La Monarchie

L’élection présidentielle ? Plutôt le Roi libre ! Et le Premier Ministre élu ?

Note préliminaire : la proposition ci-dessous n’engage pas, en tant que tel, le Groupe d’Action Royaliste. Mais il n’est pas inutile de penser ce que pourrait être, un jour, la nouvelle Monarchie instaurée, en toute liberté.


« Quelle chance d’être royaliste en période de présidentielle », me dit en souriant un collègue du lycée dans lequel j’ai l’honneur d’enseigner. Il est vrai que l’actuelle campagne électorale, pas encore officielle mais déjà bien (ou mal, d’ailleurs) engagée, n’a rien de réjouissant et de constructif quand, dans le même temps, la crise sanitaire monopolise les ondes et les esprits, comme une sorte d’immense « distraction » au sens premier du terme, c’est-à-dire comme moyen d’éluder tous les autres soucis ou sources de débats. De plus, le paysage électoral, s’il offre une belle diversité de couleurs politiques renforcée par la survenue de nouvelles figures, apparaît souvent comme trop chaotique pour enthousiasmer les électeurs et préparer un avenir français digne de ce nom : sans doute parce que nombre de Français ne se reconnaissent plus dans d’anciens clivages et qu’une partie non négligeable ne croit plus en les possibilités des politiques de « changer les choses ». Ce discrédit de la politique n’est pas vraiment surprenant quand on se rappelle des quatre décennies passées et des désillusions populaires qui firent suite au « tournant de la rigueur » de 1983 (qui fut aussi le temps du ralliement de la Gauche, mais aussi de la Droite anciennement gaulliste, à l’idéologie du néolibéralisme et de « l’Europe » supranationale et si peu sociale), et qui ont renforcé le « pays légal » (particulièrement dans les instances mondialisées et, parfois, bien peu politiques) sans contenter le « pays réel ». Mais la meilleure réponse est-elle l’abstention, cette « absence du peuple » qui, malgré ses scores parfois mirobolants, n’a absolument aucune influence sur le cours des choses ? Je ne le pense pas, et je ne renonce pas à « faire de la politique », non pour me plaindre éternellement et vanter un « c’était mieux avant » qui ne fait guère avancer les débats, mais pour proposer, discuter, convaincre de la nécessité de nouvelles institutions plus équilibrées et justes, ou, mieux, qui remettent la justice au cœur de la pratique institutionnelle par son inscription, non pas seulement formelle mais bien réelle, dans la logique institutionnelle.

Les débats actuels valorisés par les médias ne sont guère, il faut le dire, à la hauteur des enjeux de l’élection présidentielle : les petites phrases et les bons mots, les condamnations outrées et les postures indignées, les éclats de voix et l’occultation des problèmes… le spectacle est triste ! Et la politique dévalorisée, juste réduite à un jeu de communication quand elle devrait être, idéalement, une grande et profitable « disputatio » destinée à soulager les maux du temps et à assurer la justice, en particulier sociale. Et pourtant ! L’élection présidentielle reste l’occasion de parler politique et de confronter les idées sans négliger les réalités. Les citoyens, quels que soient leurs opinions et leurs souhaits, accordent souvent plus d’importance et d’intérêt à la « reine des élections » qui revient désormais tous les cinq ans qu’aux autres confrontations électorales, encore plus négligées depuis ces dernières décennies et particulièrement depuis deux ans, quand la préoccupation sanitaire a remplacé (avantageusement pour le gouvernement ?) tout autre souci…

Certains pourraient croire que le royaliste que je suis se réjouit de cette situation d’un débat présidentiel délétère qui, tout compte fait, confirme mes préventions à l’égard de la République « disputailleuse » : mais non, je ne suis guère heureux de ce spectacle parce que, s’il démontre à l’envi l’un des défauts majeurs de la République (voire plusieurs à la fois), il discrédite plus largement toute discussion politique et la politique elle-même, ainsi limitée à une foire d’empoigne et à un combat des ambitions personnelles quand il faudrait une ambition, au sens fort du terme, pour le pays et ses âmes.

Que peut, alors, faire un royaliste en cette période présidentielle ? Participer au débat, non pour attiser les querelles (elles sont bien assez nombreuses comme cela, non ?), mais pour avancer quelques idées, quelques arguments, et pas seulement pour parler des institutions, même si cela reste évidemment la motivation majeure du royaliste commun. Et, justement (et ce n’est pas contradictoire avec ce que je viens d’écrire à la phrase précédente), pour souligner aussi tout l’intérêt d’une Monarchie royale pour les temps contemporains, au-delà du combat environnemental, social ou universitaire… Car c’est bien cette dernière qui est la condition, dans notre pays, d’une « disputatio » politique apaisée et cadrée sans être forcément dépassionnée. En fait, en Monarchie, la « première place » institutionnelle étant « déjà » prise et occupée par le titulaire de la Couronne, cela assure à la fois la continuité et la pérennité de l’Etat à travers sa magistrature suprême tout en permettant débats et élections pour les autres degrés de l’Etat et pour toutes les institutions du pays, nationales, provinciales, communales, voire professionnelles et universitaires. A partir de là, d’ailleurs, il n’est pas impossible d’imaginer plusieurs principes d’organisations politiques et civiques du pays, et des modes de désignation qui puissent, aussi, être l’objet de débats, d’aménagements et d’évolutions au fil des générations, pour éviter un fixisme qui peut s’avérer déplorable et, même, contraire à toute tradition politique qui, et Maurras a eu le mérite de le souligner (même s’il n’a pas toujours été son propre disciple en ce domaine…), ne peut être que « critique » si elle veut vivre et se perpétuer.

