L’Auld Alliance – A nos Frères Ecossais – Saor Alba

Vidéo traduite en anglais :

En Ecosse, l’histoire remonte à 50.000 ans, après la glaciation de Würm. Les romains devant ces « barbares  Pictes» nommé Calédoniens attaquant peints à demi nu, préfèrent ériger le mur d’Hadrien, pour les séparer de leur colonisation d’Angleterre. Venus d’Irlande, par l’Ulster les Scots amènent leur langue  gaélique et le pays est nommé Alba. L’amitié Franco-Ecossaise remontrait selon Walter Bower, moine puis abbé de saint Colomb, à Charlemagne. Cette terre connu les intrusions Vikings et la conquête du Duc Guillaume en 1072, les Normands y édifieront de solides places fortes. Les tribus d’Écosse sont formées en Clans, la frontière proche avec l’Angleterre donne lieu à des luttes farouches dont le but sera toujours cette indépendance rêvée et difficilement accessible. En 1295 rejetant les Anglais, l’Ecosse scelle l’union avec la France nommée « Auld Alliance ». En 1428, le poète Alain Chartier dira : « De cette alliance, transmise de génération en génération, qui n’a point été écrite sur un parchemin de peau de brebis, mais qui s’est gravée sur la chair vive et sur la peau des hommes, tracée non à l’encre, mais par le sang. »

En 1296 le Roi D’Angleterre Edouard envahit L’Ecosse. William Wallace dans le nord et Andrew de Moray pour le sud deviennent les symboles de la résistance, élus gardiens du pays par les nobles en l’absence du Roi Jean Baliol. Thomas Randolph Comte de Moray se rendit célèbre en escaladant le château d’Edimbourg en 1313, avec un « commando » d’Ecossais par la face sud, réputée imprenable et s’empara de la place Ils écrasent l’armée anglaise au pont de Stirling, scène mémorable du film « Braveheart », Andrew meurt de ses blessures. Edouard se vengera à Falkirk en 1298, Wallace laissera le commandement à Robert Bruce issu d’une noble famille normande du Cotentin, compagnon de Guillaume le Conquérant. Ne désirant pas négocier William reprends la lutte mais trahit, il tombe aux mains des anglais. Ceux-ci n’arriveront pas à lui faire jurer allégeance, il mourra dans la souffrance, les membres éparpillés aux 4 coins du royaume d’Angleterre, afin de décourager toute résistance. Robert Bruce devient roi en 1307, écrase les forces anglaises à la bataille de Bannockburn en 1314, donnant l’indépendance à l’Écosse. Le premier parlement Écossais voit le jour en 1326. Mais les anglais envahissent de nouveau et c’est la seconde guerre d’indépendance…

Au coude à coude avec nous, c’est avec Jehanne D’Arc. Ces archers d’Ecosse, chantant l’air « Wha Hae wi Wallie Bled », dont l’armée de 6000 hommes marchait sous des chefs comme John Stewart (Stuart)connétable d’Ecosse de famille royale Comte de Buchan, Patrick Ogilvy,,ou Hugh Kennedy of Ardstynchar, surnommé « Canède » dont le blason eut les 3 lys du roi de France par Charles VII. D’autres comme William Douglas, Houston, Hamilton, Galoys, Crichton, Chamber, Carmichael, Blair, Melvill, Lennox, Norvell, Wishart…

Ils ouvrirent avec les cornemuses la marche de Robert Bruce devenue celle de Jehanne pour entrer dans Orléans. Ils seront de tous les combats de ce temps, d’une loyauté et d’une vaillance sans faille : la victoire de Baugé en 1421, comme les défaites : Cravant(1423), Rouvray-Saint-Denis (1429) où tombent Jean Stuart et son fils, celui-ci avait payé en 1421, le chapitre d’Orléans pour une messe quotidienne au repos de son âme à perpétuité, Charles VII y avait ajouté un revenu mensuel… La famille Stuart eut le fief d’Aubigny-sur Nère, jusqu’au XIXe siècle. Lorsque les anglais demandèrent les conditions de la bataille le matin de Verneuil, en 1424, les capitaines Ecossais répondent : « Qu’ils ne feraient pas d’Anglais prisonniers et qu’ils ne voulaient pas, eux vivants, être prisonniers des Anglais », les deux capitaines Douglas reposent dans la cathédrale d’Orléans (gauche du cœur). En 1512, l’Auld Alliance donne la double nationalité aux Ecossais comme aux Français et cela restera valable jusqu’en 1903 pour la République antisociale dominant la France depuis l’assassinat de son Roi. Cet acte est il encore en vigueur en Écosse, qui sait ? La bataille de Flodden Field qui suivra sera un désastre, comme celle de Solway Moss en 1542 et d’autres événements douloureux encore. De Marie de Guise, une autre Marie marquera l’histoire Marie Stuart, reine d’Ecosse restée dans le cœur et les mémoires, épouse de François II en 1558 et reine de France. Elle revint, veuve en Ecosse, affronta la Réforme et sa cruelle cousine Elisabeth qui la fit décapiter. On distingue de nombreuses devises en Français dans les blasons des clans et des mots Français intègrent le langages des Scots. C’est sous Charles Ier qu’éclate la première Révolution Anglaise, faite de multiples conflits entre 1640 et 1650, dits Guerres des Trois Royaumes…

