne le regrettons pas !

Je vais terminer sur ma vision personnelle de Ste Jeanne, en trois points qui me viennent à l’esprit :

  • Elle montre le lien vital qu’a la France avec Dieu, car elle s’est battue, non pas comme certains essaient de nous le faire croire, pour le peuple, mais pour Dieu. Le Seigneur lui a confié deux missions : amener le Dauphin à Reims, qu’il se fasse sacrer roi de France, et bouter l’Anglais hors du royaume. Son action de grâce, son Saint-Sacrifice, prouve que lorsque le peuple Français est en osmose avec le Christ, la France est en symbiose avec Dieu. Et si elle s’est battue pour Dieu, pour le roi, le peuple n’est pas oublié, loin de là, car peuple et roi ne font qu’un !
  • Elle donne un vigoureux coup de pied aux hystéries féministes conduisant, dans l’immense majorité des cas, à la haine de l’homme blanc. Imaginez un peu une jeune femme, vierge, fervente catholique, s’est battue, en nom Dieu pour le roi de France, pour la monarchie de Droit Divin, régime prétendu obscurantiste où les femmes furent maltraitées. Était-elle folle ? Non, n’en déplaise aux Caroline Fourest en herbe, des milliers de soldats, brutes épaisses, gaillards robustes et barbares, comme le fidèle compagnon d’armes de Jeanne, Lahire, l’ont suivi les yeux fermés. Ils étaient prêts à lui donner leurs vies. Il n’y a que dans le pays qui adore la Vierge Marie, qu’une héroïne comme Sainte Jeanne d’Arc est possible. Cherchez bien… cela n’existe dans aucun autre pays au monde.
  • Elle n’est ni xénophile ni xénophobe, mais chaque chose a sa place, et une place pour chaque chose. Si Dieu à créé différents peuples, différentes races, ethnies, cultures… ce n’est pas pour en faire une marmelade sans saveurs, un salmigondis cosmopolite sans reliefs… C’est ainsi qu’à son procès, lorsqu’un juge lui demande «Dieu aime-t-il les Anglais ?», elle répond «Oui, mais chez eux !». Les Anglais étaient pourtant chrétiens et blancs, ce n’est pas pour autant qu’elle voulait les voir en situation de promiscuité avec les Français. Le Plan de Dieu  n’est le délire utopiste d’«d’imperium» des peuples blancs, ni celui du métissage industriel.

En tant que patriote français, par conséquent royaliste, futur baptisé en 2017, je suis particulièrement outré de voir que les vaudevillistes républicains, ces gnomes libidineux, ces boursouflures hilares experts en cabotinages, essaient toujours de récupérer l’image de  Jeanne pour leur propre compte, pour irriguer les masses de leur démagogie puante, essayant de prouver un pseudo-patriotisme – inexistant pourtant. Ces morpions parasitant la France, semblent oublier que Jeanne est une Sainte, ce n’est pas une rombière à bagouses, en porte jarretelles comme l’égérie de la république, faisant le tapin pour des salonnards maçonniques.

Je souhaite ardemment que les vrais patriotes ne laissent  plus la Pucelle, se faire souiller post-mortem par ces virus !

Notre jour viendra !

Vive le Roi ! Bevet ar Roue !
Vive le Christ qui aime les Francs !

Mathieu Corvez

 

Chroniques de la Monarchie populaire – 3

RICHESSE de L’ANCIEN REGIME

Ecoutons la citation de Pierre de Vaissière dans « Gentilshommes campagnards de l’Ancienne France » : « L’exemple des bons vieux pères et prud’hommes romains, comme Cincinnatus, Attilius Collatinus, Scipion l’Africain et autre personnage de tel calibre qui, de leur charrue appelés aux armes, des armes s’en retournoient à la charrue ».