La Monarchie royale établie éviterait cette querelle des egos qui revient tous les cinq ans, et nous épargnerait les flots de démagogie qui, trop souvent, submergent la scène médiatique sans que les spectateurs y croient vraiment. Ou, plutôt, elle préserverait la magistrature suprême de l’Etat de cette perpétuelle course à l’échalote qui fait valser les milliards avant que, une fois l’heureux élu titularisé président, les promesses redeviennent chiffons de papier remisés dans les archives parlementaires ou nationales…

Cela signifierait-il que le roi en fonction serait insensible aux débats électoraux et politiques qui peuvent animer, voire secouer le pays ? Non, il les écouterait sans doute mais sans y participer directement, dans une situation d’arbitrage à n’exercer que dans quelques occasions rares et particulières, statutairement définies, toujours dans le souci de préserver le pouvoir régalien et son incarnation de la Grande diplomatie française. En fait, le général de Gaulle, en son règne particulier (au-delà de ses défauts et des polémiques historiques), avait esquissé cette posture sans pouvoir l’incarner lui-même, ne serait-ce que du fait des circonstances et de sa désignation par les Grands électeurs en 1958 puis par les électeurs eux-mêmes en 1965, qui ne lui avaient renouvelé leur confiance qu’au second tour, au grand désespoir du général qui avait jusqu’alors pensé que sa « légitimité », née du 18 juin 1940, pouvait suffire à le faire adouber par le corps électoral. Néanmoins, la difficulté contemporaine est de « priver les électeurs de l’élection présidentielle » elle-même alors que, même s’ils sont de moins en moins nombreux à prendre le chemin des urnes, elle semble rester un « droit » auquel ils ne souhaitent pas renoncer comme l’indiquent de nombreuses enquêtes d’opinion et malgré les velléités de Sixième République portée par M. Mélenchon qui, si elle advenait, aurait pourtant ce même effet de « dégagement de la fonction présidentielle de la procédure électorale au suffrage universel direct ». Une solution simple serait donc de transférer l’élection au suffrage universel de la magistrature suprême de l’Etat, désormais non-élective et « dynastique » (royale, en somme), à la fonction primo-ministérielle et gouvernementale, sans calendrier limitatif strict mais avec une remise en cause bisannuelle, par exemple, et avec la possibilité, en cas de volonté des parlementaires ou d’une majorité claire du corps électoral, de procéder à une nouvelle élection au poste de Premier Ministre, en suivant un processus électoral de quelques semaines. L’avantage serait aussi de redonner du sens aux élections législatives qui, pouvant être couplées si le Premier Ministre ou le Roi du moment le souhaitait à celle du premier (Chef du gouvernement sans l’être de l’Etat), porteraient sur la confrontation de programmes plus que de personnes politiciennes et traceraient une carte plus démocratique que partitocratique. De plus, une Monarchie royale qui incarnerait l’unité française aurait plus de capacités pour « fédéraliser » la carte de la nation et rendre aux provinces (ou aux régions), aux communes et aux corps intermédiaires en général, des pouvoirs et les moyens de leur exercice, que notre actuelle République centralisatrice et métropolisée.

Ces quelques réflexions et propositions peuvent-elles former un programme institutionnel royaliste pour les décennies à venir ? Pourquoi pas, si l’on veut bien travailler, de façon réaliste et efficace, à la crédibilisation d’une Monarchie royale qui n’est pas qu’un idéal abstrait mais une nécessité politique à faire advenir dans un délai qu’il faut espérer à échelle humaine !





Post-scriptum : Ces quelques propositions pour une nouvelle Monarchie royale n’engagent évidemment que moi-même, et elles ont vocation à susciter le débat, non à le fermer…

Jean-Philippe Chauvin

Mieux vaut le Roi rassembleur que l’Urne diviseuse.

En ces temps de crises, sanitaire comme sociale, et de trouble, la Monarchie royale « à la française » pourrait bien permettre de conjuguer espérance et nécessité, tout en renouant avec le fil d’une histoire qui, tranché violemment hier, pourrait à nouveau réunir des Français aujourd’hui soucieux de concorde et de tranquillité, y compris politique…

Quelques arguments plaident en sa faveur comme celui de l’unité nationale au-delà des querelles politiques et des grands intérêts de ce qu’il n’est pas incongru de qualifier de féodalités financières et économiques : car le roi ne doit rien à un choix électoral forcément clivant et séparateur qui divise en clans idéologiques, et son indépendance vient du principe même de la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’État, la naissance ne pouvant s’acheter ou se forcer. Bien sûr, c’est l’argument parfois le plus difficile à entendre pour nous qui sommes habitués à choisir le Chef de l’État que nous semblons sacrer de notre vote avant que de le dénoncer dès les mois suivants dans un élan d’ingratitude qui, visiblement, n’appartient pas qu’aux princes…