Le Marquis de Montrose s’y fera remarquer en 1645, tentant de soulever les Highlands pour le Roi, ses opérations militaires furent efficaces avec de nombreux volontaires venus d’Irlande, commandés par Alasdair Mac Colla. La division entre les chefs, la défaite de Philiphaugh et la négociation, auront raison de son aventure… Bref Cromwell envahit l’Écosse en 1650 et laisse George Monk comme commandant jusqu’au rétablissement de Charles II puis de Jacques VII d’Ecosse ou Jacques II d’Angleterre. Le Jacobitisme naît dans les Highlands, c’est la victoire de John Graham à Killiecrankie en 1689 sur les forces de Guillaume III. La mort de Graham, la défaite de Dunkeld puis celle de la Boyne où forces coalisés Françaises, Ecossaises, Irlandaises de Louis XIV et Jacques II sont vaincue en 1690. Il est à noter que depuis, les sympathisants et colons anglais de l’Ulster traversent chaque année, par provocation les quartiers catholiques d’Irlande, début juillet, pour fêter cet événement contre nous et nos frères gaéliques ! Le parlement anglais passe la couronne à la Maison du Hanovre (Act of Settlement de 1701). Il s’en suivra une terrible famine et une dépopulation, comme une ségrégation britannique envers les Écossais. C’est aussi en 1717, l’époque du célèbre Rob Roy Mac Grégor, fils du héros Duncan, un rude gaillard aux principes chevaleresques dont la devise reste « Royale est notre race », attrapé 3 fois, échappé autant, enterré à Blaquhidder près du loch Voil…
Les rois de France tenteront plusieurs fois d’aider l’Écosse par des débarquements en 1708, 1715 et 1745, ce sera les victoires d’Edimbourg, Prestonpans, Charles Edouard Stuart s’approchera dangereusement de Londres. Cet épisode reste important car le régime Whig qui vantait son système libéral, se trouvait dans une révolution populaire contre lui, même des protestants se ralliaient aux Stuarts. Quand l’argent dirige, plus rien d’humain ne compte, la riposte sera terrible. L’armée confiée à un batard de Charles Ier : Hawley, déchaînera ses « colonnes infernales ». Le franc maçon Hogarth immortalisera cette armée, payé à prix d’or pour sauver la couronne allemande Hanovrienne dans « The march to Finlay ». Mais Charles Edouard les taille en pièce à Preston-Pans, entre à Carlisle en novembre , puis en 1746 à Falkirk. Puis . En bon chrétien, il commis l’erreur de libérer ses prisonniers, de recueillir , de soigner, d’épargner le sang, ce qui profite à l’adversaire, son ralentissement à prendre Londres servira les Hanovriens. Les plaintes de cette « guerre de succession d’Angleterre », arriveront jusqu’aux oreilles de Louis XV, celui-ci, en janvier 1746, demandera à Voltaire de rédiger un manifeste pour « la Libération de l’Angleterre ». Afin de la protéger contre les libéraux, et il prépare une armée de débarquement à Calais. Devant la défaillance des troupes anglaises, les libéraux prennent des mercenaires allemands afin de protéger leur pouvoir sur le peuple anglais. Puis c’est la défaite de Culloden, où périrent les forces coalisés Irlandaises, Françaises et Écossaises, dont le célèbre régiment du Royal Écossais.
Le parti Whig est dans l’esprit de la Révolution de 1649, comme celui du « siècle des Lumières » , devant l’œil vide des juges à perruques blanches, le sang coule, échafaud, tortures, exécutions, supplices barbares. En trahison de sa parole donnée à Louis XV, Cumberland livra les officiers ayant capitulés à Carlisle, à la foule délirante, annonçant les tricoteuses de 93 en France. Ceux-ci, comparurent en toque écossaise, uniforme bleu à parements rouge, furent suppliciés sur des poteaux, laissés entrailles à l’air, à l’appétit des corbeaux. Lord Chesterfield, si souriant n’avait il pas