A la veille de la Révolution, la Féodalité ne subsistait plus que par quelques droits. Ces droits étaient considérés comme vexatoires par la paysannerie, dont la réussite sociale était incontestable. Dans la plupart des cas, ces droits n’étaient pas ou peu perçus. Le Duc de Cossé-Brissac disait à ses régisseurs : « Vous ferez beaucoup de bruits, mais vous ne ferez de contrainte que dans les cas urgents et indispensables » Pierre Gaxotte cite dans son livre « La Révolution Française », de nombreux cas de non paiements durant une trentaine d’années…

C’était surtout des sujets de tracasseries pour certains arrivistes nobliaux, hobereaux s’ennuyant et perdant du temps dans des procédures juridiques interminables. L’ancienne France était un enchevêtrement de droits et privilèges. Albert Babeau parlait de « self-government » en étudiant le monde rural : « 40 000 associations naturelles délibéraient sur leurs propres intérêts et choisissaient leurs agents ». Certains paysans achetaient leurs terres et les cas n’étaient pas rares. La situation de beaucoup de nobles, à la veille de la Révolution, faisait plus pitié qu’envie, car leur puissance comme leur richesse s’étaient au fil du temps, considérablement réduite face à la bourgeoisie triomphante. A chaque critique désolante sur la France de jadis, nous trouvons des textes qui contredises ces généralisations hasardeuses de notre passé. On ne peut généraliser aucun jugement dans une France si diversifiée de part ses climats, ses sols, ses coutumes, ses lois et ses habitudes de vie. Nos ancêtres n’avaient pas la tristesse d’aujourd’hui, tout était occasion à rire et à chanter, écoutons Stevens : « On dansait au Carnaval, aux fêtes publiques ; on dansait à la fauchaison, aux semailles, aux vendanges. En Novembre on se groupait pour « émoiser », et on dansait encore ; dames de châteaux, demoiselles, messieurs, paysans, paysannes domestiques, tous dansaient ensemble sans distinction de rang ou de naissance. Quand on ne pouvait plus danser, on chantait ; et il en était ainsi du Nord au Midi, de l’Est à l’Ouest. Heureux peuple ».
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Le GAR Bretagne s’entretient avec Jean-Philippe Chauvin

Le 23 décembre dernier, Jean-Philippe CHAUVIN, vice-président du Groupe d’Action Royaliste, professeur d’histoire et infatigable militant de la cause royale était de passage à Rennes pour les fêtes de Noël.

L’Action Royaliste Rennaise, section bretonne du GAR, en a profité pour lui poser quelques questions.

 

Au programme :

Élections régionales.
Score des droites.
Histoire du royalisme en Bretagne.
Cas de la corse.
Le royalisme aujourd’hui.

 

Chroniques de la Monarchie populaire – 2

Antoine de Rivarol disait « La faveur que le gouvernement accorde aux sujets doit toujours être en raison inverse de la mobilité de leurs richesses. Ainsi celui qu’on doit favoriser le plus, c’est le laboureur…Je mets au dernier rang l’homme à argent qui, tel qu’un magicien, peut d’un trait de plume transporter sa fortune au bout du monde ; et qui, n’agitant jamais que des signes, se dérobe également à la nature et à la société…Cette maxime est fondamentale, et on peut toujours juger un ministre d’après elle ».

Dans un chapitre précédent, nous avions parlé de la féodalité par le mouvement des communes et dit combien celle-ci était bienfaitrice à l’époque de sa création face aux barbares envahissants. L’école républicaine la présente comme oppressive et inhumaine vis-à-vis des faibles. Ecoutons Louis Dimier : « Le préjugé révolutionnaire enseigne à ne reconnaître dans ce sort des petits que l’objet d’un devoir moral ; il y subordonne tout l’Etat. Cet intérêt particulier, dans une fonction qui ne doit considérer que les intérêts généraux, ruine l’Etat sans profit pour ceux qu’on lui préfère. Ceux-ci pâtissent deux fois de la Révolution : de l’impuissance à laquelle son erreur la condamne et de la banqueroute sociale à laquelle elle aboutit » (« Les Préjugés ennemis de l’Histoire de France »).
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Paroles d’un Roi :

Voici présenté ci-dessous le manifeste du 9 octobre 1870 du comte de Chambord. Des paroles qui sont d’une incroyable actualité, on imaginerait presque un discours équivalent pour de la situation actuelle de la France, de la part de nos chers Princes d’aujourd’hui…. En espérant que ces quelques lignes puissent les inspirer :

Français !