Néanmoins, l’avantage de la succession royale est qu’elle accompagne le temps et qu’elle est l’humilité devant la nature humaine et ses propres limites : dans la tradition française, ce mode de transmission de la magistrature suprême de l’État se résume en une formule « Le roi est mort, vive le roi ! ». C’est-à-dire que c’est de la disparition physique du prédécesseur que naît le pouvoir du successeur. D’un drame, la mort, la royauté fait un passage vers une autre vie, une autre personne, celle-là même qui savait qu’un jour elle régnerait mais qui ne savait ni le jour ni l’heure, dans une incertitude qui, pourtant, n’ouvre pas vers l’inconnu mais vers le « prévu ». Cela explique l’autre formule traditionnelle de la royauté en France : « Le roi ne meurt jamais ». En effet, la mort physique d’un monarque n’est pas la mort de l’État, mais son renouvellement : le fils succède au père, naturellement, tel que cela était annoncé depuis sa naissance et son titre de dauphin. Quand la République déchire autour de l’urne, la Monarchie royale unit autour du cercueil, et du trône…

Le Roi, statutairement libre !

Se battre pour une cause n’est pas forcément inutile, au contraire de ce que suggèrent les partisans du désordre établi et les fatalistes de tout acabit, et le royalisme, aujourd’hui marginalisé, mérite ainsi toute l’attention que l’on peut porter à une école de pensée et de pratique politique qui évoque le bien commun plutôt que la carrière de ses amis. Pourquoi ? Parce que, aujourd’hui, la question sociale semble, plus que jamais irrésolue et le pays déchiré autour du souci des retraites et de leur financement nécessaire. Or, s’il n’est pas de sauveur suprême, comme le chantaient jadis les marxistes, il n’y a pas pour autant de fatalité en ce domaine et la justice sociale n’est pas une option facultative mais une obligation, un devoir d’Etat qui, d’ailleurs, participe à fonder une part de sa légitimité.

Mais la République macronienne reste la République, et elle n’est pas, qu’on le veuille ou non, sociale, ne serait-ce que parce que son mode de fonctionnement favorise les rhéteurs et les « prêteurs » plutôt que l’intérêt supérieur de la nation et de ses peuples. Le mode de désignation du Chef de l’Etat, pourtant pensé par le général de Gaulle pour écarter les partis politiques, a, après lui, nourri les jeux politiciens et financiers : qui n’a pas le soutien d’un appareil (fût-il récent et largement artificiel dans le dernier cas vécu, mais toujours sous la forme de réseaux propre à l’époque et au système même) et des banques nécessaires à son bon fonctionnement, n’a guère de chance de pouvoir concourir et encore moins de conquérir la place ! M. Macron, habile ministre des finances sous M. Hollande et issu de la Banque, a su jouer des malheurs du favori de Droite comme de ceux de son propre tuteur élyséen pour se frayer un chemin vers la magistrature suprême de la République, profitant aussi du « dégagisme » pourtant théorisé par d’autres que lui, voire même opposés à lui dans la joute électorale du printemps 2017. Mais l’énergie utilisée à prendre le pouvoir est déjà une énergie perdue pour son exercice et elle est vite « revendiquée », plus ou moins discrètement, par ceux qui l’ont alimentée, que ce soit les puissances d’argent ou les catégories sociales dominantes ou « clientes » (classes supérieures et mondialisées, et classes moyennes consommatrices et connectées, dans le cas de l’élection de M. Macron).

Une Monarchie royale « à la française », elle, ne doit rien aux jeux de la Banque et des partis, parce que la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat donne, par essence même, une indépendance statutaire au monarque : la naissance ne s’achète pas, quand l’élection se monnaye ! Ainsi, le Roi est-il libre de décider sans l’aval des puissances financières, ce qui ne signifie pas que le monarque du moment soit forcément indifférent aux affaires financières et économiques du pays. Mais l’économique, « l’intendance » comme l’appelait le général de Gaulle, doit suivre et non « être suivie » : c’est le politique qui décide, et « la politique de la France ne se décide pas à la Corbeille », pour citer encore le fondateur d’une Cinquième République qui s’est faite à nouveau éminemment républicaine quand son père est parti, chassé par le suffrage référendaire. Cela est sans doute plus facile à théoriser qu’à pratiquer mais, la volonté du général s’en étant allée en même temps que sa personne du faîte de l’Etat, il s’agit d’enraciner cette volonté par le statut même de la magistrature suprême de l’Etat, et seule la Monarchie héréditaire et successible peut le faire, détachée du « choix des autres » qui, souvent, n’est que le paravent de celui de quelques uns, comme l’a démontré la dernière élection présidentielle…

Cela signifie-t-il qu’en Monarchie royale sont bridées les expressions électorales et populaires ? Non, bien au contraire : la liberté statutaire de la magistrature suprême autorise les libertés réelles, citoyennes et professionnelles, provinciales et communales, et peut offrir plus de consistance aux pouvoirs locaux et sociaux. Cela pourrait redonner d’ailleurs du crédit à la discussion politique par la concrétisation locale de celle-ci à travers des décisions qui seraient prises conjointement par les administrés et les administrateurs communaux, professionnels, régionaux, après débats et expressions, y compris par le suffrage. C’était la motivation forte du royaliste La Tour du Pin quand il évoquait « la monarchie dans l’Etat, la démocratie dans la commune ».