poussé Newcastle, à l’extermination en masse des écossais. Nous vîmes alors le déchaînement biblique des puritains comme nous le verrons en Amérique. Cumberland gagna le sobriquet de « The Butcher » car les Comtés et provinces subirent une épuration terrible. Certains diront c’est le passé, mais nous pourrions continuer bien au delà à dénoncer des actes de fourberie, de la déportation des Acadiens au génocide des Amérindiens, sans parler de la misère sociale terrible du mercantilisme libéral, reposant sur l’hécatombe qu’ils firent subir à leur propre peuple : hommes, femmes et enfants. Voilà ce que le régime Whig libéral pouvait enfanter comme humanisme !..
Louis XV essaya de faire arrêter ces horreurs par l’intermédiaire du représentant Hollandais Van Hoey. Lord Chalmondey fit brûler la lettre de Louis XV disant : « Les anglais traiteront toujours les Français avec le mépris que méritent les esclaves ». Pour le Parlement dit Paul del Perugia dans son Louis XV : « il fallait d’abord « libérer les Français » de la dictature des Bourbons. D’esclaves qu’ils étaient sous Louis XV, ils devaient d’abord devenir des civilisés avant d’être admis comme égaux. », la révolution Française germait-elle dans l’esprit des politiciens libéraux de Londres ?
Personne ne le cru, quand arriva 17 officiers Irlandais et Ecossais et 3 Pairs d’Ecosse, miraculeusement échappés d’Angleterre, qui racontèrent ce qu’ils avaient vu. L’opinion populaire Française découvrait l’Angleterre libérale. Voltaire confirmait les dires . D’innombrables gens furent suppliciés, les têtes accrochées aux portes des villes, comme en Turquie ou en Mongolie (P.del Perugia) mais cela se passait à Manchester et d’autres villes en ce XVIIIe siècle ! La culture écossaise, tartan et cornemuse furent interdits, comme les clans et les membres furent enrôlés dans l’armée britannique…Misère et émigrations deviennent le lot des écossais, dont nombreux partirent aux Amériques. Pour nous Français et Ecossais puisque nous nous moquons de la décision républicaine suspendant l’Auld alliance, nous pensons aux Gardes du Corps de la Maison du Roi datant de Louis XI. Nous fêterons la victoire de Fontenoy de 1745 où un Gendarme Ecossais brandit l’étendard anglais prit ce jour, sur la toile de Vernet…
Bref, que reste-il aujourd’hui, depuis la guerre de 1914, nous ne parleront pas des déportations ni des famines organisées, des sacrifices pour l’indépendance, les émeutes populaires de 1919 où les chars anglais entraient à Édimbourg comme à Glasgow, encore dans les mémoires. Depuis 3 siècles l’Écosse attend sa liberté. Il est temps de prendre en main sa destinée. Nous les fils de France, ceux de la mémoire, vous regardons toujours comme nos frères, nos sangs se sont mélangés à de nombreuses batailles, jusqu’aux terres d’Amérique, où fidèles jusqu’au bout vous nous rejoignirent contre la fourberie , dont les Amérindiens payèrent le plus lourd tribut dans la défaite. Henri Dion, dans les « Amis de Jeanne d’Arc » disait : « La collégialité laïc, matérialiste, mercantile, engluante et dictatoriale que nous proposent des politiciens dévoyés ne peut aboutir sans tenir compte des aspirations spirituelles. Les peuples comme les hommes, ont une âme sans laquelle ils ne sauraient vivre » L’Écosse, comme l’Irlande et le Québec devront se libérer où malheureusement disparaître, méditons la devise de Marie Stuart « En ma fin est mon commencement » Rencontrons nos frères d’Ecosse durant leurs jeux celtiques et en tant que Français et par l’Auld Alliance, nous donnant citoyenneté, nous voterons toujours William Wallace.

Notre Jour Viendra – Tiocfaidh àr là…

Frédéric Winkler

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