Comte-de-Chambord-chevalVous êtes de nouveau maîtres de vos destinées.
Pour la quatrième fois depuis moins d’un demi-siècle, vos institutions politiques se sont écroulées, et nous sommes livrés aux plus douloureuses épreuves.

La France doit-elle voir le terme de ces agitations stériles, source de tant de malheurs ? C’est à vous de répondre.
Durant les longues années d’un exil immérité, je n’ai pas permis un seul jour mon nom fût une cause de division et de trouble, mais aujourd’hui qu’il peut être un gage de conciliation et de sécurité, je n’hésite pas à dire à mon pays que je suis prêt à me dévouer tout à son bonheur.

Oui, la France se relèvera si, éclairée par les leçons de l’expérience, lasse de tant d’essais infructueux, elle consent à rentrer dans les voies que la Providence lui a tracées.
Chef de cette Maison de Bourbon qui, avec l’aide de Dieu et de vos pères, a constitué la France dans sa puissante unité, je devais ressentir plus profondément que tout autre l’étendue de nos désastres, et mieux qu’à tout autre il m’appartient de les réparer.

Que le deuil de Paris soit le signal du réveil et des nobles élans. L’étranger sera repoussé, l’intégrité de notre territoire assurée, si nous savons mettre en commun tous nos efforts, tous nos dévouements et tous nos sacrifices.

Ne l’oubliez pas ; c’est par le retour à ses traditions de foi et d’honneur, que la grande nation, un moment affaiblie, recouvrera sa puissance et sa gloire. Je vous le disais naguère : gouverner ne consiste pas à flatter les passions du peuple, mais à s’appuyer sur leurs vertus.

Ne vous laissez plus entraîner par de fatales illusions. Les institutions républicaines, qui peuvent correspondre aux aspirations de sociétés nouvelles, ne prendront jamais racine sur notre vieux sol monarchique.

Pénétré des besoins de mon temps, toute mon ambition est de fonder avec vous un gouvernement national, ayant le droit pour base, l’honnêteté pour moyen, la grandeur morale pour but.

Effaçons jusqu’au souvenir de nos dissensions passées, si funestes au développement du véritable progrès et de la vraie liberté.

Français, qu’un seul cri s’échappe de notre coeur : Tout pour la France, par la France et avec la France !

Henri d’Artois, duc de Bordeaux, comte de Chambord (1820-1883)

Les votes à la pluralité des voix dans les assemblées de villages sous l’Ancien Régime

Rassemblement

« Tout s’y décide à la pluralité des voix, dans les assemblées qui se tiennent sur la place publique, les dimanches et fêtes au sortir de la messe, et qui sont indiquées par le son de la grosse cloche.

Chaque particulier a droit de proposer les choses utiles qu’il a imaginées :

« C’est à ces assemblées qu’elle (la petite paroisse) nomme les syndics, les collecteurs pour la taille, les garde-finages pour la sûreté des terres ensemencées et des vignes, enfin les maîtres publics. […] Les syndics étaient les agents des communautés rurales qui n’avaient point d’administration municipale. […] chaque particulier a droit de dénoncer les abus qui sont à sa connaissance, ou de proposer les choses utiles qu’il a imaginées.

« On trait de ces objets sur-le-champ, et s’ils sont de quelque conséquence on envoie les syndics aux subdélégués de l’intendance pour se faire autoriser » (Frantz Funck-Brentano, L’Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 396).

C’était le ‘self-government’ rural dans son intégrité :

« C’est encore dans ces assemblées qu’on désigne chaque année le canton que chacun doit couper dans les bois communs; on ne tire au sort, à l’exception du pasteur (curé), du chef (seigneur), quand ce dernier est habitant, et des deux syndics auxquels on assigne nommément les cantons les plus fournis.

« C’était comme on le voit, le self-government rural dans son intégrité. Notons avec soin que ce tableau de l’assemblée du village, donné par Retif pour la Bourgogne, concorde et jusque dans ses détails, avec celui que le cardinal Mathieu présentera pour la Lorraine d’après ses recherches dans les archives locales » (Frantz Funck-Brentano, L’Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 397).

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