En tout cas, la Monarchie royale doit profiter de sa situation au-delà des jeux économiques et politiciens (les uns étant souvent liés aux autres en République) pour imposer les conditions véritables de l’équilibre social et incarner la justice sociale, y compris au risque de mécontenter les puissances financières qu’il ne s’agit pas de détruire mais d’ordonner au bien commun, comme les rois capétiens et suivants surent le faire jusqu’au XVIIIe siècle : les Fouquet contemporains doivent vivre dans cette crainte salutaire d’un Louis XIV embastilleur. Cette crainte serait le commencement de la sagesse pour eux, et l’assurance de leur serviabilité au bénéfice du pays et de ses forces vives et populaires…

D’Orléans à Reims ?

Pour les croyants, certains événements particuliers sont des signes quand les autres, politiques d’abord, y voient plutôt, selon le beau mot de Léon Daudet, des intersignes. Un fidèle de la Maison de France, dont la foi catholique est fervente quand sa passion politique ne l’est pas moins, nous a envoyé ce témoignage d’un récent voyage princier à Orléans. Au-delà des querelles dynastiques qui, trop souvent, amoindrissent la crédibilité du propos monarchiste, il nous a semblé intéressant de reprendre de larges extraits de son texte inspiré par une ferveur royaliste toute bernanosienne.

« Orléans – 8 mai 2021 – Sainte Jeanne d’Arc veille sur la Maison de France,

Après la très sainte Messe célébrée ce 8 mai en la cathédrale Sainte Croix d’Orléans, comment ne pas remercier la Sainte de la Patrie pour la sollicitude toute particulière qu’elle manifeste envers la Maison de Bourbon-Orléans ?

Comment ne pas être touché par sa tendresse, si l’on se rappelle le sentiment de paix et de concorde familiale qui régnait lors des funérailles de Son Altesse Royale le Prince François de France célébrée le 6 janvier 2018, en la fête de l’Epiphanie. Ce jour étant le 606ème anniversaire de la Sainte de la Patrie.

Plus tôt dans le temps, Son Altesse Royale, feu le Comte de Paris (1933-2019) avait eu le grand courage de demander pardon pour le vote régicide de son aïeul Philippe Egalité, à l’occasion d’une Messe du 21 janvier célébrée en l’Eglise Saint Germain l’Auxerrois en la mémoire du Roi Martyr. La providence lui fit une grâce insigne en permettant son rappel à Dieu le 21 janvier 2019, le remerciant de son beau geste, et accordant ainsi une protection particulière à la Maison de France. Le signe était fort, au-delà du deuil…

Le 29 avril 1429 Sainte Jeanne d’Arc dit à Dunois (Déposition du procès de Jeanne) : « Je vous amène, dit-elle, le meilleur secours qui ait jamais été envoyé à qui que ce soit, le secours du Roi des cieux. Il ne vient pas de moi, mais de Dieu même qui, à la requête de saint Louis et de saint Charlemagne, a eu pitié de la ville d’Orléans ».

Ainsi, ce 8 mai 2021 marquait en même temps le 592ème Anniversaire de la libération d’Orléans et la fin des combats en 1945 ! Mais auparavant la ville avait déjà résisté victorieusement aux Huns, puis aux Normands. Etonnant destin de cette simple cité qui régulièrement marque l’histoire de France de manière éclatante et providentielle.

Ce jour du printemps 2021, leurs Altesses Royales arrivèrent à Orléans, dans un climat difficile marqué par la crise sanitaire et des polémiques stériles. Dés son arrivée en cette auguste ville, Monseigneur le Comte de Paris déclara « Cela fait toujours plaisir à un Orléans de venir à Orléans ». (La République du Centre, 9 mai 2021).

A la surprise de tous, ils furent reçus personnellement par le Maire d’Orléans, avant la Messe, ce qui de la part de Monsieur Serge Grouard n’était pas joué d’avance. Mais l’histoire réunit parfois ceux que la politique du présent pourraient séparer.

La très belle homélie de Monseigneur de Moulins-Beaufort Archevêque de Reims, restera le texte de tous les possibles – toute orientée vers la gloire de Dieu, avec un superbe final :

« La gloire du Père que Jésus veut procurer, et tous ses amis avec lui, est la vie de tous les humains, et cela pour toujours, dans la paix vivante de Dieu. Cette paix pour tous, cette paix vivante et pour toujours, nous la demandons et nous la recevons aujourd’hui comme hier et demain dans l’Eucharistie de Jésus et nous espérons, Dieu le voulant, Dieu aidant, en être les serviteurs, chacun selon la part qui lui est confiée, Amen. ».
Sous la protection de Sainte Jeanne d’Arc, Son Altesse Royale le Prince Jean de France a reçu le corps du Christ des mains de l’Archevêque de Reims, comme en son temps le Roi Clovis, le reçut des mains de Saint Rémi. Comment ne pas y voir un signe qui peut parler à tous, croyants comme simples spectateurs ? « Celui qui croyait au Ciel, celui qui n’y croyait pas », comme le dit Louis Aragon, peuvent se retrouver ici, aux confins de la foi et de l’histoire…
Ne peut-on pas dire alors, qu’en ce 8 mai 2021, à Orléans en l’année Saint Joseph, le Ciel de notre France s’est ouvert ! »

Restent alors aux hommes à faire que ce qui doit être advienne : pour la Monarchie royale, en France. Et, là encore, Jeanne d’Arc, la Sainte de la Patrie, nous le souffle, au-delà des siècles : « Les hommes batailleront, et Dieu donnera la victoire »…



La Monarchie est-elle impossible ?

Dans le cadre d’une nouvelle enquête sur la Monarchie en préparation pour 2022, il s’agit aussi de répondre aux nombreuses objections faites à la Monarchie et, ainsi, de préciser les arguments pour celle-ci et son établissement en France. Nous reprenons des objections, des propos ou des remarques qui abondent dans la presse, parfois à l’école ou au comptoir des cafés (« le parlement du peuple » selon l’heureuse formule de Balzac), ou encore sur la toile, nouveau forum permanent.



Objection 1 : « Imposer la Monarchie à un pays ancré depuis si longtemps en République, cela est-il vraiment possible ? »

N’insultons pas l’avenir, dit l’historien comme le politologue : l’Histoire est pleine de surprises et d’imprévus, et elle ne suit pas un sens unique et obligatoire, au contraire de ce que pensaient les marxistes et de ce que pensent aujourd’hui les libéraux ou les européistes. Il faut être plein d’humilité face à elle et à ses circonvolutions, parfois heureuses, parfois terribles, souvent complexes, mais il ne faut pas renoncer à « la faire » ou, du moins, à en infléchir le cours, autant que faire se peut : il n’y a pas de fatalité « définitive » et se résoudre à celle-ci serait s’abandonner à tout Pouvoir sans limites (qu’il soit politique ou économique à travers les féodalités partisanes ou financières, par exemple), au risque d’y perdre toute liberté…

Certes, la possibilité d’une instauration monarchique en France paraît fort lointaine et, surtout, difficile, compliquée. Mais rien n’est impossible, et, d’ailleurs, « impossible n’est pas français », dit-on : l’exemple espagnol, maintenant un peu ancien mais proche de nous par la géographie, est la preuve que ce qui paraît hautement improbable en certains cas est toujours possible ! Le roi restauré par la volonté d’un dictateur n’a pas été son jouet, et Juan Carlos, que l’on croyait timide et emprunté, s’est avéré être un véritable Chef de l’État capable de mener la transition démocratique sans faillir ni défaillir (1), et, malgré les difficultés actuelles, la Monarchie perdure à travers son fils et successeur, Philippe VI (Felipe, en espagnol).

Pour la France, il y a, apparemment, le fort attachement des Français à 1789 et à ses suites institutionnelles républicaines. En fait, c’est beaucoup moins vrai ces dernières années, la recherche historique et la réflexion philosophique comme politique aidant… D’autre part, hormis le fait que la part « positive » de la Révolution selon l’opinion (qui n’a pas forcément raison au demeurant, selon le point de vue historique que l’on adopte) est antérieure à l’établissement même de la République en 1792, la Monarchie nouvelle n’aurait pas à entrer en conflit avec l’Histoire, fût-elle désagréable pour les rois et les royalistes, mais à l’assumer (ce qui ne signifie pas pour autant s’y « rallier »…) et à la dépasser. Car le regret n’est pas (et ne peut fonder) une politique et la Monarchie nouvelle, qui sera évidemment attendue sur ce point, devra veiller à ne pas être une nostalgie romantique ou revancharde : le roi, souverain de tous les Français, est celui qui relie toutes les traditions et toutes les histoires, en les assumant toutes, en tant que « trait d’union » institutionnel…





(1) : il ne s’agit pas ici de juger de la pertinence de la politique du roi d’Espagne Juan Carlos mais de considérer son succès stratégique alors qu’il paraissait condamné à être balayé par le vent de l’Histoire et de la révolution…

La Monarchie de Droit Divin :

 « Car le Baptême de Clovis en 496 rattache notre histoire à l’univers des grands mythe de l’humanité. »                      

Paul Barba Négra

Une question assez récurrente nous est souvent posée lorsque l’on parle de royalisme. Quel type de Monarchie voulons-nous ? Absolue ? De Droit Divin ? Ou constitutionnelle ? Si nous répondons directement « constitutionnelle » alors c’est le soulagement pour l’interlocuteur qui se réfère directement à la Monarchie anglaise ou espagnole. Mais si on répond qu’elle sera par tradition de Droit divin, alors, dans un réflexe totalement pavlovien, les sourcils de notre interlocuteur se froncent et un profond sentiment de rejet instinctif se fait ressentir. L’interlocuteur rétorquera ensuite que la Monarchie de Droit Divin, n’a plus raison d’être, c’est un retour en arrière, personne à ce jour ne voudrait d’une telle Monarchie, c’est obsolète, cela donnerait une mauvaise image, c’est une cérémonie anachronique n’ayant plus sa place au XXIe siècle…etc.

Il est vrai qu’à l’heure actuelle, dans une France totalement déchristianisée, un tel réflexe peut se comprendre. Sachant d’autant plus que l’anticléricalisme des républiques successives depuis 1792,  y est pour beaucoup dans cette déchristianisation et le rejet du sacré.

Pourtant, au-delà de l’aspect purement religieux de la cérémonie du Sacre, ainsi que de l’irréligion de la grande majorité des français d’aujourd’hui, le Sacre offre une contrepartie plutôt avantageuse politiquement parlant.

Nous allons voir qu’au-delà des réflexes antireligieux que peuvent avoir certain à l’égard du Sacre, cette cérémonie religieuse exclusive aux Rois et Reines de France a surtout pour conséquence d’être un sérieux rempart aux dérives que l’on peut légitimement redouter de la part d’un souverain.

Pour mieux comprendre ce phénomène, prenons comme exemple, le cas de Bonchamps qui était un général vendéen durant les Guerres de Vendée. Le 17 octobre 1793, Bonchamps et ses hommes prirent part à la bataille de Cholet qui se terminera malheureusement par une défaite vendéenne. L’armée de Bonchamps se retira alors à Saint Florent le Vieil avec environ 5000 prisonniers républicains. Bonchamps était agonisant suite à ses blessures, il savait sa fin proche. Il apprit que ses hommes voulaient se venger des massacres orchestrés par les soldats républicains dans leurs villages, en les massacrant à leur tour. Faisant suite aux grâces de D’Elbée, des 400 prisonniers républicains relâchés après la bataille de Chemillé (11 avril 1793, le Pater de Mr D’Elbée), conscient qu’il allait comparaître devant le Créateur, Bonchamps ordonna sur le champ de gracier les 5000 prisonniers et de les libérer !

Les dernières volontés de Bonchamps furent bien évidemment respectées, et les prisonniers républicains furent libérés contre l’engagement de ne plus servir dans les armées républicaines. Cette attitude de la part de Bonchamps et des vendéens, fut telle que les révolutionnaires préférèrent jeter dans l’oubli cet épisode devenu totalement incompréhensible à leurs yeux, surtout depuis leur déchristianisation. Voilà ce qu’en disait le révolutionnaire Antoine Merlin de Thionville dans son rapport au Comité de Salut public : « Ce n’est pas révolutionnaire. Il faut donc ensevelir dans l’oubli cette malheureuse action. N’en parlez même pas à la Convention. Les Brigands n’ont pas le temps d’écrire ou de faire des journaux, cela s’oubliera comme tant d’autres choses » (« Les guerres de Vendée et de Bretagne 1790-1832 » – d’Eugène Veuillot (1847) p188)

Malheureusement pour lui, ça ne s’est pas oublié, fort heureusement !

(suite…)

Gloire au Roi martyre :

Louis XVI décida de soulager son peuple en le dispensant du droit de Joyeux avènement, impôt perçu à chaque changement de règne.
Louis XVI, créa le corps des pompiers.
Louis XVI, autorisa l’installation de pompes à feu, pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.
Louis XVI, créa un mont-de-piété à Paris pour décourager l’usure et venir en aide aux petites gens.
Louis XVI, abandonna aux équipages de ses vaisseaux le tiers de la valeur des prises qui lui était réservé en temps de guerre.
Louis XVI, décida d’aider l’abbé de l’Epée dans son œuvre pour l’éducation des « sourds-muets sans fortune » auquel il enseignait un langage par signes de son invention. Le Roi lui versa alors une pension de 6000 livres sur sa propre cassette, contre l’avis de l’archevêché qui soupçonnait cet homme de jansénisme.
Louis XVI, dota l’école de Valentin HAUY pour les aveugles.
Louis XVI, donna l’ordre à ses commandants de vaisseaux de ne point inquiéter les pêcheurs Anglais et obtint la réciproque pour les pêcheurs Français.
Louis XVI, donna le droit aux femmes mariées et aux mineurs de toucher eux même leur pensions sans demander l’autorisation de leur mari ou tuteur.
Louis XVI, ordonna aux hôpitaux militaires de traiter les blessés ennemis « comme les propres sujets du Roi » 90 ans avant la 1ere convention de Genève !
Louis XVI, décida d’abolir le servage et la main morte dans le domaine royal et le droit de suite qui permettait aux seigneurs de faire poursuivre les serfs ou mainmortables qui quittaient leur domaine.
Louis XVI, ordonna l’abolition de la question préparatoire et préalable (torture).
Louis XVI, accorda le premier, le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des députés à l’assemblée des états généraux.
Louis XVI, décida de faire construire à ses frais, des infirmeries « claires et aérées » dans les prisons.
Louis XVI, s’inquiéta du sort qui était réservé aux prisonniers détenus en préventive de par leur inculpation, avant le procès. Par ailleurs, il décida de leur accorder une indemnité ainsi qu’un droit d’annonce dans le cas où leur innocence serait reconnue lors de leur procès (sujet d’une étonnante actualité) !
Louis XVI, supprima de très nombreuses charges de la maison de Roi (plus du tiers).
Louis XVI, permit aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.
Louis XVI, finança tous les aménagements, de l’hôtel-Dieu pour que chaque malades ait son propre lit individuel.
Louis XVI, employa le 1er, l’expression « Justice sociale ».
Louis XVI, fonda un hôpital pour les enfants atteints de maladies contagieuses, aujourd’hui nommé : « Hôpital des enfants malades »
Louis XVI, créa le Musé des Sciences et Techniques, futur Centre National des Arts et Métiers.
Louis XVI, fonda l’école des mines.
Louis XVI, finança sur ses propres fonds, les expériences d’aérostation des frères Montgolfier.
Louis XVI, finança également les expériences de Jouffroy pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.
Louis XVI, exempta les Juifs du péage corporel et autres droits humiliants.
Louis XVI, accorda sept millions aux victimes du froid excessif en 1784.
Louis XVI, accorda des pensions de retraites, à tous ceux qui exerçaient une profession maritime.
Louis XVI, demanda l’établissement annuel de la balance du commerce.
Louis XVI, créa le droit de propriété des auteurs et compositeurs de musique.
Louis XVI, accorda l’état-civil aux non-catholiques.
Louis XVI, créa l’Ecole de musique et de danse de l’Opéra de Paris et le musé du Louvre.

Et les révolutionnaires l’ont remercié à coup de guillotine !!

 Source : « Louis XVI a la parole » de Paul et Pierrette GIRAULT de COURSAC, éd de l’OEIL

Pour une Monarchie sociale et corporative :

Pourquoi préconisons-nous le système Monarchique comme élément essentiel à la prospérité du régime corporatif ? Le système républicain ne pourrait-il pas s’en charger lui-même ? Le problème ne vient-il pas de nos dirigeants et non du système de gouvernement en tant que tel ?

La réponse à ces questions légitimes est clairement : NON !

Premièrement, parce que contrairement à une idée reçue, de par le passé, la Monarchie française et les classes laborieuses ont toujours fait bon ménage. C’est grâce à la Monarchie que, dans l’ancienne France, le régime corporatif a pu s’établir, durer et prospérer. La Monarchie reste et cela depuis les grecs anciens tel Aristote, le couronnement des 3 pouvoirs : démocratie dans la commune, l’aristocratie dans la province avec la monarchie dans l’Etat. La Monarchie possède en son institution le principe de subsidiarité, cher aux chrétiens, qui est l’autonomie complète du citoyen au sens grec bien évidemment. Cela veut dire que tout ce que le citoyen peut et doit gérer lui-même dans ses sphères d’attribution et responsabilités : famille, métier, associations, ville, commune… ne doivent pas être gérer par l’Etat. Deuxièmement, la Monarchie est intéressée à la réorganisation corporative, seule garantie d’une vraie liberté du travail. La Monarchie ne peut vivre sans les libertés corporatives, comme les libertés régionales, provinciales et familiales. Elle ne se maintient qu’à la condition de les protéger, de même que la république ne subsiste qu’à la condition de les étouffer, car le principe qui est à la base de la république, c’est l’élection ; à la base de la Monarchie française, il y a l’hérédité. Parce que le pouvoir républicain est électif, son existence est à la merci d’un scrutin. Pour durer, il s’arrange de manière à ce que le scrutin lui soit toujours favorable, en faisant de l’individu son débiteur. Or l’individu ne devient vraiment débiteur du pouvoir républicain que lorsque ce pouvoir est le seul dispensateur des grâces, c’est-à-dire lorsqu’il n’existe pas, pour protéger l’individu, d’autre forteresse que l’Etat républicain. Cela ne veut pas dire que les élections n’existent pas en Monarchie, bien au contraire mais celles-ci sont débarrassées du parasitisme des partis. Les élections, plus nombreuses en Monarchie, sont liées au quotidien des Français, dans tous ce qui les touchent de près : organisation citadine, des métiers, représentants aux conseils de province, impôts, écoles, etc…

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Découvrez : Le fils d’un Roi :

Cheyenne-Marie Carron est une jeune réalisatrice qui a déjà plusieurs films à son actif. On se souvient notamment de L’apôtre qui raconte la conversion d’un jeune musulman, mais aussi de Jeunesse aux cœurs ardents qui relate l’engagement dans la Légion d’un jeune gauchiste.
Convaincue depuis peu que seule la monarchie peut sauver notre pays, Cheyenne-Marie a entrepris cette année de réaliser un film sur la monarchie : Le Fils d’un Roi.

Soyons donc assurés que Le Fils d’un Roi contribuera à faire connaître la monarchie au plus grand nombre.

Note d’intention de Cheyenne-Marie Carron

Des films sur l’enracinement… la question de la spiritualité

Beaucoup de mes films et projets parlent d’enracinement, d’héritage et de quête de soi, généralement du point de vue de personnages isolés dans la société : une jeune fille issue de la DDASS (La Fille Publique ), un agriculteur en proie aux difficultés de la profession (La Morsure des Dieux), ou encore une jeune femme à la recherche d’une nouvelle façon de vivre via des traditions ancestrales (Le Corps Sauvage.) Des personnages qui me permettent de lancer des réflexions sur des sujets souvent sensibles ou tabous dans la société actuelle : que ce soit sur le fonctionnement de celle-ci, sur des modes de vie marginalisés, ou sur la question de la spiritualité.

« la monarchie permet souvent d’œuvrer à l’unité du peuple »
En discutant avec un ami, devenu monarchiste depuis, j’ai réalisé avoir retenu de l’Histoire de France ce que les programmes scolaires ont bien voulu me transmettre — généralement, en ce qui concerne le passage de la monarchie à la République, que les Rois ont tendance à être des tyrans tandis que les Révolutionnaires sont tous des héros… Mais à partir de cette discussion, j’ai pu découvrir un autre versant de notre Histoire, bien plus riche, plus complexe et plus nuancé que ce qui m’avait été enseigné jusqu’alors, ainsi que des valeurs oubliées qui mériteraient d’être rappelées à la société actuelle.

J’ai aussi réalisé que, de nos jours, la monarchie permet souvent d’œuvrer à l’unité du peuple : je pense au Royaume-Uni, ou encore à la Belgique au moment des oppositions violentes entre Wallons et Flamands, incapables de former un gouvernement pendant plusieurs mois ; et c’est notamment la figure du Roi qui a évité la dislocation du pays.

Un jeune Français retrouve ses racines et devient monarchiste en fréquentant un ami marocain
Au milieu de ces réflexions historiques et sociologiques, j’ai souhaité aller plus loin et en faire le fil directeur de ce film : dépeindre un jeune homme issu d’un milieu ouvrier, et qui porte en lui un désir de grandeur, de transcendance, l’envie d’échapper à son quotidien sans issue via l’étude de l’Histoire. Un jeune homme qui échappe au consumérisme ou à la superficialité de son temps, trouvant un sentiment de liberté et de joie via une nouvelle façon de s’éduquer auprès de son ami Élias, un jeune Marocain revendiquant la monarchie en son pays, et qui le guide dans sa découverte de l’Histoire des Rois et ses leçons.

Plus généralement, j’ai envie de faire le portrait d’adolescents à contre-courant de leur propre génération, chez qui sommeille un désir de beauté et de grandeur ; et de faire le portrait de jeunes de banlieue qui, mis à l’écart de la société, cherchent à penser celle-ci et y trouver leur juste place malgré les obstacles et les injustices qu’ils rencontrent.

lafautearousseau

La justice sociale, une exigence politique et royale ! :

La question sociale mérite que l’on y prête attention et que l’on y réponde, autant que possible et selon les règles d’une justice sociale que nombre de nos concitoyens semblent parfois avoir oubliée : il est vrai que la lecture des manuels scolaires ou universitaires démontrent une certaine négligence sur le sujet, comme on peut le constater dans les manuels de géographie de Première des nouveaux programmes qui n’évoquent la question du chômage en France, par exemple, que par le biais d’une photo ou d’un titre de presse, sans s’y attarder plus longuement, comme si les quelques cinq millions de Français confrontés à ce drame étaient destinés à l’invisibilité ! Comment pourrait-il en être autrement quand la mondialisation, vantée sous tous les angles et couplée avec une métropolisation conquérante, est présentée comme le progrès par excellence, ce progrès obligatoire et « évidemment accepté par tous » (ou presque), désormais un peu verdi par les projets dits de développement durable, un progrès auquel il faut s’adapter pour accroître « l’attractivité », nouveau maître-mot des programmes d’aménagement du territoire ? Du coup, chômeurs et territoires en déshérence ne sont plus vus que comme les « perdants de la mondialisation », formule dont, le plus souvent, on ne retient que le premier mot, péjorativement prononcé et compris comme symbole d’un échec à imputer, non au système économique ou politique, mais aux seuls chômeurs ou aux territoires désertés… Le plus grave est peut-être que cette opinion négative est intégrée par les victimes mêmes de cette situation, un peu de la même manière que lorsque les petits Bretons ou Basques étaient moqués pour leurs langues et coutumes particulières dans l’école de Jules Ferry, au nom d’un progrès qui, à l’époque, se déclinait dans les manuels scolaires sous la formule de « République une et indivisible », et qu’ils en développaient parfois un complexe d’infériorité.

 

Le mouvement des Gilets jaunes a réveillé ce « peuple des perdants » comme le nommait récemment un sociologue sans acrimonie à leur égard, et la République en a tremblé quelques semaines avant de reprendre ses mauvaises habitudes de déni social et de suffisance. Que le gouvernement nommé par M. Macron, et malgré quelques bonnes volontés en son sein qu’il ne s’agit pas de dénigrer (preuve de la complexité du régime macronien, de cet « enfer pavé de bonnes intentions » selon un de ses adversaires), apparaisse comme le « bras armé politique de la mondialisation en France », n’est pas un contresens mais bien une triste réalité qu’il s’agit, elle, de dénoncer et de vouloir changer, non par pur idéalisme, mais par souci politique de la justice sociale. Cette dernière ne naît pas naturellement du monde dirigeant et décisionnaire de l’économie, de cette oligarchie qu’il faudrait plutôt nommer ploutocratie si l’on veut être complètement honnête, mais c’est bien par le moyen du politique, de l’exercice de l’Etat qu’elle peut être respectée et honorée comme elle doit l’être. La République peut-elle être cet Etat soucieux de la justice sociale, elle qui semble parfois avoir remplacée la main de justice par la matraque de Castaner ? J’en doute, et d’autant plus depuis les débuts de cette crise sociale inédite dont notre pays n’est pas sorti depuis un an qu’elle a commencé sur les ronds-points de France.

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